LE
MESSAGER ÉVANGÉLIQUE
Feuille d'édification chrétienne
Que le Seigneur incline vos cœurs à
l'amour de Dieu et à la patience du Christ!
2 Thessaloniciens 3, 5.
______________________________________
SOIXANTE-QUINZIÈME ANNÉE
1934
LE
MESSAGER ÉVANGÉLIQUE
EN ATTENDANT
u seuil d'une nouvelle étape de notre voyage vers la maison du Père, nous aimerions placer de-
vant les lecteurs du «Messager évangélique » quelques réflexions qui nous ont été suggérées der-
nièrement par la lecture du chapitre IV de l'épître aux Philippiens.
Les difficultés du temps présent et les nuages noirs qui s'amoncellent à l'horizon du monde seraient
bien propres à troubler et à agiter nos pauvres cœurs si nous n'avions pas les promesses contenues dans
la parole de notre Dieu. Parmi ces promesses, en voici une qui est précieuse entre toutes: « Le Sei-
gneur est proche. » Lorsqu'Il était encore avec ses disciples, Il leur a dit: « Je reviendrai, et je vous
prendrai auprès de moi; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (Jean XIV, 3). Aujourd'hui,
il semble que le Saint Esprit, le divin Éliézer qu'il a envoyé pour nous conduire pendant le temps de
son absence, nous dit: « C'est mon Seigneur. » Par l'œil de la foi, nous le voyons déjà. Le Seigneur est
proche, gardons cette parole dans nos cœurs, attendons-le chaque jour. Ayons bon courage, il nous dit:
«C'est moi, n'ayez point de peur.» Il est si proche que, semble-t-il, nous entendons le bruit de ses pas!
Lorsque nous le verrons, nos peines seront terminées, nos vœux seront exaucés, et il ne manquera rien
à notre bonheur; mais ce qui sera plus précieux encore, c'est qu'il ne manquera rien au sien: il verra le
fruit du travail de son âme, et il sera satisfait.
En attendant, bien des choses sont propres à nous exercer, et certes, les difficultés ne manquent pas
parmi les saints, nul d'entre eux n'y échappe maintenant. Qu'avons-nous à faire ? Nous décourager ?
Nous lamenter ? Nous arrêter au bord du chemin et y pleurer ? Non! Voici une autre précieuse parole:
«En toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de
grâces ». Que ces mots: «En toutes choses» sont précieux! C'est comme une règle sans exceptions. Le
Dieu qui est au-dessus de toutes choses, .le Dieu de paix que rien ne saurait troubler, veut bien s'oc-
cuper de toutes les choses qui nous concernent. Il a fait les cieux et la terre et il a aussi compté les che-
veux de nos têtes. Avant même d'intervenir en notre faveur, il veut nous faire jouir de sa propre paix,
cette paix qui surpasse toute intelligence, de telle manière que nous pouvons déjà lui rendre grâces
avant que les circonstances aient changé pour nous. Il mènera tout à bonne fin pour nous.
Bien des choses sont propres à nous attrister, et aujourd'hui plus que jamais. Il y en a en nous, autour
de nous, parmi les saints, dans le monde, un peu partout. «.Réjouissez-vous dans le Seigneur », nous
crie l'apôtre du fond de sa prison. Au moment il nous écrivait ces paroles, le mal semblait triom-
pher: il était lié de chaînes comme un malfaiteur; des personnes qui faisaient profession de christia-
nisme le faisaient pleurer à cause de leur marche, d'autres pensaient ajouter de la tribulations à ses
liens. « Encore une fois, je vous le dirai: réjouissez-vous. » Nous possédons, en effet, dans le Seigneur
un sujet de joie que ni le temps, ni les circonstances ne peuvent nous ôter. Quelqu'un dira peut-être:
Comment donc se réjouir au milieu des choses douloureuses que nous traversons ? Exposons nos re-
quêtes à Dieu, et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence garde nos cœurs et nos pensées
dans le Christ Jésus. Étant ainsi occupés de Lui, nous serons capables de nous réjouir en Lui. Puisqu'il
fera notre bonheur pendant l'éternité, il peut bien nous rendre heureux pendant le court moment de
notre voyage ici-bas. Puissions-nous, comme Asaph, dire: «Qui ai-je dans les cieux ? Et je n'ai eu de
plaisir sur la terre qu'en toi» (Psaume LXXIII, 25.) Nous ne sommes que de pauvres êtres faibles et
misérables pour réaliser de telles choses. L'apôtre Paul lui-même sentait aussi sa faiblesse, mais il nous
donne ici le secret de sa puissance: « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (v. 13.) Toutes
choses, de nouveau ces mots. Que c'est beau, précieux et encourageant pour chacun de nous.
