1
Thèse de Edouard-Marie Gallez : http://lemessieetsonprophete.com
L’islam est né d’un courant pré-existant judéo-nazaréens, une hérésie du christianisme,
Cent ans du génocide arméno-assyro-chaldéen dix ans de la parution du Messie et son
prophète
1915 fut l’année la plus noire du 20e siècle en Orient. Tandis que, en France, sur les quatre
années de la première guerre, un million d’hommes perdaient la vie, en Turquie étaient
assassinés 1,5 million d’Arméniens, autour de 400 000 Assyro-chaldéens et près de 600 000
Grecs « pontiques » et les tueries s’étendirent même à l’ouest de la Perse que l’armée turque
avait envahi en 1917. Ce que les Sultans ne firent pas en sept siècles, les « jeunes Turcs » le
planifièrent et le commirent méthodiquement à partir d’avril 1915.
Auparavant déjà, des massacres avaient été organisés, et plus tard encore aussi
(notamment en 1955). Mais ceux de 1915 manifestent une volonté globale de génocide, qui n’a
jamais cessé : aujourd’hui encore, l’évocation de ces crimes contre l’humanité vaut
immédiatement l’emprisonnement en Turquie – si ce n’est l’assassinat. Autant dire que les
études historiques y sont impossibles, et l’islamologie également.
En 1912, le P. Henri Lammens s’était vu interdire par ses supérieurs jésuites de continuer
ses travaux de recherche sur les origines de l’islam ; ils craignaient des réactions hostiles de la
part du pouvoir turc. Peine perdue. Et recherches perdues : il fallut des années après le
génocide pour que les études retrouvent le niveau qu’elles avaient antérieurement. Quoique
marquée moins par la peur que par des confusions d’intérêts, la situation présente a quelque
chose de comparable. Il est interdit de chercher. En août 2015, le travail de synthèse qui est à
l’origine de ce site a dix ans – dix ans pendant lesquels il a été non discuté mais occulté par les
instances en place. Et nous en arrivons aujourd’hui à un état général d’impasses et de
manipulations (dont l’islamisme). Sans porte de sortie. Alors qu’elle existe.
Cette étude universitaire met en lumière l’enracinement insolite de l’islam
dans la religion hébraïque et dans le christianisme.
Pour ce faire, il faut remonter jusqu’aux courants messianistes apparus
au IIe siècle avant notre ère : ceux-ci préparaient lointainement la
mouvance idéologique politico-religieuse qui s’est formée après l’an
70 en opposition à la révélation chrétienne tout en dérivant de
celle-ci. Également très opposée au judaïsme rabbinique, cette mouvance
post-chrétienne des « judéo-nazaréens » reconnaissait Jésus comme
Messie mais non comme Sauveur (c’est-à-dire comme Celui qui vient
visiter son peuple).
Ceci avait peu été mis en lumière en amont de l’Islam. Au regard de
l’histoire, Mahomet apparaît au VIIe siècle non comme annonçant une
nouvelle religion, mais comme le chef militaire au service de cette
mouvance qui avait déjà eu une influence discrète mais profonde dans
le monde au cours des six siècles précédents.
2
Il s’agit d’une thèse de doctorat en Théologie/Histoire des religions (Univ. De
Strasbourg II, 2004-2005). Le titre général, que l’exposé se charge d’éclairer,
reflète le mystère qui semble entourer les origines de l’Islam.
Selon le discours habituel fondé sur une biographie imposées deux siècles après
les faits supposés , Mahomet-Muhammad aurait été élevé dans un milieu arabe
resté mystérieusement païen, comme si son histoire ne se situait pas au VIIe
siècle mais avant notre ère, et comme si sa tribu de marchands n’avait rien appris
des juifs et des chrétiens, qu’elle côtoie depuis longtemps au moins pour des
raisons commerciales ; de plus, dit-on, il se déclare tout à coup prophète, se
référant à une Révélation reçue de Dieu mais aucun des « polythéistes » ne
devrait l’avoir compris puisque l’idée même de Dieu est supposée leur être
inconnue ! Que signifie tout cela ? Quelle est la raison d’être de ces incohérences
apparentes ?
