Compte rendu de sortie ECL 41 Sortie du 24 et 25/10/2003. Florian BEUVART N°99003251 Année 2003-2004 Cette sortie avait pour but de montrer des écosystèmes terrestres et aquatiques, ainsi que le degré d’intervention de l’homme sur ces écosystèmes (écosystèmes peu ou pas anthropisés à des écosystèmes très perturbés). Nous allons principalement nous intéresser aux paysages, à la pédologie et enfin aux systèmes aquatiques. Localisation Nous avons suivis une trajectoire Est-ouest puis Nord-sud qui reprends le cheminement général de la Garonne depuis les Pyrénées vers l’océan Atlantique. Cette zone correspond au bassin aquitain, qui est délimité par les Pyrénées au sud, par le Massif Central au Nord et l’océan Atlantique au Sud. Au cours de l’ère Primaire, le bassin est une dépression qui recueille des sédiments. Le poids de ces sédiments fait s’enfoncer la cuvette durant l’ère Secondaire. A la fin du Secondaire, il y a l’orogenèse des Pyrénées. L’érosion devient plus importante, les sédiments arrachés vont s’accumuler dans le bassin et le combler. On passe d’une sédimentation marine à une sédimentation terrestre. Les sédiments arrachés aux Pyrénées sont appelés molasses. Cependant, la majorité des paysages ont été modelés durant l’ère Quaternaire (soit les 2.5 dernières millions d’années). Climat Général Globalement nous nous situons entre le 42°30 Nord et le 43°30 N ce qui correspond à des latitudes intermédiaires. Cela correspond à un climat tempéré, et plus exactement Atlantique atténué, soit un climat doux et humide. En effet on y retrouve des caractéristiques de climat océanique comme des vents d’ouest 2 jours sur 3 et une précipitation moyenne de 670 mm distribuée toute l’année. Le diagramme ombrothermique ne montre aucune vraie période de sécheresse (c'est-à-dire que la courbe des précipitations est toujours au dessus de celle des températures). Mais ce climat est atténué par l’influence de la Méditerranée non loin de là (c’est le cas du vent d’autan est un vent qui va apporter un temps beau et sec). De même certains hivers on pourras avoir une influence continentale (temps froid et sec). On est ainsi dans une région climatique de transition entre le climat océanique et le climat méditerranéen. Enfin nous nous situons entre 2 grands centres : l’anticyclone des Açores au sud et la dépression islandaise au nord. En automne et hivers, l’anticyclone est plus bas, les précipitations arrivent de l’Europe septentrionale. Mais plus vers le sud, l’anticyclone est plus influent, déterminant une sécheresse en été. C’est la position de cet anticyclone qui va déterminer les périodes de sécheresses. L’influence de l’un ou l’autre de ces centres renforce le caractère de transition. Paysages Un paysage tel qu’on l’observera est le résultat de plusieurs facteurs : - Climat sous lequel on se trouve - Altitude et exposition (conditions climatiques locales) - Type de sol - Action l’homme sur ce paysage Nous allons voir comment des paysages, situés tous globalement sous le même climat général et la même latitude (climatique) vont pourtant énormément différés, en fonction des critères que nous avons cités précédemment. Vallée de la Garonne Comme nous l’avons vu, la vallée de la Garonne est située dans le bassin aquitain. Les molasses en sont donc le substrat de base. Nous sommes à une altitude très faible, de 200 m soit une zone de plaine. La trajectoire de la Garonne correspond à 2 accidents : l'axe nord-sud correspond au prolongement du sillon houiller, tandis que la trajectoire est-ouest correspond à la fracture Celtique Aquitaine. Cette forme en demi cercle va entraîner un effet centrifuge, la rive droite va connaître une érosion active, tandis que les alluvions vont avoir tendance à se déposer sur la rive gauche. Les alluvions qui se déposent principalement sur la rive gauche vont former un système de terrasses en marche d’escalier. Ces alluvions vont donner des sols de type boulbènes, qui sont des sols pauvres, alors que les molasses donnent des sols de types terreforts, qui sont des sols fertiles. Ces sols ont un pH acide à cause de la nature de la roche mère. De plus, les terrasses les plus éloignées de la rivière sont les plus vieilles, et donc par conséquent sont les sols qui sont les plus lessivés et érodés. Cela va avoir une conséquence importante sur l’utilisation du sol par l’homme : en effet celuici va mettre en culture les terrasses les plus récentes car moins appauvries donc plus favorables