culture et societe

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CULTURE ET SOCIETE
2 origines : gréco – latine (philosophie, droit, valeurs) et judéo – chrétienne (référence
spirituelle) ; 19e s : notion de « primitif » (science évolutionniste)
Jusqu’au 14e siècle, la culture est une métaphore. C’est la culture de la terre : un homme
cultivé. Au 18e s., la culture est intégrée à l’état de nature. (Dichotomie) On oppose la culture
et la civilisation (fin 18e, début 19e s.). La France était le pays le plus cultivé. Un homme
cultivé parlait le français. TYLOR donne la définition de la culture :
- la culture, c’est tous les comportements acquis par l’apprentissage
- la culture n’est pas un comportement instinctif, c’est acquis par transmission
- la culture, c’est toutes les productions de l’homme en vue de s’adapter à son
environnement.
L’animal réagit de façon instinctive mais l’homme s’est débarrassé de son animalité. La
culture, c’est toutes les représentations de la société.
COMMENT LA CULTURE OCCIDENTALE S’EST-ELLE DEVELOPPEE ?
A l’Antiquité, l’humanité se réduisait à l’homme méditerranéen. Chaque groupe se
pense comme le centre de l’humanité. L’homme de la cité était un homme majeur qui pouvait
parler «politique » (polis). Les femmes étaient exclues de la cité. Elles servaient juste à
enfanter. L’esclave n’avait pas le droit de parole, l’étranger, celui qui vit loin de la cité aussi
et le barbare ne parle pas. L’étranger qui est proche de la ville a un nom, celui qui vit dans la
ville est dit le métèque. On se définit par son origine. Les romains à la différence des Grecs,
vont développer le métissage et la notion de citoyenneté à tout l’empire. On est Romain car on
acquis la culture romaine. On a une pluralité de divinités. Rome intègre tous les dieux de la
méditerranée. Le mythe renvoie à une conscience collective d’appartenance au même groupe.
Le mythe d’origine permet de distinguer un temps mythique à un temps présent. Le mythe a
pour but d’asseoir l’identité d’un groupe et de l’inscrire dans l’histoire. J. P. VERNENT Entre
mythe et politique : « chaque forme de représentation mythique pour la divinité figurait une
façon particulière de se manifester aux humains ».Le mythe est ce qui est caractéristique du
monde entier. C’est ce qui caractérise les sociétés dites archaïques. Le mythe, c’est un état
d’esprit particulier qui permet de se représenter son propre environnement et d’agir dessus.
Les mythes que nous connaissons sont des mythes écrits. Le temps mythique n’est pas un
temps mesuré. Il est hors du temps mesurable, hors du temps historique. Il sert à la
structuration du groupe et permet l’intégration des normes et valeurs et des contraintes. Les
mythes dans les écrits ne sont pas fixes. Le mythe chez PLATON est pris comme une
parabole pour argumenter une idée. Il devient une allégorie qui permet la spéculation et
l’argumentation symbolique. Le mythe exprime le réel tel que le groupe se le représente. La
représentation mythique s’accompagne toujours du rituel, qui est la mise en pratique du
mythe. Le rite va se répéter, va faire revivre le mythe. Certains rituels relèvent du folklore.
Ainsi, se pose l’unité de l’homme. Dans le Judaïsme, il y a une distinction, un lien universel
(dieu universel) avec le groupe : lignée ABRAHAM, lignée JACOB. La spiritualité est le
rapport de l’individu à sa foi. La religion concerne le groupe.
L’homme du Moyen-Âge va calquer son comportement sur la doctrine religieuse. Le
monde du Moyen-Âge est un monde merveilleux où la fable va être explicative, d’une réalité
vérifiable. A partir du 11e s, on assiste à une défensive du monde chrétien. 13e s : découverte
de la boussole (donc on ne se perd plus) et invention du gouvernail (permettant de naviguer en
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haute mer). Ces inventions technologiques, avec la fermeture des routes des épices, amènent
les croisades.
L’Occident émerge avec la découverte du nouveau monde en 1492 avec C. COLOMB.
