Vous trouverez dans les encadrés ci-dessous les questions que le gouvernement posera dans le cadre des Consultations 2012 — Langues officielles et perspectives d’avenir. La FCCF vous fournit des pistes de réponses pour chacune des questions. Tout citoyen intéressé est invité à prendre part aux consultations via le site Web du ministère du Patrimoine canadien au www.pch.g.ca/olconsultationslo. Nous vous invitons à partager ce document avec le plus de gens possible et à les encourager à prendre le temps de participer aux consultations sur le Web. o Si vous désirez développer votre argumentaire davantage, vous pouvez consulter le rapport suivant : Soutien des institutions fédérales aux arts et à la culture dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire publié par le Commissariat aux langues officielles en mars 2008. 1. Quels seraient, selon vous, trois enjeux à prioriser afin de mettre en valeur la dualité linguistique et sensibiliser les Canadiens aux avantages et bénéfices de nos deux langues officielles? Du point de vue du secteur culturel, les trois enjeux qui favoriseraient la dualité linguistique sont : Investir dans des initiatives qui favorisent la dualité linguistique et le dialogue interculturel grâce aux arts et à la culture afin, entre autres, d’appuyer des projets structurants qui permettent aux artistes de milieux et d’origines diversifiés et pluriels d’échanger sur leur pratique artistique; P.EX. : (Citer cet exemple ou un exemple local de votre choix) o Depuis quelques années des compagnies de théâtre francophone tel le Théâtre français de Toronto, le Théâtre la Catapulte à Ottawa et le Théâtre du NouvelOntario à Sudbury présentent des représentations jouées en français, avec surtitres en anglais. Ces initiatives ont aidé à diversifier le public qui assiste aux performances et à améliorer l’expérience théâtrale pour des milliers de Canadiens qui tiennent au français, sans pour autant être des francophones. o Depuis les trois dernières années, les actions du secteur culturel de l’Association franco-yukonnaise offrent à la collectivité yukonnaise un accès marqué aux arts et à la culture francophone à travers une programmation qui engendre en moyenne 150 manifestations culturelles, artistiques et communautaires qui touchent près de 10 000 individus. De plus, le fait français lors d’activités anglophones s’est accru grâce aux prestations artistiques qui incluent des artistes francophones. Favoriser la mobilité des artistes, les échanges interprovinciaux, interrégionaux et l’émergence de résidences d’artistes Intégrer l’étude et la promotion d’œuvres franco-canadiennes, d’artistes et d’organismes artistiques franco-canadiens dans les écoles anglophones et d’immersion (sans oublier bien évidemment les écoles francophones). 1 2. Quels seraient, selon vous, trois enjeux à prioriser afin de contribuer à l’épanouissement social, économique et culturel des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM)? À notre avis, un investissement dans le secteur des arts et de la culture contribue simultanément à l’épanouissement social, économique et culturel. 1. Enjeu culturel lié à l’épanouissement social : Favoriser dans les communautés francophones la présence et le maintien d’un bassin dynamique d’artistes professionnels dans tous les domaines. Comment un investissement en arts et culture contribue à l’épanouissement social des CLOSM. Les arts et la culture participent pleinement au développement de la société canadienne par la réflexion créative qu’ils suscitent et l’esprit d’innovation qu’ils favorisent. Plus spécifiquement, les activités du secteur des arts et la culture permettent de fixer la construction identitaire et d’établir un lien d’appartenance avec la communauté et ceci est particulièrement important pour le développement durable des communautés francophones et acadiennes. Les arts et la culture favorisent la vitalité des communautés par leur contribution essentielle au sentiment d’appartenance, au développement de leadership créatif, à la visibilité de la langue et à l’enracinement dans un espace francophone dynamique. P.EX. : (Citer cet exemple ou un exemple local de votre choix – Les festivals locaux francophones ou bilingues peuvent être cités comme de bons exemples.) L’Association culturelle franco-manitobaine (ACFM) regroupe 20 comités culturels qui contribuent au développement des arts, de la culture et du patrimoine dans les régions rurales et du Nord du Manitoba. En 2010-2011, 3 984 personnes ont participé à des activités organisées par des comités culturels partout au Manitoba ce qui représente 2 484 heures de programmation et des retombées économiques directes et indirectes de plus de 130 000 $. Cette association aussi organise une activité de rédaction de livres communautaires pour valoriser, documenter et faire ressortir le vrai vécu des communautés francophones du Manitoba par la publication et la circulation de livres et de recueils. Le projet donne une voix tangible à nos communautés; suscite l’intérêt des jeunes pour la création littéraire et la création en arts visuels (illustrations); et encourage les membres adultes ou aînés de nos communautés à s’intéresser à la création d’une œuvre artistique. 