à l’agriculture, tandis que sur les terrasses les plus vieilles, il va laisser se développer des forêts qui sont le stade climacique sous ce climat. Le sol va être composé de plusieurs strates qui vont définir un profil pédologique. En surface, la litière va former l’humus. On trouve des éléments foliaires non fragmentés qui correspondent aux feuilles de l’année. On a pas de trace des feuilles de l’année précédente, ce qui indique un humus actif (rapide), on parle d’humus de type Mull. Ensuite on distingue 3 strates : une strate brune limoneuse qui constitue l’horizon organo-minéral A. une strate ocre foncé limoneuse qui constitue un horizon E (éluvial) une strate ocre clair composé de limon et d’argile : horizon Bt (illuvial) L’horizon E est un horizon d’appauvrissement tandis que l’horizon B est un horizon d’enrichissement (ici c’est l’argile qui a migré vers le bas) On parle de sol lessivé car il y a migration d’argile en profondeur on parle de sol brun lessivé ou luvisol. Ce type de sol se développe sur roche mère acide (ici les terrasses alluviales). La forêt va être composée d’espèces à feuilles plus ou moins molles, larges (car les précipitations sont réparties à l’année, donc l’évaporation peut être compensée) et à cuticule épaisse, c'est-à-dire des espèces mallacophylles. Ces espèces perdent leurs feuilles en hivers, on les qualifie donc de mallacophylles caducifoliés. Enfin de part la nature du sol on aura des espèces acidophiles. On parle en général des espèces de la chênaie atlantique car les espèces dominantes de ces forêts sont les chênes, et plus particulièrement le chêne pédonculé (Quercus robur) et le chêne sessile (Quercus petrea). A ces 2 espèces viennent s’en ajouter d’autres telles que l’orme (Ulmus), le tilleul (Tillia cordata), le charme (Carpinus vetullus), le noisetier (Corrylus avelana), le hêtre (Fagus sylvatica) et le chataignier (Castanea sativa). Plus bas, les terrasses vont être cultivées avec en été du maïs et soja (grâce à l’irrigation) et en hivers des cultures telles que le blé. Cependant les forêts ne sont pas en général climaciques dans ces zones car l’homme les entretiens et les gère (production de bois, parc naturel...). Coteaux de Gascogne Par rapport à la vallée de la Garonne nous nous situons vers l’est. Nous avons toujours une zone de plaine mais 2 facteurs importants ont changés par rapport à la vallée de la Garonne : - l’exposition - le sol En ce qui concerne l’exposition, nous avons maintenant des vallées secondaires d’axe estouest dans les grandes vallées principales d’axe nord-sud (c'est-à-dire les vallées creusées par les rivières descendant des Pyrénées), et qui recevrons une exposition identique. Les vallées secondaires ont donc une pente orientée nord et une pente orientée sud. On parle de Péguère pour le versant nord et Soulane pour le versant sud. De ce fait, le versant sud va recevoir plus d’ensoleillement que le versant nord, il va donc être plus apte à la culture qu’un versant nord car les expositions sont responsables d’effets microclimatiques influençant la distribution végétative. De façon générale les versants nord seront boisés tandis que les versants sud seront cultivés ou utilisés pour du pâturage. Le sol est à base de molasses qui ont donnés un sol appelé terrefort, qui est un sol de type calcaire, nous ne sommes donc plus sur un sol acide (le pH sera plutôt neutre). En effet la roche mère est les molasses qui sont une roche argilo-calcaire. On a présence d’argiles dans le sol en forte proportion, qui se présentent sous forme de colloïdes chargés négativement. De même la matière organique humifiée va former des colloïdes. Le calcaire contient des ions Ca++, ce qui va permettre la formation d’un complexe argilo humique par association des colloïdes argileux et humiques avec un pont Ca++ (complexe stable). Cette agrégation créé des macroporosités importantes qui permettent une bonne circulation de l’eau et de l’air dans ces sols, les rendants fertiles. On aura pas lessivage des sols, donc le profil pédologique va comprendre un horizon A et un horizon S qui est un horizon d’altération physique et chimique de la roche mère. On a un rendzine ou rendosol. Le pH est neutre. Le sol est souvent décapé, ce qui fait que les sols n’ont pas le temps d’évoluer et on peut avoir des sols jeunes avec uniquement un horizon A. Comme ces sols sont peu profonds, la réserve en eau seras faible, on auras donc des plantes adaptées (ex : plantes