C’est le choc de la rencontre avec l’homme sauvage (L’Indien). A partir du 16e s, on voit se
réaliser une exploration d’espace inconnu qui va produire toute une floraison sauvage
(préjugés) sur les humanités découvertes. « L’être sauvage était un être non programmé »
LEVI – STRAUSS. Vision mono génique : c’est une vision unique, tous les hommes
descendent d’Adam et Eve. Les conquistadores et les missionnaires, en recherchant de l’or (la
soif de l’or) vont découvrir de nouveaux mondes: c’est l’étrangeté de l’homme sauvage qui
marque, son aspect excentrique. On rendait compte de curiosités qui allaient séduire les gens
de l’Europe : Cosmographie. L’étrangeté de l’Indien va permettre de voir la différence de
l’autre tout en la masquant. Les préjugés du regard vont faire en sorte que le regard ne voit
pas. Ex : La description d’indigènes de EUZEBE : un Amérindien amené à Rouans. Les 1ere
cosmographies (série d’ouvrage sur les 1e découvertes) sont espagnoles ou françaises.
Jacques CARTIER, Jean DE LERY 1577 avec L’histoire d’un voyage fait en terre de
Brésil et DE ACCOSTA avec une histoire naturelle et morale des Indes occidentales en 1589.
Les mythes (de jouvence, ou mythe de l’Eldorado) parlent de l’état de nature qui permet à
l’Européen de se déculturer : mythe du bon sauvage né en Italie et en France au 16e s
véhiculé par les missionnaires pour lutter contre l’appât du gain des conquistadores. Les
cosmographies sont à la fois des récits de voyages et des récits de l’expérience personnelle
d’un observateur. Ce sont aussi des descriptions de territoires. On collecte les différentes
histoires du pays (Cf. DE SAHAGUN). On livre quelque chose d’exotique : terme de 1553,
RABELAIS. Mais il faudra attendre le 19e s pour que le regard passe des curiosités (faits
étranges) sur l’autre à la curiosité de l’autre. L’homme cherche des éléments extérieurs à soi
pour se fortifier dans sa culture et pour s’intéresser à l’autre dans ce qu’il a de commun et de
différent de soi. Au 16e s, une exception : MONTAIGNE. Il critique les cosmographies de son
époque, en disant qu’il faut avoir un regard neutre sans préjugés. Pourtant la majorité appelle
barbarie, tout ce qui n’est pas de son usage. Pour qu’un pays lointain soit connu, il faut qu’il
soit dominé. Avec cette colonisation et cette domination du nouveau-monde, on se pose le
problème de que faire avec ces « Amérindiens » ? Beaucoup vont mourir, refusant le travail,
remplacés dans les encomienda, par des Africains qu’on ira chercher. Ainsi, 2 idéologies
prennent formes :
 le refus de l’étranger, de l’autre. L’autre est appréhendé à parti d’un manque. (L’autre
n’a pas d’écriture, pas d’histoire…). Donc il y a une valorisation de moi, de ma société
et une exclusion des autres sociétés (Racisme, exclusion…).
 La fascination de l’étranger, de l’autre. Le manque devient un bien. La fascination
s’accompagne de la mauvaise conscience qu’on a de soi, de sa société. (Paternalisme)
Dans les 2 cas, il y a une interrogation. A Valladolid en Espagne, le pape en 1550 demande un
grand débat public sur la nature des Indiens : êtres humains ou pas ? Cf : Le paternalisme de
B. LAS CASAS (grand défenseur des Indiens), et le raciste SEPULVEDA. Cf le film : « la
controverse de Vallodolid »
Au siècle des lumières, on pose la problématique de la différence. On se pose un
certain nombre de questions sur l’autre et particulièrement sur l’autre comme nostalgie de
l’enfance perdue. (Pensée universelle). C’est au 18e s que la philosophie des lumières va
privilégier un objet que sont les mœurs. Les mœurs, c’est toutes ces façons dont les individus
se comportent et se réfèrent à leur organisation. Les mœurs, c’est un des biais par lequel on
observe les différences. Pour la 1e fois au 18e s, on appréhende l’homme de façon scientifique,
et non de façon spéculative. On tente de dégager une science de l’homme. Le concept de
l’homme lui-même change : il y a une reconstruction du concept. L’homme était considéré
comme l’homme dominant de la nature. Il était le sujet et non un objet de la nature. Au 18e s,
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l’homme est considéré comme un sujet et devient un élément de la nature parmi d’autres et
donc devient un objet d’observation. Certains naturalistes ont développé ces notions :
BUFFON en 1788 avec histoire naturelle de l’homme et LINNE. L’homme est soumis aux
mêmes critères que les autres objets de la nature. On élabore la constitution d’un savoir :
accumulation d’un savoir de l’homme, savoir empirique qui utilise des modes d’accès
nouveaux à savoir le langage, l’économie, le système politique et les mœurs. C’est à partir des
mœurs qu’on peut appréhender la notion de différence.
