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1- Le changement climatique en Méditerranée
La région méditerranéenne est un « hot spot » du changement climatique global qui
constitue une contrainte additionnelle et aggravante pour les objectifs du développement
économique et social des pays riverains. A cet égard, les zones littorales abritent
l’essentiel des populations, subissent des pressions croissantes et seront particulièrement
vulnérables aux impacts du changement climatique. Le croisement de contraintes
physiques, dont le climat, et humaines posent clairement la question de l’adaptation au
changement climatique défini par le GIEC comme « l’ajustement des systèmes naturels ou des
systèmes humains face à un nouvel environnement ou un environnement changeant ». Le choix de
solutions durables incite à harmoniser les concepts de gestion intégrée des zones côtières
(GIZC) et d’adaptation au changement climatique, thème relativement nouveau dans le
débat sur le futur régime climatique mondial.
Le 4è Rapport du GIEC (2007) a synthétisé les résultats des modèles climatiques de
référence pour les horizons 2050 et 2100. Une hausse des températures de +2 à 3 °C est
à prévoir en région méditerranéenne à l’horizon 2050, puis de +3 à 5 °C à l’horizon 2100.
Les précipitations seraient moins fréquentes mais plus intenses, tandis que les périodes de
sécheresse seraient plus courantes et plus longues. La distribution spatiale et temporelle
des précipitations s’en verra donc modifiée.
L’évolution du climat régional de la Méditerranée peut être considérée en termes de
régime thermique et pluviométrique d’une part et d’élévation du niveau de la mer d’autre
part. Il faut souligner que les impacts sur les zones côtières ne sont pas exclusivement liés
aux modifications du climat côtier ou des changements du milieu marin. L’évolution
climatique de toute la région aura des conséquences directes ou indirectes sur la zone
côtière.
On s’attend à ce que le réchauffement de la surface de la mer, également conditionné par
la circulation des masses d’eau, se situe en moyenne autour de + 2°C à +4°C d’ici le
dernier quart du XXIe siècle.
Concernant les précipitations, les modèles suggèrent une réduction des précipitations
moyennes régionales dans une fourchette allant de –4 % à –27 % d’ici la fin du siècle en
méditerranée (IPCC, 2007).
S’agissant de l’élévation du niveau de la mer, il faut noter que les projections sont encore
imprécises. Les résultats du GIEC suggèrent une fourchette d’élévation à l’échelle du
globe comprise, pour l’ensemble des scénarios SRES, entre 18 cm et 59 cm à l’horizon
2100, alors qu’elle n’a été que de 11 à 13 cm sur l’ensemble du XXe siècle. Il est difficile
de proposer des projections précises d’élévation du niveau des eaux sur les côtes
méditerranéennes. Par ailleurs, de grandes incertitudes subsistent sur les conséquences en
termes de submersions, érosion marine et intrusions salines dans les aquifères. Cela est
dû en particulier à la complexité des processus morpho-dynamiques et géologiques.
Globalement, au cours du 21è siècle, la région méditerranéenne subira une élévation
significative des températures, une réduction des précipitations et un accroissement des
évènements météorologiques extrêmes.