Autre chose encore : Le Dieu de paix veut bien aussi être avec nous. Si nous osons nous servir d'une
telle expression: c'est une précieuse compagnie. Pour que nous puissions en jouir, nous avons à être
occupés non des choses du monde, de son agitation, de ses espoirs, de ses craintes, comme, hélas! Cela
ne nous arrive que trop souvent, mais des choses qui sont agréables à ce Dieu saint: Toutes les choses
qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, tontes les choses qui sont justes, toutes les
choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renom-
A
mée, s'il y a quelque vertu et quelque louange; que ces choses occupent nos pensées. Les Philippiens
les avaient vues dans l'apôtre Paul. Puissions-nous, nous aussi, le faire et jouir, au milieu d'un monde
agité, de la présence du Dieu de paix. C'est une part bien désirable pour de pauvres êtres faibles et
craintifs comme nous. Cela ne nous évitera pas l'obligation d traverser des circonstances diverses et
souvent pénibles. L'apôtre en savait quelque chose pour lui-même. Il avait été rassasié et il avait eu
faim; il avait été dans l'abondance et dans les privations. Ce Dieu fidèle, par ces choses, fait notre édu-
cation. Il nous met pour ainsi dire à son école; une merveilleuse école dans laquelle nous apprenons ce
qu'aucune science humaine ne saurait nous enseigner: le secret du vrai bonheur ici-bas.: être content,
en soi-même, quelles que soient les circonstances que nous soyons appelés à traverser. J'ai appris, je
suis enseigné, dit l'apôtre. Ce sont des choses qui ne s'apprennent pas en un jour, mais celui qui peut
tout, nous conduit lui-même dans des sphères élevées qui n'ont jamais été explorées par les sages de ce
monde.
Les circonstances que nous traversons nous fournissent aussi des occasions de manifester notre
amour envers les autres; en prenant part à leurs afflictions et en subvenant à leurs besoins comme les
Philippiens l'avaient fait pour l'apôtre. C'est la réalisation de la vie divine au milieu d'un monde rempli
d'égoïsme: un témoignage rendu à ce grand fait que nous sommes les disciples de Celui qui a aimé
(Jean XIII, 25). Ce privilège n'est pas seulement la part de ceux qui ont en abondance des biens maté-
riels. Non, les Macédoniens étaient dans une grande épreuve de tribulation et dans une profonde pau-
vreté; malgré cela, ils avaient abondé dans la richesse de leur libéralité. L'apôtre Paul en avait été
grandement réjoui, car c'était du fruit qui abondait pour leur compte. Quel compte que celui-ci! C'est
Dieu lui-même qui le tient, et il n'oublie rien de ce qui est fait pour son nom. Par sa divine grâce, ces
biens périssables qui ne sont que pour un moment entre nos mains se changent, lorsqu'ils sont em-
ployés à son service, en biens éternels. Il sera vrai à toujours que les Philippiens, une fois, et même
deux fois ont fait un envoi à l'apôtre Paul pour ses besoins. Dieu pouvait-il oublier ce qui a été ainsi
fait pour son cher serviteur? Le dévouement que les saints montrent les uns pour les autres ne sera ja-
mais une perte dans le temps présent pour ceux qui se dépensent pour leurs frères. Le Dieu de l'apôtre
Paul, le Dieu qu'il a appris à connaître, suppléera à tous les besoins. Il s'en porte pour ainsi dire le ga-
rant. Ce que nous avons entre nos mains va nous être repris, sachons donc l'employer en vue de l'ave-
nir.