 Le père LAFITAU (1681 / 1746) avec Les mœurs des sauvages américains comparés aux
mœurs des 1e temps (1724). Il pose la problématique des différences. Il pose les prémisses
de l’anthropologie. Pour la 1e fois, LAFITAU repose son propos sur le fait que c’est la
comparaison et non la description ou la narration qui sont la raison même de son ouvrage.
Les mythes de chaque nation ont une valeur de témoignage car ils se transmettent de
génération en génération et portent l’empreinte de l’origine. LAFITAU prend l’exemple
de la couvade. C’est une coutume : l’homme (le père) est célébré à la naissance alors que
les femmes, à peine accouchées, sont déjà aux champs. Le but de LAFITAU est de fonder
une science des mœurs et des coutumes par delà les contingences de faits particuliers.
Cette science pourra servir de comparaison entre les différentes formes d’humanité parce
que nous sommes hommes au-delà des différences. Pour LAFITAU, tous les peuples ont
un fond religieux. Il défend la thèse mono génique. Les mœurs sont différentes mais tous
les hommes ont des mœurs. LAFITAU a été le 1e à s’intéresser aux mythes et fables des
sauvages, qui sont des langages signifiants. La méthode comparatiste pour la
compréhension des mœurs de LAFITAU est soulignée.
 VOLTAIRE avec Essai sur les mœurs en 1769 : la différence, à moins qu’on soit aveugle
est quelque chose qui se voit. Les sauvages sont des peuples sans histoire et les civilisés
sont des peuples inscrits dans l’histoire par l’écriture. C’est par l’écriture que se forge le
peuple civilisé, l’écriture laisse des traces. Chez ROUSSEAU, on trouve l’opposition
culture / nature, le mythe du bon sauvage. C’est en observant la différence que je découvre
l’universalité. La notion du bon / mauvais sauvage se pose par l’opposition de l’état de
nature / l’état de culture. HOBBES : l’homme est un loup pour l’homme. Dans la nature,
les hommes sont régis par leurs besoins nombreux : ils rentrent en concurrence car les
moyens d’assouvir les besoins sont peu nombreux. L’homme à l’état de nature est
dangereux. L’ordre naturel est mauvais. L’homme a besoin de lois pour être canaliser et
corriger l’ordre naturel. Mais ROUSSEAU renverse les termes. Il élève l’état de nature à
l’état de culture. Ce que HOBBES décrit comme l’état de nature est en fait l’état de
culture. A l’état de nature, l’homme est libre mais il ne possède rien. Pour ROUSSEAU,
l’état de nature est une liberté totale et la culture est ce qui distingue l’homme de l’animal.
C’est tout ce qui est acquis par/pour l’homme au sein du groupe. Toute culture permet à
l’homme de se situer dans un environnement. Elle permet d’identifier les membres d’un
groupe. Tous les hommes vivant en société ont produit une religion. Pour ROUSSEAU,
l’homme n’est régi par ses besoins, pas de concurrence entre les hommes.La société va
naître de l’acte de l’appropriation de la nature ? Processus de différenciation entre les
hommes. Les lois vont essayer de retrouver l’état de nature.
QUESTION DE LEGITIMITE : Qu’est-ce qui fait que l’on accepte de vivre en société ?
Au Moyen-âge, c’est Dieu, l’ordre divin.
La philosophie des lumières : c’est la nature qui fonde les lois. La société naît de la propriété
privée : quand un groupe s’approprie un bout de nature et que les autres acceptent ? Mais la
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différenciation entre les hommes crée des inégalités. Il faut que l’homme revienne à l’état de
nature pour corriger l’injustice par des lois plus justes : liberté, égalité, fraternité.
Au 18e (Allemagne) DE PAUW : il étudie les sauvages à l’intérieur de l’espèce humain. Il
s’inspire des travaux de BUFFON « Les sauvages Amérindiens ». Il va essayer de
comprendre quelle est sa place de l’Amérindien et de l’homme civilisé par le climat et la
physiologie. Pour lui, les Amérindiens sont une race inférieure car, ils sont en dehors de
l’Histoire. L’Indien n’est pas un être historique. Ils sont à l’état brut.
HEGEL (début 20e s) : il part du principe que l’histoire différencie le sauvage du civilisé.
Pour lui, l’histoire est fondamentale pour comprendre comment les civilisations apparaissent.
Il essaye de comprendre qu’est ce qui fait qu’une civilisation domine une autre. L’histoire est
un récit qui est daté, avec une chronologie. Pour qu’il soit daté, il faut qu’il soit conservé par
écrit. Une société sans écriture est une société a-historique car on ne peut pas dater les
événements. Pour pouvoir être dans l’histoire, il faut être capable de faire un récit du passé et
de se projeter dans le temps en fonction du passé. Un groupe est dans l’histoire quand il a pu
dater son histoire et se projeter sur l’avenir. L’historicité n’est pas individuelle mais est égale
à la conscience collective qui permet à l’esprit de se réaliser dans le temps (l’esprit du temps).
