MATE
Elaboration de la stratégie nationale de GIZC
Les changements climatiques du littoral algérien
Mohamed Senouci - CAR/PAP
Phase 1. Analyse critique du diagnostic relatif aux changements climatiques dans
la zone côtière nationale
1- Le changement climatique en Méditerranée
2- Le changement climatique en Algérie
1-1 Contexte général
1-2 Rôle de l’Algérie dans les négociations
1-3 Vulnérabilité de la zone côtière au changement climatique
1-4 Phénomènes extrêmes
3- Prise en charge institutionnelle des changements climatiques en Algérie
4- Les indicateurs du suivi et dévaluation des effets des CC dans la zone côtière en
Algérie
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1- Le changement climatique en Méditerranée
La région méditerranéenne est un « hot spot » du changement climatique global qui
constitue une contrainte additionnelle et aggravante pour les objectifs du développement
économique et social des pays riverains. A cet égard, les zones littorales abritent
l’essentiel des populations, subissent des pressions croissantes et seront particulièrement
vulnérables aux impacts du changement climatique. Le croisement de contraintes
physiques, dont le climat, et humaines posent clairement la question de l’adaptation au
changement climatique défini par le GIEC comme « l’ajustement des systèmes naturels ou des
systèmes humains face à un nouvel environnement ou un environnement changeant ». Le choix de
solutions durables incite à harmoniser les concepts de gestion intégrée des zones côtières
(GIZC) et d’adaptation au changement climatique, thème relativement nouveau dans le
débat sur le futur régime climatique mondial.
Le Rapport du GIEC (2007) a synthétisé les résultats des modèles climatiques de
référence pour les horizons 2050 et 2100. Une hausse des températures de +2 à 3 °C est
à prévoir en région méditerranéenne à l’horizon 2050, puis de +3 à 5 °C à l’horizon 2100.
Les précipitations seraient moins fréquentes mais plus intenses, tandis que les périodes de
sécheresse seraient plus courantes et plus longues. La distribution spatiale et temporelle
des précipitations s’en verra donc modifiée.
L’évolution du climat régional de la Méditerranée peut être considérée en termes de
régime thermique et pluviométrique d’une part et d’élévation du niveau de la mer d’autre
part. Il faut souligner que les impacts sur les zones côtières ne sont pas exclusivement liés
aux modifications du climat côtier ou des changements du milieu marin. L’évolution
climatique de toute la région aura des conséquences directes ou indirectes sur la zone
côtière.
On s’attend à ce que le réchauffement de la surface de la mer, également conditionné par
la circulation des masses d’eau, se situe en moyenne autour de + 2°C à +4°C d’ici le
dernier quart du XXIe siècle.
Concernant les précipitations, les modèles suggèrent une réduction des précipitations
moyennes régionales dans une fourchette allant de 4 % à –27 % d’ici la fin du siècle en
méditerranée (IPCC, 2007).
S’agissant de l’élévation du niveau de la mer, il faut noter que les projections sont encore
imprécises. Les résultats du GIEC suggèrent une fourchette d’élévation à l’échelle du
globe comprise, pour l’ensemble des scénarios SRES, entre 18 cm et 59 cm à l’horizon
2100, alors qu’elle n’a été que de 11 à 13 cm sur l’ensemble du XXe siècle. Il est difficile
de proposer des projections précises d’élévation du niveau des eaux sur les côtes
méditerranéennes. Par ailleurs, de grandes incertitudes subsistent sur les conséquences en
termes de submersions, érosion marine et intrusions salines dans les aquifères. Cela est
dû en particulier à la complexité des processus morpho-dynamiques et géologiques.
Globalement, au cours du 21è siècle, la région méditerranéenne subira une élévation
significative des températures, une réduction des précipitations et un accroissement des
évènements météorologiques extrêmes.
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En termes d’impacts, le changement climatique exacerbera la fragilisation des
écosystèmes déjà affectés par plusieurs facteurs humains (surexploitation, pollutions
diverses). A plus long terme, le changement climatique futur rend insoutenable les modes
actuels du développement économique et social, ce qui exige une réflexion sur les
nouvelles trajectoires qu’il faudra envisager pour le futur. En l’absence d’une vision
intégrée, les pays risquent de s’adapter de façon spontanée et réactive, ce qui dans
certains cas peut s’avérer coûteux et contre productif.
La question des ressources en eau apparaît comme l’un des risques majeurs liés au
changement climatique en Méditerranée, notamment pour les pays de la rive sud.
L’aggravation de la situation de pénurie en eau peut amener une surexploitation des
aquifères côtiers, réduisant ainsi leur stock et altérant leur qualité. Cette tendance risque
ainsi d’entrainer une baisse des niveaux piézométriques, l’intrusion d’eaux marines et la
salinisation des sols. Ce risque s’ajoute aux intrusions salées liées à l’élévation potentielle
du niveau de la mer en certaines parties du littoral, avec un effet de salinisation des
aquifères côtiers. Ainsi, la réduction possible des précipitations futures et l’élévation
potentielle du niveau de la mer peuvent se conjuguer pour accentuer la dégradation des
aquifères côtiers qui subiront une surexploitation en raison des besoins croissants en eau.
A terme, tous les espaces littoraux vulnérables seront affectés.
Variations saisonnières des températures à lHorizon 2100
par rapport à la période 1961-1990 (Somot, 2007)
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Changement prévisible des températures de surface de la mer en hiver (a) et en été (b) en
2070-2099 par rapport à 1961-1990 (Somot, 2007)
Évolution des précipitations en Méditerranée et en Europe en 2080-2099 comparées à la
période 1980-1999, suivant un scénario d’émissions A1B (Source : IPCC, 2007b)
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