Nous sommes tous placés dans les milieux les plus divers: les uns conduisent la charrue, d'autres
paissent le bétail, plusieurs ont dans la main le marteau des ouvriers; il est vrai qu'il n'y a parmi nous,
pas beaucoup de sages, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles; mais nous savons que c'est
le Dieu sage qui nous a placés dans les divers milieux où nous nous trouvons. À Rome quelques saints
étaient dans la maison de l'empereur. Il ne lui serait pas difficile de nous donner à tous de hautes posi-
tions dans le monde car il fait ce qu'il veut dans les cieux et sur la terre. Son désir est que nous soyons
des témoins dans les divers milieux nous sommes. La grande question pour nous est d'être fidèles
chacun à sa place. C'est dans sa grâce que nous trouverons tout ce qui nous est nécessaire pour le glori-
fier dans les milieux et dans les circonstances diverses où nous nous trouvons. Que cette grâce occupe
nos esprits. Puissions-nous en être remplis. Cette grâce excellente nous a été donnée avant les temps
des siècles, elle nous a sauvés, elle nous enseigne et elle va nous délivrer de ce monde car « Le Sei-
gneur est proche! » ALF. G.
_____________________________
UN DANGER POUR LA GÉNÉRATION ACTUELLE
«Et Israël servit l'Éternel tous les jours de Josué, et tous les jours des anciens dont les jours se pro-
longèrent après Josué et qui avaient connu toute l'œuvre de l'Éternel, qu'il avait faite pour Israël» (Jo-
sué XXIV, 31.)
« Et le peuple servit l'Éternel tous les jours de Josué, et tous les jours des anciens dont les jours se
prolongèrent après Josué, et qui avaient vu toute la grande œuvre de l'Éternel, qu'il avait faite pour
Israël. Et Josué, fils de Nun, serviteur de l'Éternel, mourut, âgé de cent dix ans. Et on l'enterra dans les
limites de son héritage, à Thimnath-Hérès, dans la montagne d'Éphraïm, au nord de la montagne de
Gaash. Et toute cette génération fut aussi recueillie vers ses pères; et après eux, se leva une autre géné-
ration qui ne connaissait pas l'Éternel, ni l'œuvre qu'il avait faite pour Israël. Et les fils d'Israël firent ce
qui est mauvais aux yeux de l'Éternel, et servirent les Baals » (Juges II, 7-11.)
En lisant dans l’Ancien Testament l'histoire du peuple d'Israël, nous avons toujours à nous souvenir
des paroles de l'apôtre Paul: «Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites
pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints» (1 Corinthiens X, 11.)
Après l'histoire d'Israël, et celle des économies qui l'ont précédée, l'histoire de l'Église n'a fait que
confirmer le triste fait que l'homme, dans tous les temps, a entièrement gâté tout ce que Dieu lui a con-
fié.
L'apôtre Paul, connue un sage architecte, avait posé le seul fondement de l'Église, l'édifice de Dieu,
« lequel est Jésus Christ » (1 Corinthiens III, 9-11). Très peu de temps après, il devait déjà écrire:
«Tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ », puis il ajoutait: «Car plusieurs
marchent, dont je vous ai dit souvent et dont maintenant je le dis même en pleurant, qu'ils sont enne-
mis de la croix du Christ... qui ont leurs pensées aux choses terrestres» (Philippiens II, 21; III, 18, 19).
Plus tard encore il dut dire: «Tous m'ont abandonné» (2 Timothée IV, 16).
Ainsi, déjà du temps de l'apôtre Paul, le premier amour fut abandonné par l'ensemble de ceux qui
formaient l'Église. Jean, le dernier des apôtres, resté sur la scène, nous montre ensuite dans les cha-
pitres II et III de l'Apocalypse où allait aboutir cette décadence, et comment l'église professante, carac-
térisée par Laodicée, serait à la fin vomie de la bouche de Christ.
Avant cette ruine finale, le Seigneur, dans sa grâce, a voulu qu'au siècle dernier, les précieuses véri-
tés de la Parole, pour la plupart abandonnées depuis le temps des apôtres, fussent remises en lumière.