L’esprit d’une civilisation se retrouve dans tous les aspects de la civilisation : son art, son
architecture…
Un indien est un être qui vit au jour le jour, privé de réflexion.
Constitution d’un savoir empirique : pour appréhender l’homme et avoir un savoir réflexif.
 MONTESQUIEU : examiner l’homme
Une problématique : les mœurs sont universelles. Ils permettent de comparer le sauvage du
civilisé, l’inné de l’acquis, la nature et la culture.
La méthode d’observation et d’analyse est inductive. Les groupes sociaux sont comme des
organismes vivants qui peuvent être considérés comme des systèmes naturels.
On doit les étudier empiriquement : observer les faits pour dégager les principes généraux.
Le but au 18e s étant de fonder une morale naturelle, un droit, une religion naturelle. Mais
comment collecter les faits ? Comment maîtriser une collecte ? Comment préparer le regard à
noter ce qu’il doit regarder ? Il faut essayer de sortir des curiosités (cosmographie). Cette
activité d’élaboration a été appelée «ethnologie » en 1787 par CHAVANE. En 1789, DE
GERANDO fait un ouvrage sur une méthode d’observation des peuples sauvages. (1e manuel
de méthodologie d’observation des sauvages). Critique d’une observation non organisée : on
doit être soi-même, témoin des faits qu’on rapporte. Il faut être la personne qui récolte les
faits. Il ne faut pas se fier aux observations des autres. Pour lui, il faut vivre avec eux, être au
milieu d’eux pour pouvoir les observer. C’est en étudiant les sauvages qu’on comprend les
fondements de la civilisation. Au 18e s, le sauvage est un être entier. Il renvoie à la dichotomie
nature/culture et à une réflexion sur l’altérité. La colonisation qui en posant comme nécessité
une administration directe des territoires conquis, va examiner le rapport à l’autre.
Au 19e s, on ne parle plus de «sauvage » mais de «primitif ». Dans un même temps, les bases
de l’ethnologie sont posées. L’ethnologie est une science des sociétés primitives. Le 19e s est
un siècle positif : idéologie du progrès, mettre ses structures à l’échelle planétaire. On va
canaliser les sociétés primitives pour les encadrer, pour les civiliser et les intégrer au marché
capitaliste. Le regard posé sur l’autre est un révélateur du changement d’optique. Le primitif
est un être entier à confronter à l’homme civilisé. Le primitif suppose une hiérarchie. C’est
une étape antérieure des processus de l’évolution de l’humanité.
1885 : Colonisation de l’Afrique (acte de Berlin)
Chaque pays d’Europe a un territoire africain. Les administrateurs vont encadrer les territoires
dominés. Il est mis en place un réseau d’informations : les chercheurs de métropole envoient
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questionner les pays colonisés. Les réponses sont les bases de l’anthropologie. Ils vont
recueillir les droits coutumiers des différents pays africains pour voir comment on peut
intégrer les droits coutumiers du pays colonisateur. La France impose son droit : le code
napoléonien remplace la coutume locale (pour devenir français). L’étranger devait intégrer le
droit français. Par contre, certaines coutumes ont été conservées.
TYLOR : (1832/1917) : la culture primitive
MORGAN (1818/1881) : la société archaïque
FRAZER (1854/1941) : le rameau d’or
Etablir des répertoires et formuler une théorie de l’évolution des différentes sociétés et la
place de ces sociétés dans l’évolution.
Comment est-on passé d’une société matrilinéaire à une société patrilinéaire ?
Comment est-on passé d’une société matriarcale à une société patriarcale ?
Les théories de l’évolution naissent de la biologie. HAECKEL : théorie de l’évolution. Pour
lui, un individu traverse les mêmes phases que l’histoire des espèces. Les primitifs sont
considérés comme l’enfance des sociétés civilisées. Pour HAECKEL, l’ontogenèse naît de la
phylogenèse. L’objectif de l’anthropologie est une connaissance du primitif qui se trouve
étroitement lié à l’origine du civilisé lui-même. On évolue : des formes simples à des formes
complexes. On observe les autres et on les étudie avec un regard orienté : il faut les situer
dans l’axe de l’évolution. Les travaux de HAECKEL s’inspirent des travaux de DARWIN et
de WALLACE : les espèces ont perdu des éléments des processus d’adaptation et en ont
développé d’autres. Dans le développement des espèces, certains disparaissent, d’autres se
transforment. (Les espèces qui évoluent sont les plus fortes) La sélection se fait naturellement.
