Compte rendu de
sortie ECL 41
Sortie du 24 et 25/10/2003.
Florian BEUVART
N°99003251
Année 2003-2004
Cette sortie avait pour but de montrer des écosystèmes terrestres et aquatiques, ainsi que le
degré d’intervention de l’homme sur ces écosystèmes (écosystèmes peu ou pas anthropisés à
des écosystèmes très perturbés).
Nous allons principalement nous intéresser aux paysages, à la pédologie et enfin aux systèmes
aquatiques.
Localisation
Nous avons suivis une trajectoire Est-ouest puis Nord-sud qui reprends le cheminement
général de la Garonne depuis les Pyrénées vers l’océan Atlantique.
Cette zone correspond au bassin aquitain, qui est délimité par les Pyrénées au sud, par le
Massif Central au Nord et l’océan Atlantique au Sud.
Au cours de l’ère Primaire, le bassin est une dépression qui recueille des sédiments. Le poids
de ces sédiments fait s’enfoncer la cuvette durant l’ère Secondaire. A la fin du Secondaire, il y
a l’orogenèse des Pyrénées. L’érosion devient plus importante, les sédiments arrachés vont
s’accumuler dans le bassin et le combler. On passe d’une sédimentation marine à une
sédimentation terrestre. Les sédiments arrachés aux Pyrénées sont appelés molasses.
Cependant, la majorité des paysages ont été modelés durant l’ère Quaternaire (soit les 2.5
dernières millions d’années).
Climat Général
Globalement nous nous situons entre le 42°30 Nord et le 43°30 N ce qui correspond à des
latitudes intermédiaires. Cela correspond à un climat tempéré, et plus exactement Atlantique
atténué, soit un climat doux et humide. En effet on y retrouve des caractéristiques de climat
océanique comme des vents d’ouest 2 jours sur 3 et une précipitation moyenne de 670 mm
distribuée toute l’année. Le diagramme ombrothermique ne montre aucune vraie période de
sécheresse (c'est-à-dire que la courbe des précipitations est toujours au dessus de celle des
températures).
Mais ce climat est atténué par l’influence de la Méditerranée non loin de là (c’est le cas du
vent d’autan est un vent qui va apporter un temps beau et sec). De même certains hivers on
pourras avoir une influence continentale (temps froid et sec).
On est ainsi dans une région climatique de transition entre le climat océanique et le climat
méditerranéen.
Enfin nous nous situons entre 2 grands centres : l’anticyclone des Açores au sud et la
dépression islandaise au nord. En automne et hivers, l’anticyclone est plus bas, les
précipitations arrivent de l’Europe septentrionale. Mais plus vers le sud, l’anticyclone est plus
influent, déterminant une sécheresse en été. C’est la position de cet anticyclone qui va
déterminer les périodes de sécheresses. L’influence de l’un ou l’autre de ces centres renforce
le caractère de transition.
Paysages
Un paysage tel qu’on l’observera est le résultat de plusieurs facteurs :
- Climat sous lequel on se trouve
- Altitude et exposition (conditions climatiques locales)
- Type de sol
- Action l’homme sur ce paysage
Nous allons voir comment des paysages, situés tous globalement sous le même climat général
et la même latitude (climatique) vont pourtant énormément différés, en fonction des critères
que nous avons cités précédemment.
Vallée de la Garonne
Comme nous l’avons vu, la vallée de la Garonne est située dans le bassin aquitain. Les
molasses en sont donc le substrat de base. Nous sommes à une altitude très faible, de 200 m
soit une zone de plaine.
La trajectoire de la Garonne correspond à 2 accidents : l'axe nord-sud correspond au
prolongement du sillon houiller, tandis que la trajectoire est-ouest correspond à la fracture
Celtique Aquitaine. Cette forme en demi cercle va entraîner un effet centrifuge, la rive droite
va connaître une érosion active, tandis que les alluvions vont avoir tendance à se déposer sur
la rive gauche. Les alluvions qui se déposent principalement sur la rive gauche vont former un
système de terrasses en marche d’escalier. Ces alluvions vont donner des sols de type
boulbènes, qui sont des sols pauvres, alors que les molasses donnent des sols de types
terreforts, qui sont des sols fertiles. Ces sols ont un pH acide à cause de la nature de la roche
mère. De plus, les terrasses les plus éloignées de la rivière sont les plus vieilles, et donc par
conséquent sont les sols qui sont les plus lessivés et érodés.
Cela va avoir une conséquence importante sur l’utilisation du sol par l’homme : en effet celui-
ci va mettre en culture les terrasses les plus récentes car moins appauvries donc plus
favorables à l’agriculture, tandis que sur les terrasses les plus vieilles, il va laisser se
développer des forêts qui sont le stade climacique sous ce climat.
