espèces, la diversité de milieux et de pratiques accroît la biodiversité. Inversement,
l’homogénéisation des structures paysagères agit en synergie avec l’intensification des
pratiques agricoles et ne favorisent que certains types d’espèces.
Les grandes étapes de la thèse et la démarche proposée
1- Choix des espèces modèles, en fonction de leurs rôles écologique et agronomique,
des connaissances disponibles et des données acquises sur le site d’évaluation du
modèle.
2- Modélisation Le premier résultat de la thèse sera de produire un modèle
démographique multiespèce, spatialement explicite et prenant en compte les effets
des systèmes de culture. Dans le cas ou les paramètres démographiques sont
disponibles (dans la littérature), les modèles seront basés sur des matrices de Leslie
qui donne des probabilités de transition entre différentes phases du cycle de vie, ces
probabilités étant modifiées par les interventions techniques. Quand les paramètres
démographiques ne sont pas disponibles, les modèles intégreront les effets locaux
des pratiques en donnant des probabilités de survie. Les effets paysagers seront
intégrés via les possibilités de trouver des habitats refuges (existence des habitats et
possibilité de les atteindre). La spatialisation de ce modèle repose sur des
fréquences de passage d’un type de milieu à l’autre (colonisation). Un
développement important est attendu dans la thèse pour prendre en compte la
perméabilité au déplacement des éléments de paysage qui ne sont pas des milieux
entrant dans l’habitat de l’espèce considérée.
3- Des travaux empiriques seront menés, pour alimenter les modèles, essentiellement
sur le site atelier de Pleine-Fougères. Le doctorant analysera des données existantes
tant au plan agronomique qu’au plan écologique dans la perspective d’un couplage
fonctionnel. De nouvelles données seront recueillies, en fonction des espèces
choisies et des variables retenues dans le modèle. Un dispositif expérimental sera
mis en place pour analyser les mouvements de certaines espèces entre champs et
bordures. Le doctorant bénéficiera de l’aide d’un technicien de l’unité.
4- Le modèle sera utilisé in fine pour réaliser une analyse critique de différents conseils
normatifs ou cahiers de charges relatifs à la conservation de la biodiversité, et pour
proposer des pistes pour l’élaboration d’indicateurs permettant de classer les
paysages agricoles quant à leur aptitude à favoriser la biodiversité. Dans le débat sur
l’efficience des mesures agri-environnementales, spécifiquement dédiées à la
biodiversité, un objectif important sera de comprendre pourquoi elles sont peu
efficaces, notre hypothèse étant qu’elles prennent en compte ni la complexité des
suites d’actes techniques, ni le fait que les parcelles (échelle de contractualisation)
sont à resituer dans leur contexte paysager pour être gérées.
Approches méthodologiques
La recherche s’appuiera sur des travaux de terrain, des analyses bibliographiques et le
développement de modèles. La modélisation sera basée sur des matrices de Leslie
spatialisées, couplées avec des modèles de dynamique d’usage des terres (successions
culturales) pour tester des scénarios d’évolution de ces usages en lien avec les politiques
publiques. Pour ce travail, le doctorant sera aidé par l’informaticien de l’unité.
Un objectif scientifique est d’arriver à une articulation étroite au plan conceptuel et
méthodologique entre écologie du paysage et agronomie des systèmes de culture. C’est
pourquoi la thèse sera co-encadrée par un écologue du paysage (J. Baudry, de l’unité INRA
SAD-Paysage) ayant une grande expérience de travail avec les agronomes et un agronome
(J.M. Meynard, chef du département INRA Sciences pour l’Action et le Développement)
ayant une expérience de modélisation des systèmes de culture et des flux biologiques. La
thèse s’inscrit dans les recherches de la zone atelier de Pleine-Fougères, gérée par J.
Baudry pour le CAREN (www.caren.univ-rennes1.fr/pleine-fougeres). Ce site de recherche
est labellisé Long Term Socio-Ecological Research dans le cadre du réseau européen
d’excellence Alter-Net (www.Alter-net.info) permet d’avoir un suivi des occupations du sol