2. Enjeu culturel lié à l’épanouissement économique : Établir dans les communautés francophones des structures culturelles créatrices d’emploi, bien ancrées dans leur milieu et qui répondent aux besoins de celles-ci et de leurs artistes. Comment un investissement en arts et culture contribue à l’épanouissement économique des CLOSM. Comme les arts et la culture sont aussi des moteurs économiques importants, ce secteur contribue à l’épanouissement économique des communautés. Quelque 640 000 Canadiens détiennent un emploi dans le secteur culturel1. Le nombre d’artistes et de travailleurs culturels 1 Conference Board du Canada, Valoriser notre culture : Mesurer et comprendre l’économie créative du Canada, 2008 2 au Canada est donc un peu plus grand que le nombre d’employés dans l’industrie de l’automobile, le double du nombre de travailleurs dans l’industrie forestière et plus de deux fois le nombre de travailleurs dans les banques au Canada. Le secteur des arts et de la culture génère environ 25 M$ en impôts, soit plus de trois fois l’investissement public total de tous les paliers du gouvernement confondus. Les investissements dans le secteur des arts et de la culture ont très souvent un effet multiplicateur, car les investissements dans ce secteur favorisent la complicité par le biais de partenariats fructueux. Le gouvernement doit continuer de faire preuve d’engagement envers les arts et la culture, au même titre qu’il démontre son engagement envers d’autres secteurs névralgiques de l’économie canadienne. P.EX. : (Citer cet exemple ou un exemple local de votre choix) Les productions Rivard au Manitoba contribuent de façon importante à l’économie locale par la création d’emplois spécialisés en production télévisuelle et cinématographique. Cette entreprise offre aux cinéastes, techniciens, comédiens, scénographes, auteurs, etc., francophones du Manitoba et d’ailleurs au pays, l’occasion d’œuvrer dans leur domaine, dans leur langue, sans devoir s’exiler vers une métropole. Puis, ils favorisent aussi le rayonnement le de la culture franco-canadienne partout au pays. 3. Enjeu du secteur des arts et de la culture lié à l’épanouissement culturel : L’enrichissement du réseau que forment les organismes de développement culturel et les organismes de service aux arts nationaux et provinciaux/territoriaux qui appuient les artistes de la francophonie canadienne. Comment un investissement en arts et culture contribue à l’épanouissement culturel des CLOSM : Il est impératif que les arts et la culture demeurent une priorité de la prochaine Feuille de route. Les arts et la culture favorisent la vitalité linguistique des communautés par sa contribution essentielle au sentiment d’appartenance, au développement de leadership créatif, à la visibilité de la langue et à l’enracinement dans une espace francophone dynamique. P.EX. : (Citer cet exemple ou un exemple local de votre choix) La Stratégie globale pour l’intégration des arts et de la culture dans la société acadienne au Nouveau-Brunswick est issue du projet des États généraux des arts et de la culture. Ce projet est axé sur une démarche pluriannuelle portée par l’Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick. La Stratégie propose des actions concrètes pour assurer l’épanouissement de la société par les arts et la culture. Cette stratégie globale favorise la prise en charge des recommandations par de nombreux partenaires dont entre autres la Fédération des Caisses populaires acadiennes, l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, la Société nationale acadienne, le centre Métropolis Atlantique, les écoles, les établissements postsecondaires de la province, etc.3. Quels sont les défis liés à l’amélioration de l’accès et de la qualité des services (ex. santé, justice, éducation, immigration) dans la langue de la minorité, au sein des communautés en situation minoritaire? 3 3. Quels sont les défis liés à l’amélioration de l’accès et de la qualité des services (ex. santé, justice, éducation, immigration) dans la langue de la minorité, au sein des communautés en situation minoritaire? Nous notons que les arts et la culture ne sont pas cités parmi les exemples de service. À notre avis, il y a lieu de continuer d’améliorer l’accès aux arts et à la culture pour tous les Canadiens et il est primordial que les arts et la culture demeurent une priorité de la prochaine Feuille de route. L’Éparpillement des communautés franco-canadiennes sur un très grand territoire. Cette réalité, très différente de celle de nos homologues de la minorité linguistique anglophone du Québec, vient compliquer l’accès aux services. Nos artistes et organismes artistiques doivent traverser des distances énormes pour se présenter devant un public. Lors d’une tournée de nos communautés, les créateurs et leurs œuvres peuvent circuler de Saint-Jean à Whitehorse en s’arrêtant dans des centaines de petites communautés sur leur parcours. La consolidation et à l’enrichissement du réseau que forment les organismes de développement culturel et les organismes de service aux arts nationaux et provinciaux/territoriaux. Nous avons bâti le réseau associatif de la francophonie canadienne au cours des dernières décennies, souvent de peine et de misère. Ceux-ci sont essentiels pour le partage des pratiques exemplaires et permettent aussi aux communautés de se doter d’outils communs de développement. Ces organismes, tant locaux que provinciaux/territoriaux et nationaux, favorisent l’accès aux arts et à la culture et sont indispensables à la vitalité de la francophonie canadienne. Nos organismes disposent de ressources insuffisantes pour pallier le sentiment d’isolation dans nos milieux. Nous devons consolider la capacité humaine de nos organismes afin de pouvoir continuer d’offrir des services artistiques et culturels de qualité partout au pays. La mise en place et le maintien d’infrastructures (physiques, organisationnelles, virtuelles) qui permettent la création, la production, la diffusion, la distribution et la circulation des produits culturels de la francophonie canadienne. Le parc d’infrastructures physiques du secteur des arts et de la culture est considérable et tout aussi important pour l’essor de nos communautés que le réseau des écoles, collèges, et autres institutions. Les galeries, librairies, théâtres, centres culturels, etc., nécessitent des investissements à l’étape de conception, de construction et aussi pour leur entretien régulier à long terme. Ces lieux sont des atouts importants pour nos milieux. 