xérophytes). De plus les racines seront proches du calcaire, donc des plantes calcicoles pousseront mieux. Enfin la bonne conductivité thermique (le sol se réchauffe plus vite) du sol va favoriser les plantes thermophiles. La nature du substrat et l’exposition influant sur la végétation, on va avoir une végétation déjà différente alors que nous nous trouvons toujours sous le même climat. Le climax reste toujours une forêt, mais les espèces vont différer : on trouve toujours des chênes mais ainsi on va voir apparaître des espèces plus thermophiles comme le chêne pubescent (Quercus pubescens) et le chêne tauzin (Quercus pyrenaica), qui sont très développés surtout sur les versants sud. Ces 2 espèces thermophiles sont des semicaducifolliées c'est-à-dire qu’elles ne perdent leurs feuilles qu’au printemps avec l’arrivée des nouvelles feuilles (les feuilles meurent en automne et restent accrochées aux branches). Nous nous situons dans l’étage collinéen du sud-ouest de la France. Dans les milieux autrefois voués au pâturage et laissé à l’abandon on peut voir apparaître les différents stades de recolonisation, principalement par des espèces héliophiles et thermophiles comme le genévrier commun (Juneperus) et le genêt d’Espagne (Spartium). On pourras avoir aussi avoir une répartition des plantes en fonction des plaques calcaires sous le sol. Le pastoralisme a créé un paysage ouvert qui n’est pas climacique. L’écotone Gascon est des champs cultivés (agriculture intensive) avec de grandes parcelles. De plus les cultures se font dans le sens de la pente ce qui a pour effet une érosion des sols importante (drainage des sols par les eaux de pluie). La suppression des haies entraîne une fragmentation des bois qui a pour conséquence la baisse de la biodiversité. Ces paysages sont donc très bouleversés par l’homme, on observe souvent un étagement dans le temps de la végétation : les terrains les plus élevés sont ceux abandonnés les plus tôt et ceux sur lesquels la végétation a eu plus de temps pour arriver au stade forêt. Au contraire les terrains récemment abandonnés sont encore très ouverts avec des pelouses (avec du genévrier). Plateau de Lammezan Nous nous situons cette fois dans une vallée d’axe nord-sud, et à une altitude de 600 m. Mais surtout nous sommes dans les premiers contreforts des Pyrénées. Du fait de leur hauteur, les Pyrénées sont une barrière climatique peu élevée. Mais l’altitude et l’orientation des vallées vont être des facteurs très important sur la végétation. En effet le gradient d’altitude est de 0.5°C pour 100m. De plus nous avons un effet orographique : sur les versant nord on a une accumulation des précipitations (versant froid), on parle d’effet orographique des précipitations. Sur les versants sud on a un effet orographique d’abris (car les nuages ont perdus beaucoup de masse sur le versant nord par les précipitations et sont donc plutôt « sec » quand ils arrivent sur le versant sud). Ceci va fortement conditionner les espèces qui vont s’installer sur l’un au ou l’autre des versants. Enfin étant sur le versant nord du front Pyrénéen, les précipitations y seront plus nombreuses. Nous avons ainsi un climat déjà plus froid et des précipitations plus nombreuses de 11001200 mm/an. Le sol correspond à peu près aux hautes terrasses de la rive gauche de la Garonne (car nous sommes dans un cône de déjection avec des roches d’origine cristalline). Nous allons donc retrouver des espèces acidophiles comme le chêne pédonculé (Quercus petraea) et le chêne sessile (Quercus petrea). Nous nous situons toujours dans l’étage collinéen. Nous sommes toujours dans le domaine de la chênaie avec des feuillus mallacophylles caducifoliés mais du fait des conditions d’humidité, on n’a plus aucune période de sécheresse, permettant l’apparition d’espèce comme le hêtre, qui a besoin de beaucoup d’humidité. De plus les éléments de la chênaie vont être plutôt sur les versants sud. Sur les versants nord, nous pourrons voir apparaître les premiers végétaux de l’étage montagnard comme des sclérophylles sempervirents. Réserve du Moudang Nous sommes à une altitude de 1100 m. En altitude, outre la diminution de température, on observe aussi une augmentation de la fréquence et de l’intensité du gel. De plus les précipitations neigeuses vont apparaître. La neige a pour effets de mettre les plantes en vie ralentie, mais de les protéger des variations de températures (gel/dégel par exemple). Enfin on auras une