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chargé du budget et du ministre chargé de l’agriculture le soin de fixer le taux de cette taxe pour
chaque espèce animale, dans les limites fixées par le législateur ; que, sur le fondement de cette
habilitation, un arrêté du 23 avril 2004 du ministre d'Etat, ministre de l’économie, des finances et
de l’industrie et du ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales
a fixé le mode de calcul et les taux de la taxe d’abattage ; qu’un arrêté du même jour pris par les
mêmes ministres fixe en outre le mode de calcul et les taux de cette taxe jusqu’au
31 décembre 2004 ; que les requêtes n°s 269059 et 269060, qui sont dirigées contre ces deux
arrêtés, présentent à juger des questions semblables ; qu’il y a lieu de les joindre pour statuer par
une même décision ;
Sur la légalité externe :
Considérant que la signature des arrêtés attaqués par le secrétaire d’Etat au
budget n’était pas nécessaire dès lors que le ministre d'Etat, ministre de l’économie, des finances
et de l’industrie, auprès duquel était délégué ce secrétaire d’Etat, a signé les arrêtés attaqués ;
qu’ainsi le moyen tiré de ce que les arrêtés attaqués n’auraient pas été signés par les autorités
compétentes doit être écarté ;
Sur la légalité interne :
Considérant que la SOCIETE DOUX et la SOCIETE DOUX FRAIS
soutiennent en premier lieu que les taux de la taxe d’abattage devaient être calculés en ne faisant
supporter aux usagers du service public de l’équarrissage que le coût du service dont ils
bénéficient ; que, cependant, la taxe d’abattage a le caractère d’une imposition et non d’une
redevance ; que, par suite, le moyen doit être écarté ;
Considérant que la SOCIETE DOUX et la SOCIETE DOUX FRAIS
soutiennent en deuxième lieu que les arrêtés attaqués auraient été pris en méconnaissance du
principe d'égalité, du principe "pollueur-payeur" inscrit à l’article 174 paragraphe 2 du traité
instituant la Communauté européenne et à l’article L. 110-1-I du code de l’environnement, et de
l'article 87 du traité instituant la Communauté européenne, au motif que les taux fixés par ces
arrêtés conduiraient à imputer à la filière avicole une partie du financement des coûts du service
public de l’équarrissage qui ne lui incomberait pas ;
Considérant qu'afin de se conformer à l'arrêt du 20 novembre 2003 rendu par la
Cour de justice des Communautés européennes qui a jugé que constituait une aide d'Etat
prohibée par l'article 87 du traité instituant la Communauté européenne le fait pour la collectivité
d'assurer gratuitement pour les éleveurs et les abattoirs la collecte et l'élimination des cadavres
d'animaux et déchets d'abattoirs, alors que le coût correspondant doit normalement leur
incomber, l'article 1609 septivicies du code général des impôts institue une taxe d'abattage qui
est versée par les entreprises qui assurent l'abattage des animaux ; qu'en ce qui concerne la part
de la taxe d'abattage destinée au financement des missions de collecte et d'élimination des
cadavres d'animaux, les taux fixés par les arrêtés attaqués pour chaque espèce animale sont
calculés par répartition du coût de ce service entre les filières d'élevage, en fonction du volume
de carcasses d'animaux trouvés morts avant l'abattage produits par chacune de ces filières ; que
les sociétés requérantes n'apportent aucune précision à leur moyen tiré de ce que, pour
l'établissement de ces taux, le volume des carcasses produites par les éleveurs de volaille, lapins,
gibiers d'élevage non ruminants et ratites aurait été surévalué, tandis que le volume de carcasses