Les problèmes rencontrés par les élèves
Les problèmes rencontrés sont de plusieurs natures.
Du point de vue des représentations, la danse véhicule toutes les images d’une
culture classique, élitiste, féminisante et le cirque est essentiellement, pour eux, un
espace de production de performances techniques visant à « forcer » l’admiration du
public. Les filles acceptent volontiers la danse (l’esthétique, la séduction, la grâce) et
les garçons, le cirque (la force, le périlleux, le risqué. ;) Dans tous les cas, ils abordent
l’activité avec leur propre sentiment de compétence, qu’il s’agit d’exploiter et de
faire évoluer.
Du point de vue affectif et physique, ces deux pratiques se heurtent au rapport au
corps et à l’image sociale que « les ados » entretiennent avec eux-mêmes.
Les problèmes rencontrés par les professeurs
Besoin de se sentir techniquement compétents
Souvent méconnaissance artistique et culturelle des deux univers
Représentations cirque et danse parfois proches de celles des élèves
Difficultés à proposer à définir des objectifs pédagogiques et des contenus
d’enseignement à la croisée de ces deux pratiques
Les attentes du stage
Fort de toutes ces analyses, je pense qu’il serait souhaitable de proposer aux stagiaires :
Un temps de pratique, en rapport avec votre univers artistiques et votre conception
du croisement danse : théâtre et cirque. Je pense que vous pouvez même envisager
l’utilisation de textes si vous le souhaitez, en tous cas le travail de la parole dans vos
spectacles.
Ce temps d’exploration leur permettant de vivre ce qu’ils peuvent proposer aux élèves et
ce que les élèves peuvent acquérir en explorant ces situations nouvelles/ plaisir de la
découverte, dédramatisation des situations paraissant inaccessibles, construction d’un
espace collectif de recherche, mettant en évidence la présence de l’autre comme
ressources affectives, sécuritaires ;…
Ce temps de pratique doit leur permettre de s’autoriser la possibilité d’être des
« prédateurs de langage » qu’il soit du cirque, de la danse, du théâtre, du chant.
Quelle différences y a – t –il, en termes d’enjeux poétiques, entre une chute, un tour, un
saut, une marche, q’il s’agisse de flamenco, de jeux clownesque, de hip-hop, de trapèze.
L’essentiel étant dans la présence au mouvement dans un perpétuel travail sur le poids,
le flux. Saisir aussi qu’en terme de démarche contemporaine, le décloisonnement entre
les arts fait partie des enjeux poétiques.
Un temps de composition à plusieurs
Permettre aux enseignants de vivre la question du choix, de la précision de l’intention, de
la négociation dans le groupe, de la prise en compte du public pour arriver à installer un
espace sinon poétique, au moins « questionnant ».
Un temps théorique suivi d’échanges, soit dans l’interaction pratique / théorique, soit
dans un temps spécifiquement théorique (après-midi ?). Ce temps permettra
d’échanger sur votre travail et sur le vécu de l’atelier.