Dans le domaine social, c’est la même chose.
MORGAN : définit les différents stades de l’évolution, chacun divisé en différents stades :
la sauvagerie, la barbarie et la civilisation (débute avec l’écriture). L’évolution (la subdivision
en stades) n’est pas due à une infériorité raciale mais liée à une crise technologique : certaines
se développent plus vite car les techniques qui les ont développés sont meilleures. Toute
l’humanité appartient à la même famille. La civilisation est un processus universel.
L’arborigène d’Australie est considéré comme le plus archaïque. Pourtant, ils ont un système
de parenté et de symbolisme très complexe : le totémisme. (en lien avec l’écologie, les
animaux…en rapport avec la nature)
 L’étude des systèmes de parenté va marquer les recherches et va mettre en
évidence, l’antériorité des systèmes de filiation matrilinéaire.
 Les formes symboliques, la religion, le mythe, la magie peuvent servir à définir
des stades de l’évolution.
La religion est au stade supérieur. La religion est un processus universel d’évolution qui
conduit de la magie à la religion, de la religion à la science. (FRAZER)
L’évolutionnisme et l’ethnocentrisme ont permis de mettre en évidence des progrès qui sont
la preuve évidente de l’évolution historique.
Cette évolution est conditionnée par les valeurs occidentales de l’époque :
- économie : accumulation du capital
- religion monothéiste
- la propriété privée était une marque de civilisation
- Organisation familiale : monogamique, morale sexuelle rigoureuse.
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La théorie évolutionniste se donne comme une justification théorique de la pratique coloniale,
pour étayer des jugements de valeurs, des classifications. Les phénomènes recueillis sur le
terrain étaient considérés comme des coutumes et déterminaient les stades de l’évolution de la
société.
C’est sur l’interdit de l’inceste que se fonde la société.
Le sauvage est un être entier mais entièrement différent : différent car il est proche de l’état de
nature et différent de la société. C’est un autre moi-même qui renvoie à la notion d’identité.
C’est un être archaïque, antérieur à la société, comme un enfant. Au 19e s, on est dans un
rapport différent à l’autre. Il s’élabore les 1e théories évolutionnistes : il apparaît les sciences
de la culture, les études des processus de civilisation.
Avec le 20e s, il se constitue les 1e théories scientifiques, en opposition avec les
théories évolutionnistes. On a les 1e tentatives de compréhension de l’autre et de restitution de
culture de l’autre. (Notion d’organisation, de fonctionnement et de structure pour comprendre
la culture.). Deux anthropologues majeurs : F. BOAS et B. MALINOWSKI et deux
théoriciens : E. DURKHEIM et M. MAUSS. On ne peut rendre compte de la culture que si
on rentre sur le terrain : c’est l’ethnographie. Dès 1906, RADCLIFFE BROWN va aller sur
les îles. 1909, SELIGMAN : études au Soudan et RIVERS : études sur les populations de
l’Inde. (Ces 3 auteurs sont de l’école anglaise)
BOAS (1858/1942)
BOAS s’intéresse aux populations du Nord-Ouest américain et des populations KWAKIUTL
Il insiste sur la complexité et la richesse des cultures qu’il faut connaître dans le détail. BOAS
est le 1e anthropologue à combiner une expérience de terrain et une aptitude à former des
chercheurs. Il critique l’évolutionnisme. Pour lui, il n’existe pas de race. L’opposition
primitif/civilisé est à bannir. Il va essayer de travailler sur les tribus amérindiennes, pour
associer une approche linguistique, archéologique et anthropologique. Pour BOAS, la
compréhension des cultures suppose des recherches empiriques et descriptives des cultures
en question. La connaissance de la langue est le moyen important de l’enquête
ethnographique. Pour lui, l’étude de la langue permet l’étude de tout système symbolique.
Chaque culture est dans un environnement, une microsociété. Sur le plan microsociologique,
il faut noter tous les éléments de terrain. Chaque société a le statut d’une totalité autonome,
elle forme un tout. Donc une coutume n’a aucune signification sortie de ce tout. Pour élaborer
une monographie de la culture, c’est à dire rendre compte scientifiquement d’une
microsociété approchée dans sa totalité et envisagée dans son autonomie théorique. BOAS n’a
pas formulé de théorie. Un esprit de recherche pour lui, doit se garder de généralisation. Il faut
connaître une culture de façon singulière. BOAS ou le relativisme culturel. BOAS nous met
en garde sur l’ethnocentrisme. Pour lui, le type physique n’a aucun rapport avec la mentalité.
