Textes libres en vers ou en prose, rédigés hors des cours après la lecture des extraits de
« La voix de l’Ombre », Senka, jeune fille de 13 ans violée puis assassinée pendant la
guerre de Bosnie-Herzégovine :
La fille de l'Ombre
Barachiel était mon nom sur terre
signifiant la bénédiction de Dieu.
Agée de treize ans, j'étais belle et blonde.
Avant je sentais bon comme une forêt ;
avant j'avais de la voix et des yeux de biche ;
je chantais et j'avais un corps
Maintenant, on m'appelle Senka
signifiant l'ombre dans mon ethnie.
Toujours âgée de treize ans,
je suis transparente et grise,
je n'ai plus de corps mais des ailes qui me portent vers le ciel.
Depuis qu’Esdras m'a enlevé la vie,
je le hante tous les jours car nos destins sont à jamais liés.
Je me suis fait violer et assassiner pas trois hommes, ou plutôt par trois bourreaux.
Je suis désormais condamnée à vivre de l'autre côté
Cécile Folio, seconde GT
Toi qui t'appelles Senka !
Pourquoi en es-tu là ?
Toi qui es la beauté, la simplicité,
Pourquoi es-tu condamnée ?
Tu étais la vie, la joie ... Le monde,
Ne t’a pas oubliée, ni condamnée.
Tu es et tu seras notre souvenir,
Tu es la lumière de notre mémoire.
Toi qui crus être oubliée, condamnée,
Tu demeures souvenir, tristesse et chagrin.
Toi qui fus pleine de vie, d'espoir,
Tu es l'ombre de ces hommes.
Tu hantes leurs souvenirs, leur vie.
Tu es leur honte, leur fantôme.
Tu es la femme de notre souvenir,
La beauté de notre monde,
Tu es notre ange pour toujours.
Toi qui te nommes « la fille fantôme ».
Julien Maule, seconde GT.
Senka, jeune fille de 13 ans, fille fantôme,
Toi appelée "l'Ombre", ta vie n'a été que tragédie,
Mutilée, torturée, violée et tuée… voilà la fin de ta vie.
Tout ce que tu as connu, souffrance, peur ont décidé de tes derniers jours,
Ta vie n'a été que désolation,
Surtout après ces connaissances, ces trois personnes,
Ces trois assassins qui tont fait connaitre l'enfer.
Mais à présent, tu es éternelle,
Et tu es condamnée à rester fantôme,
Tu ne l'as pas choisi mais c'est ainsi,
Eux aussi, ces criminels sans cœur,
Demeurent à tes côtés.
Tu les croiseras peut-être mais ils ne te feront plus de mal,
Car après ta mort, eux aussi ont connu la souffrance.
Johan Tournier, seconde GT.
Senka est mon nom
Senka est mon nom, ici et dans l’au-delà
Maintenant que je ne suis plus que l’Ombre d’une
Et, errant pour vivre, hantant pour survivre
Je fais battre mes trois cœurs, je leur rappelle ;
Je leur rappelle mes souffrances, pour pouvoir vivre,
Pour ne pas qu’ils me rejoignent dans l’ailleurs,
Pour ne pas qu’ils me tuent une seconde fois,
Effaçant mon existence terrestre
Comme une trainée de brume disparaitrait…
Maxime Lestruhaut, seconde GT.
Dans l’ombre
Quand j’entends le mot ‘ombre ‘.
Je pense aux enfers, aux malheurs,
Revivre un instant terrible de sa vie.
Se remettre dans la dépression.
Avoir peur de dire une parole,
Ne pas réussir à oublier le choc.
Moi, je préfère oublier ce mot car il
Représente le malheur, la mort, les enfers.
L’ombre, un mot sombre, aux oreilles d’une personne.
Avoir peur de devenir fantôme
Je m’appelle SENKA, j’avais treize ans,
Et je suis morte assassinée et violée.