Depuis une trentaine d’années surtout, des études ont éclairé divers aspects de
ces questions, mais peu de chercheurs ont entrevu la convergence des réponses
dans les divers domaines concernés, trop isolés les uns des autres. Une double
difficulté était, il est vrai, à surmonter : en amont, la recherche devait saisir et
analyser l’histoire qui précède Mahomet ; et, en aval, il fallait avancer dans une
exégèse sérieuse du texte coranique, au delà des obscurités et autres difficultés
Le messie et son prophète. Aux
origines de l’Islam. Editions de Paris tome I /
tome II , 2005 Tome I, 524p., 35 € – Tome II, 582p., 39 collection Studia Arabica
dir. par Marie-Thérèse URVOY
auteur : Edouard-M. GALLEZ
Tome I : De Qumrân à
Muhammad,
1e partie : Le dossier « essénien » : une forêt que cache un
arbre 2e partie : Origine et élaboration de l’idéologie
messianiste
Tome II : Du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire : 3e partie +
Annexes et tables
3
apparentes dans les deux directions, la tâche était vaste.
En amont, on devait remonter jusqu’au dossier de la littérature des grottes de la
mer Morte (dite erronément « de Qumrân » ou « essénienne ») et le reconsidérer,
ainsi que les études concernant ce qu’on prenait pour un « judaïsme dissident »
(en fait, la dérive nazaréenne du judéo-christianisme primitif) ; et en aval, ce sont
finalement près de cinq cents versets coraniques qui ont dû être regardés ou
analysés.
Il apparaît ainsi qu’au VIIe siècle, ce qui ne portait pas encore le nom « d’islam »
s’enracinait dans le judaïsme et dans le christianisme, mais non pas directement :
à travers les dérives de certains cercles judéo-chrétiens de la deuxième
génération, qui avaient transformé le messianisme biblique en idéologie politique
de salut ils attendaient la seconde venue du Messie comme un retour de celui
qui devrait dominer la terre, la soumettant au pouvoir de Dieu… et surtout de Ses
fidèles.
Malgré les difficultés ou les abus d’interprétation des manuscrits et des vestiges
archéologiques particulièrement ceux de la mer Morte , il est possible à
l’historien de suivre cette pensée messianiste qui s’esquisse au IIe siècle
avant notre ère ; elle apparaît comme système de pensée à la fin du Ier siècle
de notre ère, et, à la fin du VIe, donne naissance à l’éphémère communauté
judéo-arabe qui fut le berceau de l’islam.
La recherche fait également apparaître pourquoi et comment, par la suite, le
texte coranique et le discours islamique se sont constitués, sous l’autorité
des Califes de Damas. De la sorte, l’étude rend compte des différents dossiers,
tout en étant appelée à être développée à l’avenir et précisée ou améliorée sur des
points de détail ; guère d’autre approche n’offre une telle globalité hormis le
discours islamique lui-même, bien entendu.
Pour rappel, ce dernier a pris sa forme au cours du VIIIe siècle
essentiellement (« révélation » à Mahomet, voyage au Ciel, intervention de l’ange
Gabriel qui lui dicte le Coran, etc.). Signalons également que l’unique donnée
concernant Mahomet qui soit à la fois historiographiquement sûre et bien datée,
est la tentative qu’il fit de prendre la Terre Sainte en 629. Les livres ou articles
habituels n’en parlent guère : du point de vue du discours convenu, que faisait
donc Mahomet sur le chemin de Jérusalem ville vers laquelle lui-même se
tournait pour prier –, alors qu’il est supposé ne s’être préoccupé que de prendre La
Mecque ?
Les index et renvois internes (au texte ou aux 1649 notes) permettent de passer
d’un tome à l’autre. La confrontation de textes disponibles (juifs, islamiques ou
autres), de données archéologiques ou exégétiques, etc. instaure des pistes
nouvelles plus nécessaires aujourd’hui que jamais, loin des passions religieuses
ou politiques.
4
Sur youtube https://www.youtube.com/watch?v=v3Jglw-YajA
Mahomet (Muhammad) le personnage historique très=/= personnage qu’on
en a fait, et pourquoi ?
