La langue Organe musculaire et muqueux, qui occupe la partie moyenne du plancher de la cavité buccale, située au dessus de l’os hyoïde, à l’entrée du larynx. Elle est constituée de deux parties, une base fixe et un corps mobile, séparés par le V lingual. La muqueuse linguale recouvre toute la partie libre de l’organe ; elle est le siège des organes du goût. Par ses muscles, la langue est dotée d’une grande mobilité, grâce à laquelle elle intervient dans la mastication, la déglutition et à la phonation. A. Le dos de la langue Il est convexe et en rapport avec le palais. Il porte les papilles gustatives, les plus développées sont les circumvallées, situées au niveau du V lingual. Les bords de la langue répondent aux arcades dentaires, et présentent à leur extrémité postérieure les papilles folliées (représentées par une série de petits replis verticaux parallèles). La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 1 Le foramen caecum est un reste de l’origine de la thyroïde (embryologiquement invagination de la muqueuse linguale, reliée ensuite par le canal thyréoglosse, qui est oblitéré chez l’adulte). B. Face inférieure de la langue Le frein de la langue est une structure médiane qui peu être très courte chez l’enfant. Les caroncules sublinguales présentent à leur base deux petits ostia des glandes submandibulaires, extrémités des canaux de Warton. On remarque le relief vasculaire des veines linguales profondes, ainsi que le relief musculaires du muscle génioglosse. La glande sublinguale est en fait une multitude de petites glandes à moult canaux excréteurs (à la différence des glandes parotide ou submandibulaires). La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 2 C. Squelette de la langue Ensemble ostéofibreux qui forme la charpente de la langue. Il est constitué de trois structures : - l’os hyoïde : o aucunes connexions osseuses (reliés qu’à des ligaments ou muscles) o issu des 2ème et 3ème arcs branchiaux o présente deux petites cornes et deux grandes - La membrane hyoglossienne o S’étends du bord supérieur de l’os hyoïde à la base de la langue - Le septum lingual o S’insert sur les deux précédentes structures o Lame fibreuse verticale aplatie dans le sens transversal o Monte entre le muscle génioglosse, pour aller jusqu’à la pointe de la langue. La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 3 D. Les muscles La musculature de la langue se compose de dix-sept muscles. Huit sont pairs, un seul est impair : le longitudinal supérieur. Ces muscles s’insèrent sur les os voisins de la langue, ou bien proviennent de la langue elle-même ou encore de la musculature du pharynx. Pour commencer, voici un schéma de coupe frontale des muscles de la langue, qui permettra de mieux situer chacun des muscles décris ci-dessous. 1. Génio-glosse Forme de large éventail, aplati transversalement, situé au-dessus du génio-hyoïdien. Origine : sur l’apophyse géni-supérieure en avt Terminaison : - vers la pointe pour les fibres antérieures ; - muqueuse de la face dorsale de la langue et membrane hyo-glossienne pour les fibres moyennes ; - bord supérieur du corps de l’os hyoïde pour les fibres inférieures. Il est séparé de son voisin par le septum lingual en haut, et une couche celluleuse en bas. Ces deux muscles controlatéraux s’échangent des fibres. La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 4 Action : - Quand il se contracte en totalité, il applique la langue sur le plancher buccal. - Les fibres inférieures et moyennes attirent la langue en avant. - Les fibres antérieures attirent la pointe en bas et en arrière. 2. Lingual Inférieur Mince faisceau charnu, aplati transversalement, situé en dehors du génio-glosse. Origine : en arrière sur la petite corne de l’os hyoïde. Terminaison : en avant sur la muqueuse de la pointe de la langue. Action : Abaisse et rétracte la langue. 3. Hyo-glosse Aplati, quadrilatère et placé sur la partie latérale de la langue. Origine : en bas sur le corps de l’os hyoïde près de la petite corne et sur la face supérieure de la grande corne. Terminaison : Arrivées au bord latéral de la langue, les fibres s’épanouissent en éventail dans l’épaisseur de la langue pour se terminer sur le septum lingual. Action : Abaisse et rétracte la langue. 4. Stylo-glosse Muscle long et mince, s’étend de l’apophyse styloïde au bord latéral de la langue. Origine : - de la partie antéro-externe de l’apophyse styloïde - du ligament stylo-maxillaire. Terminaison : en deux groupes principaux de fibres, supérieures et inférieures. Ces deux groupes se déploient en deux larges éventails qui terminent sur le septum lingual, et pour les fibres supérieures les plus externes, à la pointe de la langue. Action : ensemble, ils élargissent la langue et la portent en haut et en arrière. 5. Palato-glosse Muscle mince, aplati et grêle. Origine : en haut dans le voile du palais, sur la face inférieure de l’aponévrose palatine. La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 5 Terminaison : dans la langue, par des fibres transversales et longitudinales, qui se confondent avec les fibres supérieures du stylo-glosse. Action : élève la langue, la porte en arrière et rétrécit l’isthme du gosier. 