I. Barrières non spécifiques - Cours de DCEM1 2010/2011 à Amiens

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Immunologie – E. Treiner.
IMMUNITE NON SPECIFIQUE – IMMUNITE INNEE
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Immunité innée : mécanismes mis en jeu immédiatement après la pénétration d’un pathogène
au sein de l’organisme afin de l’éradiquer ou de contrôler sa dissémination au site de l’infection.
Mécanisme ancestral.
Immunité non spécifique par opposition à l’immunité spécifique de l’antigène.
o Spécificité « large » de reconnaissance.
Immunité innée par opposition à l’immunité adaptative : lymphocytes B et T.
o Pas de mémoire immunitaire.
o Les cellules répondent de la même façon lors d’une deuxième attaque par l’antigène.
I. Barrières non spécifiques
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Portes d’entrée :
o Peau, voies digestives, respiratoires et génitales.
o Sang.
Protections :
o Mécaniques :
o Cellules épithéliales.
o Mouvement ciliaires (voies respiratoires), péristaltiques (voies digestives,
empêche les bactéries de s’accrocher et envahir l’estomac).
o Chimiques :
o Acides gras.
o PH acide (estomac).
o Enzymes.
o Peptides antibiotiques.
o Biologiques : flore bactérienne commensale. L’organisme est colonisé par des milliards
de bactéries (peau, intestins, etc.) qui constituent une forme de protection par
compétition pour les nutriments contre les bactéries pathogènes.
II. Dynamique de la réponse immunitaire
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Suite à l’invasion d’un pathogène il y a une réponse immunitaire innée rapide et locale. Dans la
majorité des cas elle est suffisante pour l’éradication du pathogène. Nous sommes quasiment
soumis ne permanence à ce type d’événements.
Si elle ne suffit pas, il y a alors induction d’une réponse adaptative. En effet le système
immunitaire inné est nécessaire à l’induction de la réponse adaptative.
La réponse adaptative répond de deux façons :
o Elle dispose de ses propres armes (anticorps, lymphocytes B et T).
o Une grande partie de son action est également de renforcer l’action du système
immunitaire inné.
Reconnaissance de pathogènes par de facteurs solubles préformés et des cellules tissulaires
résidentes :
o Lyse directe.
o Action concertée :
o Réaction inflammatoire.
o Amplification par recrutement de nouveaux acteurs :
o Néo-synthèse de facteurs solubles.
o Recrutement de cellules circulantes.
o Amplification par augmentation des fonctions.
o Induction de la réponse immunitaire adaptative.
o Résolution de l’inflammation avec une réparation tissulaire. Résolution = terminaison
III. Reconnaissance des pathogènes
1. Ligands exogènes
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Ligands exogènes : reconnaissance de profils moléculaires associés aux microbes (PAMP :
Pathogen Associated Molecular Patterns) par des récepteurs de reconnaissance des profils
moléculaires (PRR : Pattern Recognition Receptors).
Il existe plusieurs types de profils moléculaires associés aux pathogènes (PAMP) :
o Le système immunitaire est capable de reconnaitre un virus à ARN. Il ne sait pas lequel,
mais il sait que c’est un virus à ARN.
o Il en est de même pour les virus à ADN.
Il existe un nombre limité de récepteurs de reconnaissance des PAMP (PRR), avec une 30aine de
récepteurs différents, l’organisme est capable de reconnaitre tous les pathogènes. Il en existe
deux types :
o Facteurs solubles.
o Récepteurs cellulaires.
a. PRR : facteurs solubles
Facteurs solubles (molécules solubles dans la circulation) : collectines, pentraxines, complément.
o Sécrété par le foie, phagocytes, etc.
o Protéines de la phase aigue de la réponse inflammatoire.
Récepteurs cellulaires (exprimés par des cellules spécialisées) sont de deux types séparés selon
leur fonction :
o Les récepteurs membranaires qui ont un rôle majeur dans la capture et la phagocytose
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Et ceux qui ont un rôle majeur dans la présentation antigénique et la sécrétion de
cytokines
b. PRR : récepteurs membranaires
Les récepteurs membranaires :
o Lectines : liaisons à des sucres bactériens. Récepteur au mannose, β-glucane (DC SIGN ?