Le sol va être composé de plusieurs strates qui vont définir un profil pédologique. En surface,
la litière va former l’humus. On trouve des éléments foliaires non fragmentés qui
correspondent aux feuilles de l’année. On a pas de trace des feuilles de l’année précédente, ce
qui indique un humus actif (rapide), on parle d’humus de type Mull. Ensuite on distingue 3
strates : une strate brune limoneuse qui constitue l’horizon organo-minéral A.
une strate ocre foncé limoneuse qui constitue un horizon E (éluvial)
une strate ocre clair composé de limon et d’argile : horizon Bt (illuvial)
L’horizon E est un horizon d’appauvrissement tandis que l’horizon B est un horizon
d’enrichissement (ici c’est l’argile qui a migré vers le bas)
On parle de sol lessivé car il y a migration d’argile en profondeur on parle de sol brun lessivé
ou luvisol. Ce type de sol se développe sur roche mère acide (ici les terrasses alluviales).
La forêt va être composée d’espèces à feuilles plus ou moins molles, larges (car les
précipitations sont réparties à l’année, donc l’évaporation peut être compensée) et à cuticule
épaisse, c'est-à-dire des espèces mallacophylles. Ces espèces perdent leurs feuilles en hivers,
on les qualifie donc de mallacophylles caducifoliés. Enfin de part la nature du sol on aura des
espèces acidophiles.
On parle en général des espèces de la chênaie atlantique car les espèces dominantes de ces
forêts sont les chênes, et plus particulièrement le chêne pédonculé (Quercus robur) et le chêne
sessile (Quercus petrea). A ces 2 espèces viennent s’en ajouter d’autres telles que l’orme
(Ulmus), le tilleul (Tillia cordata), le charme (Carpinus vetullus), le noisetier (Corrylus
avelana), le hêtre (Fagus sylvatica) et le chataignier (Castanea sativa).
Plus bas, les terrasses vont être cultivées avec en été du maïs et soja (grâce à l’irrigation) et en
hivers des cultures telles que le blé.
Cependant les forêts ne sont pas en général climaciques dans ces zones car l’homme les
entretiens et les gère (production de bois, parc naturel...).
Coteaux de Gascogne
Par rapport à la vallée de la Garonne nous nous situons vers l’est. Nous avons toujours une
zone de plaine mais 2 facteurs importants ont changés par rapport à la vallée de la Garonne :
- l’exposition
- le sol
En ce qui concerne l’exposition, nous avons maintenant des vallées secondaires d’axe est-
ouest dans les grandes vallées principales d’axe nord-sud (c'est-à-dire les vallées creusées par
les rivières descendant des Pyrénées), et qui recevrons une exposition identique. Les vallées
secondaires ont donc une pente orientée nord et une pente orientée sud. On parle de Péguère
pour le versant nord et Soulane pour le versant sud. De ce fait, le versant sud va recevoir plus
d’ensoleillement que le versant nord, il va donc être plus apte à la culture qu’un versant nord
car les expositions sont responsables d’effets microclimatiques influençant la distribution
végétative. De façon générale les versants nord seront boisés tandis que les versants sud
seront cultivés ou utilisés pour du pâturage.
Le sol est à base de molasses qui ont donnés un sol appelé terrefort, qui est un sol de type
calcaire, nous ne sommes donc plus sur un sol acide (le pH sera plutôt neutre).
En effet la roche mère est les molasses qui sont une roche argilo-calcaire. On a présence
d’argiles dans le sol en forte proportion, qui se présentent sous forme de colloïdes chargés
négativement. De même la matière organique humifiée va former des colloïdes. Le calcaire
contient des ions Ca++, ce qui va permettre la formation d’un complexe argilo humique par
association des colloïdes argileux et humiques avec un pont Ca++ (complexe stable). Cette
agrégation créé des macroporosités importantes qui permettent une bonne circulation de l’eau
et de l’air dans ces sols, les rendants fertiles.
On aura pas lessivage des sols, donc le profil pédologique va comprendre un horizon A et un
horizon S qui est un horizon d’altération physique et chimique de la roche mère. On a un
rendzine ou rendosol.
Le pH est neutre. Le sol est souvent décapé, ce qui fait que les sols n’ont pas le temps
d’évoluer et on peut avoir des sols jeunes avec uniquement un horizon A. Comme ces sols
sont peu profonds, la réserve en eau seras faible, on auras donc des plantes adaptées (ex :
plantes xérophytes). De plus les racines seront proches du calcaire, donc des plantes calcicoles
pousseront mieux. Enfin la bonne conductivité thermique (le sol se réchauffe plus vite) du sol
va favoriser les plantes thermophiles.
La nature du substrat et l’exposition influant sur la végétation, on va avoir une végétation déjà
différente alors que nous nous trouvons toujours sous le même climat.
