L`AIRE ARABE

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L’AIRE ARABE
Civilisation = aire géographique.
=Moyen Orient, Maghreb, Machrek+monde turco-iranien.
= population
220 M d’arabes et d’arabophones.
=caractéristiques culturelles communes léguées par l’histoire.
I. Le berceau originel : l’Arabie.
1) L’Arabie : un désert peuplé de bédouins.
L’Arabie est un désert qui rassemble :
-le Hedjaz (=région de montagnes),
-le Nadjd (=plateau).
C’est un désert peuplé de tribus nomades indépendantes qui s’installent à proximité des oasis.
Il existe quelques villes de marchands sédentaires dont la Mecque.
La religion est une religion polythéiste peu évoluée : les divinités sont astrales et résident dans
des pierres sacrées.
Allah est une divinité parmi d’autres.
Progressivement : développement de l’influence des juifs et des chrétiens installés dans la
péninsule arabique.
2) L’œuvre de Mahomet.
Personnalité mal connue.
Naît en 570 ou 571.
Réside à La Mecque.
Perd son père avant sa naissance et sa mère à l’âge de 6 ans.
Il est recueilli par son grand-père paternel puis par un oncle.
Pauvre.
A 25 ans : s’engage au service d’une riche veuve, Khâdija, qu’il épouse.
Devient marchand et caravanier.
Mène une vie dépourvue de soucis matériels.
619 : + de Khâdija.
Selon la tradition religieuse : reçoit la visite de l’ange Jebrail (=Gabriel) qui lui révèle que
Dieu l’a choisi comme envoyé.
Mahomet commence à prêcher.
Il se présente comme l’avertisseur qui annonce le jugement dernier.
Il prend conscience que son enseignement n’est pas reçu à La Mecque.
14 septembre 622 : Mahomet quitte La Mecque pour Médine.
=l’hégire.
Semble vouloir gagner les juifs à sa cause.
Il rompt avec les juifs.
Il instaure le culte d’Allah.
Il rattache cette religion à Abraham.
Il autorise le pillage des caravanes.
Il se heurte à l’opposition des habitants de La Mecque.
624 : bataille décisive de Badr.
=Victoire des Médinois contre les Mecquois.
1
Allah s’est déclaré pour son prophète.
Progressivement : les tribus bédouines se rallient à Mahomet.
Janvier 630 : Mahomet entre dans La Mecque qui se soumet.
La péninsule arabique adhère au culte d’Allah.
Jusqu’à cette date, les arabes adoraient les divinités de la nature.
Mahomet meurt le 8 juin 632.
Il meurt sans héritier.
II. Les expansions arabes.
1) Dès le VIIe s : Les premières expansions.
Vers la Syrie, l’Afrique du Nord, la Perse…
Puis vers l’Europe : l’Espagne…
2) Le califat des Omeyyades.
Début de la dynastie vers 660.
Capitale : Damas.
Conquête progressive du Maghreb (soumission définitive entre 697 et 707).
Expansion vers les confins de la Chine.
750 : fin de la dynastie Omeyyade.
Maintien de 2 califats omeyyades : à Cordoue et en Egypte.
3) Le califat des Abbassides.
Capitale : Bagdad.
Brillante période culturelle.
Vers 910 : les chiites fondent un califat en Tunisie.
Après 969 : les chiites s’installent en Egypte.
Coexistence de califats rivaux.
1055 : disparition de la dynastie abbassides.
Les Turcs entrent dans Bagdad.
4) Le califat des Seldjoukides.
1055 : le calife de Bagdad fait appel aux Turcs Seldjoukides pour lutter contre les Byzantins.
Sont des musulmans sunnites.
XIIIe s : invasions mongoles.
1258 : Bagdad est pillée.
Les Turcs créent l’empire ottoman.
5) L’empire ottoman.
Reprise de la politique d’expansion.
1453 : prise de Constantinople par Mehmet II.
Les ottomans conquièrent la Syrie et l’Egypte et réunifient le monde musulman à l’exception
de la Perse chiite.
Les pouvoirs locaux conservent leur autonomie.
Le sultan turc tire sa légitimité de sa capacité à lutter contre les chrétiens et les chiites.
2
1683 : échec de la prise de Vienne.
C’est le début du déclin de l’empire ottoman :
-progression des Européens,
-renaissance des dissensions internes notamment dans la péninsule arabique.
XVIIIe s : indépendance de l’Egypte.
XIXe s : Prise de conscience du retard technique sur l’Occident.
L’empire ottoman est démantelé lors du traité de Sèvres signé le 10 août 1920.
III. Une aire de civilisation née des décolonisations.
1) Les grandes phases de la colonisation européenne.
En Afrique du Nord.
1830 : le roi de France Charles X chasse le bey d’Alger et occupe le pays.
1881 : la France occupe la Tunisie.
1882 : la GB occupe l’Egypte.
1907 : L’Iran est partagée en 2 zones d’influence :
-une russe,
-une anglaise.
1912 : La France et l’Espagne occupent le Maroc.
Dans la péninsule arabique.
1820 : Trucial et Oman est sous protection britannique.
1861 : Mascate et Oman est sous protection britannique.
1899 : Le Koweït est sous protection britannique.
-Création du protectorat d’Aden.
2) Les grandes phases de la décolonisation.
1916 : les Britanniques encouragent la révolte arabe contre les Turcs.
C’est le rôle du colonel Thomas Edward Lawrence (ou Lawrence d’Arabie).
Mars 1917 : entrée des troupes britanniques dans Bagdad.
1920 : naissance des Etats modernes.
