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Un nom collectif, c’est en fait un nom singulier qui représente un ensemble d’éléments. Jusque-là,
tout va bien. Là où ça devient problématique, c’est lorsque vient le temps d’accorder le verbe qui
suit le nom collectif en question. La plupart des grammaires nous disent d’entrée de jeu que l’accord
du verbe qui a pour sujet un nom collectif se fait soit avec le collectif, soit avec son complément,
selon le sens ou l’intention quant à l’état ou l’action indiquée par le verbe.
Cette nuance est importante car elle fait implicitement référence à l’idée que souhaite exprimer
l’auteur. Plongeons tout de suite dans quelques exemples. On pourrait aussi bien dire: «Un groupe
de citoyens s’est présenté à l’hôtel de ville pour manifester…» ou encore «Un groupe de citoyens se
sont présentés à l’hôtel de ville pour manifester…»
Les deux accords sont possibles, selon que l’auteur veuille insister sur le fait qu’il s’agissait, peut-
être, d’un groupe bien organisé et mobilisé pour une même cause, par exemple, ou encore de
plusieurs personnes qui se sont présentées et qui ont créé un effet de masse. Dans l’ouvrage Le
français au bureau, signé par Noëlle Guilloton et Hélène Cajolet-Laganière, on mentionne que si le
collectif est précédé d’un article défini, d’un adjectif possessif ou d’un adjectif démonstratif, l’accord
se fait généralement avec le collectif et le nom est au singulier.
Après un collectif introduit par un ou par une, l’accord se fait le plus souvent avec le complément et
le verbe prend donc la marque du pluriel. On écrirait donc: «La série de victoires s’est arrêtée à
quatre» ou «Ce groupe d’élèves nécessite une attention particulière». De la même façon, et toujours
suivant le raisonnement des auteures, on écrirait plus raisonnablement: «Une centaine de
personnes seront consultées». On consulte bien davantage les personnes que la centaine…
Les mots à retenir de la règle précédente sont bien sûr «généralement» et «le plus souvent». Les
règles concernant l’accord des verbes précédés d’un nom collectif est flottant. Des tendances se
dégagent tou-tefois et les grammairiens parviennent parfois à atteindre quelques consensus.
Les auteures du Français au bureau nous disent par ailleurs qu’avec la majorité de ou la totalité de,
le verbe se met généralement au singulier. Comme dans «La grande majorité des personnes
présentes a voté contre le projet.» Avec des expressions comme une majorité de, une quantité de
ou quantité de, l’accord se fait au pluriel, avec le complément. On écrira donc: «Une grande quantité
de demandes nous sont parvenues». Il en va de même (accord avec le complément) pour les
verbes introduits par la majeure partie de ou la majeure partie des.
Après les collectifs la plupart des, beaucoup de, bien des, une infinité de, trop de, combien de, tant
de ou nombre de, l’accord du verbe se fait avec le complément, qu’il soit exprimé ou sous-entendu.
S’il est exprimé, ça ne pose pas problème: «La plupart des témoins ont affirmé avoir vu l’individu
s’enfuir à pied vers le boisé.» Et quand il n’y a pas de complément qui précède le verbe, il suffit de
déduire l’ellipse: «Le juge a entendu beaucoup de témoignages; la plupart allaient dans le même
sens.»
Évidemment, les noms exprimant une quantité peuvent être nombreux, mais il faut se rappeler que
les règles sont les mêmes et, surtout, qu’il faut tenir compte du sens et de l’intention. Deux
exemples donnés par les auteures du Français au bureau sont particulièrement intéressants: «La
pile de dossiers qu’il a transportée…» mais «La pile de dossiers qu’il a consultés…».