Un témoignage fut formé par le moyen de ceux qui se sont retirés de l'iniquité pour marcher dans
l'obéissance à la Parole. C'est le résidu de Philadelphie. À ce résidu fidèle, le Seigneur dit : « J'ai mis
devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer, car tu as peu de force, et tu as gardé ma pa-
role, et tu n'as pas renié mon nom... Je viens bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne
prenne ta couronne» (Apocalypse III, 7-13.)
De fidèles serviteurs de Dieu furent suscités en divers pays pour conduire les saints dans la vérité et
les encourager à maintenir les principes du témoignage. Il y eut des dons remarquables, employés par
le Seigneur, « en vue de la perfection des saints, pour l'œuvre du service, pour l'édification du corps de
Christ» (Éphésiens IV, 12). Vrais surveillants pour garder le troupeau du Seigneur, pal' leurs paroles et
par leurs écrits ils ont élevé des murailles pour le protéger contre le attaques de l'ennemi et « des loups
redoutables » des hommes qui annonceraient «des doctrines perverses pour attirer les disciples après
eux» (Actes XX, 29, 30). Car le but du ministère, c'est de nous faire parvenir «tous à l'unité de la foi et
de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du
Christ: afin que nous ne soyons plus de petits enfants, ballottés et emportés çà et par tout vent de
doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies tournées pour égarer»
(Éphésiens IV, 13, 14).
Dans les années qui viennent de s'écouler, la plupart de ces chers serviteurs du Seigneur ont été re-
cueillis auprès de Lui, et presque tous ceux qui ont contribué à établir le témoignage ont disparu de la
scène. À présent que tous ces serviteurs de Dieu sont retirés les uns après les autres, un grand danger
menace la génération actuelle et les passages cités en tête de ces lignes sont d'une grande actualité et
un solennel avertissement pour tous.
La tendance au relâchement et à l'abandon des principes de la vérité se manifeste de plus en plus. On
voudrait reculer «l'ancienne borne que les pères ont faite» (Proverbes XXII, 28), et on taxe « d'étroi-
tesse» ceux qui ne veulent rien abandonner des vérités de la Parole. Plus que jamais il est nécessaire de
prendre garde à l'exhortation: « Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne»
(Apocalypse III, 11).
Combien il est donc important pour ceux qui sont jeunes de rester attachés à la vérité et de ne pas
être négligents pour savoir profiter des nombreux écrits qui nous ont été laissés par nos prédécesseurs!
Hélas, de ce côté-là, on constate aussi du relâchement, et quantité de traités pour l'édification et l'af-
franchissement du chrétien, comme aussi ceux concernant la responsabilité et la marche de l'assemblée
sont négligés. Bien des erreurs regrettables ont été commises dans la manière d'administrer les choses
de l'assemblée et d'exercer la discipline, erreurs provenant le plus souvent d'une ignorance coupable,
parce qu'on ne profite pas assez des précieux écrits que nous avons en dépôt.
N'est-il pas frappant de voir dans la Parole que la nouvelle génération qui suivit celle de Josué «ne
connaissait pas l'Éternel, ni l'œuvre qu'Il avait faite pour Israël» ? D'où venait donc cette ignorance si-
non de la négligence pour s'enquérir des enseignements des pères? (Comparez Deutéronome XI, 18-
21).
Que le Seigneur réveille les siens quant au sentiment de leur responsabilité et du danger qui les me-
nace dans ces temps de la fin! «Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement de-
meure en vous: si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous
demeurerez dans le Fils et dans le Père» (1 Jean II, 24). Pour être gardé de se laisser entraîner vers
toutes les nouveautés suscitées par l'ennemi, il est nécessaire de demeurer attachés aux vérités du
commencement et de profiter de ce que le Seigneur nous a donné par le moyen de ses serviteurs, de
ceux qui, séparés des vases à déshonneur, ont été des «vases à honneur, sanctifiés, utiles au Maître» (2
Timothée II, 21).