Dectin-1).
o Récepteurs scavengers : polymères anioniques. CD36, MARCO, SR-A, etc.
o Récepteurs opsonines : RFc, CR, MBL-R, etc.
Rôle majeur dans la présentation antigénique et la sécrétion de cytokines.
o Toll-Like receptors (TLR) 1 à 11 : extra ou intracellulaires. Ils ont un rôle majeur dans
l’inductio nde la réponse adaptative.
o TLR2 : peptidoglycane, acide lipoteichoique, zymosan (constituant de la
membrane des levures, bactéries G+, etc.).
o TLR3 : ARN double-brins (Virus ARN).
o TLR4 : LPS (bactéries G-).
o TLR5 : flagelline (bectéries flagellées).
o TLR9 : CpG (nucléotides hypométhylés) (bactéries).
o Nucléotide oligomerization Domain-like Receptors (NLR) : intracellulaires.
o Nod1 et Nod2 : dérivés du peptidoglycane.
o Autres récepteurs extra ou intracellulaires.
Expression différentielle des PRR (cellulaires) selon type cellulaire, localisation tissulaire, etc.
o Les phagocytes expriment de nombreux PPR.
Expression plus restreinte sur d’autres cellules : lymphocytes B, cellules épithéliales,
lymphocytes NK, etc.
o Collaboration/synergie des différents PPR.
2. Ligands endogènes
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Ligands endogènes : induction ou expression augmentée de ligands, et/ou modification de
structures existantes, par le stress cellulaire.
o Récepteur NK : ligands inductibles. C’est n’est pas une reconnaissance directe mais une
expression de nouvelles molécules à la surface de la cellule infectée, qui elles seront
reconnus par le lymphocyte NK.
o Récepteurs scavengers (CD36, MARCO) : LDL oxydées, cellules apoptotiques
(phosphatylsérine), etc.
o Autres : ligands endogènes rendus accessibles par la mort cellulaire tels que HMGB1,
HSP, etc.
IV. Phase soluble de la réponse innée
1. Collectines
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Collectines : protéines comprenant un domaine collagène et un domaine lectine capable de lier
des carbohydrates bactériens (sucres) mais pas de l’hôte (syalilation).
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Mannose-Binding Leptine (MBL).
o Protéines de synthèse hépatique : accrue par l’IL-6.
o Mannose microbiens.
o Opsonisation par des récepteurs de MBL (macrophages).
o Activation du complément par la voie des lectines.
Pentraxines : CRP (C-reactive Protein).
o Protéine de synthèse hépatique.
o Protéine de l’inflammation marqueur (sensible, précoce, non spécifique).
o Se lie à des résidus phosphorylcholine de certaines bactéries et champignons.
o Opsonisation : pneumocoque. Si déficit en CRP, sensibilité au pneumocoque.
o Activation de la voie classique du complément.
2. Système du complément
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Système du complément :
o Ensemble de protéines plasmatiques (environ 5%) et tissulaires.
o Synthèse hépatique, cellules épithéliales, synoviales, monocytes, etc.
o Demi-vie brève, synthèse rapide et consommation permanente.
Activation en cascade : la fixation du complément à certaines surfaces activatrices induit une
activité protéolytique vis-à-vis des protéines du complément, libérant d’autres composants à
activité protéolytique.
Il existe trois voies d’activation du complément convergentes (elles convergent pour avoir une
activité commune).
Ce système du complément est très efficace, donc il peut être très dangereux pour l’organisme, il
y a donc de nombreux mécanismes régulateurs.
