Françoise Drouard Centre de documentation pédagogique de Passy (74) Année scolaire 2004-2005
Fichier C3 MDL ORL 05 date de rédaction ou de révision : 23/11/2004 Page 1 sur 4
MAITRISE DE LA LANGUE AU CYCLE 3
Le verbe et le nom dans la phrase et dans le texte
Les marques du nombre
PB : Comment éviter les erreurs d’accord en nombre du sujet et du verbe dans les phrases simples ?
Informations pour le maître
La plupart des manuels et de trop nombreux cahiers d’élèves indiquent que le verbe s’accorde avec le sujet. Cette
affirmation, si elle est théoriquement juste, est totalement inefficace dans la pratique. Or ce que nous visons comme
objectif, c’est que tous les élèves sortent de l’école élémentaire en sachant écrire sans erreur d’accord des phrases
simples, à ordre syntaxique régulier.
Résultats de l’évaluation CE2 en 2002 – pourcentage d’erreur en orthographe grammaticale dans la phrase dictée
« Pendant la récréation, les garçons et les filles jouent aux billes. » :
- pour « garçons » et « filles » , environ 30%
- pour « jouent », environ 35 %
Il faut trouver un moyen pragmatique d’apprendre à repérer singulier et pluriel
Evidemment, quand on regarde une phrase écrite correctement, on constate les modifications entre le singulier et le
pluriel : « J’ai mis une rose dans un vase. Elle embaume. »
« J’ai mis des roses dans un vase. Elles embaument.»
On voit en effet que les transformations du sujet et du verbe sont concomitantes et comme le nom-sujet est seul
quantifiable, il est au singulier ou au pluriel ; par contre le verbe n’est pas quantifiable, s’il est au singulier ou au pluriel,
c’est par accord avec le nom sujet (c’est la même chose pour les adjectifs dans le groupe nominal, ils ne sont pas non
plus quantifiables et prennent la marque du pluriel ou du singulier par accord avec le nom).
On appelle accord, le transfert à distance de catégories morphologiques de la classe du nom sur d’autres classes (verbe,
adjectifs…).
Mais ce qui s’observe bien à la lecture n’est plus opérant quand on écrit et qu’on doit d’abord entendre la phrase,
soit parce qu’elle est dictée, soit parce qu’on la prononce mentalement avant d’écrire. Dans ce cas, qui est le seul
intéressant puisque c’est celui de chaque élève qui écrit, comment sait-on si on est au singulier ou au pluriel ?
Cherchons comment fait l’adulte qui a une bonne orthographe automatique
C’est très bien expliqué dans les programmes 2002 pour le cycle 2 dans le chapitre « Ecrire des textes », dans la section
« 3.2 Problèmes d’orthographe » :
« En ce qui concerne l’orthographe grammaticale, la difficulté réside moins dans la mémorisation des règles que dans
la sollicitation de l’attention. Il est important que l’élève découvre rapidement que l’apparition d’un mot comme « les »
ou « des » dans l’énoncé doit immédiatement conduire à un examen attentif des mots qui le suivent. Les différents
signaux susceptibles de déclencher des accords doivent être repérés, faire l’objet d’affichages spécifiques dans la
classe et sans cesse révisés.
Dans le groupe nominal, les élèves ont en général, en fin de cycle 2, la capacité de marquer l’accord sur le premier
mot qui suit le déterminant pluriel. Ils le font plus difficilement sur le second. L’accord du verbe avec le sujet devient
très difficile lorsqu’on ne l’entend pas comme dans les verbes du premier groupe. Ces compétences orthographiques ne
s’acquièrent véritablement que lorsqu’elle s’automatisent. C’est dans cette perspective qu’il faut les travailler. »
Répertorions les signaux du singulier et du pluriel
Premier cas très fréquent :
Une rose embaume la maison. Des roses embaument la maison.
L’accord en nombre dans le groupe du nom comme dans le verbe est déclenché par un déterminant qui sert de signal
soit au singulier, soit au pluriel.
Dès qu’on entend UN, UNE… on sait qu’on est au singulier
Dès qu’on entend DES… on sait qu’on est au pluriel