Brau Camille Delalande Emilie 11-01-2011 Physio-pharmaco- Les antagonistes des récepteurs de l'AngiotensineII B.Laviolle. Un diaporama mis à jour est sur le réseau pédagogique. Toutes les illustrations ne sont pas dans le cours. Les Antagonistes des récepteurs de l'Angiotensine II (ARAII) I- Rappels physiopathologiques Le SRAA : ARAII IEC L'Angiotensinogène (inactif), synthétisé par le foie, est clivé en Angiotensine I par la Rénine (sécrétée lors d'une diminution de la perfusion dans les artères afférentes de l'appareil juxtaglomérulaire). L' Angiotensine I est ensuite transformée en Angiotensine II (active) par l' Enzyme de conversion (sécrétée par l'endothélium pulmonaire et rénal). L' Angiotensine II est active à différents niveaux : activité sympathique : augmente la PA pompe Na/K : réabsorption d'eau sécrétion d'Aldostérone au niveau du cortex surrénalien: réabsorption d'eau et de sels : augmentation de la volémie vasoconstriction généralisée : augmentation des résistances vasculaires systémiques sécrétion d'ADH : réabsorption d 'eau Ce qui permet d'obtenir : une rétention hydro-sodée donc une augmentation de la volémie une augmentation de la perfusion de l'Appareil juxta-glomérulaire On constate aussi : -des effets directs sur la croissance cellulaire : sur la MEC pouvant générer une fibrose (intervient dans l'ICardiaque) -agrégation plaquettaire -stress oxydant patho : HTA L' Angiotensine II : principale hormone vasoactive du SRAA. Elle se lie à des récepteurs spécifiques dans divers tissus: AT1 et AT2 ; entraînant une vasoconstriction et favorisant la sécrétion d'Aldostérone (qui augmente la réabsorption d'eau et de sels, ce qui donne une augmentation de la PA) Les médicaments agissant sur ce système : -IEC en amont (bloque l'EC, empêche la fixation à AT2) -ARA II en aval Résumé : Effets physiologiques de l'angiotensine II (principalement médiés par AT I) : Vasoconstriction, stimulation de sécrétion d'aldostérone, rétention hydrosodée, stimulation sympathique, stimulation de la croissance cellulaire. - Le but est de stopper la boucle d’entretien de l’IC (due principalement à l’aldostérone, la vasopressine et l’endothéline) qui se traduit par des troubles de la morphologie cardiaque… - De plus, ils luttent contre la croissance cellulaire de la MEC (matrice extra-cellulaire) ce qui empêche la fibrose au niveau cardiaque qui provoque une diminution de la contractilité. - Ces effets se font essentiellement par l'intermédiaire du récepteur de type 1 (AT1) II- Les ARAII : Antagonistes des Récepteurs de L'Angiotensine II A-Mécanisme d'action Les ARAII se fixent spécifiquement sur les récepteurs AT1 de l'AngiotensineII responsables des effets connus de l'AngiotensineII. Ils bloquent les AT1 et donc suppriment l'effet rétroactif négatif de l'AngiotensineII sur la sécrétion de Rénine, d'où une augmentation de l'activité de la Rénine plasmatique et de l'Angiotensine I plasmatique. Malgré ces augmentations, l'action hypertensive et la diminution de l'Aldostérone plasmatique se maintiennent, traduisant un blocage efficace des récepteurs de l'Angiotensine II. Rappel : AT1 et AT2 sont couplés à des protéines G. B-Effets pharmacologiques = ceux des IEC – les effets d'inhibition du métabolisme de la bradykinine (toux ou angio-oedème). ARAII commercialisés seuls ou en association à un diurétique thiazidique, parfois un B-bloquant. Leurs noms se terminent tous par « sartan ». C-Pharmacocinétique Absorption rapide des ARAII par voie orale (pris en chronique) Le candesartan cilexetil (promédicament) est transformé dans le foie en métabolite actif: le Candesartan Les autres molécules sont directement actives. Forte liaison aux protéines plasmatiques: supérieure à 90% (>99% pour le candesartan); cela peut d'ailleurs conduire à des problèmes lors d'interactions médicamenteuses qui augmentent la forme libre. ½ vie variable: courte pour candesartan cilexetil et losartan (≈4 h) • intermédiaire pour valsartan (6-10 h) • longue pour irbesartan et telminsartan (11-38 h) fait varier le schéma de prise thérapeutique. Métabolisme hépatique faible Elimination biliaire importante (fécès), un peu rénale et sous forme inchangée. D-Effets indésirables = les mêmes que IEC : Insuffisance Rénale (altération de la fonction rénale : augmentation de la créatinine et/ou l'urée sanguine) Hypotension Artérielle