En lisant dans l’Ancien Testament l'histoire du peuple d'Israël, nous avons toujours à nous souvenir
des paroles de l'apôtre Paul: «Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites
pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints» (1 Corinthiens X, 11.)
Après l'histoire d'Israël, et celle des économies qui l'ont précédée, l'histoire de l'Église n'a fait que
confirmer le triste fait que l'homme, dans tous les temps, a entièrement gâté tout ce que Dieu lui a con-
fié.
L'apôtre Paul, connue un sage architecte, avait posé le seul fondement de l'Église, l'édifice de Dieu,
« lequel est Jésus Christ » (1 Corinthiens III, 9-11). Très peu de temps après, il devait déjà écrire:
«Tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ », puis il ajoutait: «Car plusieurs
marchent, dont je vous ai dit souvent et dont maintenant je le dis même en pleurant, qu'ils sont enne-
mis de la croix du Christ... qui ont leurs pensées aux choses terrestres» (Philippiens II, 21; III, 18, 19).
Plus tard encore il dut dire: «Tous m'ont abandonné» (2 Timothée IV, 16).
Ainsi, déjà du temps de l'apôtre Paul, le premier amour fut abandonné par l'ensemble de ceux qui
formaient l'Église. Jean, le dernier des apôtres, resté sur la scène, nous montre ensuite dans les cha-
pitres II et III de l'Apocalypse où allait aboutir cette décadence, et comment l'église professante, carac-
térisée par Laodicée, serait à la fin vomie de la bouche de Christ.
Avant cette ruine finale, le Seigneur, dans sa grâce, a voulu qu'au siècle dernier, les précieuses véri-
tés de la Parole, pour la plupart abandonnées depuis le temps des apôtres, fussent remises en lumière.
Un témoignage fut formé par le moyen de ceux qui se sont retirés de l'iniquité pour marcher dans
l'obéissance à la Parole. C'est le résidu de Philadelphie. À ce résidu fidèle, le Seigneur dit : « J'ai mis
devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer, car tu as peu de force, et tu as gardé ma pa-
role, et tu n'as pas renié mon nom... Je viens bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne
prenne ta couronne» (Apocalypse III, 7-13.)
De fidèles serviteurs de Dieu furent suscités en divers pays pour conduire les saints dans la vérité et
les encourager à maintenir les principes du témoignage. Il y eut des dons remarquables, employés par
le Seigneur, « en vue de la perfection des saints, pour l'œuvre du service, pour l'édification du corps de
Christ» (Éphésiens IV, 12). Vrais surveillants pour garder le troupeau du Seigneur, pal' leurs paroles et
par leurs écrits ils ont élevé des murailles pour le protéger contre le attaques de l'ennemi et « des loups
redoutables » des hommes qui annonceraient «des doctrines perverses pour attirer les disciples après
eux» (Actes XX, 29, 30). Car le but du ministère, c'est de nous faire parvenir «tous à l'unité de la foi et
de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du
Christ: afin que nous ne soyons plus de petits enfants, ballottés et emportés çà et là par tout vent de
doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies détournées pour égarer»
(Éphésiens IV, 13, 14).
Dans les années qui viennent de s'écouler, la plupart de ces chers serviteurs du Seigneur ont été re-
cueillis auprès de Lui, et presque tous ceux qui ont contribué à établir le témoignage ont disparu de la
scène. À présent que tous ces serviteurs de Dieu sont retirés les uns après les autres, un grand danger
menace la génération actuelle et les passages cités en tête de ces lignes sont d'une grande actualité et
un solennel avertissement pour tous.
La tendance au relâchement et à l'abandon des principes de la vérité se manifeste de plus en plus. On
voudrait reculer «l'ancienne borne que les pères ont faite» (Proverbes XXII, 28), et on taxe « d'étroi-
tesse» ceux qui ne veulent rien abandonner des vérités de la Parole. Plus que jamais il est nécessaire de
prendre garde à l'exhortation: « Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne»
(Apocalypse III, 11).
Combien il est donc important pour ceux qui sont jeunes de rester attachés à la vérité et de ne pas
être négligents pour savoir profiter des nombreux écrits qui nous ont été laissés par nos prédécesseurs!
Hélas, de ce côté-là, on constate aussi du relâchement, et quantité de traités pour l'édification et l'af-
franchissement du chrétien, comme aussi ceux concernant la responsabilité et la marche de l'assemblée
sont négligés. Bien des erreurs regrettables ont été commises dans la manière d'administrer les choses
de l'assemblée et d'exercer la discipline, erreurs provenant le plus souvent d'une ignorance coupable,
parce qu'on ne profite pas assez des précieux écrits que nous avons en dépôt.
N'est-il pas frappant de voir dans la Parole que la nouvelle génération qui suivit celle de Josué «ne
connaissait pas l'Éternel, ni l'œuvre qu'Il avait faite pour Israël» ? D'où venait donc cette ignorance si-
non de la négligence pour s'enquérir des enseignements des pères? (Comparez Deutéronome XI, 18-
21).
Que le Seigneur réveille les siens quant au sentiment de leur responsabilité et du danger qui les me-
nace dans ces temps de la fin! «Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement de-