1920-1922 : les accords de San Remo confient certains Etats à la France et à la GB :
-la France reçoit la Syrie et le Liban,
-la GB reçoit l’Irak, la Transjordanie et la Palestine.
1922 : indépendance de l’Egypte.
1930 : indépendance de l’Irak.
1941 : indépendances proclamées de la Syrie et du Liban.
1946 : indépendance de la Transjordanie (agrandie en Jordanie en 1949 avec le rattachement
de la Palestine arabe).
1952 : indépendance de la Libye.
1956 : indépendance du Maroc et de la Tunisie.
1962 : indépendance de l’Algérie.
=indépendance acquise à la suite d’une guerre (1er novembre 1954-18 mars 1962 avec les
accords d’Evian).
1975 : L’Espagne quitte le Sahara occidental, partagé entre le Maroc et la Mauritanie.
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LA CULTURE ARABE.
I. La religion musulmane.
1) Les textes sacrés : le Coran et le Haddith.
Le Coran.
Le terme de « coran » signifie « récitation ».
A l’origine, le Coran est récité.
Il est composé de 114 chapitres (sourates), divisés en versets (âyât).
Selon les musulmans, le Coran aurait été révélé à Mahomet par l’ange Gabriel.
Certaines sourates ont été révélées à La Mecque.
D’autres l’ont été à Médine.
Le texte est rédigé après la mort de Mahomet.
L’ordre retenu est celui de la longueur des sourates : les plus longues au début, les plus
courtes à la fin.
Le but de cette rédaction est d’assurer une cohésion de la société.
La langue adoptée est la langue des poètes pré-islamiques.
Le Hadith.
Il est constitué des paroles, actes et comportements attribués à Mahomet.
Le Hadith permet de constituer la loi (sunna).
2) Les croyances et des pratiques.
Une religion révélée et monothéiste.
Islam=3e religion monothéiste dans le monde.
Signifie : « abandon », « soumission à Dieu ».
5 obligations canoniques :
-profession de foi (shahâda) = Allah est unique (tawhîd), éternel, transcendant
et tout puissant.
Sa toute puissance se manifeste dans la création.
-prières (salat) 5 fois par jour (3 fois selon le Coran, 5 selon la sunna),
Le rituel est précis :
-le muezzin appelle à la prière après l’aurore, après midi, vers 16
heures, après le coucher du soleil, dans la nuit,
-Le priant doit se purifier, tourner vers la Mecque, délimiter un
espace qui le sépare du monde extérieur (tapis),
-La prière peut se faire en tout lieu, à l’exception de celle du
vendredi midi : elle doit se faire à la mosquée.
-La prière est codifiée : parole de sacralisation, inclinaison du
corps…
-l’aumône (zakat),
-le pèlerinage à La Mecque (hadj) au moins une fois dans sa vie pour celui qui
en a les moyens physiques et financiers,
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-le jeûne durant le mois du Ramadan (sawm); il commence à l’apparition de la
nouvelle lune ; obligatoire sauf pour les malades ; n’est pas une pénitence mais
une ascèse spirituelle.
Principales fêtes :
-1er Muharram=jour de l’an selon calendrier lunaire.
-Aïd el-Fitr=marque la fin du ramadan.
-Aïd el-Kebir=fête du mouton en souvenir du sacrifice d’Abraham.
La guerre n’est pas un pilier de la foi mais une obligation sociale.
Les musulmans reconnaissent le culte des saints (walî).
Une religion diversement structurée.
Il n’existe pas d’autre autorité que celle de Dieu.
Pas de clergé chez les sunnites.
Imam=celui qui dirige la prière.
Mufti=autorité administrative.
Cadi=président du tribunal religieux.
Ouléma=docteur de la loi.
Clergé chez les chiites.
=mollah.
Ayatollah=chef religieux.
Des non musulmans perçus comme des infidèles.
L’islam est une religion universelle.
Place particulière accordée dans la société aux non-musulmans.
Dès le VIIe s : les musulmans créent le statut de dhimmi.
=statut de toléré moyennant une taxe (jiziya) mais avec interdiction de célébrer son culte en
public, obligation de marcher tête baissée…
Possibilité de se convertir à l’islam.
L’inverse est impossible.
Le statut de dhimmi est officiellement abrogé en 1923.
Des influences persistent.
3) Les lieux saints.
L’Arabie Saoudite.
Elle est un horm (=territoire sacré, interdit en principe à tout musulman).
La Mecque.
Ville d’origine de Mahomet.
Lieu obligatoire de pèlerinage.
se trouvait à la confluence de 2 grandes routes caravanières qui traversaient l’Arabie.
Elle constituait un pôle commun à toutes les tribus.
S’y trouve la Grande Mosquée al-Haram.
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Au centre : s’y dresse la ka’ba (= « le cube »), temple cubique dans un angle de laquelle est
enchâssée une pierre noire sacrée révérée par la religion pré-nationale des Arabes.
Obligation est faite pour le pèlerin de tourner 7 fois autour de la ka’ba.
Jérusalem.
La Mosquée du Dôme du Rocher abrite la pierre d’où Mahomet monta au ciel.
4) Les courants actuels de l’islam.
% de population
actuelle
Ramifications.
Sunnisme
85%
=1,1 MM d’individus.
Origine historique
Organisation
-Accorde la primauté
religieuse et politique
au calife.
Théologie
6
Chiisme
15%
=150 M
-Courant majoritaire :
Duodécimains (=90%
des chiites).
-Zaydites (VIIIe s)
-Alaouites (IXe s)
-Ismaélites (Xe s).
-Naît dès 632 à la mort
de Mahomet.
-Partisans d’Ali, 4e
calife et gendre de
Mahomet, déposé puis
assassiné en 661.