Hyperkaliémie Toux : moins fréquente qu'avec les IEC E-Précautions d'emploi associations de plusieurs médicaments bloquant le SRAA : Association déconseillée avec un IEC et un Diurétique hyperkaliémiant (ex: spironolactone, eplerenone) Attention : ne jamais prescrire d’emblée la trithérapie. Placebo + IEC ƒ vŽnement indŽsirable Spironolactone (n = 214) Pas de spironolactone (n = 1056) C andŽsartan cilexetil Spironol actone (n = 222) + IEC Pas de spironolactone (n = 1054) Hypotension 18,2 % 12,9 % 29,3 % 21,2 % Anomalie de la fonction rŽnale/ aggravation de la dysfonction rŽnale 11,7 % 8,5 % 22,5 % 13,5 % 3,7 % 3,4 % 15,3 % 8,3 % HyperkaliŽmie F- indications HTA essentielle Insuffisance Cardiaque de classe II à III (NYHA) avec dysfonction systolique ventriculaire gauche ( FEVG < 40% ) : en cas d'intolérance aux IEC ou en association à un IEC chez les patients restant symptomatiques sous IEC G- contre-indications Absolues : hypersensibilité grossesse à partir du deuxième trimestre Relatives : sténose bilatérale rénale ou sténose artérielle sur rein unique association avec un diurétique épargneur de Potassium, les sels de Potassium, le lithium allaitement H- effets hémodynamiques à long terme des Antihypertenseurs Rappel: Résistances Vasculaires Systémiques = PAM / Qc Qc = Fc x VES α-bloquant : diminution des résistances périphériques donc augmentation du débit cardiaque pour maintenir PA β-bloquant : diminution du DC, de la FC et des résistances Diurétiques thiazidiques : diminution du Volume plasmatique donc diminution des résistances Antihypertenseurs centraux : diminution surtout des résistances et augmentation du Volume plasmatique Médicaments du SRAA : diminution des résistances périphériques, augmentation de l' activité de la Rénine plasmatique donc diminution de la PA Inhibiteurs Calciques : diminution des résistances périphériques Tableau pour plus de précisions Fréquence Débit Résistances Volume Activité rénine cardiaque cardiaque périphériques plasmatique plasmatique Bloquants = = = = Bloquants = = = = = = = = = = = = = = = = Diurétiques thiazidiques Anti hypertenseurs centraux Médicament du SRAA Inhibiteurs calciques dihydropyridines = : inchangé III – Etudes en double aveugle, randomisées A-Effets comparés de l’ARA II et -bloquants sur l’HTA Nombre de patients « screenés »= 10 780, 1558 sont inéligibles car ils présentent des critères d‘exclusion ou manquent de critères d’inclusion, ou ne veulent plus participer à l’étude après information. Etude réalisée en double aveugle, randomisée, sur 9222 patients hypertendus avec hypertrophie du VG. Critère principal de jugement: morbidité/mortalité cardiovasculaire. C’est une étude en intention de traiter (ITT): le nombre de patients analysés est égal au nombre de patients entrés dans l’étude. Les perdus de vue on été pris en compte. Par conséquent, les résultats reflètent la réalité et permettent de rechercher les biais de sélection. Concernant les patients perdus de vue: -l’hypothèse du pire équivaut au biais maximal, c’est-à-dire que si on ne sait pas ce qu’est devenu un patient, on considère qu’il est en échec. Par exemple: une étude sur les enfants morts avant 2 ans ; si un enfant est perdu de vue, il est considéré comme mort même si ce n’est pas le cas. Le biais maximal est indispensable pour maintenir l’ITT. -prise en compte du délai de survenue de l’événement. Un groupe prend du Losartan (ARAII), l'autre prend de l'aténolol ( bloquant). Tolérance au traitement – effets indésirables : Ce tableau représente le pourcentage de patients ayant arrêté le traitement à cause des effets secondaires. Le dysfonctionnement sexuel est un des principaux effets qui provoquent l'arrêt du traitement. Il existe une différence significative entre le Losartan et les -bloquants au niveau de la bradycardie et de la froideur des extrémités. La proportion de patients à avoir arrêté le traitement à cause d’effets secondaires est moins importante pour le groupe des Losartan bien qu'au niveau des effets secondaires graves la différence ne soit pas significative. Le Losartan est donc mieux toléré. Résultats-Efficacité: (cf courbe de survie d’apparition du critère principal) Les 2 courbes se séparent tôt, celle correspondant au Losartan étant celle du dessous Pour un même contrôle de la PA, il y a moins d’effets indésirables (=événements de morbidité