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sorte qu’il reflète mieux les objectifs de recherche définis dans les bourses de recherche BCS-
0303447 et BCS-0523102 de la NSF. Notre objectif est de collecter l’information sur toutes les
« stratégies » que votre langue emploie pour exprimer les relations anaphoriques, en particulier
les relations anaphoriques locales réflexives et réciproques, ainsi que les relations à variable liée,
et nous clarifions ci-dessous le sens que nous donnons à ces expressions.
Nous utilisons l’expression « relation anaphorique » dans son sens le plus général pour nommer
toute relation entre catégories nominales, telle que ces dernières ont le même référent ou
désignent la même variable. Nous dirons alors que ces catégories nominales ont été
« identifiées » ensemble, et emploierons souvent l’expression relativement neutre « co-
identification » pour nommer cette relation. Nous réservons le terme « anaphore » pour les
expressions qui dépendent obligatoirement, pour leur référence, d’un antécédent syntactique ou
d’une relation discursive très spécifique. Nous n’utiliserons pas ledit terme pour nommer une
expression qui puisse être employée en pointant du doigt quelqu’un ou quelque chose qui vient
tout juste d’apparaître a la vue (par exemple, en Français standard, on pourrait dire Regarde,
c’est lui !, mais pas *Regarde, c’est lui-même !). Un pronom qui n’a pas besoin d’un antécédent
syntactique sera appelé un « pronom indépendant », tel que « l’» dans Marie l’a vu. Il est
important de noter que les pronoms typiquement indépendants peuvent aussi participer dans des
relations anaphoriques, ainsi qu’il en est dans la phrase Jean dit que tu l’aimes, qui admet une
interprétation dans laquelle Jean et l’ sont co-identifiés : cette relation nous intéresse également.
Nous ferons référence à la langue pour laquelle vous répondez au questionnaire comme la
« langue d’étude » ou tout simplement « votre langue ». Nous emploierons le terme neutre
« stratégie » (plutôt que « anaphore » ou « morphème réflexif »), dans la mesure ou il n’est pas
toujours possible d’identifier un mot ou un morphème spécifique dont il puisse être dit qu’il est
réflexif ou réciproque, etc. – il s’agit parfois d’une construction propre à la langue.
Dans le cadre de nos objectifs, nous nous proposons d’étudier toute construction présentant une
relation de co-identification très locale - incluant les cas de co-identification liée - entre deux
arguments d’un prédicat. Tout dispositif grammatical que la langue d’étude puisse employer
pour exprimer une relation de ce genre sera appelé « stratégie de co-identification locale », ou
« stratégie » tout court. Un exemple typique de relation réflexive en Français se trouve dans la
phrase Jean s’est critiqué lui-même, dans laquelle le verbe transitif donne l’interprétation que X
a agi sur X. Un exemple typique de relation réciproque est la phrase Les deux hommes se sont
critiqués l’un l’autre, dans laquelle Y critique X et X critique Y, mais ni X ni Y se critiquent
eux-mêmes. Dans le but d’établir des contrastes entre les stratégies locales et non-locales, et
entre les stratégies réflexives et réciproques, nous demanderons souvent comment un même type
de relation s’exprime quand les termes co-identifiés ne sont pas arguments du même prédicat,
étant donné que dans beaucoup de cas, les langues peuvent tracer des limites différentes, à
travers leur morphologie, entre une relation locale et une relation non-locale. Outre les contrastes
entre stratégies réflexives et réciproques, locales et non-locales, nous nous proposons aussi
d’explorer des formes de co-identification qui pourraient ne pas exactement correspondre a la
description des formes réflexives ou réciproques (ou autres), dans la mesure où elles
introduiraient une charge sémantique plus large que la seule interprétation réflexive ou
réciproque. Toutes ces distinctions et phénomènes seront décrits dans le questionnaire, de sorte
que je n’entrerai pas dans les détails ici.
Le questionnaire commence par quelques questions générales au sujet de la langue et de la
source d’information (c’est-à-dire vous-même). La deuxième section du questionnaire a pour but
d’obtenir une description préliminaire, très générale, de l’inventaire des stratégies de co-