Morphologie du verbe français
Notons au préalable que nous ne traiterons ici que des questions de morphologie flexionnelle;
tout ce qui concerne la syntaxe sera étudié ailleurs.
Un verbe prend de nombreuses formes pour exprimer les différences de personne, de nombre, de
mode et de temps : cet ensemble de formes s'appelle conjugaison.
Sommaire
1 Radical et terminaison
1.1 Radical
1.1.1 Principe de stabilité du radical
1.1.2 Aménagement du radical pour
maintenir la prononciation
1.2 Terminaison
2 Utilisation d'un auxiliaire
2.1 Auxiliaires en présence
2.1.1 Auxiliaire « être »
2.1.2 Auxiliaire « avoir »
2.2 Formes verbales exigeant un auxiliaire
2.2.1 Voix active
2.2.2 Voix passive
2.2.3 Forme pronominale
2.3 Choix de l'auxiliaire
3 Formation des temps simples non passifs
3.1 Infinitif
3.2 Indicatif présent
3.3 Indicatif imparfait
3.4 Passé simple
3.5 Futur
3.6 Conditionnel présent
3.7 Subjonctif présent
3.8 Subjonctif imparfait
3.9 Impératif
3.10 Participe présent et gérondif
3.11 Participe passé
4 Verbes défectifs
5 Autres articles concernant le verbe
6 Sujet connexes
7 Liens externes
Radical et terminaison
Toute forme verbale simple se compose de deux parties bien
distinctes : le radical (ou base) et la terminaison (ou
désinence ou finale). On notera en outre la présence d'un affixe
(-iss) entre le radical et la terminaison de certaines personnes
de la deuxième conjugaison :
Ils parlaient.
Le radical parl- est celui du verbe parler ; la
terminaison -aient est celle de l'imparfait de l'indicatif,
3e personne du pluriel.
Nous finissons.
Le radical fin- est celui du verbe finir ; la terminaison -
ons est celle du présent de l'indicatif, 1re personne du
pluriel ; entre ce radical et cette terminaison se trouve
l'affixe du 2e groupe -iss-.
Notons qu'il est parfois difficile de distinguer le radical de la
terminaison des verbes totalement irréguliers (avoir, aller, dire,
être, faire, pouvoir, savoir, valoir et vouloir) :
Il va travailler. Tu es ? Elle a rougi.
Radical
Le radical, qui est la racine du verbe, nous permet d'identifier
son sens.
Principe de stabilité du radical
Normalement, le radical reste stable dans les deux premières
conjugaisons :
Je parlerais, tu parlas, qu'ils parlassent, parlant, parlé,
que nous parlions, parlez…
Je finirais, vous finîtes, finissant, qu'ils finissent, fini,
finis, que nous finissions…
À la troisième, il lui arrive souvent de se modifier, parfois
même, au cours d'un même temps :
Je veux, tu veux, il veut, nous voulons, vous voulez, ils
veulent.
Mais, mis à part ces exceptions, le principe veut que rien ne
soit soustrait au radical. En conséquence, les verbes terminés
en -guer et en -quer conservent la combinaison -gu- et -qu-
dans toute la conjugaison, même lorsque cette combinaison
pourrait être simplifiée en -g- ou -c- :
Naviguer : nous naviguons, je naviguais, en
naviguant…
Provoquer : nous provoquons, je provoquais, en
provoquant…
Aménagement du radical pour maintenir la prononciation
Cependant, s'il est impossible de retrancher quoi que ce soit au
radical, il est en revanche possible d'y ajouter quelque chose
chaque fois que c'est indispensable. En effet, certains radicaux,
pour conserver la prononciation, peuvent subir divers
aménagements orthographiques (qui ne sont pas à proprement
parler considérés comme des exceptions) :
Le -c- de certains radicaux prend une cédille devant une
terminaison qui, sans cela, modifierait sa
prononciation :
Avancer : j'avance, nous avançons, j'avançais…
Apercevoir : j'aperçois, tu aperçus, nous apercevons…
Le -g- de certains radicaux est suivi d'un -e- muet
devant une terminaison qui, sans cela, modifierait sa
prononciation :
Manger : je mange, nous mangeons, je mangeais, vous
mangiez, en mangeant…
Terminaison
La terminaison, qui est un suffixe, nous renseigne sur les
éléments verbaux suivants :
Pour tous les verbes : le mode et le temps ;
Pour les seuls verbes conjugués : la personne et le
nombre ;
Pour le seul participe passé : le genre et le nombre.
Mis à part les verbes considérés comme totalement irréguliers
(avoir, être et aller, principalement), pour chaque temps de
chaque mode, une série de six terminaisons (une par personne,
au singulier et au pluriel) est associée à un groupe ou à un
sous-groupe de verbes. Or, chacune de ces séries doit rester
stable au cours d'un même temps. En conséquence, aucune
terminaison ne doit être modifiée, même lorsqu'une
simplification orthographique pourrait être envisagée :
Par exemple, lorsque le radical d'un verbe se termine
par une voyelle (crier, fuir, tuer, voir, etc.), le -e- des
terminaisons peut devenir un -e- muet, mais n'est
jamais supprimé :
Fuir, au présent du subjonctif : que je fuie, que tu fuies,
qu'il fuie, que nous fuyions, que vous fuyiez, qu'ils
fuient…
Créer, au futur de l'indicatif : je créerai, tu créeras, il
créera, nous créerons, vous créerez, ils créeront…
De la même façon, les terminaisons de l'imparfait de
l'indicatif pour les deux premières personnes du pluriel
sont -ions et -iez, cependant, pour des verbes tels que
gagner, voir, rire, briller, etc., le -i- de ces
terminaisons, quoique inutile du seul point de vue de la
prononciation, sera obligatoirement maintenu :
Nous gagnions, vous voyiez, nous riions, vous brilliez…
Utilisation d'un auxiliaire
Certaines formes verbales (temps composés et surcomposés,
ainsi que temps simples de la voix passive) exigent l'utilisation
d'un auxiliaire.
Auxiliaires en présence
Le français utilise deux auxiliaires : être et avoir. La question
des semi-auxiliaires (verbes conjugués se combinant avec un
infinitif pour former une périphrase verbale) sera étudiée
ailleurs.
Auxiliaire « être »
L'auxiliaire être sert à construire trois types de formes
verbales :
Les temps composés de certains verbes subjectifs
exprimant un mouvement ou un changement d'état
(aller, arriver, devenir, entrer, mourir, naître, partir,
rester, sortir, venir…) :
François est allé à Paris.
Les temps composés et surcomposés de tous les verbes
pronominaux :
François s'est lavé la tête. François s'est eu lavé la tête.
François s'est souvenu de Paul. François et Paul se
sont parlé longtemps.
Les temps simples de la voix passive des verbes
objectifs :
François est grondé par ses parents.
Auxiliaire « avoir »
L'auxiliaire avoir sert essentiellement à construire les temps
composés des verbes actifs non pronominaux. Certains d'entre
eux sont subjectifs (être, disparaître…), mais la plupart sont
objectifs (manger, croire, faire…) :
J'ai été malade. Tu as mangé des spaghettis.
On aura noté que le verbe être ne se conjugue pas avec
lui-même. En conséquence, l'auxiliaire être aux temps
composés et surcomposés de la voix passive des verbes
objectifs, se conjuguera obligatoirement avec
l'auxiliaire avoir :
François a été grondé par ses parents. François a eu
été grondé par ses parents.
Pour certains verbes, il existe des hésitations quant au
choix de l'auxiliaire (accourir, convenir, demeurer,
descendre, échapper, passer…) :
Il est passé (il a passé ?) par ici, il repassera par là. (Il
court, il court, le furet - chanson populaire)
J'ai descendu (je suis descendue ?) dans mon jardin.
(chanson populaire)
Le choix de l'un ou l'autre des deux auxiliaires modifie
parfois le sens du verbe, mais chaque fois qu'il y a un
C.O.D., c'est l'auxiliaire avoir qui doit s'imposer (sauf
bien sûr à la forme pronominale) :
Je suis monté au grenier. J'ai monté de vieux livres au
grenier.
Formes verbales exigeant un auxiliaire
Voix active
Pour un temps composé ou surcomposé, non passif et
non pronominal, il convient de choisir l'auxiliaire (être
ou avoir), de le conjuguer au temps et au mode du
temps simple correspondant (par exemple, le présent
pour obtenir le passé composé), et d'y ajouter le
participe passé du verbe concerné :
Il mange. Il a mangé. Nous partirons à Paris. Nous
serons partis à Paris.
Pour les temps surcomposés, l'auxiliaire devient lui-
même composé. Avoir eu se substitue alors à avoir, et
avoir été se substitue à être :
Il a mangé. Il a eu mangé. Quand nous sommes partis...
Quand nous avons été partis
Voix passive
Aux temps simples de la voix passive, on utilise
exclusivement l'auxiliaire être, conjugué au temps et au
mode du verbe actif correspondant, auquel on ajoute le
participe passé du verbe concerné :
Le chat mange la souris. La souris est mangée par le
chat.
Aux temps composés (auxiliaire : avoir été) et aux
temps surcomposés (auxiliaire : avoir eu été), le
participe passé du verbe concerné est toujours précédé
du participe passé été, dont l'invariabilité ne souffre
aucune exception :
Le chat a mangé la souris. La souris a été mangée par
le chat.
Le chat a eu mangé la souris. La souris a eu été
mangée par le chat.
Forme pronominale
Aux temps composés de la forme pronominale, on
utilise exclusivement l'auxiliaire être, conjugué au
temps et au mode du temps simple correspondant (par
exemple, le futur pour obtenir le futur antérieur),
auquel on ajoute le participe passé du verbe concerné :
Elle se lave. Elle s'est lavée. Elle se blottit. Elle s'est
blottie.
Aux temps surcomposés (peu employés à la forme
pronominale), l'auxiliaire composé être eu (et non
avoir été !) se substitue à l'auxiliaire simple être :
Quand elle s'est eu lavée… Quand elle s'est eu blottie
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