1/12 MO le 06 décembre 2004 Chronologie et localisation des incidents électriques survenus le 21 septembre 2001 sur et autour du site AZF Le présent document doit être considéré comme un document de travail pour lequel, lorsqu’il s’agit d’interpréter certaines informations relatives aux installations d’AZF, le rédacteur doit émettre quelques hypothèses qui demandent validation auprès des personnes compétentes d’AZF. La présence de ces hypothèses n’est cependant pas de nature à remettre radicalement en cause les résultats obtenus à partir d’une démarche logique s’appuyant sur des faits avérés et qui conduit à dater et localiser l’ensemble des événements électriques survenus le 21septembre 2001 autour de 10h 17mn et qui ont touché les réseaux SNPE, AZF, RTE et EDF. On peut ainsi constater la présence de deux séries d’événements, la première concentrée sur 2,5 secondes environ et dont le début est pratiquement concomitant avec la datation du Renass, et une seconde une dizaine de secondes après. La localisation des événements électriques de la première série donne des indications assez précises sur la manière dont les ondes de pressions et/ou sismiques se sont propagées. A noter dans la deuxième série d’événements, la présence d’une information enregistrée par les équipements d’AZF (entrée logique B3 T1 de T31) et dont la signification échappe au rédacteur : peut-être s’agit-il d’un événement anodin, peut-être, aussi, s’agit-il d’un élément pouvant apporter un complément d’éclairage sur la globalité des événements survenus le 21 septembre 2001. En tout état de cause, on peut constater qu’au même instant le réseau 63 kV RTE (défaut pont des demoiselles) et le réseau 20kV EDF (très vraisemblablement le réseau 20 kV d’un client MT situé à l’est du site) ont été affectés. 2/12 1- Informations disponibles Chronologie commune EDF-RTE Enregistrements oscillo-perturbographiques RTE Enregistrements oscillo-pertubographiques AZF et copie d’écrans TGC AZF Description et photographies des défauts électriques AZF Note MMEC du 30 août 2004-11-24 2- Synchronisation des enregistrements AZF avec le temps universel Le défaut biphasé 63 kV a fait l’objet d’enregistrements oscillo-perturbographiques par les équipements de RTE et d’AZF. Début du défaut biphasé « Demoiselles » Oscillo AZF Temps absolu 1 10h 17mn 51,18 10h 18mn 7,34 On peut donc évaluer le retard de l’oscillo-perturbographe AZF par rapport au temps absolu, soit 16,16 s. L’information « démarrage oscillo-perturbographe » a été enregistrée à la fois par l’oscilloperturbographe d’AZF et par la TGC d’AZF. Mise en route oscillo 2 TGC AZF Oscillo AZF Temps absolu 10h 17mn 55,38 10h 17mn 39,41 10h 17mn 55,57 On peut donc d’évaluer le retard de la TGC AZF par rapport au temps absolu soit 0,19s. 3- Description des défauts électriques AZF Le tableau qui suit reprend sous forme synthétique les défauts cités et décrits dans la pièce 77 de la procédure civile. 1 Chronologie commune EDF-RTE On suppose que la durée d’acquisition de l’information est identique pour l’oscillo-perturbographe et la TGC, ce qui n’est pas totalement vrai ; une différence d’une dizaine voir d’une vingtaine de ms ne serait pas surprenante. 2 3/12 Défaut Localisation 1 T 36 2 Poste T24 3 4 Description Transfo trouvé sous gravats ; pas de traces d’amorçage JdB T24 Rouge TR1 : Volets projetés sur les bornes MT ; Barres MT arrachées et amorçages sur les bornes MT ; JdB T24 Rouge TR3 :Volets projetés sur les bornes MT ; Bornes MT ( ?) cassées JdB T24 Rouge Disj. TR3 :Traces amorçages sur 2 phases de la chambre de coupure et sur les trois pinces d’embrochage JdB T24 Rouge Amorçage triphasé en bout de barres T 24 provoqué par la chute d’une tringle métallique. JdB T10 Rouge 5 6 Poste T0, T10 et T51 7 8 Alimentation Volets projetés sur les bornes MT des transformateurs (notamment T3 de T51) Amorçage triphasé sur les barres au niveau de la cellule réserve (jeu de barres T 10) Amorçage triphasé sur les barres au niveau de la cellule réserve (jeu de barres T 0) JdB T51 Bleu Autres ? JdB T30 Bleu JdB T40 Rouge 9 Diverses Poste 23, disjoncteur D2, T5, T55 (pas de description précise) ? 