6. Amygdalo-glosse (=glosso-tonsillaire) Mince faisceau musculaire, très rare. Origine : face externe de la capsule amygdalienne. Terminaison : dans l’épaisseur de la langue. Action : élève la base de la langue. 7. Pharyngo-glosse Il s’agit d’un faisceau du constricteur supérieur du pharynx qui se prolonge sur le brd latéral de la langue, où ses fibres se confondent avec celles du stylo-glosse, du lingual inférieur et du génio-glosse. Action : attire la langue en arrière et en haut. 8. Transverse Formé de fibres transversales, qui vont de la face latérale du septum lingual à la face profonde de la muqueuse du bord latéral de la langue. Action : Allonge et rétrécit la langue. 9. Lingual Supérieur Muscle impair et médian, sous forme de lame mince, situé juste en dessous de la muqueuse dorsale de la langue. Origine : en arrière par trois faisceaux, dont deux latéraux qui s’attachent aux petites cornes de l’os hyoïde, et un médian qui naît de l’épiglotte. Terminaison : vers l’avant en nappe musculaire qui recouvre la partie supérieure de la masse musculaire linguale. Action : Abaisse et raccourcit la langue. La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 6 E. Vascularisation La langue est vascularisée par l'artère linguale, une branche de l'artère carotide externe. L'artère linguale se divise en trois branches majeures : l'artère dorsale de la langue, l'artère sublinguale l'artère linguale profonde. La veine linguale assure le drainage du territoire de la langue dans le tronc veineux thyrolinguo-facial qui se jette ensuite dans la jugulaire interne. F. Innervation La langue possède une triple innervation: 1) Motrice: la langue possède des muscles intrinsèques (forme de la langue) et extrinsèques (position de la langue). L’innervation motrice de la langue est assurée par : o Le nerf glosso-pharyngien (nerf cranien IX) pour l’innervation du muscle stylo-glosse. o Le nerf hypoglosse (nerf cranien XII) pour l’innervation de tous les autres muscles de la langue. 2) Sensitive: comme toute muqueuse, la surface de la langue est sensible aux stimuli mécaniques, au chaud, au froid, à la douleur. Nerfs sensitifs o le nerf laryngé supérieur(provient du nerf vague X) innerve l'extrémité postérieure de la langue et l'épiglotte. o la base de la langue (tiers postérieur) et innervé par le nerf glosso-pharyngien. o le nerf lingual (provient du nerf mandibulaire V3) innerve les 2/3 antérieurs de la langue. 3) Sensorielle: la langue est l'organe du goût. o le nerf glosso-pharyngien (nerf crânien IX) innerve le tiers postérieur de la langue o la corde du tympan (provient du nerf facial VII)- innerve toute la portion moyenne et antérieure et ses fibres sont véhiculées par le nerf lingual. La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 7 G. La langue et le goût La langue est impliquée dans la physiologie de la gustation, c'est-à-dire dans l’appréciation combinée de la saveur (la gout), de l’arome (l’odeur), et du caractère physique d’une substance (rapeux, chaud, froid…) La gustation permet de discriminer les saveurs élémentaires, qui permettent d’apprécier le gout d’un aliment : - Sucré - Salé - Amer - Acide - Umami Les papilles gustatives permettent de reconnaître ces différentes saveurs. Elles recouvrent la langue et sont responsables de la perception des goûts. Les papilles se classent en quatre sortes : les papilles circumvallées (ou caliciformes) au nombre de 12 situées à l'arrière de la langue et forment le V lingual ; les papilles fongiformes sont disséminées sur la majeure partie de la langue ; les papilles filiformes sont celles qui sont présentes en plus grand nombre et donnent à la langue sa texture particulière ; Les papilles foliées sont situées sur les côtés de la langue. Des bourgeons gustatifs sont des structures composées de cellules gustatives reliées à des nerfs sensitifs. La perception d'un type de goût n'est pas due à une sorte de papille particulière mais à une région de la langue. On peut aussi retrouver des bourgeons gustatifs à d'autres endroits que sur les papilles gustatives, comme sur la muqueuse des joues, des gencives, du palais et de la luette. Anatomie la langue (Antoine Jan - Clement Dauzat)Antoine Page 8 17/04/2017 La répartition des gouts sur la langue ne dépend pas seulement des papilles, mais de régions de la langue : - La pointe de la langue apprécie le sucré et salé - Les bords antérieurs et moyens le sucré et le salé - Les bords postérieurs l’acide et le salé - Le V lingual le gout amer La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 8 La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 9 Bibliographie - Précis d'anatomie clinique tome II, de Kamina - Atlas d'anatomie humaine I, Sobotta - cours du docteur Plotteau, PCEO 2 année 2007/2008 - cours du docteur Perrin, PCEO 2 année 2007/2008 - cours du docteur Corre, PCEO 2 année 2006/2007 - Wikipedia La langue – A. JAN C. DAUZAT – DCEO 1 - Novembre 2008 10