Biologie médicale analyse urinaire page 1/5
Trnka et Coursin
11/05/09
AROCENA Elodie
GASCUE Nadia
Biologie médicale
17h-18h
Braun puis Trumel
Exploration biochimique du rein (suite)
La créatinine est présente dans les muscles ingérés, c’est pour cela que ce marqueur n’est pas
utilisable en phase post-prandiale.
On peut la mesurer pour un animal à jeun, sur sérum ou plasma par méthode enzymatique qui est a
meilleure ou la méthode colorimétrique (qui donne des valeurs supérieures, mais coûte rien).
La variation de créatininémie est fonction du débit de filtration glomérulaire : quand il diminue, la
créatininémie augmente et la relation a la forme d’une hyperbole.
GFR = f (1/Pcreat)
Ainsi, si le chien développe une insuffisance rénale, il perd des néphrons et le débit de filtration
glomérulaire diminue.
Pour un jeune chien, le débit de filtration glomérulaire est de 3 à 4 ml/min/kg. Quand une
insuffisance rénale survient, à cause de la forme d’hyperbole, le débit de filtration glomérulaire peut
diminuer de 50% sans que la créatininémie ne varie vraiment (fin de la courbe). Il en est de même
pour un animal en réanimation dont la créatininémie est importante : on perfuse mais cela a très peu
d’effet sur le débit de filtration glomérulaire (même si on fait baisser la créatinine) (début de la
courbe : GFR bas). On ne peut donc utiliser la créatine comme marqueur que dans la partie
intermédiaire de la courbe, partie où il y a vraiment une relation entre créatininémie et débit de
filtration glomérulaire. C’est aussi un outil de suivi de l’évolution et de l’efficacité de méthode
palliative.
La créatininémie est utilisée comme marqueur d’insuffisance rénale.
La créatininurie sert à faire des rapports avec d’autres molécules : protéines, cortisol…
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L’urée est très utilisée aux USA en complément de la créat. C’est une petite molécule polaire,
diamide de l’acide carbonique (= carbamide). Elle est produite par le foie, filtrée par le glomérule,
réabsorbée partiellement d’autant plus que le débit urinaire est faible, et que donc DFG est faible.
On utilise l’urée du sérum ou du plasma hépariné. Elle ne peut être dosée que si l’animal est à jeun
depuis au moins 12h.
Aux USA on parle de BUN : blood urea nitrogen (dégagement d’azote par l’urée suite à un
traitement spécial), c’est l’expression en azote uréique (mg/dl)
Urée = azote uréique x 2,14 (en effet, on compare NH3 et CO(NH2)2)
Créat et urée marquent la même chose, mais l’urée a plus de variations physiologiques.
L’urée dépend de l’alimentation en protéines et augmente en cas d’hémorragie digestive.
La créat dépend de l’alimentation en viande.
A jeun, il se produit 2 mécanismes successifs :
1) catabolisme protéique : l’urée augmente
2) amaigrissement : l’urée et la créat diminuent
En cas d’insuffisance rénale, l’urée et la créat augmentent. Il faut suivre ces paramètres avec des
analyses à répétition pour suivre l’évolution de l’insuffisance.
L’affection rénale est peu fréquente chez les ruminants car ils possèdent un « 3° rein », le rumen
qui filtre et élimine les composés toxiques. Ainsi alors qu’un chien sans rein meurt en 24h, pour un
ruminant, ca se passe beaucoup mieux.
Pour les ruminants, on peut utiliser l’urée comme marqueur du métabolisme protidique et de
l’apport azoté. Il y a une grande variation individuelle mais une bonne estimation collective pour le
troupeau.
Les étapes d’une analyse urinaire de routine sont :
1) caractères macroscopiques : transparence, couleur, odeur
2) caractères physiques : pH et densité
3) analyse chimique : bandelette, réaction de dénaturation acide.
Procédure pour une bandelette urinaire
Il n’y a pas de bandelette spécifique pour l’application vétérinaire, on prend celles utilisées en
humaine.
Il y a de nombreuses possibilités d’erreurs :
- s’il n’y a pas assez d’urine, il faut mouiller la bandelette aussi vite que pour l’homme
chez qui on trempe la bandelette car sinon le délai de lecture est trompeur.
- Bandelette mal conservée : boîte qui reste ouverte, pas au sec…
- Urine réfrigérée
- Il ne faut pas « laver » la bandelette, juste la tremper.
- Respecter le temps de lecture
- Interférence médicamenteuse car souvent les animaux sont traités.
La bandelette urinaire fonctionne très bien pour le glucose, le sang et les nitrites.
La bandelette urinaire fonctionne bien pour les protéines.
La bandelette urinaire fonctionne mal pour ce qui est leucocytes : cette plage ne doit pas être lue !
Le glucose dans les urines peut être du à une hyperglycémie permanente ou à un trouble tubulaire
de réabsorption rénale causé par :
- une toxine tubulaire
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- le syndrome de Fauconi : anomalie congénitale des transporteurs du glucose.
Il n’y a normalement pas de sang dans les urines. Ce qui est appelé « sang » est en fait l’activité
peroxydasique. La bandelette détecte cette activité : hémoglobine, myoglobine et catalase qu’il faut
différencier : elle détecte donc des hémoprotéines.
Les nitrites résultent de la transformation des nitrates par certaines bactéries, toutes n’en sont pas
capables. Ainsi l’absence de nitrites ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bactéries.
La plage protéique : on peut faire confiance au test s’il dit :
- « il n’y a pas de protéines » (-)
- « il y a des protéines de manière notable » (+ +)
Par contre on a souvent des faux positifs quand seules des traces de protéines sont trouvées.
