Tout d'abord, la rencontre de Jésus avec le lépreux (Mt.8,1-4)
Nous pouvons observer cette rencontre inattendue entre Jésus et cet homme atteint par la
lèpre, maladie repoussante et très invalidante. Le Pape François parle dans son Exhortation la
« Joie de l'Evangile » des "périphéries géographiques et existentielles". Nous sommes invités,
à la suite du Christ, à aller à la rencontre des blessés de la vie.
Souvenons-nous de saint François d'Assise. Sa rencontre du lépreux a été une étape très
déterminante dans sa conversion. Il s'est engagé, après ce baiser au lépreux, à se rendre
proche des souffrants, des exclus...
Ce récit de l'Evangile en saint Matthieu est dépouillé au maximum en gommant le plus
possible les personnages secondaires.
La foule qui suit Jésus est reléguée au second plan.
C'est là un style différent de Marc et de Luc qui relatent également l'évènement. (Cf. Mc.1,
40-45). (Lc.5,12-16) Il est dit "De grandes foules accouraient pour l'entendre et se faire guérir
des maladies ».
Ici l'attention de Jésus se porte principalement sur cet homme, il le rejoint, le console.
C'est un malade qui refuse son exclusion, c'est un paria qui ose s'octroyer un passage pour
s'approcher de Jésus. "Voici qu'un lépreux s'approcha et se prosterna devant lui et dit:
"Seigneur si tu le veux, tu peux me purifier".
malgré sa maladie qui le rend impur, parce que considérée comme un châtiment divin, un
échange personnel s'instaure entre Jésus et lui.
Le dialogue s'installe d'emblée dans la confiance car l'objet principal de ce récit c'est la foi.
Le demandeur ne parle pas de guérison mais de purification. "Tu peux me purifier".
C'est sa foi qui le sauve, qui le libère de son mal, de sa maladie qui l'empêche d'être un
homme digne et respectable.
Par son autorité divine, Jésus redonne à ce croyant un état de santé dans son intégralité. "Je le
veux, sois purifié" dit Jésus.
Il lui accorde non seulement la guérison physique mais aussi le rétablissement de sa vie
sociale et religieuse, c'est la réintégration dans la communauté.
Pour Jésus, seule la relation de confiance et d'amour compte.
Il se noue entre Jésus et cet exclu réhabilité, une relation de confiance et d'amour... mais au-
delà de cet homme, c'est entre les hommes et Jésus que se nouent cette relation de confiance
et d'amour.
On constate ainsi que Dieu apporte souvent la guérison intérieure spirituelle avant celle d'une
guérison physique, comme si cette première étape était nécessaire avant la deuxième.
Face à la maladie, Dieu n'apporte pas forcément la guérison physique. Il peut opérer toutefois
une guérison intérieure dans le cœur de chacun.
Lors du pèlerinage Lourdes Cancer Espérance, que j'ai présidé en 1989, une dame de me dire
à la grotte : "je ne demande pas la guérison mais l'espérance, la confiance, la sérénité".
Qu'est-ce qu'une guérison intérieure ?
Il s'agit d'une certaine pacification intérieure par l'acceptation de ses propres faiblesses.
Vous pouvez constater comme moi, qu'un certain nombre de personnes se sont engagées à la
suite d'une maladie, ou dans la maladie, sur ce chemin de conversion spirituelle.
(Je pense à cette rencontre avec le Dr Veuillot, médecin au pèlerinage de Besançon, victime
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