-Accorde la primauté à
l’imam, successeur
d’Ali.
-Clergé de mollahs
(=maîtres).
-Parmi les mollahs,
primauté des
ayatollahs,
intercesseurs entre
Allah et les hommes.
-Attente du retour de
l’ « imam caché » :
Mohamed, disparu en
874 (non reconnu par
les zaydites).
-Interprétations
ésotériques du Coran
dans certaines
ramifications.
Ex : croyance en triade
divine et rejet de la
charia et des
obligations cultuelles
pour les Alaouites.
Khârijites
Résiduel
-Interprétation
littérale du Coran.
5) La charia.
= « voie droite prescrite ».
Regroupe la totalité des commandements de la religion.
Toute activité humaine entre dans une des quatre activités pré-définies :
-l’autorisé (hallal),
-le recommandé,
-le déconseillé,
- l’interdit (haram).
Dans le droit pénal, les délits sont répartis en 3 catégories :
-homicide ou blessure volontaire : donne droit à la vengeance,
-homicide ou blessure involontaire : donne droit à une compensation
pécuniaire,
-délits divers.
II. Les arts et la littérature.
1) L’art religieux : mosquée, décorations…
Mosquée= lieu de culte et de méditation.
Composée de :
-la salle des ablutions,
-la chausserie, pour les chaussures,
-la salle de prières divisée en deux (h/fe) avec le minbar (chaire du
prédicateur).
-le minaret pour l’appel à la prière.
Mosquées ou monuments célèbres :
-Al-Azhar au Caire,
-L’Alhambra,
-La Mosquée Bleue d’Istambul.
Interdiction de représenter Allah ou le prophète.
décorations abstraites.
2) La littérature.
Existence d’une poésie arabe préislamique.
Le poète est un poète de tribu dont il raconte la vie quotidienne.
Les thèmes sont traditionnels :
-amour,
-exaltation de l’héroïsme viril,
-description du désert…
Un thème est ignoré : l’au-delà.
Ensuite toute la littérature est imprégnée par le Coran.
Transformation de la littérature à partir du XIXe s.
Développement du roman.
Ex : Khalil Gibran (Le Prophète, paru en anglais en 1923...)...
III. Les sciences et la philosophie.
1) les sciences.
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Base : Une histoire de la science arabe, DJEBBAR, A., Seuil, Paris, 2001.
La civilisation arabo-musulmane a un passé scientifique brillant.
Elle a servi de relais :
-historique entre le monde grec et le monde occidental,
-géographique entre le monde indien et le monde occidental.
D’abord : certaines œuvres grecques sont traduites du syriaque en arabe.
Sont traduites : les œuvres d’Aristote, d’Euclide…
Puis des études sont effectuées par les Arabes.
Créations de grandes bibliothèques : Bassorah, Le Caire, Bagdad.
Les sciences se développent en lien avec la religion.
Ex : l’astronomie qui est la 1ère science à apparaître.
Il faut connaître la direction de La Mecque pour connaître dans quelle direction prier.
La direction de La Mecque correspond à celle de l’étoile du berger.
L’astronomie permet de créer la trigonométrie plane et sphérique.
Ex : les mathématiques.
Les chiffres arabes sont des retranscriptions des chiffres indiens.
Utilisation du zéro.
Ex : la chimie.
Utilisation de la distillation.
2) La philosophie.
Elle se développe parallèlement au développement des sciences.
Il faut distinguer :
-ce que les musulmans appellent falsafa : le discours philosophique,
-ce qu’ils appellent le kâlam qui consiste à construire un discours apologétique
pour défendre la religion musulmane.
Certains philosophes ont eu une grande influence en Occident : Avicenne et Averroès.
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LA SOCIETE ARABE.
I. Les populations.
1) Les situations démographiques.
La croissance démographique se maintient.
Pays le plus peuplé : Egypte (70 M d’hab).
Cependant, la croissance se ralentit.
Ex : Tunisie, Maroc, Egypte.
Ce ralentissement est dû à :
-l’élévation de l’âge au mariage (28 ans pour les hommes, 26 pour les femmes),
-la diffusion de la contraception.
2) La majorité : arabe et musulmane.
Arabes=1/6 des musulmans dans le monde.
3) Les minorités : ethniques, religieuses.
Ex de minorité ethnique : les berbères.
Populations vivant au Maghreb avant la conquête arabe.
Populations de paysans.
Population réfractaire à toute forme de domination politique.
S’est réfugiée dans les montagnes de l’Atlas à l’arrivée des Arabes.
Se sont convertis à l’islam mais n’ont jamais réellement fait allégeance politique.
Ne mettent pas l’Etat en danger car elles n’ont pas de proposition politique à faire.
Ex de minorité religieuse : les chrétiens.
Des chrétiens sont présents : au Liban, en Egypte…
Jérusalem est une ville sainte pour les 3 religions du Livre.
Ex : Les coptes d’Egypte.
Sont utilisés dans les emplois subalternes de l’administration.
4) Les crises liées aux minorités :
Répression des Arméniens en Turquie.
Base : Yves TERNON, Les Arméniens. Histoire d'un génocide, Seuil, Paris, 1977.
L’Arménie est intégrée à l’empire Ottoman.
Les Arméniens sont des dhimmis.
Les Arméniens sont chrétiens depuis le Ve-VIIe s.
XIXe s : développement du nationalisme arménien.
1895-1896 : plus de 100 000 Arméniens sont massacrés.
Avril 1909 : nouveaux massacres en Cilicie.
1914 : Les Arméniens participent à la défense de l’empire ottoman.
Janvier 1915 : reprise de massacres contre les Arméniens perçus comme des traîtres.
