ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/150 28 juin 2005 (05-2611) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES ÉGYPTE Rapport du Secrétariat Le présent rapport, préparé pour le troisième examen de la politique commerciale de l'Égypte, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé à l'Égypte des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à M. Arne Klau (tél.: 022 739 57 06; fax: 022/739 57 65) et à M. Jacques Degbelo (tél.: 022/739 55 83). La déclaration de politique générale présentée par l'Égyte est reproduite dans le document WT/TPR/G/150. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur l'Égypte. Egypte WT/TPR/S/150 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES I. II. III. vii 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE vii 2) CADRE INSTITUTIONNEL vii 3) INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE viii 4) POLITIQUES SECTORIELLES ix 5) POLITIQUE COMMERCIALE ET PARTENAIRES COMMERCIAUX x ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1 1) PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE 1 2) ÉVOLUTION RECENTE DE L'ECONOMIE 2 3) COMMERCE EXTERIEUR ET INVESTISSEMENT i) Commerce de biens et de services ii) Investissements 5 5 12 4) PERSPECTIVES 13 REGIMES DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE L'INVESTISSEMENT 12 1) CADRE INSTITUTIONNEL 12 2) FORMULATION ET MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 13 3) OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 14 4) PRINCIPALES LOIS ET REGLEMENTATIONS INTERESSANT LE COMMERCE EXTERIEUR 15 5) REGIME DE L'INVESTISSEMENT 16 6) ACCORDS COMMERCIAUX i) Organisation mondiale du commerce ii) Accords commerciaux préférentiels iii) Autres arrangements 18 18 21 23 POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE 25 1) GENERALITES 25 2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS i) Documentation et procédures douanières ii) Évaluation en douane iii) Règles d'origine iv) Droits de douane v) Autres taxes et impositions vi) Prohibitions et restrictions à l'importation et licences vii) Mesures correctives commerciales contingentes viii) Normes et autres prescriptions techniques ix) Autres mesures 25 25 27 28 29 36 37 38 40 44 WT/TPR/S/150 Page iv Examen des politiques commerciales Page IV. 3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS i) Enregistrement, documents et contrôles ii) Taxes, impositions et prélèvements à l'exportation iii) Prohibitions et restrictions à l'exportation, licences d'exportation iv) Subventions et allégements de droits et de taxes à l'exportation v) Zones franches et zones économiques spéciales vi) Financement, assurance et garanties à l'exportation vii) Promotion des exportations et aide à la commercialisation 44 44 45 45 45 46 47 47 4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE i) Incitations ii) Politique de la concurrence et contrôles des prix iii) Marchés publics iv) Entreprises publiques et privatisation v) Prescriptions relatives à la teneur en éléments locaux vi) Droits de propriété intellectuelle 48 48 50 50 52 53 54 POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR 59 1) INTRODUCTION 59 2) AGRICULTURE i) Principales caractéristiques ii) Évolution de la politique agricole 60 60 61 3) PECHE 63 4) INDUSTRIES EXTRACTIVES, PETROLE ET GAZ NATUREL i) Principales caractéristiques ii) Politique pétrolière 64 64 65 5) ÉLECTRICITE 66 6) INDUSTRIE MANUFACTURIERE i) Principales caractéristiques et cadre institutionnel ii) Principales activités manufacturières 67 67 69 7) SERVICES i) Aperçu général ii) Services financiers iii) Télécommunications et services postaux iv) Transports v) Tourisme 70 70 73 76 78 80 BIBLIOGRAPHIE 83 APPENDICE – TABLEAUX 85 Egypte WT/TPR/S/150 Page v GRAPHIQUES Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 Structure des exportations et des importations de marchandises, 1995-2003 Structure géographique du commerce de marchandises, 1995-2003 III. POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 Ventilation des droits NPF effectivement appliqués, 2005 Progressivité des droits par branche d'activité à deux chiffres de la CITI, 2005 IV. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 Protection tarifaire du secteur industriel, 2005 8 9 30 32 68 TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 I.4 I.5 L'Égypte en chiffres, 1998/99 à 2003/04 Principaux indicateurs macro-économiques, 1998/99 à 2003/04 Finances publiques, 1998/99 à 2003/04 Balance des paiements, 1998/99 à 2003/04 Investissement étranger direct, par provenance, 1999/2000 à 2003/04 II. RÉGIMES DU COMMERCE EXTÉRIEUR ET DE L'INVESTISSEMENT II.1 II.2 II.3 II.4 Compétence des ministères en matière de politique commerciale Principales lois liées au commerce extérieur Domaines d'activité permettant d'obtenir des avantages en vertu de la Loi sur les garanties et incitations à l'investissement Notifications de l'Égypte au titre des Accords de l'OMC, août 2004 III. POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 Structure des droits NPF, 1998 et 2005 Analyse succincte des droits NPF, 2005 Lignes tarifaires pour lesquelles les taux appliqués sont supérieurs aux taux consolidés correspondants, 2005 Exemptions et concessions tarifaires, 2005 Taux de la taxe générale sur les ventes, 2005 Droits antidumping définitifs en vigueur, 2005 Principales zones franches égyptiennes, 2004 Sociétés privatisées, 1993-2004 Valeur des entreprises et unités de production privatisées, 1997-2004 Concessions tarifaires assujetties à des prescriptions relatives à la teneur en éléments locaux des produits assemblés, 2005 Aperçu de la protection des droits de propriété intellectuelle, 2005 III.4 III.5 III.6 III.7 III.8 III.9 III.10 III.11 1 3 4 6 10 14 15 16 19 29 31 33 35 36 39 46 52 53 54 55 WT/TPR/S/150 Page vi Examen des politiques commerciales Page IV. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 IV.5 IV.6 IV.7 IV.8 Produit intérieur brut au coût des facteurs, 1996/97 à 2003/04 Utilisation des terres cultivées, 2003-2004 Production agricoles, 1997-2003 Pêche, 1999-2004 Production de pétrole et de gaz, 1996-2000 Électricité, 1997-2004 Production manufacturière par activité, 1996-2004 Récapitulations des engagements spécifiques de l'Égypte dans les différents sous-secteurs des services Résumé des exemptions au titre de l'article II (traitement NPF) inscrites sur la liste de 'Égypte Indicateurs boursiers, 1996-2004 Services de télécommunications, 1998-2004 Trafic du canal de Suez, 1996-2004 Lois et règlements régissant les transports maritimes, 2005 Activité touristiques, 1998/99 à 2003/04 Lois et règlements régissant le tourisme, 2005 Incitations à l'investissement dans le tourisme, 2005 IV.9 IV.10 IV.11 IV.12 IV.13 IV.14 IV.15 IV.16 59 60 61 62 64 66 67 71 72 76 77 78 79 81 82 APPENDICE – TABLEAUX AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 Structure des exportations, 1995-2003 Structure des importations, 1995-2003 Origine des importations, 1995-2003 Destination des exportations, 1995-2003 87 88 89 90 Égypte WT/TPR/S/150 Page vii OBSERVATIONS RECAPITULATIVES 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1. Depuis le dernier examen (1999), le PIB de l'Égypte a augmenté de 3,9 pour cent en moyenne par an. Le PIB par habitant est actuellement de l'ordre de 1 120 dollars EU. La discipline monétaire a contribué à maintenir l'inflation au-dessous de 5 pour cent. Après une décennie d'alignement sur le dollar, la livre égyptienne flotte depuis janvier 2003. L'Égypte a accepté les obligations découlant de l'article VIII de l'Accord du FMI à compter de janvier 2005. Depuis 2000/01, après des années de déficit, son compte courant enregistre des excédents croissants, dus essentiellement à la forte augmentation de ses exportations de marchandises. Toutefois, au cours des dernières années, le déficit budgétaire a fluctué autour de 6 pour cent du PIB. Le chômage reste relativement élevé (entre 8 et 10 pour cent) et l'indice de pauvreté s'établit à environ 20 pour cent. 2. Le commerce joue un rôle important dans l'économie égyptienne; les exportations de marchandises et de services ont été le moteur de la reprise économique actuelle. L'Égypte est de longue date un exportateur net de services et les recettes provenant de ce secteur sont sensiblement plus élevées que celles provenant des exportations de marchandises. Ses principales sources de devises sont à cet égard le tourisme et le canal de Suez. Les envois de fonds des Égyptiens travaillant à l'étranger constituent également une importante source de devises. Les principaux produits d'exportation sont les combustibles, qui ont représenté en 2003 environ 43 pour cent des exportations de marchandises; cependant, cette proportion a fluctué considérablement au cours des années en raison des variations de prix. Les produits manufacturés représentent pour environ 30 pour cent des exportations de marchandises, la part des produits agricoles étant de l'ordre de 15 pour cent; le coton constitue le produit d'exportation agricole le plus important. La part des textiles dans les exportations de marchandises a baissé progressivement de 16,6 pour cent en 1995 à 4,5 pour cent en 2003. 