l`adverbe - Canalblog

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L’ADVERBE
1.- Définition :
L’adverbe est un mot (ou une locution) invariable (sauf tout) qui a pour rôle de
modifier ou préciser le sens ; c’est-à-dire qu’il apporte un complément
d’information :
-d’un verbe --> il vient souvent
-d’un adjectif --> il est très gentil
-d’un autre adverbe --> il vient assez souvent
-d’une phrase --> décidément, vous êtes bête.
2.- Formes de présentation :
On peut trouver les adverbes sous forme :
-de mots simples : ici, là, hier, assez, heureusement, etc.
-de locutions adverbales : à peu près, tout à coup, etc.
3.- Sortes :
Les adverbes peuvent exprimer :
-La quantité : beaucoup, trop, assez, peu, davantage, plus, moins, autant, etc.
Elle est trop nerveuse en ce moment.
-L’intensité : très, tellement, si, tant, etc.
Il faisait très chaud, si chaud qu’on ne pouvait plus lever un doigt !
-La comparaison : plus, moins, aussi, autant, etc.
Jean est plus jeune que Paul.
-Le temps : alors, après, avant, aujourd’hui, hier, demain, bientôt, ausitôt, déjà,
depuis, maintenant, autrefois, etc.
On sera bientôt en vacances.
J’ai déjà lu ce livre.
-Le lieu : ici, là, ailleurs, loin, près, dedans, dehors, arrière, avant, çà et là, nulle
part, autre part, dessus, dessous, devant, derrière, etc.
On se réunit toujours ici ; la prochaine fois on pourrait se réunir ailleurs.
-L’interrogation : quand, où, pourquoi, combien, comment, etc.
Combien veux-tu recevoir pour ton aide ?
-La négation : non, ne, ni, pas du tout, etc.
Je ne parle pas russe.
-L’affirmation : oui, si.
Il n’a pas plu cette nuit ? – Si, regarde, tout est mouillé
-L’exclamation : comme, etc.
Comme elle est jolie !
-La manière : bien, mal, mieux, pire, ainsi, ensemble, soudain, vite, exprès, par
hasard, etc.
Ils ont été ensemble au cinéma.
4.- Les adverbes de modalité :
Ils servent à indiquer l’attitude de celui qui parle par rapport à ce qu’il dit. Ils
peuvent exprimer :
-Le jugement : peut-être, évidemment. naturellement, certes, dommage,
malheureusement, bien sûr, hélas, etc.
On avait rendez-vous à midi ; evidemment il est arrivé en retard !
-L’affirmation : oui, certes, en effet, sans doute, etc.
il était en effet là !
-La négation : aucunement, nullement, etc.
Je n’ai aucunement promis d’aller au théatre.
-L’exclamation : comme, que, bravo, chapeau, etc.
Que tu as grandi, mon enfant !
Alors là, chapeau ! Tu as réussi.
-L’ordre des événements : d’abord, ensuite, puis, enfin, finalement, etc.
Nous allons d’abord mélanger les ingrédients, puis nous les mettons au
four, ensuite nous faisons la sauce, finalement on met le tout dans une
assiette.
- « D’abord », « par ailleurs », « de plus », « en outre », « enfin » sont
des adverbes utilisés à l’écrit pour indiquer l’organisation et la
hiérarchisation des idées :
L’image de la femme est présentée de façon négative dans la publicité.
D’abord elle est présentée comme un objet de consommation. De
plus sa nudité est exploitée. Par ailleurs on lui un impose une image
à laquelle elle doit se ressembler. Etc.
-La précision : même, nottamment, plutôt, surtout, seulement, etc.
Ils sont agaçants, je dirais même insupportables.
On annonce des grèves, nottament dans les transports.
-La restriction : au moins, du moins, etc.
Il va être nommé directeur ; du moins c’est ce qu’on dit.
Ils auraient pu au moins nous dire ce qu’ils allaient faire !
5.- Adverbes en ment [mB] :
expriment la manière et sont formés de plusieurs façons selon l’adjectif :
-Adjectif au féminin+ « -ment » quand celui-ci est terminé par une consonne ou
par « e » :
lent --> lente --> lentement
doux --> douce --> doucement
vif --> vive --> vivement
cruel --> cruelle --> cruellement
rapide --> rapidement
facile --> facilement
-adjectif au masculin + « -ment » quand celui-ci est terminé par « i », « u »,
« ai » et « é » :
poli --> poliment
vrai --> vraiment
exagéré --> exagérément
absolu --> absolument
-Les adjectifs terminant en « ant » se transforment en « amment », et les
adjectifs terminant en « ent » se transforment en « emment ».
violent --> violemment
constant --> constamment
N.B. tous les adverbes qui se prononcent [amB] s’écrivent mm ; comparons :
violemment [viOlamBn]
gravement [gravemB].
ATTENTION :
-La chute du « e » féminin est signalée par un accent circonflexe dans les
adverbes suivants : assidûment, continûment, crûment, dûment, goulûment,
incongrûment, indûment.
-Gaiement se rencontre parfois sous la forma « gaîment » (Le Rouge et le Noir)
- On trouve « ément » au lieu de « ement » dans certains adverbes :
aveuglément, commodément, confusément, énormément, expressément,
intensément, précisément, profondément, etc.
-Gentil, impuni et bref donnent : gentiment, impunément, brièvement.
-Pas tous les mots terminés par « ment » sont des adverbes :
Avec tous mes remerciements (=nom).
6.- Adverbes particuliers :
-Ils peuvent appartenir à plusieurs catégories sémantiques :
Il travaille bien (manière) – Il fait bien des erreurs (quantité = beaucoup)
- Il est bien aimable (intensité = très) – Ah, c’est bien lui (jugement = tout
à fait).