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Avril 1915 : premières déportations.
24 avril 1915 à Constantinople : rafle de 2345 Arméniens appartenant à l'élite intellectuelle.
Exécutions sans jugement.
Ils seront exécutés sans jugement.
29 mai 1915 : loi permettant la déportation.
4 novembre 1918 : abrogation de la loi.
1 M de morts.
Génocide non reconnu par le gouvernement turc.
Répression des chiites en Irak.
La Mésopotamie a été le berceau du chiisme duodécimains.
A Bagdad : sunnites au pouvoir.
1991 : écrasement de la rébellion chiite.
Répression des Kurdes en Turquie, en Irak et en Iran.
1920 : le traité de Lausanne délimite les frontières d’un éventuel Kurdistan.
Le projet n’aboutit pas.
Les Kurdes se retrouvent éparpillés entre :
-la Turquie (15 M),
-l’Irak (5 M),
-l’Iran (7 M),
-la Syrie (2 M).
1947 : création d’une éphémère république Kurde à Mahabad au Nord de l’Iran.
Elle est démantelée par l’armée iranienne.
1970 : reconnaissance d’un région kurde autonome en Irak.
11 mars 1974 : Autonomie du Kurdistan en Irak.
Mustapha Al Barzani lance l’insurrection.
Il reçoit l’aide des E.U. et de l’Iran.
6 mars 1975 : accords Iran-Irak.
Fin de la rébellion kurde en Irak.
Septembre 1980 : reprise de l’agitation kurde.
1988 : L’armée irakienne réprime l’agitation kurde.
Ex : utilisation de gaz dans le village d’Halabja.
100 000 Kurdes fuient vers la Turquie.
1991 : répression des Kurdes en Irak.
Septembre 1998 : Les accords de Washington prévoient un gouvernement et un parlement
kurde en Irak.
Participation des Kurdes aux côtés des E.-U. lors de la 2e Guerre du Golfe.
II. L’organisation sociale.
1) L’organisation familiale.
Le Coran qualifie d’« ignoble » le célibat.
Il encourage la polygamie :
-4 épouses maximum (Coran 4, 25),
-autant de concubines.
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Une femme chrétienne ou juive peut épouser un musulman sans se convertir mais les enfants
seront musulmans.
Pour une femme d’autre confession, la conversion est obligatoire.
Un homme non musulman ne peut épouser une musulmane sinon il doit se convertir.
Le mariage repose sur un contrat.
Le mari donne une dot.
La femme vit sous un régime de séparation de biens et conserve sa dot.
2 modes de rupture :
-annulation par le cadi à la demande de l’homme ou de la femme,
-répudiation unilatérale par le mari, définitive si elle a été prononcée 3 fois.
La famille est très hiérarchisée, souvent organisée sur le mode clanique.
La femme est soumise au mari.
L’enfant le plus espéré est le garçon.
2) L’accès à la scolarisation.
Progrès du taux de scolarisation.
Taux de scolarisation encore inégal selon les sexes.
Ex : Egypte, Arabie Saoudite où moins de la moitié des filles sont scolarisées.
Développement de l’enseignement supérieur.
Les élites sont actuellement formées en Europe et aux Etats-Unis.
3) La place des femmes dans la société.
Avant les années 1970 : Une place traditionnelle.
Longtemps le rôle de la femme a été cantonné à un rôle domestique.
Les filles se mariaient jeunes.
Le mariage était arrangé : le consentement était obligatoire mais accordé par le chef de
famille.
Le chef de famille a un pouvoir quasi-absolu sur les femmes de sa famille.
La société refuse à la femme de disposer de son corps et contrôle fermement sa sexualité.
Les années 1970 : La volonté des femmes de se démarquer.
Dans les années 1970 : les femmes elles-mêmes ont cherché à se dissocier des hommes en se
marquant comme différentes : voile…
Cette volonté de démarcation n’a fait que renforcer l’aspect traditionnel de la société.
Les années 1980 : La ségrégation homme/femme.
Le Coran encourage les femmes à se voiler (33, 59).
port du :
-hidjab, voile sur la tête, obligatoire en Iran,
-tchador, voile noir enveloppant l’ensemble du corps,
-bourqa, vêtement intégrant une fente grillagée à la hauteur des yeux, porté
dans les pays du Golfe arabo-persique.
Depuis les années 1990 : une extension des droits des femmes.
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Evolution de la place des femmes même en Arabie Saoudite.
Accès à l’éducation : écoles, universités…
Accès à de nouveaux métiers.
Accès à une nouvelle reconnaissance politique.
Ex : accès au droit de vote au Koweït en 1999.
Ex : 2001 : accès aux papiers d’identité en Arabie Saoudite pour les femmes.
Ex : 2003 : nouveau code pour créer une égalité de droits au Maroc.
Certaines accèdent à des postes à responsabilité dans l’administration.
Ex : en Tunisie.
Recul de la polygamie.
Cependant : les femmes restent sans droit de vote en Arabie Saoudite.
4) Les écarts de richesses.
Les écarts sont croissants entre :
-les populations rurales et les populations urbaines,
-les élites et les autres.
La croissance économique connue depuis les décolonisations n’a pas véritablement augmenté
les niveaux de vie.
Ces écarts encouragent le maintien :
-de l’exode rural,
-des migrations vers l’UE.
III. Economique.
1) Secteur primaire.
L’agriculture : le secteur le plus longtemps négligé.
Problèmes d’autosuffisance alimentaire et de dépendance alimentaire.
Ces problèmes sont causés par :
-Espaces agricoles limités à cause de l’aridité.
Espaces les plus utilisables : les marges des déserts, vallées fluviales.