très forte variation entre les versants : les versants sud seront exposés à des gels/dégels fréquents avec une saison de végétation plus longue, tandis que les versants nord aurons moins de gels/dégels avec en contrepartie une période de végétation plus courte. Ce même versant nord reçoit plus de précipitations car les nuages butent sur la montagne et en se refroidissant provoque des précipitations, c’est l’effet de foehn. Le versant sud aura moins de précipitations. En montagne les sols sont situés sur de fortes pentes, donc ils seront fortement érodés, et les éboulis fréquent (dues aux gels/dégels) les rendent instables. Les sols seront jeunes, sur roche mère cristalline (granit) donc acides. On aura seulement un horizon A et la roche mère. On parle de ranker ou rankosol, avec des humus de type mor ou moder, car l’activité microbienne (qui décompose l’humus) est ralentie par le froid. De plus la présence d’espèces acidifiantes comme les résineux vont augmenter le rapport C/N, augmentant l’accumulation d’acides issus de l’humification. Les versants sud seront plus souvent morcelés du fait de l’action du gel/dégel sur les roches, provoquant des éboulis plus fréquents. Nous sommes donc dans l’étage montagnard. En effet du fait de l’altitude (et surtout du froid), de nombreux feuillus ne vont pas supporter les froids du printemps. Ces espèces vont donc être remplacées par des espèces plus résistantes comme le hêtre (Fagus sylvatica) et le sapin (Abies alba). En fait selon les versants on peut distinguer 2 types : - les versants sud seront considérés comme montagnard sec (humidité plus faible, températures plus élevées). Les gels/dégels ne vont pas permettre à toutes les espèces de s’installer, ce sont les espèces colonisatrices qui pourront s’installer grâce à leur système racinaire (car le sol est encore peu formé) et leur résistance au gel. On trouveras par exemple le bouleau (Betula pendula), qui est une espèce écologiquement très résistante. Il pousse dans des endroits ouverts avec beaucoup de lumière sur des sols pauvres. C’est une espèce très rustique qui produit de nombreux châtons et des quantités importantes de graines qui se disséminent assez facilement. C’est donc un arbre parfaitement adapté à la colonisation. On le rencontrera partout où il y a des espaces ouverts à coloniser. Le noisetier (Corylus avellana) est aussi un arbre colonisateur, qui aime les sols frais, humides, mais qui reste une espèce héliophile (donc qui pousse dans des milieux ouverts, ou des lisières surtout).Enfin on trouvera le sapin, souvent dans les parties les plus élevées des vallées. On trouvera aussi encore des feuillus comme les chênes, principalement dans les zones les plus ensoleillées. Ainsi pourras trouver dans certaines vallées des sapins puis des chênes, car le soleil à certaines périodes de l’année n’éclaire plus le fond de la vallée, créant une zone plus froide et humide favorable aux sapins tandis que le chêne va remonter au niveau du soleil. C’est ce qu’on appelle une inversion d’étage. - les versants nord seront considérés comme montagnard humide. On ne trouve plus aucuns chênes mais il reste encore parfois des feuillus, surtout le hêtre (qui rencontre les conditions d’humidité favorable bien que n’étant pas une espèce montagnarde) qui va être avec le sapin une espèce constitutive de l’étage montagnard. On trouvera aussi des bouleaux dans les zones les plus ouvertes. Mais l’espèce majoritaire du versant nord reste le sapin. A plus haute altitude (1600-1900m) on rencontre le pin Sylvestre (Pinus sylvestris) principalement sur les versants sud (car versant moins humides que les versant nord), les versants nord étant toujours colonisés par les sapins. On pourras aussi rencontrer des épicéas (Picea abies) bien que cette espèce ne soit pas une espèce spontané des Pyrénées (c’est une espèce qui a été planté). Enfin vers 2000 m on atteint la limite de l’étage du sapin, on passe alors à l’étage subalpin, qui est principalement peuplé par le pin à crochet (Pinus uncinata) et qui constitue donc le stade climacique. Cette espèce peut pousser jusqu’à 2300-2400 m. C’est le dernier étage sylvatique (c'est-à-dire où on trouve des forêts), en effet les arbres cessent de pousser au dessous de la limite isotherme +10°C de moyenne en juillet. Au-delà pousse la pelouse alpine, et l’on trouvera un couvert végétal jusqu’à la limite de +5°C en moyenne de température au mois le plus chaud. Puis arrive l’étage