La première voie d’activation du complément est la voie classique :
o C1 présent dans la circulation sous forme inactive, un évènement le rend actif :
reconnaissance d’un complexe AC-AG. L’isotype particulièrement efficace pour activer la
voie classique est l’IgM (lié à un antigène).
o Il y a lors un système d’activation en cascade par clivage séquentielle. C1 actif clive C4
en :
o C4a : qui part dans la circulation.
o C4b : membranaire.
o Puis clivage de C2 en C2a et C2b (membranaire).
o Le complexe C4b-C2a membranaire devient une C3 convertase classique qui permet le
clivage de C3.
La deuxième voie d’activation du complément est la voie des lectines.
Il y a deux voies d’activations différentes au départ qui finissent toutes deux par un clivage de C3.
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La troisième voie d’activation du complément est la voie alterne :
o Activation directe par certaines surfaces : polysaccharides, zymosan, certains virus ou
cellules infectées, endotoxines bactériennes, etc.
o Elle repose sur un événement qui se produit en permanence dans la circulation : le
segment C3(soluble) se clive en C3a et C3b(soluble). Cette hydrolyse n’induit rien car ce
sont des faibles quantités C3b qui sont produites.
o Par contre quand il y a activation par des surfaces activatrices, le C3b devient
membranaire
o Elle converge également vers la production d’une C3 convertase.
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Convergences de voies classiques et alternes :
o L’ensemble du complexe C5b678(9)n forme le CAM : Complexe d’Attaque Membranaire.
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a. Conséquences biologiques de l’activation du complément
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Complexe d’attaque membranaire (CAM)
Complexe d’attaque membranaire (CAM) : clivage de C5 (voie classique et alterne) entraine la
formation d’un complexe C5b-C6-C7-C8-C9.
Polymérisation du C9 et insertion dans la membrane.
Formation de portes et lyse cellulaire (de la cellule sur lequel il est fixé).
Réaction inflammatoire
Réaction inflammatoire :
o Anaphylatoxines : C5a, C3a. Elles créent et amplifient la réaction inflammatoire.
o Récepteurs présents sur les cellules endothéliales, musculaires lisses, mastocytes et
phagocytes.
Cette amplification de la réaction inflammatoire passe par : une augmentation de la perméabilité
vasculaire contraction muscles lisse, dégranulation des mastocytes, facteurs chimiotactiques des
phagocytes.
Opsonisation
Opsonisation : facilitation de la capture et de la phagocytose.
o Opsonines : C4b, C3b et dérivés (iC3b, C3d).
o Récepteurs cellulaires :
o CR1 (C3b, C4b, iC3b) : globule rouge, macrophage/monocyte, polynucléaire,
lymphocyte B.
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o CR3 (iC3b) : macrophage/monocyte, polynucléaire.
o CR4 (iC3b) : macrophage/monocyte, polynucléaire, cellule dendritique.
Phagocytose des pathogènes (CR3, CR4).
Elimination des cellules apoptotiques et des complexes immuns (CR1) sinon ils peuvent créer des
dommages en précipitant dans les tissus. Un des rôles de l’activation par la voie classique du
complément et de l’opsonisation est l’élimination des complexes immuns.
b.Résumé
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c. Mécanismes régulateurs du complément
Non spécifiques : les fragments actifs du complément s’associe aux membranes microbiennes et
sont rapidement hydrolysés dans la circulation.
Spécifiques :
o Protéines solubles qui font partie du système du complément mais qui ne sont là que
pour les mécanismes régulateurs :
o C1 inhibiteur : dissociation du complexe C1q, C1r, C1s.
o C4bp : inhibition de la formation de la C3 convertase.
o Facteur H : liaison compétitive au C3b.
o Facteur I : clivage et inactivation de C3b.
o Molécules exprimés à la surface cellulaire pour éviter que des cellules normales ne soient
détruites par le complément.
o DAF : dissociation des C3 convertases (classiques et alternes).
o MCP : fixation et inactivation de C3b, C4b par I.
o CD59 : bloque la formation du CAM.
o C4bp, H, MCP : cofacteurs de I.
d. Déficits primitifs en compléments
Déficits en C1, C2 ou C4: associés à de l’auto-immunité (Lupus).