4. Comment, selon vous, peut-on assurer : a. Une plus grande efficience dans la livraison des programmes dédiés aux langues officielles? Nous croyons qu'il serait possible de gérer la prochaine Feuille de route avec plus d'efficacité et en trouvant d'importantes efficiences. Cela doit passer par une révision de la mécanique de gestion de la Feuille de route. La multiplication des unités gouvernementales qui participent à cette gestion (SLO, DCI, PALO) contribue à une confusion générale sur le terrain. Nous estimons qu'une amélioration de la gestion de la Feuille de route passe par la reconnaissance de l'expertise de certaines agences et sociétés d'État (CAC, CNA, SRC, ONF, Téléfilm, Musicaction, etc.) qui sont pleinement en mesure de développer et de porter de nouvelles initiatives tout en assurant une consultation active de la communauté, une transparence impeccable et une reddition de compte assidue. Un des nombreux succès des investissements culturels de l’actuelle Feuille de route est sans 4 aucun doute le programme Vitrines musicales pour les artistes des communautés de langue officielle en situation minoritaire et son administration a été confiée à Musicaction. Le programme est intégré au Fonds de la musique du Canada. Ce succès est sans l’ombre d’un doute dû au fait que les critères du programme ont été développés avec les représentants des artistes des communautés de langues officielles en milieu minoritaire et donc reflètent les besoins du milieu. Nous affirmons qu'il y a lieu d'améliorer la transparence et l'imputabilité des initiatives portées par Patrimoine canadien. Bon nombre d'intervenants de nos secteurs ont eu droit à des réponses inégales offertes parfois par le bureau d'Ottawa, parfois par le personnel en région. Les critères à l'appui qui motivent les décisions quant au financement de certains projets plutôt que d'autres n'ont jamais été clairement explicitées. Ce ne sont que quelques exemples d'une gestion qui nous a semblé problématique à maints égards depuis le lancement de l'actuelle Feuille de route malgré l’impact bénéfique des investissements et l’excellence des projets soutenus. 4. Comment, selon vous, peut-on assurer : b. Un impact plus direct de nos investissements aux citoyens? Nous sommes persuadés qu’un investissement stratégique accru envers les arts et la culture assurerait un impact plus direct des investissements aux citoyens. Une des plus belles histoires à succès de l’actuelle Feuille de route aura été l’effet levier de certaines initiatives, dont le Fonds de développement culturel (FDC). La signature d’accords intergouvernementaux survenus entre le Fédéral et l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et la Saskatchewan dans le cadre du Fonds de développement culturel auront déjà bonifié la valeur du FDC de plus de 10 %. Sachant que le gouvernement cherche à maximiser l'impact de ses investissements, il serait stratégique de miser davantage sur cet effet levier à l'avenir. De fait, bien que les accords intergouvernementaux aient favorisé la circulation des artistes sur le territoire du NouveauBrunswick, l'initiative exclut complètement les autres provinces de l'Atlantique. Il nous semblerait prioritaire, pour mieux appuyer la dualité linguistique partout au pays, de prévoir des initiatives qui permettront la circulation interprovinciale et interrégionale dans le cadre de la Feuille de route. Cela viendrait aussi favoriser l’accès aux arts pour tous les Canadiens, entre autres par l’entremise de diffuseurs et de réseaux sur plusieurs territoires. Ailleurs, des accords intergouvernementaux appuient une seule discipline — tels les arts visuels en Ontario. La prochaine Feuille de route doit élargir la portée de l'effet levier des investissements intergouvernementaux pour être plus représentative des différentes disciplines artistiques et culturelles. Or, ces accords intergouvernementaux doivent actuellement se terminer au 31 mars 2013. Nous craignons que la fin des contributions du fédéral entraîne par ricochet la fin du financement des provinces concernées, ce qui mènera à un recul considérable pour les arts et la culture. Nous ne sommes aucunement rassurés du fait que les accords signés par les provinces engagent cellesci à poursuivre leurs investissements à l'avenir et ne croyons pas que les provinces maintiendront leurs investissements, sans l'incitatif offert par le Fédéral. Tout au plus, certains pourraient maintenir leur part de l'investissement, ce qui causerait en une perte de 50% des montants actuellement offerts par l'entremise des mécanismes financés conjointement par le Fédéral et les provinces. Ainsi, il nous semble d'abord prioritaire d'assurer la pérennité des investissements intergouvernementaux actuels et prolongeant la durée des accords jusqu'à la fin de la prochaine Feuille de route. 5