Il n’existe aucun lien entre les types physiques et la moralité, la vertu… Le type physique ne
conditionne pas la personnalité. 1912 : études sur «les variations des formes de tête » Il y a
des formes significatives. Les différences varient selon la durée de séjour des émigrants. Le
type émigrant va vers le type anglo-saxon. On observe l’intégration culturelle dans le corps
lui-même : les mimiques gestuelles changent, l’accent, la façon de bouger… Il y a une
adaptation du corps. BOAS marque l’anthropologie américaine : c’est l’anthropologie
culturelle.
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B. MALINOWSKI (1884/1942)
Il domine la pensée ethnologique de 1922 à 1942. En 1914, il part en Nouvelle Guinée et écrit
Les argonautes du Pacifique occidental. MALINOWSKI, comme BOAS, va affirmer la
nécessité méthodologique du terrain. Il faut une base expérimentale pour comprendre toute
culture. « Un séjour prolongé et une connaissance des langues sont nécessaires pour pouvoir
rendre compte de la culture ». Pour lui, il faut examiner chaque culture dans sa totalité.
L’anthropologie sociale doit être une analyse synchronique des comportements de chaque
société. Pour MALINOWSKI, on ne doit pas s’interroger sur l’origine d’une société mais
analyser toute culture dans son fonctionnement et son organisation au moment où on
l’observe (analyse synchronique). MALINOWSKI va être un des promoteurs de la théorie
fonctionnaliste. Il est intéressé par le fonctionnement de la société. Comment, à l’intérieur
d’un système culturel, les différents traits entretiennent des liens pour fonctionner ?
La fonction est le principe qui organise la vie sociale. Dans toute culture, on a des traits
interdépendants suivant une certaine logique de configuration. Les échanges inter-tribaux sont
dits la Kula. Pour MALINOWSKI, toute culture a une cohérence organique et il y a une
interdépendance des traits culturels, qui font que ces traits ne sont que l’expression d’une
nécessité fonctionnelle du système. Dans toute société, les hommes sont régis par des besoins
primaires (boire, manger, se reproduire) et des besoins secondaires (c’est régler les besoins
primaires par une institution). MALINOXSKI a radicalisé la culture par le dedans. « Pour
comprendre l’autre, il faut se mettre dans la peau de l’indigène ». Pour BOAS, on va essayer
d’établir le maximum de données pour les corréler entre elles. Pour MALINOWSKI, il s’agit
de saisir un trait et à partir de là, généraliser.
L’ethnologie est une science de la culture qui analyse sa culture et découvre ses lois qui sont
des lois d’organisation sociale et de fonctionnement social. Pour une théorie scientifique de
MALINOWSKI (ouvrage où il généralise les lois de la culture). Chaque culture pour régler
les besoins, développe des institutions. La réponse pour régler les besoins est collective.
MALINOWSKI fait une analyse institutionnelle.
La théorie fonctionnaliste : « c’est la théorie de la transformation des besoins organiques,
c’est à dire individuels, en impératifs sociaux découlant de ces besoins. En maniant
collectivement l’appareil de conditionnement, la société fait de l’individu, une personnalité
sociale. Toutefois, les institutions n’existent pas en dehors des hommes. »
L’homme est au centre de toute quête idéologique. L’étude des hommes doit se faire à travers
une triple articulation : celle du social, du psychologique et du biologique. Pour
MALINOWSKI, une idée centrale : il faut rechercher derrière la symbolique des institutions,
les réalités sociales. L’œuvre de MALINOWSKI a été controversée car il inverse : le civilisé
doit apprendre du primitif et non l’inverse. L’altérité et l’identification à l’autre nous
permettent de comprendre ce qui nous fait défaut dans la société moderne. La théorie
fonctionnaliste a été très critiquée surtout sur ces points :
 Comment expliquer le changement social puisque MALINOWSKI décrit les sociétés
comme stables, sans conflits ?
 Comment peut-on généraliser sur une culture à partir d’un ou deux traits ?
Pour comprendre une culture, son analyse suppose un canevas clair et précis où on a toute
l’organisation : Le recueil de données sur le terrain est le moyen de faire le canevas. A
l’intérieur de ca canevas, il faut insérer le type de comportement des gens et les
impondérables de la vie. Cela suppose des observations minutieuses sous forme de journal sur
le terrain. CORPUS DESCRITIONUM : c’est tout noter, collection de données et de rituels.