Mon assassin m’a dit que je ressemblais à Ardat-lilli,
La démone et ravisseuse de Babylonie.
Maintenant, je suis un fantôme,
Une chimère qui vole, qui respire, qui parle sans cesse,
Qui hante, et qui fait n’importe quoi.
Sans lui, sans ses rêves, je disparaîtrais à jamais.
Je suis une chienne, à la recherche de mon assassin.
Maintenant, je suis faite d’eau, d’ombre,
D’un crépuscule éternel et d’écume.
En une journée, je suis devenue une femme,
Maintenant, je suis une victime, un cadavre.
Aujourd’hui, je suis une merde, qu’on appelle une âme.
De toute façon, on meurt tous.
On mange, on chie, on boit et à la fin on meurt.
Je ne suis plus une enfant, ni une fille.
Je suis en train de devenir un être sans âge,
Je ne voulais pas mourir mais je suis morte.
Je suis devenue un fantôme,
Un fantôme avec des ailes, qui monte dans le ciel.
Voilà comment je définis ce mot horrible,
Qui représente les ennuis, la mort et qui se dit
L’OMBRE
Sonia Frade, seconde GT.
Je m’appelle Senka, mais maintenant je suis dans l’Au-delà.
J’ai été violée puis assassinée par trois soldats.
Je suis devenue Ombre et je les hante pour qu’ils se souviennent de moi
Car quand ils ne seront plus, je disparaitrais définitivement…
L’un m’a dit que je ressemblais à Ardat-Lilli démone de Babylonie
Je les maudis et les renie.
Je serai âme là-haut avec mon Jésus-Tzigane.
Quand l’un partira, une partie de mon corps disparaitra,
Et il n’en restera plus que deux sur trois,
Et quand les deux ne seront plus là, je deviendrai Oubli.
Pierre-Emmanuel, seconde GT.
L’enfer d’une seconde,
La souffrance d’une éternité,
N’être dans ce monde,
Qu’un ange abandonné.
Errer sans fin,
Ne plus être rien,
Sinon un beau murmure sur les lèvres de son assassin !
La solitude est là tout le temps,
L’oubli n’a pas de place ici,
Et je suis maintenant,
Une âme au paradis.
Ne m’oubliez pas, Souvenez-vous de moi,
Je m’appelle Senka !
Mylène Heck, seconde GT.
Je m’appelle Senka, je suis une petite fille
Qui est née et a vécu en Bosnie.
On dit que je ressemble à Ardât-Lilli.
Je suis morte à treize ans,
Je suis devenue ombre à présent.
J’étais vive comme une truite,
Devenue alors à ma mort une bruine.
Il regrette aujourd’hui, il me hait.
Dans ses rêves et sa mémoire,
Je disparaitrai à jamais.
Je suis triste, je ne pourrai plus aller les voir.
Sans mon corps devenu elle.
Passée au ciel grâce à mes ailes.
Je vis sur une sorte d’arbre,
Érigé et fait de marbre,
Au dessus de ce grand pin,
Où je continue à hanter mon assassin.
Avant j’étais blanche, j’avais une peau.
Maintenant je suis faite d’eau.
Je suis devenue femme puis victime.
Dans la raideur et la laideur,
Dans l’immobilité et la peur.
Dans ce vide aucune couleur livide.
La Terre ne vieillit pas, elle change.
Comme ces hommes devenus anges.
Mon enfant est un crocodile,
Constitué de choses horribles.
Je suis enceinte de trois hommes.
Si c’est un garçon, il refera le monde.
Si c’est une fille, elle tissera le fil.
Pour montrer ma tête défigurée de profil.
Elle aime son Jésus tzigane.
Il raconte des blagues, des histoires, il fait l’âne.
De là haut Senka n’existe plus,
Sauf si son assassin reste en vie.
Depuis quatorze ans, Senka est une ombre.
Alexandre, seconde GT.
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