nival avec les névés permanents. Le climax de l’étage montagnard est donc surtout le sapin et le hêtre dans les étages inférieurs, et le sapin uniquement dans les étages supérieurs. Mais dans la dynamique des végétaux avant le stade climacique on a des espèces colonisatrices qui vont préparer le terrain (car les sols de montagne sont pauvres) aux espèces de climax. D’autre part, les forêts ont souvent disparues du fait de la très forte exploitation du sapin au cours des derniers siècles et du pastoralisme. La disparition du sapin a d’ailleurs permis au pin à crochet de descendre plus bas, colonisant des espaces où l’on trouverais normalement le sapin. Mais bien souvent on trouve de nombreuses pelouses y compris à des altitudes où l’on trouverais normalement une forêt au stade climacique car l’homme a fortement dégradé les paysages. Systèmes aquatiques Milieu aquatique temporaire Ils sont situés dans les zones les plus en amont du réseau hydrographique, dans des milieux qui drainent des bassins versant de petite taille. Ces milieux ont une réponse rapide aux évènements pluvieux. Ils sont souvent asséchés en période sèche, d’où leur nom. Ces ruisseaux se trouvent souvent sous couvert forestier ce qui à 2 conséquences : - le flux lumineux est fortement réduit, limitant ainsi la production primaire. Ces milieux auront peu ou pas de production primaire (pas d’algues, pas de macrophytes) - il va y avoir un apport important de matière organique particulaire grossière (feuilles, branches…). Cette matière organique va être le point de départ de la chaîne trophique. On va avoir un système hétérotrophe fonctionnant par apports exogènes. La chaîne trophique va être composée de bactéries, de champignons aquatiques qui vont préparer la litière pour les invertébrés benthiques qui vont fragmenter la matière organique grossière en matière organique particulaire fine. Ces invertébrés seront souvent à respiration aérienne. La chaîne se termine par les invertébrés prédateurs (dityque, hétéroptères, larves d’odonates). Cette faune aura des capacités de mouvements pour se réfugier dans les mares. En cas de disparition totale de l’eau, elle va trouver refuge dans le flux d’eau hyporéique, appelé aussi flux interstitiel, qui est en général permanent et qui est le flux qui circule sous le lit du ruisseau. Cependant cette migration n’est faisable que si les organismes sont de petites tailles. Les vertébrés sont très rares dans ce genre de milieu. Ces milieux sont intéressant pour les espèces dans la mesure où la compétition est limité (on trouve peu d’espèces capable de survivre) et la prédation très faible. C’est en général le milieu typique des amphibiens comme les Anoures : crapaud commun (Bufo bufo) et les têtards ; et les Urodèles comme le triton palmé ou la salamandre commune. Les impacts anthropiques sur ce genre de milieu sont très importants. L’homme transforme souvent ces milieux en milieu soit définitivement terrestre en les comblant, ou alors aquatique en creusant une marre permanente. Il y a ainsi le risque de voir disparaître des espèces strictement inféodées à ce type de milieu. Milieux permanents Nous allons observer 2 types de milieu : les milieux permanents naturels tel que les lacs et les rivières, et des milieux permanents artificiels comme des lacs de barrage et des canaux. Cours d’eau permanents naturels : Ce sont les rivières et les fleuves. On distingue plusieurs zones : En amont on a tout d’abord le crenon. C’est la zone où l’on trouve les sources et les petits cours d’eau. En général ces milieux sont sous un couvert forestier dense et donc peu de lumière atteint le cours d’eau, donc production primaire faible. La matière organique primaire va être fournie par les par la matière organique particulaire grossière. La faune sera composée de broyeurs déchiqueteurs. On aura parfois des poissons comme les Salmonidés car les eaux sont chargées en oxygène. Cependant les grands prédateurs seront limités par le manque d’espace et surtout par une chaîne trophique limitée aux consommateurs primaire, et peu capable d’alimenter les prédateurs. Ces milieux ont un régime hydraulique qui réagit vite aux conditions. On aura des crues de fortes amplitudes mais de courtes durées. De plus les berges sont ravinées à cause du fort courant. C’est un milieu instable. Le cours d’eau va ensuite recevoir des affluents et va s’ouvrir, le couvert végétal ne recouvriras plus alors tout le ruisseau. On va donc avoir un