Déficits en C3, B, D, P: infections à pyogènes récidivantes.
Déficits en C5 à C9 (nécessaire au complexe d’attaque membranaire) : infections aux bactéries du
groupe Neisseria (pathognomonique).
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Déficits en facteur H et I à l’origine de patients:
o Sensibles à des infections récidivantes.
o Anémie hémolytique (le complément détruit les globules rouges) et glomérulonéphrite.
Déficits en DAF: hémoglobinurie paroxystique nocturne.
Déficit en C1 Inhibiteur : œdème angioneurotique.
IV. Aspects cellulaires de la réponse innée
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Cellules tissulaires résidentes : activité immédiate.
o Cellules dendritiques.
o Macrophages.
o Mastocytes.
o Polynucléaires éosinophiles.
o Cellules épithéliales.
Cellules circulantes : recrutement dans les tissus.
o Polymorphonucléaires neutrophiles.
o Monocytes.
o Lymphocytes NK.
Chaque type cellulaire exprime un panel de PRR et de récepteurs aux opsonines différents.
Spécialisation plus ou moins importante selon les cellules.
1. Les cellules épithéliales
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Cellules spécialisées et polarisées, jonctions serrées.
Fonctions effectrices spontanées : défensines et lysozyme.
Expression intracellulaire ou basolatérale de LTR (2, 4 et 5), NOD1 et 2 :
o Chimiokines (molécules à propriétés chimiotactiques) : recrutement polynucléaire.
o Cytokines pro-inflammatoires, IL-6 et TNFα.
o Présentation antigénique aux lymphocytes T (joue un rôle dans l’induction de la réponse
immunitaire adaptative).
2. Les cellules phagocytaires
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a. Différents types cellulaires phagocytaires
Polymorphonucléaires neutrophiles :
o Lignée granuleuse.
o Moelle osseuse, 60% des leucocytes sanguins, non résidentes.
o Demi-vie brève (il exerce sa fonction et il meurt).
Monocytes sanguins (circulant) et macrophages tissulaires (résidant) :
o Lignée monocytaire.
o 5 à 10% des leucocytes (monocytes).
o Les monocytes sanguins se différencient en macrophages tissulaires.
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Différents types de macrophages tissulaires.
Les cellules dendritiques tissulaires et circulantes (dans la circulation lymphatique) :
o Précurseur commun avec les monocytes.
o Différents types de cellules dendritiques tissulaires (exemple : dans l’épiderme présence
de cellules de Langerhans).
o Résidentes sous forme immature
o Maturation induite par la reconnaissance microbienne (TLR).
o Les cellules dendritiques circulantes peuvent être recrutées au site inflammatoire.
b. Fonctions de ces cellules phagocytaires
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La phagocytose
La phagocytose correspond à la capture et l’ingestion de particules solides.
o Interaction directe grâce à des PRR qui se lient directement microbe : lectines (Mannose,
galactose, etc.), scavengers.
o Interaction indirecte : opsonisation. Phagocytose d’opsonines qui elles-mêmes
recouvrent le microbe. Exemple d’opsonines :
o Par le complément : CR1, CR3, CR4.
o Par les anticorps : FcR.
o Par la MBL, etc.
La vacuole de phagocytose se referme pour former un phagosome. Puis le phagosome fusionne
avec des lysosomes, il se produit alors la bactéricidie.
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Il existe deux grands types de bactéricidie :
o Dépendante de l’oxygène :
o NADPH oxydase : O2-, H2O2, OH° : formes réactives de l’oxygène. Explosion
oxydative.
o Myloperoxydase, NO synthase.
o Indépendante de l’oxygène : granules déversés dans le phagosome.
o Lactoferrine : inhibition de la croissance bactérienne.
o Lysozyme : hydrolyse la paroi de certains Gram+.
o Défensines, serprocidines, cathélicidines, etc.
o Les granules peuvent également être déservés dans l’espace extra-cellulaire :
pathogènes de taille importante (exemple : vers).