-L’adverbe « tout » (= entièrement) peut être variable ou invariable ;
a) Il est invariable devant un adverbe, une préposition ou dans certaines
expressions :
Il habite tout à côté de chez moi.
On a passé la soirée tout tranquillement devant la télé.
Tout à coup elle s’est mise à pleurer.
On se voit tout à l’heure ? –Tout à fait d’accord.
b) Il est invariable devant un adjectif au masculin :
Le salon est tout propre mais les meubles sont tout sales.
c) Il s’accorde avec l’adjectif au féminin qui commence par une consonne ou un
« h » aspiré :
La cuisine est toute sale mais les chambres sont toutes propres.
d) Il peut rester invariable ou s’accorder quand l’adjectif féminin commence par
une voyelle ou un « h » muet :
Elle a semblé tout étonnée.
Elle est tout heureuse.
-Plus tôt ou plutôt ? On écrit plus tôt (adverbe + adverbe) quand il représente le
comparatif de supériorité de l’adverbe tôt ; il est équivalent de moins tard :
il est venu plus tôt que prévu.
Plutôt signifie « de préférence » :
Je préfère plutôt la viande que le poisson.
7.- Comportement de l’adverbe :
-L’adverbe se comporte différemment de la préposition :
Marche devant ton frère.
La préposition « devant » introduit un G.N. dont elle marque la fonction ; elle n’a
pas de fonction par elle même ; c’est le groupe tout entier (préposition+G.N.)
qui en assure une , celle de C.C.L.
Marche devant.
Ici, l’adverbe « devant » assure à lui seul la fonction C.C.L.
-L’adverbe se comporte diféremment de la conjonction de subordination :
Je finirai après que tu sois parti.
La locution conjonctive « après que » introduit une proposition subordonnée
dont elle marque la fonction ; elle n’a pas de fonction par elle même ; c’est
l’ensemble (locution conjonctive+proposition subordonnée) qui en assure
une, celle C.C.T.
Je finirai après.
Ici l’adverbe assure à lui seul la fonction C.C.T.
-L’adverbe se comporte diféremment de la conjonction de coordination.
Certains adverbes, appelés adverbe de liaison, sont proches par leur sens,
des conjonctions de coordination.
Ainsi, la conjonction de coordination se place toujours entre les mots ou
groupes de mots qu’elle coordonne, mais elle ne se rapporte ni à l’un ni à
l’autre :
Il a tout fait pour réussir, mais il a échoué.
Tandis que l’adverbe se rapporte toujours au second des mots ou des groupes
de mots entre lesquels il établit une relation ; et il peut, à différence de la
conjonction, se placer après ou à l’intérieur du groupe de mots qu’il
détermine :
Il a tout fait pour réussir, cependant il a échoué.
Il a tout fait pour réussir, il a cependant échoué.
Il a tout fait pour réussir, il a échoué cependant.
8.- Où le placer :
-Il se place devant un adjectif ou un adverbe ; et il les suit dans leurs
déplacements :
Ils sont très sympathiques.
Je vais plutôt bien en ce moment.
Une maison très grande --> une très grande maison.
-Il se place après un verbe conjugué à un temps simple :
Elle travaille beaucoup.
Parle doucement !
-Il se place entre l’auxiliaire et le participe passé avec un verbe conjugué à un
temps composé :
Elle a toujours affirmé que c’était vrai.
La lettre est déjà arrivée.
N.B. L’adverbe peut aller après le participe passé pour lui donner une valeur
plus forte ou parce qu’il est « long » (plusieurs syllabes) :
Elle a violemment réagi --> Elle a réagi violemment
Il a refusé catégoriquement.
Elle est déjà arrivée (affirmation) ; elle est arrivée déjà ! (surprise)
-L’adverbe de lieu est toujours placé après l’auxiliaire :
Je l’ai cherché partout et je ne l’ai trouvé nulle part.
-Sa place varie quand il modifie l’ensemble d’une phrase :
Autrefois, les enfants jouaient plus dans la rue.
Les enfants jouaient plus dans la rue autrefois.
Les enfants, autrefois, jouaient plus dans la rue.
-Les adverbes qui déterminent un participe présent changent de place selon
que le participe est employé comme adjectif (adjectif verbal) ou comme
verbe :
Il est toujours partant lorsqu’il s’agit de s’amuser ; l’adverbe précède
l’adjectif verbal.
Partant toujours au dernier moment, il arrive en retard ; l’adverbe suit le
participe présent.
- Les adverbes « peut-être », « aussi », « ainsi », « à peine », « sans doute »
sont suivis de l’inversion du verbe et du sujet quand ils sont placés au début
de la phrase :
Il va peut-être venir dans la soirée --> Peut-être va-t-il venir dans la
soirée.
Ce procédé est surtout utilisé à l’écrit.
9.- Justification de mon choix :
Vraiment, je ne sais pas pourquoi j’ai choisi l’adverbe ; peut-être l’ai-je fait parce
que j’ai cru pouvoir aider mes collègues de classe, étant donné que l’adverbe
a certaines complications de placement dans la phrase, et notamment en ce
qui concerne la formation en [amBn].
- Bibliographie :
- Boularès, Michèle ; Frérot, Jean Louis « Grammaire progressive du français,
Niveau avancé ». Cle International . Paris, 1997.
- Christensen, Marie-Hélène et al. Le Robert et Nathan « Grammaire ». Nathan.
Paris, 1996.
- Gaillard, Bénédicte « Pratique du français de A à Z ». Hatier. Paris, 1995.
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