-Rendements faibles.
Une solution : augmenter l’irrigation.
Cependant, essor de l’agriculture d’exportation : dattes, agrumes, huile d’olive...
Principale puissance agricole : Turquie.
Pays le plus dépendant : Egypte (à 50 %).
Le pétrole : enjeu international.
C’est un enjeu international dès le début du XXe s.
Principaux producteurs : Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Irak…
Pb des ressources.
La plupart des Etats ont nationalisé l’exploitation pétrolière dès leur indépendances.
Pétrole indispensable aux économies des pays industrialisés.
Le pétrole apparaît comme un moyen de pression des pays producteurs sur les acheteurs.
Ex : crises pétrolières en 1973 et 1979 nées de la volonté de l’OPEP de faire pression sur les
PI.
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2) Secteur secondaire.
Taux d’industrialisation faible sauf en Turquie et au Maroc.
Maintien de l’artisanat traditionnel.
Essor des industries de consommation courante : textile…
Ex : Turquie, Egypte, Tunisie, Maroc…
3) Secteur tertiaire.
Pleine expansion du tourisme international.
Pays d’accueil : Egypte, Tunisie…
Essor surtout des activités liées au secteur informel.
4) Les partenaires économiques.
Les pays du Maghreb et la Turquie sont tournés vers l’UE.
Les pays du Machrek sont tournés vers les E.-U.
Essor des IDE européens.
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PROBLEMES GEOPOLITIQUES CONTEMPORAINS
I. Le nationalisme arabe.
1) Au début du XXe s : La naissance de l’arabisme.
Patriotisme et nationalisme.
Le patriotisme naît au XVIIIe s, en Egypte au moment de la conquête par Bonaparte.
Le nationalisme naît au XXe s.
Il naît en réaction à l’occupation territoriale européenne.
Il naît chez une minorité : une élite urbaine instruite.
Exalte la civilisation rabe et les valeurs arabes.
Le mouvement pionnier : les Frères Musulmans.
Base : O. CARRE, G. MICHAUD, Les Frères musulmans : Egypte, Syrie, 1928-1982,
Gallimard-Julliard , Paris, 1983.
Créé en 1928, en Egypte, par un instituteur, Hasan al-Banna.
A l’origine, ce mouvement souhaite une réforme de l’éthique individuelle et sociale.
Il veut lutter contre le déclin de l’islam trop influencé par la culture occidentale.
Progressivement, l’idée d’une nation arabe se développe.
L’arabisme est une utopie volontariste.
L’islam est présenté comme un patrimoine culturel indissociable de l’histoire des Arabes.
Se pose une ambiguïté : des 2 référents, lequel est le 1er :
-la religion ?
-la patrie ?
Les 2 sont en tout cas liés.
Le nationalisme des Frères musulmans essaime.
Les Frères musulmans s’appuient sur un militantisme de base.
La structure du mouvement est fortement hiérarchisée.
Les membres apprennent le djihad.
La Ligue arabe.
Créée en mars 1945.
Egypte, Arabie, Yémen, Transjordanie, Irak, Syrie, Liban.
Les tentatives de rassemblement.
1958-1961 : tentative de fusionner l’Egypte et la Syrie.
1971 : tentative de fédérer l’Egypte, la Syrie et la Libye.
2) 1950-1960 : Le socialisme.
Fascine les élites dès les années 1940.
Il s’agit d’un socialisme révolutionnaire et non démocratique.
Se développe dans les années 1950-1960.
Peu d’influence du communisme athée incompatible avec l’islam.
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L’Etat doit gérer les ressources et organiser la redistribution.
Ex le plus abouti : le nassérisme en Egypte.
entraîne la nationalisation du Canal de Suez et la crise internationale de 1956.
3) Depuis 1967 : La désunion du monde arabe.
Désunion depuis :
-la guerre de 1967 avec Israël,
-le rapprochement de l’Egypte et d’Israël à partir de 1977.
Essor des conflits internes.
Cependant : des ententes officielles ont depuis été recréées :
-Depuis mai 1981 : Conseil de Coopération du Golfe: Arabie S, Bahreïn, EAU,
Koweït, Oman, Qatar.
But : développer une politique pétrolière commune.
Membres=60% de la production de l’O.P.E.P.
Adhère en 1991 à la politique américaine contre l’Irak.
-Depuis le 17 février 1989 : Union du Maghreb Arabe : Algérie, Libye, Maroc,
Mauritanie, Tunisie.
Volonté de développer des politiques économiques et culturelles communes.
Ex : depuis 1993, application d’une convention garantissant la liberté des
échanges des produits agricoles.
Volonté de démanteler les droits de douane et de développer les
investissements.
4) Depuis les années 1980 : Le développement de l’islamisme.
Se développe avec :
-la perte de dynamisme de l’arabisme.
-la peur de l’occidentalisation et de la perte d’identité dans la mondialisation.
L’islamisme transforme la religion en instrument de libération vis-à-vis de l’influence
occidentale.
Développement de mouvements organisés : Hezbollah (« parti de Dieu »)…
Influence de l’islamisme dans et hors du monde arabo-musulman.
Bénéficie d’Internet pour se développer auprès de la diaspora musulmane (5 M en France ; 3
M en Allemagne...).
Fiancé par des banques islamiques privées.
Création en 1962 d’une Ligue Islamique Mondiale.
Tensions :
-avec l’occident,
Ex : attentats du 11 septembre 2001 aux E.-U.
-dans le monde musulman (=fitna).
Ex : conflit Iran-Irak comme conflit entre islamisme et arabisme.
II. Les conflits internes récents.
1) Le problème récurrent du Liban.