Certains pathogènes échappent à la bactéricidie : toxoplasma, Listeria, mycobacterium, etc.
Les polynucléaires neutrophiles et les macrophages sont les principales cellules à activité
bactéricide.
L’IFNγ (lymphocyte NK, lymphocyte T CD4+) augmente les fonctions bactéricides des
macrophages.
Sécrétions de cytokines / chimiokines
L’activation des cellules phagocytaires (TLR, NLR, lectines, etc.) entraine la sécrétion de facteurs
solubles : action locale et systémique, sur l’immunité innée et adaptative.
Médiateurs de l’inflammation aigue :
o Par dégradation des phospholipides membranaires.
o Prostaglandines (vasodilatation), leukotriènes (chimiotactisme), PAF (pchimiotactime et
vasodilatation).
Principales cytokines de l’inflammation (++QE) : IL-1, IL-6, TNF-α.
o IL-1:
o Activation de l’endothélium vasculaire.
o Activation lymphocytaire.
o IL-6: Activation lymphocytaire.
o TNF-α :
o Activation de l’endothélium vasculaire.
o Augmentation de la perméabilité vasculaire.
o Activation macrophagique.
o Action pro-apoptotique
Effets systémiques :
o Foie : synthèse accrue des protéines de l’inflammation (CRP, collectines, complément).
o Hypothalamus : fièvre.
o Muscle et tissu adipeux : mobilisation des réserves énergétiques.
o Moelle osseuse : mobilisation des polynucléaires.
o Cibles thérapeutiques dans les maladies inflammatoires.
o Importance du TNFα dans le choc septique. Utilisation des anticorps anti-TNF pour la
maladie de Crohn et d’autres maladies inflammatoires chroniques pour stopper la
réaction inflammatoire.
Les macrophages et les cellules dendritiques sécrètent l’IL-12 : activation des lymphocytes T.
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Induction de la réponse adaptative
Activation des lymphocytes T par des germes intracellulaires (virus, parasites intracellulaires),
levures, parasites, etc.
Cette activation nécessite l’endocytose du pathogène, la protéolyse de ces protéines en peptides
et leur association à des molécules du CMH de classe II permet ainsi l’activation des LT CD4.
Macrophages et cellules dendritiques ont un lien primaire avec le système immunitaire adaptatif.
Dépendante des TLR++.
Les cellules phagocytaires sont impliquées dans tous types d’infections : champignons et
bactéries extracellulaires > pathogènes intracellulaire > helminthes.
Variabilité des fonctions des cellules phagocytaires.
Circulation
Polynucléaire
neutrophile
Sans  tissus
Monocyte et
macrophage
Sang  tissus
Bactéricidie
Cytokines
Présentation d’antigènes
+++
+
-
+++
+++
++
Locale
-
Cellules dendritiques
Sang  tissus
Tissus  ganglions
+
++
+++
Locale et ganglions
c. Principaux déficits immunitaires primitifs des cellules phagocytaires
Surtout les polynucléaires neutrophiles.
Infections graves et répétées à germes intra et extracellulaire et champignons.
Manifestations diverses : pneumopathies, abcès, lympadénites, maladies inflammatoire
digestives, etc.
o Neutropénie congénitales : BMT.
o Syndromes des leucocytes paresseux : défaut de chimiotactisme (les neutrophiles ne
sont pas capables d’aller sur le lieu de l’inflammation).
o LADI et II : déficit en molécules d’adhésion.
o Granulomatoses septiques chroniques : défaut de bactéricidie (NADPH oxydase).
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3. Immunité antiparasitaire (Helminthes)
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a. Polymorphonucléaires éosinophiles
Cellules granuleuses, 3% des leucocytes sanguins, localisation tissulaire (intestin ++).
Activation par TLR, récepteurs au complément et aux immunoglobulines.
Les éosinophiles sont cytotoxiques (pas de phagocytose):
o Médiateurs préformés libérés par dégranulation : MBP, ECP, EDN, etc.
o Cristaux de Charcot-Leyden : phospholipase.
o Dérivés réactifs de l’oxygène.
