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La Passion du rural | Tome 2 | chapitre XIV
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qui retenait son ordinateur dans lequel était contenu son projet de mémoire, cet autre
garçon qui devait prendre soin d’un frère affligé d’une grave maladie, etc.
L’université n’était pas pour moi une « tour d’ivoire ». C’était un lieu de réflexion, de
discussion et de dialogue avec des collègues, mais surtout avec des étudiants qui allaient
construire la société de demain. Il m’importait de comprendre les réalités en cours, mais
surtout de déceler les indicateurs de la métamorphose du présent et les signes annon-
ciateurs des tendances fortes qui allaient modeler l’avenir. La recherche fondamentale,
subventionnée ou non, et la recherche appliquée souvent réalisée dans le cadre de tra-
vaux commandités par des ministères ou des organismes publics et parapublics, permet-
taient le ressourcement dont je ressentais le perpétuel besoin.
Tout au long de ma carrière, j’ai eu la charge d’une large gamme de cours tant au
niveau du baccalauréat que de la maîtrise et je n’ai jamais répété le même contenu de
cours. L’actualité en mouvance et le renouvellement constant de la littérature portant sur
mes thèmes d’enseignement, obligeaient à des mises à jour régulières. Les étudiants rece-
vaient les notes de cours, les copies des transparents que je commentais sur écran, et les
références bibliographiques.
Outre les enseignements classiques en salle de classe, je prévoyais toujours une sortie
sur le terrain, la venue d’un conférencier ou la projection d’un documentaire pour illus-
trer des démonstrations théoriques ou des démarches appliquées, aussi pour procurer
aux étudiants d’autres points de vue.
Lorsque les circonstances le permettaient, j’aimais organiser des stages de terrain de 6 à
12 jours dans le cadre de cours en aménagement du territoire et en développement local
et régional. Une dizaine de ces stages ont été organisés dans le Bas-Saint-Laurent et la
Gaspésie, couvrant le territoire entre Kamouraska et Sainte-Anne-des-Monts, du littoral
aux villages du Haut-Pays. Ces stages d’immersion au cœur des réalités rurales et
urbaines d’une région éloignée des centres, constituaient des expériences particuliè-
rement riches et révélatrices d’un autre Québec pour des étudiants majoritairement mé-
tropolitains. D’autres stages se sont déroulés dans les quartiers défavorisés de Québec et
dans les municipalités touristiques des Laurentides.
Une trame à référence scientifique cadrait le déroulement des stages et la problématique
d’ensemble était présentée dans son contexte géographique, historique, économique et
social. L’analyse spécifique des stratégies de développement et des plans d’action, des
projets et des expériences en cours était exposée par des acteurs locaux : intervenants
d’organismes de développement, élus municipaux, chefs d’entreprises, producteurs agri-
coles, animateurs culturels, jeunes porteurs de projets, etc., que nous rencontrions à
leurs bureaux, dans leurs entreprises, à la ferme ou à leurs résidences.
J’ai commencé à faire usage des logiciels PowerPoint au cours de mes dernières années d’enseignement à
l’UQAM et dans les années subséquentes (formations, séminaires, conférences, etc.).