10 S.A.B.T. Amorçages divers ? 11 TR1 Déclenchement Buccholz 225kV RTE Bleu Les couleurs rouge et bleue relatives au type d’alimentation correspondent aux circuits identifiés dans la note MMEC : les circuits bleus étaient alimentés par le transformateur 220/6,2 kV TR1 et les rouges par le TR2. A noter que : le transformateur TR1 (circuits bleus) a déclenché 2 s environ après les premiers événements électriques ; l’oscillo-perturbographe a d’abord enregistré les grandeurs des circuits bleus (à l’exception de TANV raccordée au circuit rouge avant îlotage), puis celles des circuits rouges lorsque l’alimentation bleue a disparu (permutation automatique des pistes à la perte du transformateur TR1). 4- Chronologie des événements électriques AZF Le tableau qui suit est la recopie des informations TGC AZF (pièce 39 de la procédure civile) re-datées et expurgé des informations difficilement exploitables pour quelqu’un qui ne maîtrise pas parfaitement le fonctionnement des installations électriques et le process de l’usine AZF (par exemple, les informations rotor bloqué ou disparition équipement). On peut noter que le contrôle commande du site délivraient encore des informations après une vingtaine de minutes ce qui veut dire que le circuit de transmission et de consignation d’informations est resté fiable pendant les événements. 4/12 Temps absolu 3 Temps relatif Libellé Circuit 17mn 55,50 0 17mn 55,57 0,07 Mise en route oscillo 17mn 55,64 0,14 Alarme Buccholz T 36 Rouge 17mn 56,36 0,86 Défaut RST bas T0 T24 Rouge 17mn 56,38 0,88 Défaut RST haut T0 T24 Rouge 17mn 56,41 0,91 Défaut RS haut T3 de T51 Bleu 17mn 56,53 1,03 Défaut RST bas T3 de T51 Bleu 17mn 56,65 1,15 Défaut terre haut T1 de T10 Bleu 17mn 56,67 1,17 Défaut RS haut de T 10 Bleu 17mn 56,70 1,2 Défaut terre haut T0 T23 Rouge 17mn 57,45 1,95 Défaut RST haut T30 T10 Bleu 17mn 57,83 2,33 Entrée logique B3 T40-T0 Rouge 17mn 57,88 2,38 Défaut RST haut T40 T0 Rouge 17mn 57,91 2,41 Alarme Buccholz TR1 220/6,2 kV Bleu 17mn 57.96 2,46 Déclenchement TR1 220/6,2 kV Bleu 18mn 05,04 9,54 Entrée logique B3 T1 de T 31 Datation Renass ? Il faut souligner que la plupart des événements sont concentrés dans une période de moins de 2,5s sauf un incident isolé qui intervient 9,5 s après et pour lequel le rédacteur ne possède pas les informations nécessaires pour en donner une interprétation. 5- Datation des défauts électriques AZF Il est possible d’établir des correspondances entre les défauts listés au § 4 et la chronologie du § 5. Défaut 1 Ce défaut est sans ambiguïté celui enregistré à 10h 17mn 55,64. Cependant, comme le montre la note MMEC, cette alarme ne correspond pas à une alarme réelle (c’est-à-dire à une élévation de température) mais à la fermeture anormale du contact correspondant (chute d’un mur ou onde de pression). Défaut 7 L’enregistrement oscillo-perturbographique AZF révèle l’existence d’un défaut évolutif (première manifestation monophasée à 10h 17mn 56,37) qui devient triphasé stable à 10 h 17mn 56,62 et qui est éliminé à 10h 17mn 57,53. Il faut supposer que les informations consignées par la TGC sont les ordres d’ouverture des disjoncteurs, ce qui permet d’indiquer que ce défaut correspond à l’information « défaut RST haut T30 T10 » daté à 17h 17 mn 57,45 (on notera le temps de 80ms pour l’ouverture du disjoncteur qui correspond à la valeur habituelle pour ce type d’appareil). Parmi les défauts décrits, seul le défaut 7 correspond (quantité d’acier évaporé et localisation électrique) à celui enregistré. Défaut 8 Les deux défauts 7 et 8 sont similaires et l’explication la plus plausible est la suivante. 