Le climax reste toujours une forêt, mais les espèces vont différer : on trouve toujours des
chênes mais ainsi on va voir apparaître des espèces plus thermophiles comme le chêne
pubescent (Quercus pubescens) et le chêne tauzin (Quercus pyrenaica), qui sont très
développés surtout sur les versants sud. Ces 2 espèces thermophiles sont des semi-
caducifolliées c'est-à-dire qu’elles ne perdent leurs feuilles qu’au printemps avec l’arrivée des
nouvelles feuilles (les feuilles meurent en automne et restent accrochées aux branches).
Nous nous situons dans l’étage collinéen du sud-ouest de la France.
Dans les milieux autrefois voués au pâturage et laissé à l’abandon on peut voir apparaître les
différents stades de recolonisation, principalement par des espèces héliophiles et thermophiles
comme le genévrier commun (Juneperus) et le genêt d’Espagne (Spartium). On pourras avoir
aussi avoir une répartition des plantes en fonction des plaques calcaires sous le sol.
Le pastoralisme a créé un paysage ouvert qui n’est pas climacique. L’écotone Gascon est des
champs cultivés (agriculture intensive) avec de grandes parcelles. De plus les cultures se font
dans le sens de la pente ce qui a pour effet une érosion des sols importante (drainage des sols
par les eaux de pluie). La suppression des haies entraîne une fragmentation des bois qui a pour
conséquence la baisse de la biodiversité. Ces paysages sont donc très bouleversés par
l’homme, on observe souvent un étagement dans le temps de la végétation : les terrains les
plus élevés sont ceux abandonnés les plus tôt et ceux sur lesquels la végétation a eu plus de
temps pour arriver au stade forêt. Au contraire les terrains récemment abandonnés sont encore
très ouverts avec des pelouses (avec du genévrier).
Plateau de Lammezan
Nous nous situons cette fois dans une vallée d’axe nord-sud, et à une altitude de 600 m.
Mais surtout nous sommes dans les premiers contreforts des Pyrénées. Du fait de leur hauteur,
les Pyrénées sont une barrière climatique peu élevée. Mais l’altitude et l’orientation des
vallées vont être des facteurs très important sur la végétation. En effet le gradient d’altitude
est de 0.5°C pour 100m. De plus nous avons un effet orographique : sur les versant nord on a
une accumulation des précipitations (versant froid), on parle d’effet orographique des
précipitations. Sur les versants sud on a un effet orographique d’abris (car les nuages ont
perdus beaucoup de masse sur le versant nord par les précipitations et sont donc plutôt « sec »
quand ils arrivent sur le versant sud). Ceci va fortement conditionner les espèces qui vont
s’installer sur l’un au ou l’autre des versants.
Enfin étant sur le versant nord du front Pyrénéen, les précipitations y seront plus nombreuses.
Nous avons ainsi un climat déjà plus froid et des précipitations plus nombreuses de 1100-
1200 mm/an. Le sol correspond à peu près aux hautes terrasses de la rive gauche de la
Garonne (car nous sommes dans un cône de déjection avec des roches d’origine cristalline).
Nous allons donc retrouver des espèces acidophiles comme le chêne pédonculé (Quercus
petraea) et le chêne sessile (Quercus petrea).
Nous nous situons toujours dans l’étage collinéen. Nous sommes toujours dans le domaine de
la chênaie avec des feuillus mallacophylles caducifoliés mais du fait des conditions
d’humidité, on n’a plus aucune période de sécheresse, permettant l’apparition d’espèce
comme le hêtre, qui a besoin de beaucoup d’humidité. De plus les éléments de la chênaie vont
être plutôt sur les versants sud.
Sur les versants nord, nous pourrons voir apparaître les premiers végétaux de l’étage
montagnard comme des sclérophylles sempervirents.
Réserve du Moudang
Nous sommes à une altitude de 1100 m. En altitude, outre la diminution de température, on
observe aussi une augmentation de la fréquence et de l’intensité du gel.
De plus les précipitations neigeuses vont apparaître. La neige a pour effets de mettre les
plantes en vie ralentie, mais de les protéger des variations de températures (gel/dégel par
exemple).
Enfin on auras une très forte variation entre les versants : les versants sud seront exposés à des
gels/dégels fréquents avec une saison de végétation plus longue, tandis que les versants nord
aurons moins de gels/dégels avec en contrepartie une période de végétation plus courte. Ce
même versant nord reçoit plus de précipitations car les nuages butent sur la montagne et en se
refroidissant provoque des précipitations, c’est l’effet de foehn. Le versant sud aura moins de
précipitations.
En montagne les sols sont situés sur de fortes pentes, donc ils seront fortement érodés, et les
éboulis fréquent (dues aux gels/dégels) les rendent instables. Les sols seront jeunes, sur roche
mère cristalline (granit) donc acides. On aura seulement un horizon A et la roche mère. On
parle de ranker ou rankosol, avec des humus de type mor ou moder, car l’activité microbienne
(qui décompose l’humus) est ralentie par le froid. De plus la présence d’espèces acidifiantes
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