Pour MALINOWSKI, l’intégration se fait par plusieurs institutions. Ex : la magie « La magie
va avoir un rôle d’intégration morale des individus à l’intérieur d’un système ». Sur le plan
social, la magie fonde une organisation. Elle légitime la direction des comportements par un
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individu, le sorcier. Avec MALINOWSKI, il y a une exigence de mener un travail
scientifique avec un souci esthétique. Il y a recours à la psychanalyse.
LA THEORIE DU SOCIAL DE LA CULTURE
DURKHEIM : Les sociétés dites primitives aident à comprendre la société. Le groupe crée
l’individu. La solidarité est organique. Il y a une prédominance du groupe. Le souci 1e de
DURKHEIM est le lien entre l’individu et la société. L’individu seul n’est pas la source de la
société. Comment l’individu s’intègre-t-il dans la société ? Le cadre de l’institution, c’est la
famille, l’école qui représenta la conscience collective. La forme symbolique, c’est la religion.
Un individu qui se suicidé est un cas individuel. Le taux de suicide est un fait social. La
société moderne doit intégrer. Quel est le rapport de l’homme au sacré ?
Toutes les sociétés ont une religion ou en ont eu. Les perspectives évolutionnistes envisagent
de prendre la religion dans sa structure élémentaire pour l’expliquer dans sa structure
complexe. Expliquer le complexe par le simple, c’est le propre du totémisme.
Le phénomène religieux universel : croyance en un dieu, au surnaturel. Elle n’est plus
universelle car certains ne croient pas en un seul dieu. Les notions sont tardives et donc non
universelles. Il faut trouver une autre définition proprement universelle : c’est la distinction
entre le profane et le sacré.
Définition : « Une religion est un système de croyances et de pratiques relatives à des choses
sacrées, c’est à dire séparées, interdites ». Dans toutes les sociétés, on a cette distinction, ces 2
espaces. Dans toute religion, il y a un système. Le sacré n’est pas à transgresser. Il faut donc
distinguer le sacré du profane de façon universelle. Le totem n’est que la transfiguration du
groupe. Chaque individu projette le groupe dans le totem, le dieu. La religion est une
projection des normes et des valeurs sociales qui permettent l’intégration de l’individu dans le
groupe. D’où une évolution des religions avec l’évolution des structures sociales. Une société
laïque trouve d’autres totems (sacré) : le drapeau, la science (rationalisation de la société
moderne). Les cultures doivent développer des formes symboliques d’intégration, formes qui
varient selon les sociétés.
MAUSS, neveu de DURKHEIM et disciple. Il s’intéresse aux sociétés primitives, aux
rapports religieux et symboliques dans les sociétés. L’ethnologie est une approche
pluridisciplinaire. Ainsi, les phénomènes culturels vont être abordés de façon
pluridisciplinaire.
Le concept de PHENOMENE SOCIAL TOTAL :
C’est intégrer les différents aspects consécutifs de la réalité sociale pour appréhender un fait.
Le fait social est en même temps social, physiologique, biologique… Chaque discipline
appréhende un fait à sa façon mais la réalité tient compte de toutes les disciplines.
L’ethnologie en tient compte. Le fait social renvoie à la sociologie, psychologie,
philosophie… LA TOTALITE est formée d’une multitude de plans distincts. Elle est saisie
que par l’expérience des individus. L’homme total doit être observé hors des divisions
académiques mais dans sa totalité. Le fait social est mis en œuvre par le comportement des
être humains. Le sens et la fonction d’une institution ne peuvent pas être appréhendés par un
chercheur s’il n’est pas capable de saisir l’impact sur les conséquences individuelles. Le vécu
et l’expérience permettent de comprendre. La compréhension du phénomène social total
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suppose à la fois une approche extérieure (comme une chose) et une approche intérieure
(comme un phénomène vécu). Le phénomène social, à la fois objectif et subjectif, est à la fois
chose et représentation. Le don est un phénomène social total.
MAUSS l’analyse dès 1922 avec Essai sur le don : il étudie 2 phénomènes d’échange, dans
les sociétés dites primitives : le potlatch (d’après BOAS) et la kula (d’après MALINOWSKI).
Le potlatch a pour 1e fonction d’être une organisation sociale, d’intégration sociale. Cela
remplace la guerre et fait la hiérarchie. Les Indiens de Colombie : échange ou destruction
d’un certain nombre d’objets de prestige entre clans (avec surenchère). Celui qui donne le
plus aura plus de prestige. C’est la prestation totale de type agonistique : elle se réalise dans la
violence et l’humiliation de celui qui reçoit. Cela reste dans un contexte de guerre. D’un point
de vue économique, cela revient au «prêt intérêt ». Quand on donne, l’autre clan doit rendre
l’année d’après avec un plus.