3 La date complète doit être lue ainsi : 10 h 17 mn …. 5/12 Une onde de pression atteint les deux tableaux T 10 et T0. Les compartiments des cellules réserves ne sont pas protégés par le plastrons de leur disjoncteur, les tôles du compartiment directement soumises à l’onde de pression s’enfoncent et provoquent l’amorçage ; la surpression due à l’arc repousse les restes de tôle vers l’extérieur. Cette explication implique que les deux défauts sur T0 et sur T10 ont lieu à des dates très voisines. Compte tenu de la localisation, seul le défaut daté à 10h 17mn 57,88 correspond au défaut 8. Compte tenu de la temporisation du disjoncteur supposé identique à celle du disjoncteur de protection de T10, il a débuté de manière stable à 10h 17mn 57,06 et s’est achevé à 10h 17mn 57,96 (on compte 80ms pour que le disjoncteur s’ouvre) On ne trouve pas de trace de défaut sur les enregistrements oscillo-perturbographiques car les tensions correspondantes (circuits rouges) n’étaient pas surveillées à ce moment. Défaut 5 La seule information relative à un incident sur le jeu de barres T24, donc à l’incident 5, sont celles datées de 10h 17mn 56,36 et 10h 17mn 56,38 que l’on peut considérer comme simultanées. Sans connaître la temporisation du disjoncteur de protection correspondant, il est impossible de dater précisément le début du défaut. Cependant on peut penser que, le disjoncteur étant placé à l’avant dernier niveau de protection, sa temporisation est de l’ordre de 500ms, ce qui permet de dater le début du défaut à 10h 17mn 55,85, mais cette datation demande confirmation et la fin à 10h 17mn 56,42 en comptant 80 ms comme temps d’ouverture du disjoncteur correspondant. Défaut 11 Le déclenchement du transformateur TR1 225/6,2kV est dû à un fonctionnement Buccholz, c’est-à-dire à un mouvement d’huile interne. Plusieurs hypothèses sont envisageables : défaut interne : cette hypothèse est à écarter car les analyses de gaz effectuées sur les gaz récupérés dans le relais Buccholz se sont révélées négatives (de plus, le transformateur a pu être remis en service) ; conséquence d’un défaut violent sur le réseau bleu 6,2 kV : en l’occurrence ce serait le défaut 7, mais il faut aussi écarter cette hypothèse, d’une part, en raison du délai important qui s’est écoulé entre le début du défaut et le déclenchement de TR1, d’autre part, parce que le défaut 8 similaire aurait aussi entraîné le déclenchement de TR2 ; conséquence d’un choc sur le transformateur, onde sismique ou onde de pression qui est donc l’hypothèse à retenir. L’ordre de déclenchement est daté à 10h 17mn 57,96, le choc ayant eu lieu très légèrement avant, typiquement 30ms. Défauts 2 et 3 La tension TANV qui était aussi représentative au début des événements (avant îlotage du groupe) de l’une des tensions des circuits rouges a été affectée de plusieurs creux ; c’est d’ailleurs le premier de ces creux qui a provoqué la mise en route de l’enregistrement oscilloperturbographique. Compte tenu des événements consignés par la TGC, il est plus que vraisemblable que les premiers défauts soit dus à des tôles qui ont percutés les bornes MT de TR1 et TR3 du poste T24, c’est-à-dire les défauts 2 et 3. Il est impossible de dire lequel est le premier, mais on peut cependant indiquer que le premier a démarré à 10h 17mn 55,57. Le dernier a s’est éteint à 10h 17mn 56,61, soit 80ms après l’ordre d’ouverture du disjoncteur daté à 01h 17mn 56,53 (défaut RST bas T3 de T 51). 