3. De 2000 à 2003, les importations de marchandises ont diminué de plus de 22 pour cent, en raison surtout de la dépréciation de la livre égyptienne. Les produits agricoles et les produits manufacturés représentent, respectivement, environ 30 et 48 pour cent des importations; quelque 14 pour cent des importations proviennent des zones franches égyptiennes et ne sont pas classées par catégories de produits. Les principaux partenaires commerciaux de l'Égypte sont, en ordre décroissant, les États-Unis, l'Italie, l'Allemagne et la Chine. 2) CADRE INSTITUTIONNEL 4. Depuis le dernier examen, l'Égypte n'a guère modifié son cadre institutionnel pour la formulation de sa politique commerciale, lequel est constitué par le Groupe économique interministériel. La politique commerciale est mise en œuvre par le Ministère du commerce extérieur et de l'industrie, créé en novembre 2004 par la fusion du Ministère du commerce extérieur et du Ministère de l'industrie et du développement technologique. Les modifications récentes de la législation commerciale sont essentiellement le résultat de diverses initiatives politiques autonomes et de la mise en conformité avec les règles multilatérales. 5. Partie contractante du GATT depuis 1970 et Membre de l'OMC depuis juin 1995, l'Égypte participe activement au système commercial multilatéral. Elle accorde au minimum le traitement NPF à tous les Membres de l'OMC. Elle s'efforce de libéraliser son régime commercial sur une base multilatérale, régionale et unilatérale. Dans les négociations commerciales multilatérales en cours, l'Égypte est en faveur d'une libéralisation poussée du secteur agricole. Elle s'efforce par ailleurs d'obtenir un meilleur accès aux marchés pour les produits non agricoles, mais estime que les préoccupations des pays en développement concernant leurs industries naissantes doivent être prises en compte. Dans le domaine des services, l'Égypte est en faveur d'une plus grande libéralisation du commerce WT/TPR/S/150 Page viii Examen des politiques commerciales multilatéral, en particulier en ce qui concerne la fourniture de services par le mouvement de personnes physiques (mode 4). Elle considère les questions telles que la mise en œuvre, le traitement spécial et différencié et les règles comme étant essentielles pour l'intégration des pays en développement dans le système commercial multilatéral. Depuis le dernier examen, l'Égypte a été impliquée en tant que défendeur dans un différend concernant des mesures antidumping définitives et a réservé ses droits en tant que tierce partie dans une autre affaire. 6. Les accords préférentiels revêtent de plus en plus d'importance dans les relations commerciales de l'Égypte. Au cours de la période considérée, elle a conclu des accords avec la Jordanie, le Maroc, la Tunisie et l'Union européenne. Elle est également membre de la Zone arabe de libre-échange et du Marché commun de l'Afrique orientale australe (COMESA). En outre, elle a conclu un protocole commercial avec Israël et un accord-cadre avec les États-Unis. 7. L'Égypte n'a pas de loi spécifique sur l'investissement étranger direct, mais la plupart des investissements étrangers sont régis par la Loi de 1997 sur les garanties et les incitations à l'investissement, qui définit les incitations concernant l'investissement dans certains domaines. Parmi celles-ci figurent des avantages fiscaux, des allégements de droits de douane sur les importations d'intrants et des garanties de non confiscation. L'investissement étranger est géré par la Direction générale de l'investissement et des zones franches (GAFI), dont le rôle a glissé progressivement de la réglementation à la promotion et à la facilitation de l'investissement. 3) INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 8. L'Égypte a consolidé plus de 98 pour cent de ses lignes tarifaires, à un taux moyen qui s'établit en 2005 à 37,5 pour cent, contre 45 pour cent en 1998. La structure actuelle de ses droits NPF appliqués a été mise en place en septembre 2004; elle se caractérise par d'importantes réductions de caractère général et ramène à 12 le nombre de fourchettes tarifaires. La moyenne des droits NPF appliqués est ainsi tombée de 26,8 pour cent en 1998 à 20 pour cent. Toutefois, le système tarifaire égyptien reste complexe et comporte de nombreuses exemptions et concessions. Les crêtes tarifaires s'appliquant aux boissons alcooliques et aux spiritueux atteignent 3 000 pour cent. Pour 19 lignes tarifaires, le droit appliqué est supérieur – parfois de beaucoup – au droit consolidé correspondant; aux importations en provenance de Membres de l'OMC s'applique en principe le taux le plus faible des deux. Globalement, la progressivité tarifaire est positive et la protection effective est donc élevée. 9. L'Égypte applique depuis juillet 2001 l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane. Elle a par ailleurs accru ses efforts pour améliorer ses procédures douanières. En septembre 2004, elle a supprimé toutes les redevances et impositions pour services douaniers, lesquelles pouvaient atteindre 5 pour cent de la valeur des importations. Une taxe générale sur les ventes, dont le taux est compris entre 5 et 45 pour cent, s'applique également aux produits importés et aux produits nationaux. Les interdictions d'importation ont été levées en 2004 pour la plupart des textiles et vêtements, mais restent en place pour les abats de volailles. L'Égypte n'applique pas de contingents tarifaires. Toutefois, un large éventail de produits importés sont assujettis à des contrôles de qualité obligatoires. En décembre 2004, l'Égypte a lancé un programme visant à assurer que toutes ses normes soient conformes aux normes internationales; ce programme devrait s'achever au début de 2006. Depuis le dernier examen, l'Égypte n'a présenté à l'OMC aucune notification concernant les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) ou les obstacles techniques au commerce (OTC). Elle a imposé 14 droits antidumping définitifs et deux mesures de sauvegarde. La plupart des mesures antidumping ont porté sur les lampes à fluorescence et les pneumatiques; les mesures de sauvegarde ont concerné les Égypte lampes à fluorescence ordinaires et le lait en poudre. Aucun droit compensateur n'a été imposé. 10. L'Égypte assure la promotion de ses exportations par une aide à la commercialisation et des programmes officiels de crédit et de garantie. Des zones franches ont été établies pour favoriser les investissements axés sur l'exportation et promouvoir l'emploi. Une nouvelle Loi sur la promotion des exportations a été adoptée en 2002. Une cinquantaine de produits agricoles bruts et transformés font l'objet de contrôles de qualité obligatoires à l'exportation. L'Égypte n'applique pas de taxes, impositions ni prélèvements à l'exportation. 11. L'emprise de l'État reste importante dans l'économie égyptienne, mais un programme de privatisation est en cours. Entre 1999 et 2004, 97 entreprises ont été privatisées, ce qui a rapporté à l'État 7,1 milliards de livres égyptiennes. Le programme de privatisation a perdu de son élan au début du millénaire, mais un ambitieux plan de relance a été présenté au gouvernement au début de 2004. Il envisage la privatisation de 125 des 178 dernières entreprises d'État. 12. L'Assemblée du peuple a adopté en février 2005 la première législation égyptienne détaillée sur la concurrence. La nouvelle Loi sur la concurrence interdit les ententes sur les prix, les accords de restriction de la production, le partage des marchés et l'abus de position dominante. La législation sur les marchés publics accorde une préférence de prix de 15 pour cent aux soumissionnaires égyptiens. Les réductions tarifaires sur les importations d'intrants destinés à certaines industries de montage sont subordonnées au respect des prescriptions en matière de teneur en éléments locaux. Le gouvernement considère la promotion des petites entreprises et des microentreprises comme un moyen important de remédier aux problèmes structurels et de moderniser l'économie. En 2002, l'Égypte a adopté une nouvelle législation sur la propriété intellectuelle, qui couvre tous les grands domaines de l'Accord sur les ADPIC. WT/TPR/S/150 Page ix 4) POLITIQUES SECTORIELLES 13. La contribution de l'agriculture au PIB de l'Égypte baisse progressivement et elle se chiffrait à un peu moins de 16 pour cent en 2003/04. Toutefois, ce secteur conserve un rôle important dans le domaine