dont une heure branché sur un séparateur de cellules, ce qui présente des risques pour sa propre
santé en raison d’une circulation extra corporelle, qui sait que son plasma sera traité et que ce
traitement coûtera très cher pour en extraire les quelques protéines nécessaires à ce patient, pour
apprendre au final que son médicament fabriqué avec le produit de ses veines partira à la poubelle
pour des motifs de sécurité sanitaire non avéré puisqu’aucune contamination n’a été constatée
jusqu’alors.
Enfin, ces rappels de lots constituent une mesure discriminatoire pour le LFB puisqu’il est
le seul à les subir alors que 50% des médicaments prescrits aux patients proviennent de
ses concurrents étrangers et sont donc porteurs de la protéine puisque non contrôlés donc
non détruits.
Le LFB a passé des accords de partenariat avec Hémobras, société brésilienne, pour fabriquer des lots
de médicaments à partir du plasma collecté au Brésil, médicaments qui seraient ensuite retournés au
Brésil pour le traitement des patients nationaux. Las, il ne peut traiter ces poches de plasma en France
car il peine à les faire entrer sur le territoire faute d’une autorisation délivrée par l’ANSM
De plus, les délais d’obtention d’AMM sont plus longs en France qu’ailleurs en Europe ou aux USA.
Pourtant la demande mondiale de plasma et de MDP ne cesse de croître car de plus en plus de pays peuvent
accéder à ces thérapeutiques d’un coût élevé.
C’est pourquoi les donneurs de sang français et, en premier, leurs associations, ne comprennent pas cette décision
d’arrêter la plasmaphérèse.
Ce qui va se passer…
Le LFB,
Un plan social touchant 280 salariés sur les 1 800 a déjà été présenté au Comité Central d’Entreprise, ceci afin
de faire face à la situation actuelle.
Si aucune mesure de priorisation nationale n’est prise, il va continuer à décliner lentement et les plans sociaux vont
s’enchaîner jusqu’au moment où l’activité ne sera plus viable et qu’il se retrouvera en liquidation, ce qui permettra
à l’un de ses concurrents de l’absorber.
Cette issue sera préjudiciable à de nombreux patients notamment ceux dont le LFB est le seul à fournir des
médicaments, le petit nombre n’intéressant pas les gros laboratoires car la marge n’est pas suffisante problème
pour les patients et les décideurs nationaux.
Le LFB envisage une reprise hypothétique en 2014 mais l’on ne relance pas une activité de plasmaphérèse comme
on appuie sur un interrupteur électrique :
Les donneurs ne sont pas mobilisables dans la minute, d’autant qu’ils auront déjà été échaudés par les
expériences précédentes (arrêt en 1997 / reprise en 2007 / arrêt en 2012…)
Un outil de prélèvement nécessite des matériels et des hommes qui auront perdu la main et qu’il
faudra reformer
L’EFS
L’arrêt des plasmaphérèses va générer un sureffectif de plus de 500 personnes, ce qui conduira à des pertes
financières importantes, même un plan social ne pouvant résorber rapidement de tels sureffectifs.
La principale activité de nombreux sites fixes étant la plasmaphérèse, l’EFS sera amené à concentrer ses effectifs
sur des centres importants et « rentables », ce qui conduira à la fermeture de nombreux petits sites fixes.
Cette réorganisation impactera la collecte de sang total pour les raisons suivantes :
Démobilisation des associations de donneurs impactant le niveau de donneurs présentés
Démotivation des personnels de l’EFS ne sachant pas s’ils feront partie de la prochaine « charrette »
Suppression des collectes mixtes diminuant le nombre de poches de sang total collectées
Certains avanceront que l’on peut réorienter les donneurs de plasma vers le don de sang total, or c’est
mal connaître la physiologie des donneurs, un donneur de sang total n’est pas un donneur de plasma
et inversement.