6/12 Autres défauts L’analyse est plus difficile soit parce que leur durée était trop brève pour donner lieu à une consignation par la TGC soit parce qu’ils affectaient les circuits rouges. Cependant, il n’est vraiment pas sûr que cette analyse apporterait des éléments de datation et de localisation déterminants, c’est pourquoi le rédacteur ne s’y est pas attaché. Synthèse On peut donc compléter et interpréter le tableau précédent de la manière suivante (les dates en italiques demandent quelques confirmations ou sont entachées d’incertitudes, plus ou moins larges). Evénement Localisation Datation Renass Défauts 2et 3 Date absolue Date relative 10h 17mn 55,50 0 Poste T24 (tôles sur les bornes TR1 et TR3) Début 10h 17mn 55,57 0,07 Fin 10h 17mn 56,61 1,11 10h 17mn 55, 64 0,14 Début 10h 17mn 55,85 4 0,35 Fin 10h 17mn 56,42 0,92 Défaut 1 Perturbation du capteur de température T36 Défaut 5 Amorçage sur jeu de barres T24 Défaut 7 Amorçage sur jeu de barres T10 Début 10h 17mn 56,37 5 0,87 Fin 10h 17mn 57,53 2,03 Défaut 8 Amorçage sur jeu de barres T0 Début 10h 17mn 57,06 6 1,56 Fin 10h 17mn 57,96 2,46 Défaut 11 Buccholz TR 1 10 h 17 mn 57,93 2,43 ? ? (information « entrée logique B3 T1 de T31 ») 10h 18mn 05,94 9,54 6- Défauts sur les réseaux EDF/RTE Une datation et une analyse des défauts ayant affecté ces réseaux a déjà été faite et a donné lieu à une chronologie commune EDF/RTE. On peut toutefois la compléter en examinant, d’une part, les conditions de découplage de la SETMI, d’autre part, les derniers enregistrements oscillo-perturbographiques fournis par RTE. 4 La date indiquée est directement liée à la temporisation du disjoncteur de protection estimée à 500 ms ; une confirmation d’AZF est indispensable. 5 La date indiquée est la date au plus tôt ; c’est la date de première perturbation de la tension, mais cette perturbation aurait pu affecter un autre endroit (c’est peu probable car cette perturbation est annonciatrice d’un défaut évolutif en triphasé). La date au plus tard est 10h 17mn 56,62. 6 La date indiquée est la date au plus tard ; il est probable qu’une perturbation préalable se soit produite (100, 200 ms avant ?). Elle est aussi soumise à la temporisation du disjoncteur de protection supposée identique à celle correspondant au défaut 7. Une confirmation d’AZF est nécessaire. 7/12 Déclenchement SETMI Rappel des principes Les générateurs raccordés aux réseaux EDF MT ont obligation de l’être via une protection de découplage appelée couramment GTE. L’objectif est que le générateur se déconnecte (on dit se découple) dès qu’une perturbation affecte le réseau EDF. Cette protection est sollicitée par la mesure de diverses grandeurs physiques (tension et fréquence) à laquelle s’ajoute un asservissement (télé-déclenchement) entre la position du disjoncteur du départ du poste source (et non pas le fonctionnement de sa protection) sur lequel est raccordé le générateur et le disjoncteur de connexion du générateur. Causes possibles de découplage de la SETMI par la protection ou les automatismes 7 1. Variation de fréquence (seuils 49,4 et 50,5 Hz) : temporisation 400 ms. 2. Relais mini de tension phases Seuil bas 85 % : Seuil bas 25 % : temporisation 1,500 s temporisation 100 ms 3. Relais max de tension phase (115 %) temporisation 80 ms 4. Relais de tension homopolaire (10 %) Télé-déclenchement en service Télé-déclenchement hors service temporisation 1,400 s temporisation 50 ms 5. Télé-déclenchement temporisation 170 ms 8 Puissance en jeu le 21 septembre 2001 Juste avant la série d’événements datés à 10h 57mm xx, les télémesures EDF montrent que le départ sur lequel est raccordé la SETMI absorbe 10,2 MW se répartissant ainsi : Puissance fournie par le générateur SETMI : 3,8MW ; Puissance fournie par le poste La Fourguette : 6,4 MW. Ces deux valeurs montrent que le générateur était incapable d’alimenter de manière durable le départ sur lequel il était raccordé et, a fortiori, le réseau EDF. Hypothèses pour le découplage Les témoignages (garagiste et directeur de la SETMI) font état d’une perte d’alimentation électrique accompagnée du découplage du générateur SETMI. On peut donc en déduire que la Par temporisation on entend le temps qui s’écoule entre le début de la perturbation et l’ordre donné par la protection. 