IEN Landivisiau Mars 2009 Ecrire au C3
Jean Luc Despretz CPC Landivisiau
Ecrire un paysage sur un thème
Extraits de textes littéraires ou poèmes sur le thème de l’automne
Suggestion de démarche : recherche d’un vocabulaire précis et catégorisé
Consigne d’écriture
AUTOMNE
Je me laisserai courtiser par le vent,
Les rafales de vent qui emportent la détresse,
Les souffles de vent qui apportent les parfums,
Les caresses, la tendresse.
Je me laisserai aborder par le froid
Et glisser dans son sillage comme une feuille morte.
Je laisserai s’accrocher le premier givre
Sur l’herbe, sur l’écorce.
Je me donnerai le temps de goûter à l’âpreté de la noix,
De tendre la main vers l’arbre dénudé,
De me séparer d’inutiles breloques.
Déjà la berge est empesée
Et prend l’éclat blanc de la pureté sacrée.
Automne
Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentant l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.
O temps charmants des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.
René-Guy CADOU
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Jean Luc Despretz CPC Landivisiau
Matin d’automne
Les feuillages se mordorent à la morsure de la bruine,
Je scrute la brume à la recherche d’une Dame blanche,
Mais aucun fantôme à travers ce rideau de perles d’argent,
Seul un héron hiéroglyphique figé sur le bord de l’eau,
L’astre d’or peine à percer de ses rayons cette ouate épaisse,
Mais l’ énergie se fait plus forte, et irradie ce brouillard Milles rais de lumière jaillissent, et la rivière
se dévoile enfin,
L’eau scintille en vaguelettes , algues et roseaux deviennent fluo,
Une gaieté soudaine me prend la poitrine, prémisse irréel…
D’un passage révélé, vision ancienne perdue d’une réalité,
D’un autre monde à présent invisible, mais qui sera toujours retrouvé…
Couleurs d’automne
Arbres remplis de fruits qu'en cette saison la nature
Nous donne généreusement !
Gaieté dans les vignes où les raisins bien mûrs
Sont cueillis en chantant.
Premiers brouillards et champignons cachés des bois
Nonnettes voilées, bolets bais...
Sous les noyers les enfants cherchent les dernières noix
Que le vent fait tomber.
Dans un grand champ un percheron retourne la terre
En fumant des nasaux
Pendant qu'une volée d'oiseaux se battent à l'arrière
Pour quelques vermisseaux !
De temps à autre, des aboiements cassent le silence
Mêlés de coups de feu ...
Cache-toi petite biche des chasseurs sans clémence,
Si tu veux vivre heureuse,
Dans les sous-bois colorés et les arbres chargés
D'or, de feu et d'argent.
Tes amis les cerfs se battent comme des enragés,
Pour toi, jeune et charmante !
Pourtant chaque soir le soleil rétrécit sa course
En voyageur pressé.
Et chaque nuit : la Petit' Ours se colle à la Grand' Ours
Sans jamais renoncer !
Premiers cheveux blancs qu'on voit dans un miroir
Dès l'automne de l'âge,
Derniers vols d'hirondelles qui sentent venir le froid
Et partent vers les plages...
C'est la rentrée, les marrons sont tombés ; les feuilles
Voltigent au vent du Nord
L'enfant tout joyeux saute, les poursuit et les cueille
En sortant de l'école,
Et des plus belles couleurs, il s'en remplit les mains,
Puis les porte à sa mère,
Qui pour ne pas décevoir, garde précieusement :
Ce trésor éphémère
Jean Claude Brinette
Tout au long d'octobre les jours de gel et les jours de pluie alternèrent, cependant que la forêt
devenait d'une beauté miraculeuse. À cinq cents pas de la maison des Chapdelaine la berge de la
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rivière Péribonka descendait à pic vers l'eau rapide et les blocs de pierre qui précédaient la chute,
et de l'autre côté du courant la berge opposée montait comme un amphithéâtre de rocher en
coteau, de coteau en colline, mais comme un amphithéâtre qui se prolongeait sans fin vers le nord.
Du feuillage des bouleaux, des trembles, des aunes, des merisiers semés sur les pentes, octobre
vint faire des taches jaunes et rouges de mille nuances. Pour quelques semaines le brun de la
mousse, le vert inchangeable des sapins et des cyprès ne furent plus qu'un fond et servirent
seulement à faire ressortir les teintes émouvantes de cette autre végétation qui renaît avec chaque
printemps et meurt avec chaque automne. La splendeur de cette agonie s'étendait sur la pente des
collines comme sur une bande sans fin qui suivait l'eau, s'en allant toujours aussi belle, aussi riche
de couleurs vives et tendres, aussi émouvante, vers les régions lointaines du nord où nul oeil
humain ne se posait sur elle.
