en collaboration avec le Gis-climat,
l’université du Québec à Montréal
et le soutien du Meeddm
Cycle du séminaire « adaptation au changement climatique »
ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE :
FORETS, ESPACES NATURELS ET BIODIVERSITE
Pavillon de l’eau, 77 avenue de Versailles, Paris 16e
Les espaces naturels ou faiblement anthropisés, supports de la plus grande partie de la biodiversité,
qu’elle soit ordinaire ou remarquable, sont exposés au changement climatique comme à d’autres
changements.
Les impacts du changement climatique sur la biodiversité sont décrits de manière de plus en plus
dramatique depuis les deux derniers rapports d’évaluation du Groupe d’experts Intergouvernemental
sur l’Evolution du Climat (GIEC) en 2001 et 2007. La perspective d’une sixième extinction pour la
biodiversité a même été évoquée.
Il en découle la nécessité d’étudier les conditions d’une adaptation efficace, dont le coût doit être
rapporté à celui des impacts. Par ailleurs, les espaces naturels peuvent être considérés comme des
supports de politiques d’atténuation aux propriétés adaptatives. La préservation des forêts, par
exemple, contribue à l’atténuation via la séquestration du carbone, ainsi qu’à l’adaptation en réduisant
l’exposition aux événements climatiques, en modérant la force des vents et des vagues dans les zones
côtières, en favorisant la recharge des nappes phréatiques.
Identifier et s’appuyer sur les potentiels d’adaptation existants
Le défi est original et sensible : comment les sociétés et les hommes peuvent-ils s’adapter en prenant
appui sur les capacités d’adaptation des espaces naturels, héritées de l’évolution des êtres et systèmes
vivants ? En effet, aux différents niveaux du vivant, des potentiels d’adaptation existent. Mais leurs
constantes de temps sont-elles compatibles avec celles du changement climatique ? La réponse
dépendra des écosystèmes et des espèces considérées (forêts, complexes microbiologiques du sol ou
de l’eau, espèces capables de migrer...).
Ce champ de recherches implique une fécondation croisée entre les différentes disciplines de
l’écologie, pour « chiffrer » les capacités d’adaptation et détecter les situations ultra-critiques
conduisant à une irréversibilité définitive.
Valoriser les services rendus par les écosystèmes
Depuis le Millenium Ecosystem Assessment, le concept de services écosystémiques est acquis. Un
passage éventuel par leur monétarisation permettrait de raisonner économiquement les compromis
entre impacts, adaptations et atténuations. Le débat est déjà bien engagé au niveau des différentes
parties prenantes, mais un travail complémentaire de recherche est attendu au niveau des concepts, des
méthodes et de leur test en situation. Les institutions de chercheurs doivent s’y investir activement.
Encourager les décisions issues de réflexions communes entre chercheurs et acteurs
La passerelle à construire entre chercheurs et acteurs représente un chantier délicat : les pratiques des
uns et les concepts et méthodes des autres doivent progresser de concert dans un contexte où les temps
caractéristiques de chacun sont très différents, alors que la science et la décision se situaient jusqu’à
présent dans un modèle linéaire classique.
Ainsi, le développement de nouvelles pratiques de recherche favorisant cette articulation science-
société pourrait renforcer l’efficacité des recherches sur l’adaptation au changement climatique.
Le présent séminaire vient s’insérer dans un paysage déjà particulièrement garni, en particulier par les
initiatives prises dans le cadre de l’Année Internationale de la Biodiversité. Sa spécificité réside
essentiellement dans une réflexion approfondie sur l’adaptation (du niveau stratégique au niveau
technique) et dans l’accent mis sur l’interdisciplinarité et la co-construction des projets.