de 60% de toutes les propositions concernant un tel aménagement (67 sur 108 propositions) ont été
soumises ces cinq dernières années, avec une augmentation substantielle et constante depuis 2008,
notamment en liaison avec des projets associés à l’exportation de charbon et de gaz naturel liquéfié.
Des propositions d’aménagement tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bien, actuellement en cours
d’examen (environ 45 au total, dont environ 35 demandes sollicitant une décision avant la fin 2013),
portent sur des équipements de traitement du GNL et autres produits et des infrastructures associées,
des équipements portuaires et le dragage, des projets de tourisme, d’agriculture et d’aquaculture, des
industries minières et extractives, des infrastructures de transport (à l’exclusion des équipements
portuaires), des gazoducs, des installations de traitement de l’eau, des infrastructures
d’approvisionnement en eau et des projets immobiliers. Étant donné le taux élevé d’autorisations
délivrées ces 12 dernières années, l’ampleur sans précédent du développement affectant réellement
ou potentiellement le bien suscite de graves inquiétudes quant à sa conservation à long terme.
La mission a noté en outre que, alors que de nombreux aspects de la gestion ont conduit à fixer des
normes, une série de sujets de préoccupation n’a pas été traitée dans les domaines de la protection et
gestion des équipements portuaires et de GNL dans le port de Gladstone et sur l’île de Curtis et de la
protection de son environnement. Les inquiétudes soulevées par des parties prenantes concernent la
baisse de la qualité de l’eau par suite du dragage, le contrôle scientifique et indépendant qui est
inapproprié pour assurer le suivi de la qualité de l’eau, l’absence de réponse suggérée par le
gouvernement lorsque les objectifs de qualité de l’eau sont dépassés, l’impact sur l’utilisation
traditionnelle et l’absence de satisfaction concernant des procédures de consultation du public et la
transparence. Il ne semble pas que des compensations, qui faisaient partie des conditions d’autorisation
des projets du port Gladstone et de l’île de Curtis, représentent une atténuation appropriée et suffisante
de l’impact des équipements sur le bien. La mission considère que ces inquiétudes devraient être
traitées avant tout autre aménagement du port et qu’il convient de s’assurer que les équipements et
exploitations portuaires dans l’ensemble du bien répondent aux normes internationales les plus élevées
en matière de règle de l’art, à la mesure du statut de bien emblématique du patrimoine mondial.
Jusqu’à l’obtention des résultats de l’évaluation stratégique mentionnée ci-après et la mise en place
d’un plan associé de développement durable, il convient de suivre une approche de très grande
précaution en ce qui concerne tous les projets susceptibles d’avoir un impact sur la valeur universelle
exceptionnelle du bien, avec transmission de rapports effectifs et réguliers au Comité du patrimoine
mondial. En l’absence d’une telle approche de précaution, les résultats de l’évaluation stratégique
pourraient être compromis et, si un certain nombre de projets devaient démarrer, ils fourniraient une
base pour envisager l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
b) Évaluation stratégique et plan de développement durable à long terme
À sa 35e session, le Comité du patrimoine mondial a prié instamment l’État partie d'entreprendre une
évaluation stratégique exhaustive de l'ensemble du bien, afin de permettre l’élaboration d’un plan à long
terme pour un développement durable qui protégera sa valeur universelle exceptionnelle. L’État partie
a répondu positivement à cette demande et a commencé à mettre en œuvre l’évaluation stratégique au
moyen de deux exercices concurrents conduits par l’État du Queensland et l’administration de la réserve
marine de la grande barrière de corail. Lors de sa visite, la mission a pu participer à un atelier sur cette
évaluation et son rapport contient une série d’observations pertinentes sur la conduite de celle-ci. La
mission a noté que l’évaluation stratégique devrait être complétée dans le cadre d’un processus
coordonné et pleinement consultatif, vis-à-vis d’un certain nombre de critères de réussite définis, en
tenant compte des conclusions et recommandations de la mission telles qu’exposées dans son rapport.
L’évaluation devrait traiter d’une manière exhaustive les impacts directs, indirects et cumulés des projets
sur le récif et aboutir à des mesures concrètes garantissant que les objectifs économiques, sociaux et
écologiques du bien sont atteints d’une manière équilibrée et avec un bénéfice net pour le maintien de
l’ensemble de la valeur universelle exceptionnelle. Le plan à long terme qui en résultera pour le
développement durable du bien devrait être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par
le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
c) Protection et gestion générales du bien
Le rapport de l’État partie donne une description détaillée des dispositions relatives à la protection et à
la gestion telles qu’elles sont actuellement appliquées, celles-ci étant complétées par les conclusions
de la mission de suivi réactif. Depuis plusieurs années, le bien connait des pratiques de gestion
rigoureuses, dont beaucoup sont d’une grande qualité et constituent un exemple pour d’autres zones
marines protégées. Toutefois, la mission a noté que des menaces pesaient sur le bien et que, malgré
des succès remportés par la gestion, des évaluations indiquent une baisse continue de la qualité de
certaines parties du bien, notamment dans les secteurs côtiers au sud de Cooktown. Le rapport sur les
perspectives de la Grande Barrière de 2009 a estimé que les perspectives d’avenir étaient mauvaises,
exigeant des actions de protection et de gestion décisives dans les prochaines années.