début de production primaire. On est dans le rithron (zone de courant) qui comprends l’épirithron et l’hyporithron. Les substrats sont plus diversifiés, permettant des habitats plus diversifiés donc une faune plus diversifiée. On va ainsi trouver des brouteurs qui vont se nourrir de la production primaire (algues diatomées) qui souvent forme un biofilm ou périphyton sur le substrat. On n’a pas de communauté planctonique à cause du courant. On a donc une diversité des ressources trophiques avec de la matière organique particulaire grossière, fine et de la production primaire benthique. La faune comprendra aussi des broyeurs déchiqueteurs, des collecteurs et enfin des prédateurs. Les poissons présents seront surtout des Salmonidés, comme la truite. La faune devra être adaptée aux températures froides et au courant (exemples d’adaptations au courant : la forme, les ventouses, les crochets, les griffes, le lestage du corps…) Le bassin versant est plus grand, ce qui tempère les crues. On va donc avoir un milieu avec des perturbations intermédiaires, qui va être un facteur favorable à la diversité. Ce sera donc le milieu où l’on observera une diversité maximale, en effet les milieux trop perturbé (comme dans le crenon vont subir des pertes de diversités importantes régulièrement). Plus en aval le courant va ralentir on entre dans l’hyporithron. On aura dépôts de sédiments, on trouvera ainsi du sable, du gravier, quelques limons, permettant l’implantation de macrophytes benthique (algues supérieures). La communauté benthique sera dominée par les brouteurs. On trouvera aussi des cyprinidés d’eau vive (barbeau). Enfin le potamon est la zone la plus en aval. Ici on a un fleuve large, profond et un courant faible. Il y a développement de populations planctoniques. Les algues absorbants la lumière, le fond est peu éclairé ce qui empêche une production primaire, on a plus de périphyton. En contrepartie on a apparition du zooplancton. La matière organique est de type particulaire fine et on rencontre une production primaire benthique. La faune se compose de collecteurs (filtreurs ou creuseurs) dont de nombreux oligochètes. Au niveau des vertébrés on rencontre des benthophages et des planctophages, ainsi que des cyprinidés d’eaux lentes tels que les brèmes, les carpes, les gardons et les brochets (prédateurs). La faune sera surtout adaptée aux faibles teneurs en oxygène. On passe à un système lentique (dépôts de matière) alors qu’en aval on avait un système lotique (système d’eaux vives avec flux de matières important) Le concept de continuum fluvial est important car on a un flux permanent d’énergie et de matière. On ne peut donc pas dissocier l’amont et l’aval en tant qu’écosystème, c’est l’ensemble qui forme un seul écosystème. Cours d’eau permanents artificiels : Ce sont par exemple les canaux, comme le canal de la Neste qui a été créé par l’eau pour gérer les ressources en eau. Ce canal a pour but d’apporter l’eau provenant de la fonte des neiges acheminée par la Neste pour la redistribuer aux rivières du plateau de Gascogne. En effet les rivières du plateau de Gascogne reçoivent une alimentation en eau uniquement pluviale, car la Neste rejoint la Garonne à cause de son cône de déjection, privant ces rivières de l’apport en eau nival. Ce canal a une pente homogène, un substrat homogène, donc peu d’habitats disponibles, il y a donc une très faible biodiversité. On pourras trouver des poissons Salmonicole, mais très rares dans ce canal. Nous nous trouvons cette fois dans un milieu peu perturbé, peu favorable à la biodiversité. Lac oligotrophe naturel : Ce sont généralement des lacs d’altitude, c’est l’exemple du lac d’Obéron. Ce lac se situe sur un bassin versant très pauvre et sur un sol fin, l’eau est donc peu chargée en nutriments. La température de ce lac est très froide et on a des périodes de gels. La production primaire va être très faible, et son fonctionnement dépendra des cycles thermiques, plutôt que des cycles biologiques. On aura 4 phases dans l’année : - 2 phases de stratification thermique - 2 phases de mixage En hiver on aura une stratification thermique avec une couche de glace en surface et une température de 4°C en profondeur, on parle de stratification hivernale. Au printemps et en automne on va avoir un brassage par le vent provoquant une homogénéisation thermique sur toute la profondeur du lac (5° à 10°C). Enfin en été le soleil va réchauffer une couche en surface qui va alors