Mais voici que du nord vint bientôt un grand vent froid qui ressemblait à une condamnation
définitive, à la fin cruelle d'un sursis, et présentement les pauvres feuilles jaunes, brunes et rouges,
secouées trop durement, jonchèrent le sol ; la neige les recouvrit et le sol blanchi ne connut plus
comme parure que le vert immuable des arbres sombres, qui triomphèrent, pareils à des femmes
emplies d'une sagesse amère, qui auraient échangé pour une vie éternelle leur droit à la beauté.
[...]
Louis HEMON, Maria Chapdelaine
Les couleurs de l’automne sont arrivées,
Avec elles, le parfum de la terre mouillée.
Les arbres se parent de teintes mordorées,
Les feuilles mortes, en rafale, sont tombées
Elles finissent leur course sur un sol tapissé
Couvert d’humus, de glands, de champignons
Dans le sous-bois, cette odeur m’imprègne
J’aime l’automne, ces couleurs chatoyantes
Tel un peintre, à son chevalet, peignant
Ces arbres parfois dénudés ; les pieds foulants
Un tas de feuilles jonchant le sol crissent….
Sur le sol des châtaignes, ça et là tapissent
Sont ramassées et feront le goûter des enfants.
Un joli coucher de soleil teinte ce doux paysage
Laissant la nostalgie de l’été, vers un autre message
L’hiver arrivant à grands pas, bientôt les gelées
Auront eu raison de cette saison…L’Automne
Qui sonne à ma porte, automne monotone…
Belle arrière saison où les animaux hiberneront
Laissant passer ainsi une nouvelle saison…
SOUS LE VENT D’AUTOMNE
Sous le vent d’automne,
Tombent et s’abandonnent,
Les feuilles qui frissonnent,
Encore un peu.
Sous le vent d’automne,
Viennent et puis moutonnent,
Les nuages qui sillonnent,
Le ciel brumeux.
Sous le vent d’automne,
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Vole et puis chantonne,
L’oiseau qui s’époumone,
Dans un adieu.
Sous le vent d’automne,
Tombe et carillonne,
La pluie qui empoisonne,
Jusqu’au bon Dieu.
Sous le vent d’automne,
Vient et m’emprisonnent,
La nuit qui tourbillonne,
Dans mes yeux.
A.Cartner
Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas heurter la porte ?
A plein cabas il nous apporte
Les marrons fous, les feuilles mortes.
Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ?
Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas à la fenêtre ?
Par la moindre fente il pénètre
Et s'enfle et crache comme un chat.
Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ?
- J'entends les cris des laboureurs,
La terre se fend, se soulève.
Je vois déjà le grain qui meurt,
Je vois déjà le blé qui lève.
Voici le temps des laboureurs.
Pierre Menanteau
Jour pluvieux d’Automne
Une feuille rousse
que le grand vent pousse
dans le ciel gris-bleu,
l’arbre nu qui tremble
et dans le bois semble
un homme frileux,
une gouttelette
comme une fléchette
qui tape au carreau,
une fleur jaunie
qui traîne sans vie
dans la flaque d’eau
sur toutes les choses
des notes moroses,
des pleurs, des frissons,
des pas qui résonnent:
c’est déjà l’automne
qui marche en sifflant sa triste chanson.
Michel Béau
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Les derniers beaux jours
Déjà plus d'une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis;
Soir et matin, la brise est fraîche;
Hélas ! Les beaux jours sont finis !
On voit s'ouvrir les fleurs que garde
Le jardin pour dernier trésor.
Le dahlia met sa cocarde,
Et le souci sa toque d'or.
La pluie au bassin fait des bulles;
Les hirondelles sur le toit
Tiennent des conciliabules:
Voici l'hiver, voici le froid !
Théophile GAUTIER
Soir d'automne
Dans les forêts dépouillées,
Déjà les feuilles rouillées
Font un tapis de velours,
Et l'on entend, de l'automne
Gémir le chant monotone
Coupé par des sanglots lourds.
Les frileuses hirondelles,
Rasant le sol de coups d'ailes,
Se rassemblent à grands cris,
Et tous les oiseaux sauvages
S'appellent sur les rivages
Près des étangs défleuris.
J. RICHEPIN
Un automne précoce
L’automne apparut très vite et se déguisa tout de suite en jeune hiver. Où était l’été de la rue
chaude ?
Le froid entortillait les cache-nez autour des têtes, transformait les nez en cerises rouges. Les feuilles
mortes se crispaient comme des poings et les balayeurs en emplissaient de craquantes brouettes. Les
journées, elles aussi, se fanaient rapidement.
Robert Sabatier, Trois sucettes à la menthe
Paysage d’automne
La chaleur d’automne couvrait la forêt. Les feuillages tremblaient à peine. Des corbeaux
gémissaient des plaintes étouffées dans le lointain. Un très grand calme coulait autour des arbres,
dans les sentiers mal dessinés. Une branche sèche tombait ça et là, ou une feuille. Un oiseau
envolé l’avait détachée. Pierre Gamarra, Les coqs de minuit
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