A l’origine du Liban : un émirat indépendant.
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Dès le XVIe s, il existe un émirat indépendant avec Beyrouth pour capitale.
Les montagnes ont servi de refuge aux minorités.
L’existence de l’émirat repose sur l’alliance entre les druzes et les maronites.
Les maronites sont chrétiens.
Les druzes sont une des ramifications du chiisme née au XIe s.
XIXe s : luttes entre clans rivaux.
A partir de 1840 : massacres de population.
1860 : Druzes et ottomans détruisent plus de 300 villages chrétiens.
Intervention de la France.
Le Liban est limité à la montagne.
Son gouverneur est chrétien.
La lutte s’engage bientôt contre les ottomans.
1er août 1920 : La création du Liban moderne.
Pays à majorité chrétienne.
3 problèmes majeurs :
-les chrétiens sont menacés de devenir minoritaires à très court terme (330 000
chrétiens contre 275 000 musulmans ; avec un dynamisme démographique plus
important pour les musulmans),
-les sunnites sont incorporés avec le nouveau redécoupage de 1920,
-Etat contesté par la Syrie.
1943 : La fin de l’équilibre communautaire.
Il prend fin avec le Pacte communautaire.
Celui-ci entérine la répartition des pouvoirs entre les communautés :
-la présidence de la RP aux maronites,
-la présidence du conseil aux sunnites…
Les druzes sont écartés du pouvoir.
1975-1991 : La guerre du Liban.
1975 : révolte des druzes avec Kamal Joumblatt.
Les milices luttent dans Beyrouth fractionné.
Avril 1976 : intervention de la Syrie, à la suite de l’appel de Soleiman Frangié, pdt de la RP.
1978 : invasion du Liban par la Syrie.
Mars 1978 : invasion du Sud Liban par Israël où se trouvent les bases de l’O.L.P.
Décembre 1981 : annexion du plateau du Golan syrien par Israël.
Juin 1982 : Nouvelle invasion du Liban par Israël.
Siège puis occupation de Beyrouth Ouest, à majorité musulmane.
La guerre interne du Liban semble se transformer en conflit Israël/Syrie.
Résistance des Palestiniens face à Israël.
Mai 1991 : accord Liban-Syrie.
145 000 morts, 18 000 disparus.
Depuis 1991: un Etat entre reconstruction et déchirements.
Instauration d’un régime autoritaire.
Reconstruction de Beyrouth débarrassée des milices.
16
Le Liban Nord reste occupé par l’armée syrienne.
Le Liban Sud reste occupé par l’armée israélienne.
2000 : l’armée israélienne quitte le Liban Sud.
2004 : l’ONU réclame le départ de l’armée syrienne.
Nouvelles tensions et reprises des attentats.
2) 1980-1988 : Iran/Irak.
Un conflit né de la révolution iranienne de 1979.
1953 : restauration de la monarchie en Iran par les Etats-Unis.
A partir de janvier 1978 : Remise en cause du pouvoir royal qui aboutit :
-au départ du shah, le 16 janvier 1979, sous la pression du peuple et de la
C.I.A.,
-au retour de l’ayatollah Khomeyni le 1er février.
Pour Khomeyni, le pouvoir doit être confié aux seuls juristes religieux.
Seule la charia a valeur de droit.
1er avril 1979 : proclamation de la République islamique.
Irak est majoritairement chiite mais sous domination sunnite.
L’Iran est de population persane et chiite.
L’Irak craint une propagation de la révolution.
1980 : L’Irak attaque l’Iran.
Prétexte : litiges frontaliers tranchés en faveur de l’Iran en 1975.
L’Iran est soutenu par la Syrie.
L’Irak est soutenu par l’Egypte et la Jordanie.
Septembre : L’Irak envahit la province pétrolière du Khuzistan.
Contre-attaque de l’Iran qui envahit l’Irak.
Guerre qui s’éternise.
1988 : L’intervention des puissances occidentales.
Les grandes puissances occidentales se désintéressent du conflit jusqu’à la destruction de
pétroliers par les belligérants.
Juillet 1988 : destruction d’un avion de ligne iranien par un croiseur américain.
L’Iran décide de cesser les combats.
1 M de morts.
Les conséquences géopolitiques du conflit.
L’Arabie Saoudite en sort affaiblie par son incapacité à maintenir la paix au P.O.,
L’Irak en sort grandi.
III. Les conflits externes récents.
Base : Paix et Guerre au Moyen Orient. L’Orient arabe et le monde de 1945 à nos jours de H.
LAURENS, Armand Colin, Paris, 1999.
-L’islamisme politique, de Abdelrrahman LAMCHICHI, L’Harmattan, 2001.
17
-L’Arabie Saoudite en guerre d’Antoine BASBOUS, Editions Perrin, Tempus n°69, Paris,
rééd 2004.
1) A l’origine des conflits extérieurs : le wahhabisme, né en Arabie
Saoudite.
Le wahhabisme, fondement de l’Arabie Saoudite moderne.
1744 : rencontre entre l’émir Mohammed Bin Saoud (règne de 1735 à 1765) et l‘imam
Mohammed Bin Abdelwahab (1703-1787).
Abdelwahab donne la primauté à une lecture littérale du Coran.
Volonté des deux hommes de créer un territoire où s’épanouirait le wahhabisme.
Le wahhabisme est un islam belliqueux :
-Nouvelle utilisation du concept du djihad,
-Affirmation de la volonté de haïr les juifs et les chrétiens.
-affirmation de la place moindre des femmes dans la société.
Conquêtes de terres : le Nadjd.
