- Action l’homme sur ce paysage
Nous allons voir comment des paysages, situés tous globalement sous le même climat général
et la même latitude (climatique) vont pourtant énormément différés, en fonction des critères
que nous avons cités précédemment.
Vallée de la Garonne
Comme nous l’avons vu, la vallée de la Garonne est située dans le bassin aquitain. Les
molasses en sont donc le substrat de base. Nous sommes à une altitude très faible, de 200 m
soit une zone de plaine.
La trajectoire de la Garonne correspond à 2 accidents : l'axe nord-sud correspond au
prolongement du sillon houiller, tandis que la trajectoire est-ouest correspond à la fracture
Celtique Aquitaine. Cette forme en demi cercle va entraîner un effet centrifuge, la rive droite
va connaître une érosion active, tandis que les alluvions vont avoir tendance à se déposer sur
la rive gauche. Les alluvions qui se déposent principalement sur la rive gauche vont former un
système de terrasses en marche d’escalier. Ces alluvions vont donner des sols de type
boulbènes, qui sont des sols pauvres, alors que les molasses donnent des sols de types
terreforts, qui sont des sols fertiles. Ces sols ont un pH acide à cause de la nature de la roche
mère. De plus, les terrasses les plus éloignées de la rivière sont les plus vieilles, et donc par
conséquent sont les sols qui sont les plus lessivés et érodés.
Cela va avoir une conséquence importante sur l’utilisation du sol par l’homme : en effet celui-
ci va mettre en culture les terrasses les plus récentes car moins appauvries donc plus
favorables à l’agriculture, tandis que sur les terrasses les plus vieilles, il va laisser se
développer des forêts qui sont le stade climacique sous ce climat.
Le sol va être composé de plusieurs strates qui vont définir un profil pédologique. En surface,
la litière va former l’humus. On trouve des éléments foliaires non fragmentés qui
correspondent aux feuilles de l’année. On a pas de trace des feuilles de l’année précédente, ce
qui indique un humus actif (rapide), on parle d’humus de type Mull. Ensuite on distingue 3
strates : une strate brune limoneuse qui constitue l’horizon organo-minéral A.
une strate ocre foncé limoneuse qui constitue un horizon E (éluvial)
une strate ocre clair composé de limon et d’argile : horizon Bt (illuvial)
L’horizon E est un horizon d’appauvrissement tandis que l’horizon B est un horizon
d’enrichissement (ici c’est l’argile qui a migré vers le bas)
On parle de sol lessivé car il y a migration d’argile en profondeur on parle de sol brun lessivé
ou luvisol. Ce type de sol se développe sur roche mère acide (ici les terrasses alluviales).
La forêt va être composée d’espèces à feuilles plus ou moins molles, larges (car les
précipitations sont réparties à l’année, donc l’évaporation peut être compensée) et à cuticule
épaisse, c'est-à-dire des espèces mallacophylles. Ces espèces perdent leurs feuilles en hivers,
on les qualifie donc de mallacophylles caducifoliés. Enfin de part la nature du sol on aura des
espèces acidophiles.
On parle en général des espèces de la chênaie atlantique car les espèces dominantes de ces
forêts sont les chênes, et plus particulièrement le chêne pédonculé (Quercus robur) et le chêne
sessile (Quercus petrea). A ces 2 espèces viennent s’en ajouter d’autres telles que l’orme
(Ulmus), le tilleul (Tillia cordata), le charme (Carpinus vetullus), le noisetier (Corrylus
avelana), le hêtre (Fagus sylvatica) et le chataignier (Castanea sativa).
Plus bas, les terrasses vont être cultivées avec en été du maïs et soja (grâce à l’irrigation) et en
hivers des cultures telles que le blé.
Cependant les forêts ne sont pas en général climaciques dans ces zones car l’homme les
entretiens et les gère (production de bois, parc naturel...).