7 Contrairement aux temporisations ci-dessus, la temporisation indiquée correspond au temps qui s’écoule entre l’ouverture du disjoncteur du départ du poste La Fourguette sur lequel est raccordé le générateur SETMI et l’ordre d’ouverture donnée au disjoncteur de la SETMI (voir les explications dans la suite du texte). 8 8/12 cause du découplage est la perte du réseau EDF. La question naturelle est donc de savoir quelle voie de la protection de découplage a provoqué l’ouverture du disjoncteur de la SETMI. On peut d’emblée exclure trois cas de fonctionnement : Relais max de tension phase, parce que la tension aux bornes du générateur s’est écroulée ; Seuil haut du relais mini de tension phases, parce que le générateur SETMI aurait été incapable d’alimenter le réseau EDF pendant plus de 1,5 s à 85 % de la tension normale (il débite 3,8 MW alors que la puissance à reprendre est 10,2 MW) ; Relais de tension homopolaire, parce qu’il n’y avait pas de défaut à la terre sur le réseau EDF. Restent donc trois hypothèses, déclenchement par seuil de fréquence, déclenchement par seuil bas de mini de tension et enfin déclenchement par asservissement. A cet instant, il faut examiner les deux dernières hypothèses associées toutes deux à la perte du réseau EDF au niveau de la SETMI 9 : Perte du jeu de barres HTA au poste La Fourguette sans ouverture du disjoncteur du départ « SETMI » : le générateur SETMI aurait dû reprendre l’alimentation non seulement du départ « SETMI, mais aussi des autres départs du jeu de barres, voire du transformateur ; dans ces conditions la tension aux bornes du générateur s’écroule en quelques périodes (disons 100 ms) ; Ouverture du disjoncteur du départ SETMI, auquel cas il aurait pu y avoir télédéclenchement (en effet, cela suppose que l’équipement de télé-déclenchement du poste La Fourguette était encore en état de fonctionner, sinon on est ramené au cas précédent). Dans le cas de cette deuxième hypothèse, il faut revenir aux essais réalisés il y a quelques temps déjà et qui ont donné les résultats suivants. Il s’écoule 250 ms entre l’ordre d’ouverture du disjoncteur du départ « SETMI » au poste La Fourguette et la consignation de l’ouverture du disjoncteur de la SETMI au poste Mounéde. Le schéma ci-dessous illustre la décomposition des différentes durées en jeu. Les témoignages divergent, sur l’ouverture ou non de certains départs et de certaines arrivées HTA au poste La Fourguette. 9 9/12 Ordre ouverture départ disj. SETMI La Fourguette Ouverture disj. départ SETMI La Fourguette 80 ms Ordre ouverture disj. découplage SETMI Transmission acquisition 80 ms Consignation ouverture disj. découplage SETMI au poste Mounède Ouverture disj. découplage SETMI Transmission acquisition 250 ms On peut estimer sans risque de beaucoup se tromper que les deux temps de transmission et acquisition sont identiques, donc égaux à 45 ms. Si l’on en revient aux deux hypothèses, on peut dater l’événement initiateur du découplage de la SETMI de la manière suivante : Hypothèse du seuil bas du relais de mini de tension : la perte du réseau EDF (ouverture du disjoncteur alimentant le jeu de barres du poste La Fourguette) a eu lieu 320 ms avant la consignation de l’ouverture du disjoncteur de découplage du générateur (soit 100 ms d’écroulement de la tension, 100 ms de temporisation du relais de mesure, 80 ms d’ouverture du disjoncteur et 45 ms de transmission et d’acquisition) ; Hypothèse du télé-déclenchement : la perte du réseau EDF (ouverture du disjoncteur départ « SETMI » au poste La Fourguette) a eu lieu 170 ms avant la consignation de l’ouverture du disjoncteur de découplage du générateur (soit 250 ms diminué de 80 ms temps d’ouverture du disjoncteur). Il existe quelques approximations dans le raisonnement