La kula : C’est la circulation de colliers et de brassards : objets de prestige. Ils tournent de
clans en clans. Tous ces objets n’ont pas une fonction utilitaire mais de prestige.
Maintenant, nos sociétés sont des sociétés monétaires. Le don ne caractérise pas la société. La
déformation du potlach est que les riches prétendent aux positions hiérarchiques, ce qui
supposait une organisation sociale, une intégration des différents membres du groupe.
(division du travail). Cela va être cassé par de l’argent.
MAUSS pose la question de la règle de droit ou d’intérêt qui, dans les sociétés de type
archaïque, fait que le présent reçu est obligatoirement rendu.
 Quelle force y a-t-il dans la chose qu’on donne qui fait qu’on l’a rend ?
Les objets sont animés d’une spiritualité, esprit de la chose donnée.
Dans la KULA, il possède la HAU (force spirituelle) qui pousse la personne à remettre en
circulation l’objet, sinon malédiction.
Il ne s’agit pas de troc individuel mais d’échanges collectifs sous couvert de dons rituels.
Même s’il se fait à travers les chefs, l’échange est toujours collectif.
Les objets de prestige sont des prestations qui se présentent toujours sous la forme de
donation volontaire alors qu’elles sont obligatoires.
3obligations : donner, recevoir et rendre.La réciprocité de l’échange est le garant de la
cohésion social. Maintenant encore, la cohésion sociale passe par l’échange. Ex : échange de
bonjour, on apporte quelque chose quand on est invité…
Pierre CLASTRES avec la société contre l’état
(Basé sur SAHLINS âge de pierre, âge d’abondance )
Il développe l’idée sur ce qui fait l’originalité des sociétés archaïques, ce qui caractérise le
primitif par rapport au civilisé. Alors que les sociétés occidentales ont développé la formation
de l’état, les sociétés archaïques développent le contraire : elles vont éliminer ce qui permet à
l’état de se constituer, à savoir l’accumulation de capital. Ces sociétés avaient conscience de
ce qu’elles faisaient et s’arrangeaient pour détruire dans les cérémonies, les rituels qui
constituaient l’état. On n’accumule pas mais on donne puis on détruit. Cela alimente les idées
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de gauche des années 1970 où on essaye de baser la cohésion dans les échanges non
marchands.
L’ISLAM
Caractéristiques : C’est à la fois une spiritualité et organisation sociale. (DIN et DAWLA).
La religion est une vision totale du monde. Le monde occidental a acquis une autonomie de la
science par rapport au religieux (16e s) puis une autonomie philosophique (18e s) : « La
religion n’aura qu’à gérer les âmes ». Le monde musulman n’a pas de séparation entre les
sciences et religion. Au 19e s, les penseurs essayent de faire une séparation. Maintenant, le
débat est de savoir si la religion occupe une place totale ou cantonnée à un domaine de
spiritualité ? L’Islam est une religion depuis le 14e s. Il a vécu historiquement, s’est développe
et a évolué.
Historiquement : ABRAHAM épouse SARA, pas d’enfant. Il prend une servante AGOR et a
un fils ISMAËL. Puis finalement, SARA a un fils, ISAAC. Elle veut éliminer AGOR et
ISMAËL en les abandonnant dans le désert : Acte d’alliance et de sacrifice à dieu par la
circoncision. ABRAHAM circoncit ISMAËL et ISAAC. ISMAËL est l’ancêtre des arabes
depuis son abandon. ISAAC est l’ancêtre des juifs. Dieu a dit à ABRAHAM d’abandonner
ISMAËL à un endroit où il dirigera le peuple plus tard. En terme arabe, islam est une
soumission totale à dieu. C’est le retour à la religion 1e monothéiste. L’AÏD et de l’EL KEBIR
sont des fêtes du sacrifice célèbre. C’est une origine abrahamique de la religion musulmane.
Ils revivent l’histoire de l’origine de la religion musulmane d’ABRAHAM par ISMAËL.
Histoire de MOHAMMED
Le Coran est divisé en sourates, de la plus longue à la plus courte (dans laquelle il y a
plusieurs versets). La 1e sourate est FATIHA par laquelle la prière commence. Le Coran est
appris par cœur et rédigé qu’après la mort de MOHAMMED en 662.
611 – 622 : communauté minoritaire
622 – 632 : la communauté constitue son propre état, régie directement par dieu.
De minoritaires, ils sont passés à dominants et indépendants.
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