Les 2 hommes se partagent les rôles :
-la conquête pour Saoud,
-l’instauration de la charia pour Abdelwahad.
1792 : Mort de Abdelwahad.
Nouvelles opérations militaires, notamment contre Médine, Alep…
1818-1819 : réaction militaire ottomane contre les Saoud avec destruction de leur capitale.
1901 : Renouveau avec Abdelaziz Bin Abderahmane ou « Ibn Seoud ».
Il relance les conquêtes.
Il sédentarise les bédouins.
1926 : fusion du Nadjd et du Hedjaz.
22 septembre 1932 : Etat reconnu par la GB.
Bonne entente originelle de l’Arabie Saoudite avec les Etats-Unis car :
-Les Etats-Unis sont un pays sans passé colonial,
-Ils luttent contre le marxisme athée.
Le pétrole est découvert dans les années 1930.
L’exploitation est confiée aux Américains.
Les Saoudiens deviennent des rentiers du pétrole.
Progressivement, s’installe un rejet des Américains de plus en plus perçus comme des
colonisateurs.
11 septembre 2001 : attentats aux Etats-Unis.
Solidarité officieuse avec les terroristes.
Oussama bin Laden est un Saoudien !
Le wahhabisme actuel s’entend à purifier l’islam des influences extérieures.
Une nouveauté : l’exportation du wahhabisme.
L’Arabie Saoudite exporte son idéologie religieuse :
-Financement des djihads,
-Participation aux financements des mosquées en Occident,
-Prosélytisme…
Volonté de gagner le Maghreb au wahhabisme et notamment le Maroc.
Le wahhabisme lutte contre l’occidentalisation du monde arabe.
18
Certains oulemas craignent une guerre interne à la communauté musulmane qu’ils nomment
fitna.
2) La 1ère Guerre du Golfe : Volonté d’expansion de l’Irak.
L’Irak est convaincue que le Koweït est un émirat artificiel et lui revient de droit.
Seule la frontière orientale est ancienne : elle date du XVIIe s.
2 août 1990 : invasion du Koweït.
La résolution 660 de l’ONU exige le retrait des troupes irakiennes.
6 août : décision d’un embargo.
7 août : Début de l’envoi de troupes occidentales.
8 août : annexion du Koweït.
440 000 hommes mobilisés pour 5O pays.
=Opération Tempête du Désert.
17 janvier 1991 : début du conflit en 2 phases :
-17 janvier-23 février : phase aérienne,
-24-28 février : phase terrestre.
3 avril : cessez le feu définitif.
La résolution 687 de l’ONU fixe les conditions acceptées par Bagdad.
3) La 2e guerre du Golfe : Volonté américaine de dissocier islam et pétrole.
Volonté américaine de quitter l’Arabie Saoudite et de s’installer dans un autre Etat pétrolier.
Causes :
-La présence américaine est de plus en plus contestée par la population,
-L’Arabie Saoudite connaît des difficultés internes de plus en plus
importantes :
-hausse du déficit,
-accroissement de la population qui ne bénéficie pas des
retombées des pétrodollars…
Prétexte du conflit : situation de l’armement nucléaire en Irak.
8 novembre 2002 : le Conseil de sécurité adopte la résolution 1441, qui ordonne à l'Irak de
mettre fin à tous ses programmes d'armes de destruction massive, sous peine d'un recours à la
force.
7 décembre 2002 : l'Irak remet aux inspecteurs de l'ONU une déclaration sur ses programmes
d'armement, conformément à la résolution 1441. Le président irakien présente pour la
première fois ses excuses au peuple koweïtien pour l'invasion et l'occupation de l'émirat en
1990-1991. Ces excuses sont rejetées par le Koweït.
30 décembre 2002 : le Conseil de sécurité de l'ONU vote la résolution 1454 qui étend la liste
des biens dont l'importation est interdite en Irak, renforçant ainsi le régime de sanctions.
17 mars 2003 : George Bush, lance un ultimatum au président irakien, l'exhortant à quitter
l'Irak, avec ses fils, dans les 48 heures.
20 mars 2003 : début de l'intervention militaire américano-britannique contre l'Irak Les forces
américano-britanniques pénètrent en Irak depuis le Koweït.
5 avril 2003 : les forces américaines entrent à Bagdad.
16 avril 2003 : George Bush, demande la levée des sanctions contre l'Irak.
2 mai 2003 : Paul Bremer, diplomate américain, est nommé administrateur civil de l'Irak.
13 juillet 2003 : formation d’un Conseil de gouvernement transitoire.
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2 octobre 2003 : le Groupe d'inspection en Irak affirme qu'aucune arme de destruction
massive n'a été trouvée en Irak.
13 décembre 2003 : Saddam Hussein est arrêté près de Tikrit (+30 décembre 2006).
30 janvier 2005 : Elections législatives pour élire une assemblée chargée de rédiger une
Constitution.
6 avril 2005 : élection d’un président de la RP (kurde).
24 octobre 2005 : Adoption d’une constitution démocratique.
Attentats quasi-quotidiens depuis 2004.
IV. La Turquie entre Europe et P.O.
Bases : Histoire de la Turquie contemporaine, BOZARSLAN, H., La Découverte, Paris,
2004.
-Mustafa Kemal invente la Turquie moderne, DUMONT, P., Complexe, Bruxelles, 1983.
-Islam et laïcité, la naissance de la Turquie moderne, LEWIS, B., Fayard, Paris, 1988.
-La Turquie aujourd’hui : un pays européen ?, ROY, O., Universalis, 2004.
1) La Turquie moderne, œuvre de Mustafa Kemal (1881-1938).
Ataturk.
Officier de l’armée ottomane.