ci-dessus, mais on peut affirmer sans risque de se tromper fondamentalement que l’événement initiateur du découplage du générateur de la SETMI, c’est-à-dire l’ouverture du disjoncteur d’alimentation du réseau EDF se situe soit 320 ms soit 170 ms avant la consignation de l’ouverture du disjoncteur de découplage du générateur de la SETMI au poste de Mounède. La date de perte du réseau EDF est donc : Hypothèse perte du jeu de barres MT au poste La Fourguette : 10h 17mn 56,10 Hypothèse télé-déclenchement de puis la SETMI : 10h 17mn 56,25 Dans les deux cas le phénomène initiateur qui a provoqué l’ouverture du disjoncteur au poste La Fourguette s’est produit 80 ms avant. Enregistrement oscilloperturbographiques Les derniers enregistrements numériques obtenus permettent de compléter l’analyse en soulignant quelques points importants. En préambule, il faut rappeler qu’un enregistreur oscillo-perturbographique peut ne pas prendre en compte une variation de grandeur si elle est trop faible (la variation minimale est paramétrée manuellement), mais en aucun cas il « inventera » un phénomène. Cela dit deux séries d’enregistrements sont disponibles et exploitables. Enregistrements du défaut monophasé Ramier L’enregistrement du poste de Saint Orens (voir feuille en annexe) révèle deux creux de tension. Le premier creux s’achève à 10h 17mn 57,56 ; Le second creux s’achève à 10h 17mn 57,99. 10/12 Ces creux sont révélateurs de défauts intervenants sur des réseaux MT, EDF, SNPE ou AZF. Un calcul précédent avait montré que la profondeur des creux correspondait avec des défauts MT AZF. On peut déduire des datations du § précédent que la fin du premier creux coïncide avec la fin du défaut 7 et la fin du deuxième avec celle du défaut 8 (une erreur de 30ms est compatible avec la précision de l’oscillo-perturbographe). Enregistrements du défaut biphasé Pont des Demoiselles Quatre enregistrements sont disponibles, trois relatifs au poste de Portet (enregistrement des tensions 63 kV de trois transformateurs placés sur la boucle alimentant le poste La Fourguette -voir feuilles annexes-) et un au poste de Saint Orens (voir note MMEC). Les quatre révèlent des creux de tensions ayant affecté la boucle 63 kV alors que la tension 225 kV alimentant AZF n’apparaît pas perturbé. Quels réseaux ont-ils pu affecter la boucle 63kV ? Défaut sur le réseau 63kV : la profondeur des creux est beaucoup trop faible pour correspondre à un ou plusieurs défauts 63 kV ; Défauts ayant affecté un réseau MT alimenté par la boucle 63kV : Réseau SNPE : l’hypothèse en peut pas être retenue car le réseau est hors tension (défaut dans le poste Ramier et pas de secours MT) ; Réseau AZF : aucun défaut n’est signalé par la TGC ou par l’oscillo-perturbographe, ce qui écarte l’hypothèse (la tension 220 kV enregistrée par l’oscillo-perturbographe ne présente aucune déformation) ; Réseau EDF : c’est la dernière hypothèse envisageable. Le premier point à vérifier est celui de la compatibilité de la profondeur des creux de tension avec des défauts sur le réseau 20 kV EDF. Un calcul rapide qui demande à être validé laisse penser à des défauts polyphasés MT. La précision relative des datations par les enregistreurs ne permet pas d’identifier précisément la durée et la typologie des défauts. On peut toutefois constater que la durée cumulée des perturbations est de l’ordre de 500ms et qu’elles démarrent en même temps que le défaut biphasé 63 kV Pont des Demoiselles . Sachant que le réseau 20 kV a été par la suite ré alimenté sans déclenchement d’ouvrage, les seules hypothèses envisageables sont celles de défauts naturellement éliminés par les protections ou de défauts de type semi-permanent (le défaut ne réapparaît pas après avoir été éliminé par la mise hors tension de l’ouvrage) : Postes de distribution publique : la protection par fusibles est quasi