Les éosinophiles sont inflammatoires :
o Leukotriènes, PAF, prostaglandines.
o Cytokines : TGFβ, TNF, GM-CSF, IL-5n éotaxine.
Cytotoxicité vis-à-vis des cellules de l’hôte : endothélium, poumon, cœur, nerfs, etc. Rôle dans les
manifestations immunopathologiques des infections parasitaires.
b. Les mastocytes
Distribution tissulaire (peau, intestin, poumon).
Activation des mastocytes : TLR, cytokines (IL-5), RFc, CR.
Sécrétion de nombreux médiateurs :
o Dégranulation : histamine, sérotonine, héprine, protéases, etc.
o Perméabilité vasculaire, angiogénèse, remodelage tissulaire, etc.
o Dérivés lipiques : leukotriènes, prostaglandines et PAF.
o Angiogénèse, inflammation, recrutement cellulaire, etc.
o Nombreuses chimiokines et cytokines.
o Recrutement des polynucléaires neutrophiles.
o Composés bactéricites : NO, peptides antibiotiques, etc.
Les mastocytes et les P éosinophiles sont impliqués dans les allergies (asthme ++), via la liaison
des IgE au RFcε.
4. Immunité antivirale (germes intracellulaires)
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a. Cytokines
Cytokines : interférons de type I (IGNα, INFβ).
IFN-α produit par les cellules hématopoiétiques et cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDC) ++.
IFN-β produit par de nombres cellules : cellules épithéliales, fibroblastes, etc.
Fonctions de ces cytokines :
o Actions antivirales directes (à l’intérieur de la cellule infectée) : inhibition de la
pénétration, de la traduction des protéines, induit l’expression d’une RNase spécifique,
etc.
o Actions sur le système immunitaire : stimulation de l’activité NK, augmentation de la
présentation antigénique par le CMH classe I.
b. Lymphocytes Natural Killer
Lymphocytes Natural Killer (NK) : CD3- CD56+ (CD16+ = FcγR).
o CD3- CD56+ (CD16+ = FcγR) : exprime la molécule CD56 (comme les LT) mais pas la CD3
(contrairement aux LT).
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Précurseur commun avec les lymphocytes T.
Lymphocytes granuleux, représentent jusqu’à10% des lymphocytes du sang.
Rôle important dans les infections à parasites intracellulaires : Leishmania, Listeria, Virus,
Herpès-Virus ++. Pathologie : déficience exceptionnelle en LNK retrouvée chez l’homme
à l’origine d’une mort due à l’herpès-virus.
o Rôle anti-tumoral : origine de leur découverte.
o Rôle en transplantation (peuvent médier les rejet de greffe).
Régulation des fonctions des lymphocytes NK. Il y a deux modes d’activations des LNK :
o Activation par certaines cytokines : interférons de type I (IGNα, INFβ), IL-12, etc.
o Activation par interactions directes avec des cellules cibles.
Activation par interactions directes avec des cellules cibles :
o Interactions inhibitrices permanentes :
o Récepteurs inhibiteurs : KIR et CD94/NKG2A.
o Ligands ubiquitaire : CMH classe I (quasiment toutes les cellules normales de
l’organisme le possèdent).
o Interactions activatrices :
o Récepteurs activateurs : NCR, 2B4, NKG2D.
o Ligands (mal connus) exprimés constitutivement sur des cellules normales ou
inductibles (tels que MIC, ULBP).
La régulation complexe des lymphocytes NK se fait par une balance activation/inhibition
modulée en situation pathologique.
Situation physiologique : pas d’activation NK.
o Ligans inhibiteurs : CMH1 (activé par presque toues les cellules).
o Ligands activateurs (non-identifiés).
Situations pathologiques : activation NK.
o L’infection virale (herpès, adéno) ou la transformation tumorale est à l’origine d’une
inhibition du ligan inhibiteur (CMH1).
o
La situation de stress cellulaire (transformation tumorale, infection, etc.) est à l’origine
d’une augmentation ou d’une induction de ligands activateurs.