de l'emploi (avec 34 pour cent environ de la main-d'œuvre). L'Égypte reste un importateur net de produits agricoles, mais son déficit commercial agricole a diminué au cours des dernières années. Ce secteur reçoit une aide financière sous la forme de prix subventionnés pour l'eau et l'électricité, la première étant fournie presque gratuitement aux agriculteurs. Le gouvernement subventionne également pour les groupes à faible revenu divers produits alimentaires, notamment le pain, le sucre et l'huile. Depuis 1999, l'Égypte n'a présenté aucune notification au Comité de l'agriculture de l'OMC. 14. La part de la production de pétrole et de gaz naturel dans le PIB de l'Égypte est passée de 4,6 pour cent en 1998/99 à 11,6 pour cent en 2003/04, essentiellement en raison de la hausse des prix du pétrole. À mesure que diminue la production des champs pétrolifères parvenus à maturité, celle du gaz naturel prend de plus en plus d'importance par rapport au pétrole brut. Pour faire de la prospection pétrolière ou gazière, les sociétés étrangères doivent former une coentreprise avec la Société générale égyptienne des pétroles. 15. Le secteur manufacturier représente environ 19 pour cent du PIB de l'Égypte. Il englobe une grande variété de branches d'activité, les plus importantes étant la métallurgie et les produits métallurgiques, l'industrie alimentaire et l'industrie chimique. Toutefois, la progressivité de la structure tarifaire n'encourage pas les activités manufacturières axées sur l'exportation. L'un des objectifs essentiels du gouvernement est d'accroître la compétitivité des entreprises privées de ce secteur. Il a lancé à cette fin un programme de modernisation industrielle dont l'objectif est le développement des capacités. WT/TPR/S/150 Page x 16. Le secteur des services, qui représente environ 48 pour cent du PIB, est essentiel pour l'économie égyptienne. L'industrie du tourisme et les redevances perçues pour l'utilisation du canal de Suez restent les deux sources de devises les plus importantes du pays. L'industrie du tourisme continue d'enregistrer de bons résultats depuis 1999, malgré une baisse en 2001/02; toutefois, les événements récents liés à la sécurité pourraient affecter ses perspectives de croissance. Des réformes des services financiers sont prévues dans un avenir proche; elles couvrent la privatisation des banques et compagnies d'assurances appartenant à l'État et la création d'un système d'assurance des dépôts. La Loi sur les télécommunications dispose que pour le 31 décembre 2005 Telecom Egypt devra renoncer à son monopole en tant qu'opérateur de lignes fixes intérieures et internationales. 17. La Liste d'engagements spécifiques de l'Égypte au titre de l'AGCS comporte des engagements concernant la présence commerciale et la présence de personnes physiques pour la fourniture d'un certain nombre de catégories de services, essentiellement dans les domaines des télécommunications, du bâtiment et des travaux publics et des services d'ingénierie connexes, des services financiers, du tourisme et des transports. L'offre initiale de l'Égypte dans les négociations multilatérales en cours sur les services prévoit un élargissement de sa liste d'engagements horizontaux et sectoriels. Examen des politiques commerciales 5) POLITIQUE COMMERCIALE PARTENAIRES COMMERCIAUX ET 18. Depuis le dernier examen, l'Égypte a pris des mesures visant à libéraliser son régime commercial. Les réformes traduisent son attachement au système commercial multilatéral, auquel elle participe activement. En tant qu'auteur de propositions sur diverses questions présentant un intérêt pour les pays en développement, elle a contribué à promouvoir le Programme de Doha pour le développement. Toutefois, ses résultats macro-économiques récents ont été mitigés. La poursuite des réformes structurelles et commerciales, en ce qui concerne en particulier les privatisations, les allègements tarifaires et la réduction de l'écart entre taux consolidés et taux appliqués, concourrait à améliorer l'affectation des ressources ainsi que la prévisibilité et la transparence du régime commercial, réduirait le besoin d'incitations et contribuerait à imprimer à l'économie un rythme de croissance plus soutenu. Les partenaires commerciaux de l'Égypte pourraient faciliter le processus en accordant aux produits et services qui présentent un intérêt pour elle un meilleur accès à leur marché. 19.