Mais les pachydermes ont aussi été sollicités «à l'arrière». L’armée britannique a utilisé environ 1,2
million de chevaux et de mules pendant la Première Guerre mondiale, créant une pénurie de moyens de
transports dans les villes de Grande-Bretagne. C’est alors qu’est arrivée Lizzie l’éléphante, la Rosie la
riveteuse du règne animal.
Lizzie était l’éléphante d’un cirque ambulant, embauchée pour transporter de la ferraille d’un marchand à
un autre dans la petite ville de Sheffield. Elle était capable de porter le même poids de chargement que
trois chevaux réunis. D’autres éléphants ont été mis à contribution dans des fermes, pour labourer les
champs et transporter les récoltes. Les chameaux ont été aussi utilisés pour trimballer de lourds
chargements alors que les chevaux étaient réquisitionnés sur le front.
Les dauphins
De même que l’odorat développé des chiens, l’utilisation du sonar par les dauphins a été indispensable
pour les troupes américaines pour localiser les mines sous-marines. Le Programme de mammifères
marins de l'US Navy s'est servi des otaries et des phoques pour leur capacité à aller chercher des objets
dans l’océan. La marine américaine a même utilisé des orques et des baleines beluga pour des expéditions
en eaux profondes ainsi que des requins et des raies pour tester la résistance des combinaisons de plongée
en Kevlar.
Les pigeons voyageurs
Les pigeons voyageurs ne sont pas aussi souvent récompensés que leurs compagnons à quatre pattes.
Mais l’un d’entre eux a reçu les honneurs pour avoir, malgré ses blessures, sauvé la vie de presque 200
militaires américains.
Cher Ami, c’est son nom, a été donné au service des transmissions de l’armée américaine par les
Britanniques, et a servi dans le 77e régiment d’infanterie pendant la Première Guerre mondiale. Bloqué
derrière les lignes ennemies, le 77e s’est retrouvé sous le feu de troupes amies. Après avoir envoyé deux
pigeons, tués par les troupes allemandes, le lieutenant-colonel Charles Whittlesey a rédigé un dernier
appel et l’a attaché à la patte de Cher Ami. Les Allemands ont tiré sur le pigeon alors qu’il s’envolait.
Devenu aveugle et touché au poumon et à la patte, Cher Ami n'en a pas moins continué son voyage de 25
miles (un peu plus de 40 km) pour délivrer le message de Whittlesey:
«Nous sommes le long de la route parallèle au 276.4. Notre propre artillerie fait un tir de barrage sur
nous. Pour l’amour du ciel, arrêtez!»
Cher Ami est devenu un héros américain, inspirant un poème à l’auteur Harry Web Farrington, décrivant
le douloureux vol qui a coûté sa patte à Cher Ami (et qui se termine ainsi: «Il m'est difficile de tenir sur
une jambe»). Aujourd’hui, vous pouvez le voir empaillé au Smithsonian National Museum of American
History à Washington.