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Mud u Ulux
Mardi 3/02/09
Microbio
16h - 17h
Virginie et Tanguy
S. Boullier
Note : à chaque début de cours, la prof donne un poly avec les différentes familles virales et leurs
caractéristiques. Le poly passe dans la ronéo.
L’objectif de ce cours est de présenter les grandes familles virales, leurs caractéristiques reliées à
leur pathogénicité, leur mode de transmission…
Les rétrovirus
Ce sont des virus à ARN, dont le plus célèbre est le VIH (même si nous on s’en fout parce que c’est
un virus humain et primate mais on s’en fout aussi mais pas trop quand même). Ils possèdent une
reverse transcriptase capable de synthétiser seule de l’ADN à partir de l’ARN.
En médecine vétérinaire, il en existe beaucoup et à peu près chez toutes les espèces. Ils sont
responsables de grandes pathologies, c’est pourquoi leur étude est importante.
On compte plusieurs genres :
- les oncovirus (induisent des phénomènes tumoraux) α, β, γ et δ
- les lentivirus (on compte parmi eux le VIH), non oncogènes (même si des phénomènes tumoraux
peuvent apparaître en seconde intention), cytopathiques (ils détruisent les cellules dans lesquelles ils
se multiplient, ce qui est à l’origine de l’affection).
- (pour info) les spumavirus, a priori non pathogènes mais présents chez beaucoup d’espèces, dont
le porc ce qui peut poser un problème de zoonose lors de greffes. C’est donc une famille surveillée.
Structure :
Elle est la même quel que soit le genre.
- Virus à ARN simple brin positif (l’ADN correspondant peut alors être introduit directement dans
le génome de la cellule grâce à cette positivité - la positive attitude) en deux copies et protégé par
une capside protéique.
- enveloppé, donc fragile. L’espérance de vie dans le milieu extérieur est alors très courte, ceci a des
conséquences directes sur la transmission du virus.
- avec des glycoprotéines d’enveloppe et des protéines transmembranaires, qui jouent un rôle
majeur lors de l’infection de la cellule hôte.
- le virion mature emmène avec lui tout le matériel nécessaire à ses réplications futures (reverse
transcriptase et intégrase).
Cycle viral :
Les protéines d’enveloppe ciblent la cellule qui va être infectée (les cellules cibles et donc la
pathogénicité change selon les virus). Il y a donc nécessité de récepteurs membranaires à la surface
de la cellule mais aussi d’un corécepteur, une deuxième protéine.
Pour la petite histoire :
Le corécepteur nécessaire au VIH est la protéine CCR5, un récepteur à chémokines qui n’est pas
indispensable à notre survie et constitue donc une cible de choix pour la recherche de traitements.
On s’est rendu compte que cette protéine n’est pas vitale car certaines personnes ne la synthétisent
pas, elles sont donc résistantes au VIH, séronégatives. Ce constat est survenu lors d’un suivi sur
des cohortes de putes africaines, résistantes au VIH malgré leur forte exposition au virus.
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Il y a ensuite fusion entre l’enveloppe du virus et la membrane cellulaire, avec alors libération de la
capside virale dans le cytoplasme.
La reverse transcriptase joue également un rôle de protéase et permet alors la libération de l’ARN
viral qui va donc pouvoir être reverse transcrit en ADN double brin, copie quasi exacte de l’ARN
(+) initial.
Jusque là, le virus n’a fait appel qu’à ses propres enzymes.
L’ADN viral obtenu rentre ensuite dans le noyau grâce à l’intégrase. Il y a alors deux cas de figure :
- les lentivirus s’intègrent alors au matériel génétique, quelque soit le stade de la cellule dans le
cycle cellulaire, même dans les cellules au repos.
- les oncovirus ne peuvent s’intégrer que si la cellule est activée.
Cette intégration, qui forme un provirus, est une caractéristique importante des retrovirus. Elle
peut avoir des conséquences physiopathologiques en fonction du lieu d’insertion dans le génome.
Par la suite, dès que la cellule va être activée, le matériel génétique viral sera également copié,
transcrit et traduit et des virions pourront alors s’auto-assembler dans le cytoplasme.
L’assemblage nécessite une protéase pour former la capside virale. L’enveloppe est une partie de la
membrane cellulaire, la sortie des virions se faisant par bourgeonnement.
Le devenir de la cellule dépend du type de virus : cytopathique comme les Lentivirus (la cellule
meurt) ou oncogène (on a alors une transformation maligne de la cellule car intégration de
l’information génétique virale dans l’ADN cellulaire).