Indigné par :
-les clauses de l’armistice de Moudros du 30 octobre 1918,
-l’occupation de la Turquie par les forces alliées en février 1919,
-la signature du traité de Sèvres du 10 août 1920 qui démantèle l’empire
ottoman.
22 juin 1919 : lance un appel à la désobéissance.
Organise la guerre de l’Indépendance face aux armées d’occupation et surtout la Grèce.
1922 : le sultan est destitué.
23 juillet 1923 : Le traité de Lausanne reconnaît la souveraineté turque.
29 octobre 1923 : La proclamation de la République.
Mustafa Kemal en est le président.
Il s’appuie sur :
-une élite pour occidentaliser la Turquie,
-un parti unique.
3 mars 1924 : abolition du califat.
1924-1925 :
-Les écoles sont placées sous la tutelle du Ministère de l’Education.
-Les partis d’opposition et les manifestations sont interdits,
-La révolte kurde est matée,
-Suppression du Ministère des Affaires religieuses.
1928 : l’alphabet latin est imposé.
1933 :
-La langue turque devient obligatoire dans les pratiques religieuses,
Ex : appel à la prière…
-Les confréries sont interdites.
-Les tribunaux coraniques sont interdits.
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-La polygamie est interdite.
5 décembre 1934 : Les femmes obtiennent le droit de vote.
1935 : le dimanche remplace le vendredi comme jour férié.
1937 : L’adoption de la Constitution.
Elle affirme :
-le républicanisme,
-le laïcisme,
-le progressisme,
-le populisme,
-l’étatisme,
-le nationalisme.
1946 : reconnaissance du multipartisme avec la création du Parti Démocrate.
La Turquie n’est pourtant pas une démocratie.
Le pouvoir est autoritaire.
Il est détenu par l’armée par le biais du Conseil de Sécurité.
L’armée a renversé trois fois le pouvoir légal : 1960, 1971, 1980.
2) Les premiers rapprochements entre la Turquie et l’Occident.
1949 :
-Adhésion au Conseil de l’Europe.
-Adhésion à l’OTAN.
1963 :
-Accords sur les migrations de travail,
-Accords d’association.
Avril 1987 : La Turquie se porte candidate à l’adhésion.
1996 : La Turquie entre dans l’union douanière.
Décembre 1999 : Le sommet d’Helsinki reconnaît le statut de candidat de la Turquie.
3 octobre 2001 : Adoption à une forte majorité du parlement turc d’un ensemble de mesures
constitutionnelles pour permettre de répondre aux critères européens.
3) Les négociations actuelles.
6 octobre 2004 : l’UE recommande l’ouverture des négociations avec Turquie.
Arguments évoqués en faveur de l’adhésion de la Turquie, notamment par la Suède, la Grèce,
l’Angleterre, l’Italie :
-Les États-Unis appuient aussi la candidature de la Turquie,
-Serait le meilleur moyen pour le règlement des conflits :
-établissement clair de la frontière dans la Méditerranéenne entre
la Grèce et la Turquie,
-résolution du problème chypriote,
-reconnaissance des génocides, etc.
-Accélérerait le processus de démocratisation de la Turquie et l’amélioration
des droits humains.
Arguments évoqués contre l’adhésion de la Turquie à l’UE, notamment par la France et
l’Allemagne :
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- La Turquie n’est pas entièrement démocratique, le pouvoir législatif est
toujours surveillé par les militaires,
-Bien que la Turquie soit un État musulman laïc, il n’y a pas de séparation
entre la religion et l’État : les 72 000 imams en Turquie sont des fonctionnaires
payés et formés par l’État et dont les prêches hebdomadaires sont écrits par les
fonctionnaires du ministère des Affaires religieuses,
-La Turquie ne reconnaît pas officiellement la minorité kurde,
-Si la Turquie se joignait à l’UE, le PIB/hab de cette dernière diminuerait,
-La Turquie n’est pas entièrement européenne : sa capitale, Ankara, et 95 % de
sa population ne sont pas en Europe mais en Asie.
La Turquie actuelle.
Population de 67 M d’habitants.
98% de musulmans.
L’islam turc est imprégné d’animisme et de chamanisme.
Dans les campagnes :alévisme (branche du chiisme).
PNB de 2100 euros/tête.
Economie turque représente 2% de l’économie de l’UE.
Agriculture=15% du PIB.
Agriculture peu productive.
Industrie=18% du PIB.
Mines=10% du PIB.
Services=57%.
Les difficultés turques.
Les premières difficultés sont liées aux statuts des minorités :
-Les minorités kurdes sont persécutées,
-Les minorités juives et chrétiennes sont perçues comme étrangères.
S’ajoutent les problèmes des droits de l’homme non respectés.
La période 1991-1999 est marquée par une grande instabilité politique.
Les autres difficultés sont d’ordre économique :
-Symbolisées par la crise financière de 2001,
-Risque d’inflation,
-Dette extérieure excessive.
Ne reconnaît pas officiellement l’indépendance de la République de Chypre.
Les efforts turcs.
Ce sont à la fois :
-des efforts politiques :
Octobre 2001 : modification de la constitution.
-des efforts législatifs :
9 janvier 2004 : la Turquie a signé le protocole n° 13 de la Convention
européenne des droits de l’homme, qui prévoit l’abolition de la peine de mort
en toute circonstance.
Adoption d’un nouveau code pénal en 2005.
-des efforts sociaux :
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22 novembre 2001 : Modification du Code Civil pour améliorer le statut de la
femme,
Ex : possibilité de travailler sans devoir obtenir l’autorisation du mari.
-des efforts économiques.
Ex : Des réformes agricoles pour être conforme à la P.A.C.
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