Introduction
Les études, rapports et travaux divers menés par la communauté scientifique française sur
la zone de l’Afrique centrale en collaboration avec des partenaires locaux sont légions.
Difficile de faire une synthèse précise de la multitude des projets de coopération poursuivis
par les communautés de géographes, économistes, sociologues… tant les terrains
d’investigations ont été variés. Et encore, nous ne suggérons ici que quelques programmes
de coopération scientifique développés par les milieux académiques, sans intégrer la
multiplicité des missions effectuées pour le compte des Sciences de l’Homme (recherche
médicale par exemple), et sans évoquer non plus le nombre important de dossiers suivis
spécifiquement par l’administration française. Le lecteur intéressé pour s'en convaincre peut
se référer entre autres à Kessler, 1996 [7], Dumonceaux 1992 [3], Thill et al 1989 [19],
Waast 1996 [20], Pelissier 1992 [12], Martin et al 1992 [10], Arvantis et Gaillard 1992 [1],
Gaillard 1999 [6], etc.
En faisant le point sur les éléments d’information, d’appréciation et de recommandation de
ce que l’on a coutume de nommer « l’assistance technique », les différentes publications de
la coopération française – sous tutelle du Ministère des affaires étrangères - permettent de
dresser un bilan d’étape sur une période donnée des programmes de coopération conduits
en Afrique subsaharienne et équatoriale. Sans laisser place à un débat importun sur l’intérêt
et les résultats des différents projets, une rapide analyse de quelques missions d’appui
nous permet d’apporter un certain nombre de commentaires et/ ou réflexions susceptibles
de quadriller un peu mieux le terrain d’échange sur lequel la coopération entre l’Université
Marien Ngouabi (U.M.NG, Congo) et Bordeaux Ecole de management (France) doit prendre
place :
La programmation d’un projet de coopération ambitieux (celui dont on est en droit d’attendre des résultats)
doit s’inscrire dans le temps, avec toutes les conditions financières et matérielles que cela présuppose.
L’assurance de la pertinence du projet est fondamentale pour éviter, selon l’expression de la Banque
mondiale en Côte d’Ivoire, la multiplication parfois malheureuse des expertises et des études de coopération,
lesquelles constituent une solution de facilité qui donne l’impression d’agir, et qui, en fait, représentent la
meilleure façon de ne pas avancer.
Le projet fera donc nécessairement l’objet d’une évaluation sanctionnée chronologiquement par une étude de
faisabilité et d’identification du projet, puis une série d’évaluations et de mesures de structuration in situ, des
études de suivi, et enfin une évaluation rétrospective.
L’approche intégrée doit être favorisée car pour gagner en pertinence et en chance de succès – importance de
la détermination des objectifs - le projet doit impliquer de façon dynamique les acteurs à chaque bout de la
chaîne qui contribuent ainsi collectivement à la création de valeur. Idéalement, il s’inscrit dans une
dynamique d’échange bilatéral et réciproque au sein de laquelle les actions des uns sont dépendantes des
résultats des autres.
Un projet de collaboration entre deux instituts de formation à la gestion doit donc répondre
aux premiers principes évoqués ci-dessus tout en intégrant les ingrédients nécessaires à la
poursuite de leurs vocations premières : l’enseignement et la recherche.
L’équation a plusieurs inconnues. Comment répondre d’un côté aux exigences
pédagogiques d’institutions d’enseignement supérieur, favoriser dans le même temps un
processus de développement de la recherche scientifique appliquée, tout en intégrant les
recommandations mentionnées pour notamment converger vers un système d’approche
intégrée ?
Le problème est posé. Il fallait le résoudre en articulant les leviers de réponse autour des
compétences disponibles et qui sont celles que l’on souhaitait stimuler dans une économie
désireuse de s’inscrire durablement dans le paradigme de la mondialisation.
Entrepreneuriat, économie rurale, commerce international sont les trois domaines sur
lesquelles s’appuie la programmation du modèle de coopération intégrée proposé par les