CV ou décès) au cours du temps avec le Losartan. Le résultat global montre une différence significative d'efficacité, mais lors de l'étude des résultats, en détaillant le critère principal, on observe qu'il n'y a pas de différence significative sur l’infarctus et la morbidité cardio-vasculaire. Il y a une différence au niveau des AVC (stroke). Le losartan donne des bénéfices supplémentaires sur la diminution de la PA par rapport à l’aténolol. B- ARAII et insuffisance cardiaque L’IC provoque la stimulation du SRAA qui elle-même entraîne : une vasoconstriction, une rétention hydrosodée, et un remodelage cardiaque (fibrose…). C’est un cercle vicieux qui s’auto-entretient. Le médicament va bloquer le sraa Etude chez un animal particulier : Etude des effets du Candesartan sur un hamster qui développe spontanément une IC dilatée(une fibrose se dvpe et par conséquent le cœur se contracte moins bien). Administration de Candesartan à 2 doses et à différents âges de l’animal. Description des effets : -pas d’effet sur la PA, ni sur FC -le « shock volume » et le DC augmentent (encore + avec une forte dose), -les résistances diminuent (encore une + forte diminution à forte dose) Résultat : on observe une amélioration dose-dépendante de l’hémodynamique systémique. La taille du VG diminue avec le traitement (+ l’animal vieillit, + l’effet est important), et diminution de la fibrose dans les 2 ventricules. Etude chez l’Homme : Etude randomisée de 2548 patients souffrant d'ICchronique et d'un dysfonctionnement du VG (Fraction d'éjection ventriculaire gauche < 40%) qui sont déjà traités, notamment par des IEC. Un groupe prend du Candesartran. L’autre un placebo. Ce n’est pas une étude en ITT (il y a des perdus non analysés). La tolérance : L'arrêt de traitement est de 18% pour le groupe placebo + IEC et de 24% pour le groupe du Candesartan +IEC => différence significative : il y a moins d’arrêts de traitement sous placebo. Il y a donc un problème de tolérance lors de la prise d'IEC + Candesartan. Il y a arrêt du traitement essentiellement à cause d’hypotension, d’insuffisance rénale (augmentation de la créatinine) ou d’hyperkaliémie. Résultats : p < 0,001 donc significatif. Les courbes de survie se séparent très tôt. Celle du Candesartan reste en dessous, il y a donc plus d’évènements sous placebo que sous Candesartan qui est donc efficace. Globalement, l prise d'IEC + candesartan améliore la mortalité CV (bénéfice supplémentaire chez les insuffisants cardiaques). En détaillant l'évènement étudié, la différence reste significative que ce soit au niveau de la mortalité CV ou l'hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Conclusion: ajouter du candesartan entraine des bénéfices plus importants chez les patients avec IC, et FEVG diminuée, mais apparemment peu toléré. Il est important de considérer le rapport bénéfices/risques. Ce ne sont pas des médicaments à donner en première intention. C-Association ARAII-IEC dans l'insuffisance cardiaque Souvent, on « pool » les résultats de différents essais : on regarde le nombre d’effets indésirables dans le groupe contrôle et dans le groupe traitement. (ex : cf. tableaux ci-après) Remarque : ratio = risque relatif (RR) si >1 : effet aggravant si <1 : effet protecteur Intervalle de confiance = vrai % théorique sera dans 95% des cas entre telle et telle valeur. Ici l’intervalle de confiance ne comprend pas 1 il est donc significatif. IEC + ARAII : augmentation du taux d'arrêt de traitement pour causes d’évènements indésirables ex : hypotension spontanée IEC + ARAII : augmentation du taux d’insuffisances rénales et d’hyperkaliémies sévères. Idem pour les hypotensions sévères. Remarque : il est important de considérer l’augmentation du risque relatif (RR = 2,46). Rq :[0,68-8,87] = intervalle de confiance, or ici il n’est pas significatif, car il existe des valeurs où l’effet est protecteur et d’autres où l’effet est aggravant Bilan : Les ARA II sont de bons médicaments, mais ils bloquent les systèmes Rénine-angiotensine. S'ils sont associés à d'autres médicaments bloquant aussi le SRAA, il y a une augmentation d'efficacité mais également des effets indésirables (qu’il faut surveiller : fonction rénale et kaliémie qui sont des urgences médicales en cas d'anomalies / risque d’hyperkaliémie sévère). Nécessité d’évaluer le rapport bénéfices/risques.