instantanée (quelques ms) incompatible avec la durée de 500 ms ; Poste clients : il existe au moins deux postes a proximité immédiate du site AZF, ceux de l’hôpital Marchand et de la SEMVAT, protégés par disjoncteurs. Ces deux derniers postes ainsi que les installations électriques ont pu ne pas subir des dégâts, par exemple, on peut très bien imaginer des tôles qui volent et qui allument des court-circuits. Les arcs s’éteignent à la disparition de la tension (fonctionnement des protections internes ou perte du réseau EDF). Comme les tôles à l’origine du ou des courts-circuits sont retombées, il n’a plus de défaut au retour de tension. Pour étayer cette hypothèse (c’est d’ailleurs le seule possible), divers témoignages qui indiquent qu’après une première explosion, l’électricité était encore présente, avant qu’une deuxième explosion plus violente ne se produise. 7- Défauts SNPE Deux défauts ont été observés sur le site SNPE : 11/12 Le défaut 63 kV Ramier précisément daté (voir chronologie EDF/RTE) ; Un défaut biphasé 13 kV dont l n’existe aucun enregistrement ou consignation. Pour ce dernier défaut on ne peut qu’estimer sa durée, soit 200ms (voir les essais réalisés dans les laboratoires EDF des Renardières) et indiquer qu’il s’est produit avant le défaut Ramier (ensuite il n’y avait plus de tension). L’examen des enregistrements oscilloperturbographiques Ramier montre en outre qu’il était terminé au début de ces enregistrements (pas de perturbation de la tension 63 kV). On peut en déduire qu’il a commencé au plus tard 450 ms avant le défaut Ramier (200s de durée de défaut et 250ms de pré-temps de l’enregistrement oscillo-perturbographique) soit 10h 17mn 57,43. 8-Chronologie et localisation On peut donc compléter la chronologie des événements électriques des § précédents de la manière suivante. Evénement Localisation Datation Renass Défauts 2et 3 AZF Date absolue Date relative 10h 17mn 55,50 0 Poste T24 (tôles sur les bornes TR1 et TR3) Début 10h 17mn 55,57 0,07 Fin 10h 17mn 56,61 1,11 10h 17mn 55, 64 0,14 10h 17mn 55,85 10 0,35 10h 17mn 56,42 0,92 Défaut 1 AZF Perturbation du capteur de température T36 Défaut 5 AZF Amorçage sur jeu de barres T24 Début Fin Perte réseau 20 kV EDF Défaut 7 AZF Début Fin Défaut 8 AZF Début Fin Poste La Fourguette (découplage SETMI) Hypothèse perte jeu de barres 20 kV 10h 17mn 56,10 0,60 Hypothèse télé-déclenchement 10h 17mn 56,25 0,75 10h 17mn 56,37 11 0,87 10h 17mn 57,53 2,03 10h 17mn 57,06 12 1,56 10h 17mn 57,96 2,46 Amorçage sur jeu de barres T10 Amorçage sur jeu de barres T0 Défaut biphasé MT SNPE Tableau 13 kV 10h 17mn 57,4313 1,93 Défaut 63 kV SNPE Poste Ramier 10h 17mn 57,68 2,18 Défaut 11 AZF Buccholz TR 1 10h 17mn 57,93 2,43 Défaut AZF ? ? (information « entrée logique B3 T1 de T31 ») 10h 18mn 05,94 9,54 Défaut biphasé 63kV EDF Ligne Pont des Demoiselles 10h 18mn 07,34 12,84 Défauts réseau 20 kV EDF Postes MT/BT SEMVAT et Marchand ? 10h 18mn 07,34 12,84 10 La date indiquée est directement liée à la temporisation du disjoncteur de protection estimée à 500 ms ; une confirmation d’AZF est indispensable. 11 La date indiquée est la date au plus tôt ; c’est la date de première perturbation de la tension, mais cette perturbation aurait pu affecter un autre endroit (c’est peu probable car cette perturbation est annonciatrice d’un défaut évolutif en triphasé). La date au plus tard est 10h 17mn 56,62. 12 La date indiquée est la date au plus tard ; il est probable qu’une perturbation préalable se soit produite (100, 200 ms avant ?). Elle est aussi soumise à la temporisation du disjoncteur de protection supposée identique à celle correspondant au défaut 7. Une confirmation d’AZF est nécessaire. 13 Datation au plus tard 12/12 Pièces jointes Enregistrement poste Saint Orens ; Enregistrement poste Portet transfo 631 Enregistrement poste Portet transfo 632 et 634