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Qui sont les musulmans de France ? Un sondage inquiétant.
C’est un sondage inquiétant, commandé par l’Institut Montaigne
, que vient de
publier le Journal du Dimanche (JDD)
.
Le JDD s’arme de précautions : « Fallait-il réaliser une enquête sur les
musulmans qui vivent en France ? ». Etonnante question alors que
d’innombrables enquêtes et ouvrages ont été publiés sur les catholiques, les
protestants et les juifs sans que leur opportunité n’ait été discutée. Le débat
serait-il libre dans certains cas et tabou dans un autre ? De même, l’analyse
critique – parfois violente et injurieuse – des fondements du judéo-
christianisme et de la doctrine de l’Eglise ne supporterait aucune limite alors
que celle de l’Islam traduirait une opinion discriminatoire. Comme si
l’interdiction coranique de l’interprétation de l’Islam et de sa portée dans le
monde contemporain devait s’imposer aux non-musulmans, en particulier dans
le pays – le nôtre – où s’est forgée, quelques siècles après l’Angleterre, la liberté
d’opinion et d’expression ! L’islamophobie (qui n’est littéralement que la peur
de l’Islam et non sa haine) est un délit : pas la cathophobie des athées et des
salafistes…
Opportunément, ce sondage exclut la question de l’antisionisme et de
l’antisémitisme, comme s’il ne fallait pas risquer de « faire d’amalgame » avec
une pensée honnie en Occident.
Ce sondage est inquiétant, autant sur la façon dont ses résultats sont présentés
que sur ses résultats eux-mêmes.
Il souligne que les musulmans sont « moins nombreux qu’on ne le dit » (3 à 4
millions) composés d’une « majorité de laïcs et d’un tiers de rigoristes »… Mais
quand on rentre dans le détail, certaines réponses sont édifiantes : 44 % des
femmes n’acceptent pas d’aller dans une « piscine mixte », 58 % des hommes et
70 % des femmes sont favorables au voile partiel (hijab), 20 % des hommes et
28 % des femmes au voile intégral (burka ou nikab), 81 % considèrent que les
enfants doivent pouvoir manger « halal » dans les cantines scolaires, 60 % que
les filles doivent avoir le droit de porter le voile au collège et au lycée, 48 % que
l’identité religieuse doit pouvoir être affirmée au travail, 60 % que l’employeur
doit s’adapter aux obligations religieuses de ses employés, 29 % que la loi
islamique (charia) est « plus importante » que la loi de la République…
Un cercle de réflexion parisien très libéral, dirigé par la cheville ouvrière du mouvement
d’Emmanuel Macron.
18 septembre 2016.