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Fonctions des lymphocytes NK :
o Cytotoxicité grâce aux granules de perforine (création de pores dans la membrane) et de
granzyme (à l’origine d’une cascade de signalisation qui aboutit à l’apoptose de la cellule
cible).
o Adhésion cellulaire et sécrétion des granules à l’origine d’une apoptose.
o Cytotoxicité dépendante des anticorps (ADCC) : la cellule cible recouverte d’IgG
qui se lie au FcR (augmente la cytotoxicité).
o
Sécrétion de cytokines telles que IFNγ ++ (seul représentant des interférons de type II),
mais aussi TNFα, GM-CSF, chimiokines, etc. Ces cytokines permettent :
o Stimulation macrophages et maturation des cellules dendritiques ;
o Augmentation de la présentation de CMH II.
o Rôle dans la différenciation Th1 (réponse T antivirale).
o Recrutement cellulaire.
V. Conclusion – généralités
1. Cinétique de la réponse immunitaire
o
Réponse innée immédiate possible grâce à des mécanismes effecteurs pré-existants
(déjà présents dans les cellules). Elle peut aboutir à une résolution du pathogène (si
charge virale faible par exemple) et donc il n’y aura pas d’inflammation.
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Réponse innée induite : elle commence par l’inflammation et permet le recrutement des
cellules effectrices (polynucléaires, monocytes, LNK). Là aussi il peut y avoir une
résolution du pathogène
Réponse adaptative : elle est tardive, n’intervient que si le pathogène n’a pas été éliminé
par la réponse innée.
2. Coordination cellulaire
3. Résolution à l’inflammation
-
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La clairance du pathogène et diminution des lésions tissulaires permet une résolution de
l’inflammation (« phase passive ») :
o Diminution de : l’activation du complément, de l’activation des mastocytes, du
recrutement des polynucléaire.
Le rôle des macrophages dans la résolution de l’inflammation, activation alternative : sécrétion
de facteurs stimulants les fibroblastes à l’origine d’une réparation tissulaire.
L’absence de clairance du pathogène peut conduire à développer une inflammation chronique
(exemple : maladie de Crohn).
4. Tolérance, inflammation et Danger
-
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L’intervention du système immunitaire inné n’est pas synonyme de réponse immunitaire
inflammatoire.
Exemple : phase de nettoyage des déchets biologiques. Elimination physiologique des cellules
apoptotiques par les macrophages :
o Récepteurs scavengers : phosphatidylserine.
o Opsonisation par C3b.
Concept du danger :
o La reconnaissance de pathogènes par les éléments de l’immunité innée n’entraine de
réponse inflammatoire que lorsqu’il existe un « danger ». tans qu’il n’y a pas de
destructions tissulaires, il n’y a pas d’activation du système immunitaire sous forme
immunitaire.
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Notion de DAMP : Damage-Associated Molecular Patterns, molécules associées aux
destructions tissulaires.
o Par exemple : la flore bactérienne intestinale est reconnue par le système immunitaire
mais il n’y pas de DAMP car elles ne sont pas à l’origine de dommages tissulaires. Ainsi il
n’y aura pas d’inflammation.
En absence de danger :
o Phagocytose, en absence de cytokines inflammatoires.
o Présentation antigénique aux lymphocyte-T en présence de cytokines antiinflammatoires : IL-10.
o Induction et maintient de tolérance du soi.
5. Conclusions
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Mise en jeu immédiate.
Coopération de nombreux acteurs / synergie des mécanismes.
Mécanismes de reconnaissance et ‘action plus ou moins redondants, adaptés au pathogène
considérés.
Cellules plus ou moins spécialisées envers une classe de pathogènes.
Nécessaire à l’induction de la réponse adaptative. La réponse adaptative renforce elle-même la
réponse immunitaire innée.
Elimination des déchets.
Réaction immunitaire vs tolérance.
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