avoir une température plus élevée (10°C) que le fond qui reste froid (4°C). La teneur en oxygène dépendra uniquement de la température de l’eau, en effet l’oxygène est à saturation dans l’eau froide, donc quand elle se réchauffe la teneur en oxygène diminue. Il y a peu d’algues dans ces lacs, donc la lumière peu aller jusqu’au fond. La production primaire sera trop faible pour influencer la teneur en oxygène. Les populations de ces milieux vont être limitées par des contraintes thermiques et par le manque de nutriments. Les communautés qui peuplent ces milieux vont être le phytoplancton, peu nombreux en biomasse, mais très diversifié (Cyanophycées, Diatomées), le zooplancton (biomasse faible aussi), les invertébrés benthiques (très diversifiés mais toujours peu productive) et à cycles vitaux longs en général (1 à 3 ans). Les poissons serons peu diversifiés voir absents. Ils sont souvent implantés par l’homme. Les Salmonidés sont les mieux adaptés à ces milieux (croissance lente). Lac de barrage : Ce sont des lacs qui se forment à la suite de la construction d’un barrage, ils sont donc artificiels. C’est l’exemple du barrage de Lunax. Ce barrage draine un bassin versant de 6000 ha, une partie de ses eaux provient de la pluie ruisselant sur ce bassin versant, mais la plus grande majorité est apporté par le canal de la Neste. Ce barrage à pour rôle de stocker de l’eau pour la redistribuer en période de manque à l’agriculture (irrigation) et pour alimenter en eau la centrale de Golfech (fonction de soutien d’étiage au débit de la Garonne). Le lac est un milieu lentique (pas de courant). C’est de plus un lac de plaine, les eaux vont donc être naturellement chargées en nutriments. On parle aussi de lac monomitique chaud avec une seule période de mélange. En hiver la température va être constante, de même que la teneur en oxygène. C’est en été qu’on va avoir une stratification estivale : en surface on va avoir l’épilimnion qui est une zone plus chaude, car réchauffée. La production primaire va être important (car accès à la lumière) donc la teneur en oxygène dissous va être plus importante qu’en profondeur. Ensuite on a la thermocline qui est une zone de transition entre l’épilimnion et l’hypolimnion, la température dans cette zone varie d’environ 1°C par mètre. L’hypolimnion sera la zone profonde du lac, avec une température froide, et des zones anoxiques car l’oxygène va être consommé par les processus de décomposition. On va avoir des communautés végétales comme le phytoplancton (Diatomées et Chlorophycées) qui vont être à la base de la chaîne trophique. Le zooplancton va se nourrir du phytoplancton ; ce seront essentiellement des Crustacés Cladocères et Copépodes. On trouveras des poissons planctophages (Cyprinidés comme les gardons), des benthophages (comme la brème ou la carpe) et des prédateurs (brochet). On a un lac eutrophe (riche en nutriments). Les impacts de l’homme sont nombreux lors de la construction d’un barrage. En effet il transforme un cours d’eau (système lotique) en un lac (système lentique), ce qui induit obligatoirement un changement des communautés végétales et animales, un changement des régimes thermiques, en aval un cycle différent du cycle naturel car le débit est diminué, le colmatage du lit entraîne une diminution des habitats et enfin les lâchées d’eau emporte la faune. Cependant les avantages résideront dans un contrôle du débit, permettant de réguler ainsi les crues et les sécheresses. Conclusion Il est évident que les paysages observés ne sont que temporaires. Tous les paysages pour la plupart se sont mis en place au cours des 10 000 ans qui ont suivis les glaciations. Le climax ne doit pas être considéré comme un stade ultime, mais comme un stade correspondant à la végétation naturelle (une forêt le plus souvent) la plus adaptée au climat actuel. De plus l’homme bouleverse les paysages, favorisant ainsi parfois certaines espèces au profit d’autres, et créant des paysages que l’on pourrait croire climacique mais qui ne le sont pas (l’exemple le plus connu étant la forêt des Landes). Il est donc important de connaître le passé du paysage observé, de connaître le climat, le sol et de nombreux autres critères pour pouvoir établir le climax du paysage observé. En ce qui concerne les écosystèmes aquatiques, ils ne sont guère épargnés de l’action de l’homme et rares sont les écosystèmes intouchés par la main de l’homme (que ce soit une pollution, un barrage etc.)