De toute façon il est primordial de ne jamais passer à côté d’une protéinurie, il vaut mieux des faux
positifs que de passer à côté d’un problème.
Apport de l’étude des sédiments urinaires
Souvent la bandelette est insuffisante (faux positifs et négatifs…)
Par exemple pour les leucocytes : 1 négatif sur 2 est un faux négatif
Nitrites : 50% de faux négatifs.
Leucocytes : 1 sur 2 est un faux négatif.
Protéines : nombreux faux positifs, et si le résultat est correct on ne sait pas si
c’est pré, rénal ou post.
Le pourcentage d’erreur augmente en cas de diabète sucré et de syndrome de Cushing.
L’utilisation des sédiments urinaires permet une détection spécifique des cristaux (calculs),
cylindres (témoins de souffrance rénale permettant de suivre un traitement néphrotoxique), des
cellules (tumeurs)…
On utilise donc les sédiments urinaires s’il y ambigüité sur la bandelette (leucocytes ou protéines
ou glucose positifs), pour des animaux en situation particulières (corticoïdes, diabète sucré,…) et si
on recherche des cristaux, cylindres…
Ce n’est pas une utilisation systématique car c’est lourd
C’est un examen assez lourd. Il faut le faire dans les 2 heures après le prélèvement, sinon on risque
de rencontrer des anomalies (cristallisation dans le tube par exemple, et c’est pire si on le met au
frigo). Par contre, entre 2 et 6 heures au frigo, les cellules restent observables. On centrifuge 5mL
d’échantillon, on prend le surnageant pour le tester sur une bandelette. On garde un fond, environ
0,5mL (ce qui reste après avoir retourné le tube), pour observer ce culot. On ne fait pas de
coloration, on regarde simplement au microscope. Comme c’est assez épais sur la lame, on abaisse
le condenseur et on ferme le diaphragme du microscope. Ensuite on compte :
- A l’objectif x10, on parcourt le champ pour se faire une idée de l’échantillon.
- A l’objectif x40, on compte les éléments que l’on veut dénombrer sur 10 champs
différents, puis on fait la moyenne par champ.
- Enfin on compare aux intervalles de référence.
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Le culot doit être observé assez vite, car les cellules meurent assez vite dans l’urine, on perd alors
des informations. La cytologie est différente en fonction du mode de prélèvement (miction,
sondage, cystocenthèse). De plus on a des risques de cristallisation. Toutes les valeurs numériques
qui vont être données ci-après concernent 1 méthode de prélèvement particulier de l’urine : la
cystocenthèse. On a des valeurs bien différentes si l’échantillonnage s’est fait par sondage ou lors
de la miction.
Normalement, on doit trouver quelques hématies, quelques leucocytes, quelques cellules
épithéliales, quelques spermatozoïdes et chez le chat quelques globules gras. On ne doit trouver ni
germe, ni cylindre (à la rigueur un cylindre hyalin, leur signification est donnée plus loin), ni
cristaux.
Comment reconnaître les cellules alors qu’elles ne sont pas colorées ? Voir photos sur le PPT
Les hématies :
- Elles sont de couleur jaune orangée, parfois verdâtre. Leurs bords sont soit lisses soit
crénelés. Quelques unes sont plus grosses et décolorées, elles sont au bord de
l’explosion. Elles n’ont pas de contenu visible (pas de noyau)
- Origine : lors d’une cystocenthèse, elles peuvent venir du geste (iatrogène). Ca peut
venir de l’appareil génital, d’un problème d’hémostase. On peut trouver des cylindres
hématiques qui se forment dans les reins, des hématies s’y collent, on comprend alors
d’où proviennent ces hématies (du rein pour ce qui aurait pas compris). Elles peuvent
aussi venir des reins ou être dues à des anti-coagulants (raticides…).
- Cause : inflammation, vasculaire
Les leucocytes :
- Elles font 2 fois la taille des hématies, on a un noyau. Les cellules sont rondes, au
contenu granuleux. Il est difficile de différencier les cellules nuclées : cellules
épithéliales (cellules de l’urothélium plus grosses, ça se voit sauf si l’atteinte de
l’urothélium touche des couches plus profondes).
- C’est le signe d’une inflammation (attention, pas forcément dû à une infection, ça peut
être dû à un trauma, des calculs, une tumeur…) qui peut avoir plusieurs origines : reins,
tractus urinaire bas, tractus génital.
- Les causes sont primaires (germes) ou secondaires (calculs, trauma…)
Les cellules épithéliales :
- L’urothélium recouvre la lumière des uretères, de la vessie et du tiers proximal de
l’urètre. Les deux tiers distaux sont recouverts d’un épithélium squameux.
- Les cellules squameuses : grandes, plates (quasi transparentes), à bords anguleux, le
noyau est central. Elles sont physiologiques si l’échantillonnage s’est fait par sondage ou
lors de la miction. Elles peuvent traduire une pathologie : inflammation chronique
(cystite), tumeurs urogénitales.
- Les cellules de l’urothélium : rondes, de taille variable, granuleuses. Elles peuvent
traduire une inflammation, un trauma, une tumeur de la vessie, un processus toxique.
Les cylindres :
- Ce sont des protéines concrétionnées dans les tubules rénaux. Ils constituent un moulage
de la forme de la lumière tubulaire. Ils sont constitués d’une matrice mucoprotéique. On
a l’impression de voir plein de petits grains regroupés qui ont tendance à se détacher.
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Leur nature dépend de ce qui est collé sur ces cylindres, ils sont caractéristiques (ex :
cylindre hématique).
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