Génome viral :
Le génome est tout petit (comme la bite à Trnka), 4 gènes (centimètres) : gag, pro, pol, et env.
Toutefois l’épissage alternatif permet de coder pour un large nombre de protéines.
Ces virus possèdent également de puissants gènes régulateurs et de forts promoteurs ayant une
action à distance (notamment les LTR(« Long Terminal Repeat »), qui expliquent leur pouvoir
oncogène).
Le gène : - env : code pour les glycoprotéines d’enveloppe
- gag : code pour la protéine NP, les protéines de matrice et celles de la capside
- pro : code pour une protéase
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- pol : code pour la reverse transcriptase
Certains virus sont dits défectifs (scato scato man, I want to be a scatoman !) : ils ne sont pas
capables de se répliquer car il leur manque une protéine et ne sont donc a priori pas infectieux. Ils
sont toutefois quand même oncogènes car intégrés dans le génome.
Remarque : en cas de coinfection, un virus défectif peut utiliser les protéines de l’autre virus pour
former ses virions. Il peut donc être infectieux lors d’une double infection avec un virus complet.
Cf cours sur le FeLV qui sera fait plus tard.
Reverse transcriptase :
Elle peut faire beaucoup de choses seule (à condition de ne pas se péter le pouce droit, n’est-ce pas
Brouty…) : elle dégrade l’ARN, (fonction ARNase), au fur et à mesure qu’elle synthétise l’ADN
d’abord simple brin puis copie cet ADN toute seule comme un grande, formant un ADN double
brin intégrable dans le génome.
Mais elle a aussi beaucoup de défauts. Le plus notable est qu’elle ne vérifie pas la qualité de la
copie. Il n’y a donc pas de correction des erreurs. Ces erreurs si elles peuvent être létales pour le
virus, peuvent également ne concerner que les protéines d’enveloppe générant ainsi une grande
variabilité, en particulier chez les lentivirus (les verts, les marrons, les jaunes, les bios) qui sont
ceux qui se répliquent le plus longtemps dans les organismes infectés.
Biologie/Physiopathologie :
Ces virus étant enveloppés donc fragile, leur transmission nécessite un contact étroit et se fait donc
par les liquides biologiques : sang, sperme et pour certains également la salive.
La transmission est horizontale et verticale (mais aussi en levrette et tout ce que votre imagination
peut nous sortir). La transmission verticale se fait majoritairement pendant la gestation ou juste
après la mise-bas via les sécrétions lactées. De plus, pour certains virus aviaires, on a intégration du
provirus dans les gamètes. Pour les autres espèces, il suffit de laver la semence d’un reproducteur
séropositif.
Clinique :
C’est dur à résumer car extrêmement polymorphe. Néanmoins les grandes caractéristiques sont :
- une fois le provirus installé, il y a une persistance virale à vie de par l’intégration dans le génome.
- les affections sont prolifératives ou tumorales, aiguës ou chroniques.
- les lentivirus sont à l’origine d’une infection chronique, d’évolution relativement lente et
caractérisée par des phénomènes d’immunodéficience car les Lentivirus ont un tropisme majeur
pour les cellules du système immunitaire qu’ils détruisent en s’y multipliant.
RETROVIRUS ONCOGENES
Il est nécessaire d’avoir une activation des oncogènes pour passer d’une cellule normale à une
cellule tumorale. (sans blague !)
Concernant les rétrovirus, certains possèdent directement l’oncogène dans leur génome (c’est le cas
des rétrovirus aviaires) alors que d’autres deviennent oncogènes car ils s’insèrent dans des sites
privilégiés de l’ADN cellulaire à proximité d’oncogènes. (Rappelons que les rétrovirus possèdent
de puissants promoteurs qui induisent l’expression de ces oncogènes)
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Les α-rétrovirus (aviaires) :
Ils sont quasiment tous oncogènes et présentent aujourd’hui un intérêt limité en élevage. Ils sont à
l’origine de Leucose et de Sarcomes. Les processus cancéreux de ces virus entraînent une cachexie
des animaux, il faut donc faire un diagnostic différentiel avec la maladie de Marek. (Cachexie :
disparition de la graisse et de la masse musculaire)
La transmission verticale est majoritaire, c’est pourquoi l’éradication de ces virus a pu se faire via la
sélection des reproducteurs (sauf chez les papys mamies qui n’ont que 3 poules dans leur jardin).
Les β-rétrovirus :
Ils présentent également peu d’intérêt en élevage, heureusement d’ailleurs puisqu’ils sont à l’origine
de grosses pertes et ne sont détectables ni par sérologie ni par PCR et ne sont pas cultivables in
vitro. Le seul diagnostic possible est post-mortem.