À mesure que les conducteurs disparaissent, nous avons aussi besoin d'apprendre à nous rejeter sur
le Seigneur lui-même, et, dans le sentiment de notre faiblesse, à savoir compter sur Sa fidélité et les
promesses de Sa Parole. «Jésus Christ est le même hier, et aujourd'hui, et éternellement» (Hébreux
XIII, 8). Il aime les siens qui sont dans le monde et les aimera «jusqu'à la fin » (Jean XIII, 1). De son
côté, rien ne fera défaut, et notre curité est de rester attachés à Lui et de marcher dans Sa dépen-
dance.
«Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force; revêtez-vous
de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable: car
notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre
les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux cé-
lestes...» (Éphésiens VI, 10-12). E. L.
_______________________________
LES CANTIQUES ET LA JOIE
Les cantiques adressés à Dieu ne sont-ils pas les fruits produits par l'Esprit dans l'âme qui met en bon
état et qui s'élève vers Lui ? Elle discerne la grandeur, la puissance, sa grâce, son amour dont elle est
l'objet et dont elle jouit et elle l'exprime en chantant.
Nous trouvons dans la Parole plusieurs cantiques remarquables. Après la merveilleuse délivrance des
fils d'Israël à travers la mer Ronge tout le peuple chante un cantique. «Alors Moïse et les fils d'Israël
chantèrent ce cantique à l'Éternel et parlèrent en disant : Je chanterai à l'Éternel, car il s'est hautement
élevé; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait. Jah est ma force et mon cantique, et il
a été mon salut. Il est mon Dieu et je lui préparerai une habitation» (Exode XV, 1). Mais hélas! En-
suite le peuple n'a pas été souvent en état de chanter des cantiques à Dieu; il l'oublie pendant des jours
sans nombre (Jérémie II, 82), et lorsque l'Éternel à pitié d'eux à cause de leurs gémissements devant
ceux qui les opprimaient et qu'il les délivre, ils ne chantent pas, ils font de nouveau, est-il dit, ce qui
est mauvais aux yeux de l'Éternel. Quand Dieu intervient on leur faveur et les débarrasse des Cana-
néens, Debora et Barak sont seuls à chanter (Juges V, 1). Dans l'histoire du peuple de Dieu il faut en-
suite arriver au roi David pour entendre des cantiques, les merveilleux cantiques de louange et d'adora-
tion composés par l'homme selon le cœur de Dieu.
Quelqu'un est-il joyeux, nous dit l'apôtre Jacques, qu'il chante des cantiques. La joie du monde a
pour fin le chagrin (Proverbes XIV, 13), mais la joie du croyant est un fruit de l'Esprit avec l'amour et
la paix (Galates V, 22). C'est la joie de Christ. Celui qui chante manifeste qu'il est joyeux, qu'il est
heureux, qu'il est sans inquiétude, qu'il a mis sa confiance en Dieu, qu'il est délivré de l'esclavage de
Satan; autrement comment pourrait-il chanter des cantiques ? Les captifs de Babylone dans l'affliction
ne le pouvaient pas. « Auprès des fleuve de Babylone, là nous nous sommes assis, et nous avons pleu-
quand nous nous sommes souvenus de Sion. Aux saules qui étaient au milieu d'elle nous avons sus-
pendu nos harpes. Car là, ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient des cantiques, et
ceux qui nous faisaient gémir, de la joie: Chantez-nous un des cantiques de Sion. Comment chante-
rions-nous un cantique de l'Éternel sur un sol étranger?» (Psaume CXXXVII, 1-4).
La joie du croyant doit être accomplie, c'est-à-dire parfaite et réalisée. «Notre communion est avec le
Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie»
(1 Jean l, 3). «Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit accomplie»
(Jean XV, 11). Les peines et les souffrances ne doivent pas la troubler. Nous avons un bel exemple de
cette joie dans l'apôtre Paul qui, lié de chaînes et meurtri, chantait dans sa prison à Philippes, au milieu
de la nuit, avec Silas, les louanges de Dieu. Et le psalmiste dit, dans une terre aride et altérée sans eau:
«Ma bouche te louera avec des lèvres qui chantent de joie... et à l'ombre de tes ailes je chanterai de
joie» (Psaume LXIII). Puissent nos cœurs chanter ainsi sous les ailes du Tout-puissant avec des cœurs
remplis, « rassasiés comme de moelle et de graisse».
1 / 122 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !