Charlie Hebdo : après l`union nationale, la société fracturée

BULLETIN DE REINFORMATION DU LUNDI 19 JANVIER 2015
(Extraits)
Grands sujets
Charlie Hebdo : après l’union nationale, la société
fracturée
Répondant à l'appel des mouvements PEGIDA Languedoc, Riposte Laïque,
Résistance républicaine et de La Ligue du Midi, une centaine de sympathisants
se sont rassemblés devant la préfecture de la région. Sur des pancartes, on
pouvait lire, « Je suis Charlie Martel », « France en péril, réveillez-vous », ou
encore « Je suis Hervé Gourdel ».
Maintenue à une centaine de mètres par un cordon de CRS, une
contre-manifestation organisée par un collectif antifasciste d'extrême gauche et
d'associations antiracistes rassemblait environ 200 personnes au même moment.
Sur les pancartes de ces derniers on pouvait lire « Contre l'islamophobie, riposte
populaire », « Ne laissons pas la rue à l'extrême-droite », « Montpellier métisse
et populaire ».
La liberté d’expression a fait long feu également…
En effet, alors qu’une manifestation anti-islamisation était prévue dimanche à
Paris, elle a été interdite par le préfet de police Bernard Boucault malgré une
annulation de cette décision obtenue en référé. En revanche, la
contre-manifestation contre le racisme et l’islamophobie a été maintenue le
même jour. Antifascistes et associations antiracistes ont pu se réunir avec la
bénédiction des autorités. Pour information, un drapeau de la Shaada, profession
de foi islamique, a été aperçu dans le rassemblement.
Amnesty International condamne la France
L’association Amnesty International dénonce les atteintes à la liberté
d’expression du gouvernement français et cite le cas de Dieudonné. Adressé au
gouvernement socialiste — et plus particulièrement Christiane Taubira — par
cette association mondialiste, le communiqué ne manque pas de piments, je
cite : « La liberté d’expression ne doit pas être réservée à certains. L’heure n’est

pas à l’ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais bien
plutôt à la mise en place de mesures réfléchies qui protègent des vies et
respectent les droits de tous ». Fin de citation.
Ce communiqué cite les nombreuses procédures — au moins 69 — ouvertes
depuis une semaine. Certains prévenus ont même été condamnés à de la prison
ferme pour soi-disant apologie du terrorisme !
Tous ceux qui ne sont pas Charlie et remettent en cause la version officielle ont
donc du souci à se faire.
A ce propos, qui au gouvernement se risquera à porter plainte contre Jean-Marie
Le Pen ? Le président d’honneur a déclaré dans un entretien accordé à un média
russe que l’affaire Charlie Hebdo, je cite : « Porte la signature des services
secrets ». Fin de citation.
Colère du monde musulman après la dernière Une de
Charlie Hebdo
L’irresponsabilité des dessinateurs revendiquant une liberté d’expression sans
limites n’en finit plus de provoquer des réactions indignées et violentes partout
dans le monde musulman. En cause : la dernière Une du journal satirique,
représentant le prophète de l’islam.
Des rassemblements ont eu lieu au Yémen et en Somalie. Le centre culturel
français a été tagué à Gaza.
Au Pakistan, ce sont plusieurs milliers de manifestants qui ont défilé partout
dans le pays depuis vendredi. Des symboles français ont été pris pour cibles :
des drapeaux ont été brûlés, ainsi que des effigies représentant le président
Hollande ou encore des dessinateurs du journal. Un photographe de l’AFP a été
blessé par balles devant un consulat.
A Karachi, une délégation s'est rendue à la résidence du consul général français.
Une résolution lui a été remise, demandant à Paris d'interdire le magazine « pour
propagation de la haine religieuse à travers le monde ».
Les événements ont pris une tournure sanglante au Niger
Cinq personnes sont mortes samedi à Niamey et cinq autres la veille à Zinder
dans les violentes manifestations contre la caricature de Mahomet. Quatre corps
de chrétiens ont été retrouvés calcinés dans des églises brûlées par les
manifestants. En tout, ce ne sont pas moins de 23 églises sur les 45 que compte
la ville de Niamey qui ont été brûlées. Trois autres églises sont également parties
en fumée dans le reste du pays.
Ce mouvement va-t-il s’essouffler ?

Les manifestations anti-Charlie et anti-françaises se poursuivaient dimanche
dans le monde musulman, et devraient continuer cette semaine.
Des étudiants islamistes iraniens ont appelé à manifester aujourd’hui devant
l'ambassade de France à Téhéran contre l'insulte faite à Mahomet. L'ambassade
a annoncé que ses services ainsi que les organismes culturels affiliés seraient
fermés au public lundi. Les ressortissants français sont invités à éviter tout
déplacement dans le quartier. L'école française, située dans le nord de la ville,
sera également fermée pour la journée par mesure de sécurité.
Malheureusement, malgré tous ces événements dramatiques, une prise de
conscience dans la rédaction de Charlie Hebdo n’est pas à l’ordre du jour. Le
nouveau rédacteur en chef, Gérard Biard, a défendu samedi les caricatures du
prophète Mahomet publiées par l'hebdomadaire satirique en invoquant la liberté
de conscience.
Brèves françaises
Le mouvement pro-mort ne mobilise pas
Seulement un petit millier de manifestants se sont réunis dans les rues de Paris
pour « célébrer » les 40 ans de la loi Veil. A l’appel du Collectif national pour
les droits des femmes, le cortège défilait derrière une bannière sur laquelle on
pouvait lire, je cite : « La loi sur l'avortement a 40 ans. En avant toutes pour le
droit des femmes ». Ce qui n’était donc qu’une exception, un ultime recours
pour Simone Veil, est devenu un droit fondamental, comme l’a confirmé
l’Assemblée nationale lors d’un vote en décembre. Rappelons que 225 000
avortements sont pratiqués chaque année. A noter la collusion extrêmement
visible entre partisans de l’avortement, et militants LGBT, très présents dans le
défilé. Preuve que leurs combats se rejoignent et ont le même but : la destruction
de la famille traditionnelle. Pour répondre et faire barrage à ce projet de société
déjà bien avancé, la Marche pour la vie défilera à Paris dimanche prochain, 25
janvier.
L’imam Hassen Chalghoumi adoubé par Daniel Keller,
Grand Maître du Grand Orient
Finalement, l’islam semble être compatible avec les valeurs de la République.
Hassen Chalghoumi, président de la Conférence des imams de France, a été reçu

le 12 janvier dernier par le Grand Orient de France. Il intervenait à une
conférence organisée par le clergé républicain sur le thème « Etre Franc Maçon
après le 7 janvier », en référence à l’attaque de Charlie Hebdo. Etait présent
également le directeur de la rédaction de Marianne, Joseph Macé-Scaron. Déjà
invité par la Loge en 2010, l’imam, qui, je cite : « A pleuré de joie et de tristesse
en défilant entre Marek Halter et Martine Aubry », fin de citation, ne voit
apparemment pas de contradictions entre le discours laïcard du Grand Orient et
son statut religieux. C’est sans doute cette même approche œcuménique qui lui
avait fait accepter l’invitation du CRIF à Tel-Aviv en 2012, aux côtés de
Caroline Fourest, pourtant réputée pour son islamophobie.
Big Brother à l’ENA : la nouvelle promotion baptisée
« George Orwell »
L’Ecole Nationale d’Administration a appelé sa promotion 2015-2016 du nom
de l’écrivain antitotalitaire George Orwell. L’auteur du fameux « 1984 » a été
préféré à « Gandhi », ou encore à… « Liberté d’expression ».
Dans un communiqué officiel, l’ENA explique que, je cite : « Fortement
marqués par les attentats récents, les élèves avaient à cœur de réaffirmer leur
attachement à la liberté d'expression et […] aux libertés qu'il appartient avant
tout aux pouvoirs publics de protéger ». Fin de citation.
Les internautes n’ont pas manqué d’ironiser sur le choix de George Orwell, je
cite : « Que l’école passée maîtresse en langue de bois choisisse comme nom de
promotion le nom de l’inventeur de la novlangue est particulièrement
croustillant ». Fin de citation.
Reste à savoir si les fonctionnaires issus de cette promotion feront allégeance à
la surveillance généralisée d’Internet, et au système Big Brother mis en place
progressivement par l’Etat.
Brèves internationales
Pegida interdit de défiler pour raison de sécurité
Mouvement populaire non partisan contre l’islamisation de l’Allemagne et de
l’Europe, Pegida a décidé d’annuler sa manifestation prévue ce soir à Dresde.
Les organisateurs invoquent sur les réseaux sociaux des raisons de sécurité. Une
menace de mort aurait été proférée par le groupe Etat islamique contre l’un
d’entre eux. Cette mesure a été prise en concertation avec les forces de l’ordre.

Cependant, Pegida demande à ses partisans et sympathisants d’agir quand même
chacun de chez soi. Il leur est demandé de mettre un drapeau allemand et une
bougie aux fenêtres. C’est la première fois que le mouvement ne défilera pas
comme à son habitude chaque lundi et ce depuis sa création il y a un peu plus de
trois mois. Le mouvement Pegida réunit maintenant plusieurs milliers de
sympathisants à travers toute l’Allemagne, et a essaimé en Europe. C’est le cas
en France, en Suisse, en Espagne ou encore au Danemark.
Offensive progressiste au Parlement Européen
La Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres se penche
demain sur le rapport de l’eurodéputé belge Marc Tarabella, du groupe de
l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates. Ce rapport s’intitule
« Progrès accomplis en matière d’égalité entre les femmes et les hommes dans
l’Union en 2013 ». Il insiste entre autres sur le fait que les femmes doivent avoir
le contrôle de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès
aisé à la contraception et à l’avortement. Après l’échec du rapport Estrella rejeté
l’année dernière, les progressistes retentent leur chance d’imposer la
libéralisation de l’avortement dans tous les Etats de l’Union européenne. Si le
rapport de l’eurodéputé Marc Tarabella est voté en commission, il sera présenté
en séance plénière du Parlement en février. Affaire à suivre.
Suède : des programmes sexuels éducatifs pour les
moins de… 6 ans
Après ARTE, c’est au tour d’une chaîne publique suédoise de présenter un
programme sexuel « éducatif » pour les très jeunes. L’émission propose aux
enfants de trois à six ans de découvrir en musique les aventures de Willie et
Twinkle, organes génitaux mâle et femelle. D’abord restreinte au moins de
dix-huit ans sur Internet, la censure de la vidéo a été levée par les producteurs de
l’émission. Malgré les nombreuses protestations de parents, le programme
télévisé sera lancé fin février. Son producteur exécutif Kajsa Peters plaide en
faveur de sa vocation pédagogique, je cite : « Bien que nous dirigions nos
programmes aux enfants, de nombreux parents les voient (…) et nous espérons
qu’il leur sera utile pour parler et expliquer certaines choses (…) Quand il y a
tant de discussions et de débats, peut-être que cela signifie quelque chose dont la
société a besoin ». Fin de citation.