Les γ-rétrovirus :
Le plus important est le FeLV qui sera revu plus en détail dans un cours entièrement dédié à ce
virus ainsi qu’en TP d’immuno. Le diagnostic expérimental se fait par technique ELISA et PCR
comparée.
Les δ-rétrovirus :
Le plus important en médecine vétérinaire est le BLV qui infecte les Lymphocytes B circulants et
qui peut être à l’origine de lymphosarcomes B (transformation maligne de la cellule). Il sera revu en
TP d’immuno.
Il n’y a aucun risque de zoonose avec le BLV.
On compte également les HTLV I et II qui sont les virus de la leucémie des Lymphocytes T chez
l’homme et les simiens.
RETROVIRUS NON TUMORAUX (=LENTIVIRUS)
Ils constituent un réel problème en médecine vétérinaire car quasiment toutes les espèces en
possèdent un, sauf le chien chez qui on n’a jamais pu identifier de lentivirus.
Le FIV : (sida du chat)
Tout comme chez l’homme, il n’existe pas de vaccin et les traitements sont restreints. Les chats
supportent mal les anti-retroviraux humains.
Les affections engendrées par ces virus sont chroniques, évoluent sur plusieurs années et infectent
le système immunitaire. On peut avoir une persistance sous forme de provirus avec une sorte
d’équilibre le système immunitaire limite les réplications, même si à la fin le système
immunitaire perd toujours. Donc pendant des années l’animal est asymptomatique et pourtant
contagieux. Petit à petit le système immunitaire est détruit, ce qui entraîne alors une reprise de la
réplication et les signes cliniques apparaissent et c’est à ce moment là qu’on peut parler de SIDA.
On tente d’appliquer le modèle humain à celui du chat.
Il existe plusieurs cibles thérapeutiques possibles :
- pas les récepteurs au VIH, CD4 +, car ils sont indispensables à la fonction immunitaire
- le corécepteur CCR5 est blocable
- la reverse transcriptase, a priori très spécifique du virus et absente de la cellule eucaryote ce qui
en fait une cible de choix
- de même que l’intégrase
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Mais une fois que le provirus est en place, il est difficile de le bloquer car on bloquerait également
l’expression de l’ADN cellulaire. La prochaine étape blocable est donc la formation du virion.
A l’heure actuelle (16h46), on utilise des médicaments qui ciblent à la fois la CCR5, la reverse,
l’integrase et la protéase (on parle alors de tri ou quadrithérapie, ce qui est plus efficace, même si
dixit la prof « le médicament ne sera jamais aussi efficace que quand il n’y a pas de virus »).
Ce traitement ne permet toutefois pas l’éradication du virus, il ne fait que limiter leur réplication et
peut en outre agir sur les organes, notamment le foie (de toute façon dans l’état doit être le
mien…), le pancréas. De plus il existe un risque d’apparition de résistance au médicament par
mutation, d’où l’emploi d’une multi-thérapie pour maintenait une forte pression sur le virus.
Le CAEV : ou maladie du gros genou (caprin et ovin)
C’est une maladie qui a quasiment disparu aujourd’hui car la transmission est essentiellement
verticale, par le lait et le colostrum, or le virus est assez peu résistant il suffit alors de chauffer pour
le détruire (pour le lait il suffit d’une heure à 56°C).
La transmission horizontale se fait par les manchons trayeurs si ceux-ci sont mal lavés.
Le CAEV entraîne des atteintes nerveuses chez les jeunes animaux qui meurent alors de paralysie.
Les caractéristiques cliniques sont une arthrite chronique et des mammites.
Une méthode de lutte est de vérifier l’hygiène à la mise-bas.
Le diagnostique se fait par sérologie.
Visna-Maedi : (ovins)
La transmission est à la fois horizontale et verticale.
Le virus présente un certain tropisme respiratoire. La forme clinique respiratoire se traduit par des
difficultés à respirer, une hyper-extension de l’encolure (l’animal cherche de l’air) mais pas de
toux. Des affections mammaires et des avortements sont également possibles.
Anémie infectieuse équine : (parce que le cheval c’est trop génial !)
C’est une Maladie Légalement Réputée Contagieuse.
Elle présente la particularité d’une possible transmission vectorielle par les insectes, notamment les
culicoïdes, en plus du risque iatrogène lié à la présence du virus dans le sang.
Les troubles cliniques sont extrêmement variés selon la souche virale et l’âge de l’animal (plus
l’animal est jeune plus les signes cliniques sont importants).
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