Peu de source du 7e sc : destruction sous autorité des califes de Damas, les
Abbasides
- La « doctrina Jacobi » (entre 622-629) : un juif contemporain de Médine, écrit
que Mahomet = marchand, détient les cléfs du royaume de Dieu et annonce la
venue du messie (selon la prophétie de Malachie : un nouvel Elie, un nouveau
prophète qui précède la venue du messie, pour les juifs en effet le messie n’est
pas encore venu), ne se présente pas comme prophète ou comme nouveau
prophète
- traditions Bougari et Muslim : Haddith (aussi entre 622-629): Mahomet
annonce venue imminente du messie Jésus
- on sait que Mahomet (Muhammad) venu à Médine et fait vers 629 une
expédition vers Jérusalem, battu au sud est du Jourdain, par les byzantins
(source grec byzantine datée, sûre, extérieur à l’Islam), on en trouve la trace
dans la sourate 30 (avec 3 voyelles à changer, voyellisation tardive), en rapport
avec venue du messie = seconde venue ou retour. = Exhortation aux vaincus pour
les encourager
- Jésus n’est pas mort sur la croix mais enlevé au ciel et tenu en réserve pour
revenir (trace dans le coran). Ne pouvait pas accomplir la mission d’établir le
royaume de Dieu sur la terre. Donc seconde venue ou retour.
- Il y a des textes plus anciens qu’on peut rapprocher du coran : Sectes les plus
récentes de la mer morte et textes apparentés : « testaments des 12 patriarches »,
« 2ème livre de Baruch », « 4ème livre d’Esdras » dérivés de la théologie
chrétienne, négation radicale du christianisme. Quand un texte parle de Jésus, il
n’est pas nécessairement chrétien !
- Au 1ier sc : on assiste à 2 dérives qui s’inscrivent dans une vision politico-
guerrière-religieuse dès les origines du christianisme. Dont cette croyance
fausse sur Jésus citée juste au dessus.
- L’histoire réelle : une communauté judéo-arabe venue de Syrie, qui a
subsisté à Médine de 622 à 640, en ce qui concerne La Mecque il se pourrait
que ce soit une création fictive des califes de Damas, pour créer un passé
fictif à la nation arabe désormais choisie pour diriger le monde.
La fameuse pierre noire, était-elle à La Mecque, était à Rome au 3e sc de notre
ère, a été importée de Syrie (Golan) et y est retournée puis aurait été importée à
La Mecque.
Cassée en trois (pourquoi ? on ne sait), pour les musulmans elle devenue la main
droite de Dieu. Dans la tradition islamique, lieu du sacrifice manqué d’Ismaël
(importation d’élément juif : sacrifice d’Isaac sur le rocher qui est au centre du
dôme du rocher sur l’esplanade à Jérusalem), transférée à la Mecque dans
tradition.
- Avant Médine, ce groupe judéo-chrétien venu de Syrie = judéo-nazaréen. A
la fin du 6ème sc ont endoctriné les arabes.
5
- Judéo : originaire de la judée, parmi les disciples de St Jacques
(Jacobiens) qui fuient en 68 en Syrie. La plupart sont restés fidèles à la tradition
orthodoxe judéo-chrétienne et sont rentrés après la destruction du temple en 70.
Mais ceux qui se sont rebellés contre les romains été châtiés par ceux-ci et Jésus
ne revient pas car les circonstances ne s’y prêtent pas. D’où le thème du 3ème
temple qu’il faut rebâtir. Alors on peut imaginer la crise de conscience des juifs,
des disciples du Christ qui ont cette attente messianique, même si dans le
christianisme à la mort de Jésus, le voile du temple se déchire en deux, pour
montrer que le véritable temple de Dieu, c’est chacun de nous. Il n’en reste pas
moins que pour les judéo-chrétiens le temple de Jérusalem reste un lieu de prière,
un lieu central dans l’attente de Jésus.
- Nazaréen, nom des premiers chrétiens très vite abandonné avant 70,
Après 70 (destruction du temple de Jérusalem), ce groupe sectaire hérétique s’est
structuré, qui a subsisté en Syrie, prônent le retour de Jésus au premier degré,
venue matérielle à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers (il y avait une double porte
pour monter sur l’esplanade de Jérusalem, les califes Fatimides d’Egypte au 13e sc
en ont eu marre de cette histoire et ont fait murer les portes, histoire qu’on ne parle
plus de cela).
Ces judéo-nazaréens ont donc donné naissance à l’Islam => reprendre
Jérusalem en 629 pour permettre le retour du Christ. Fin 6ème sc, ils se tournent
vers leurs voisins arabes pour chercher des alliés, disant aux arabes, vous êtes les
descendants d’Abraham par Ismaël (ça ne se trouve même pas dans la bible, car
cette descendance par Ismaël serait alors en mésopotamie, mais pas dans la
péninsule arabique), mais cela se trouve clairement indiqué dans un livre judéo-
nazaréen : le livre des jubilés.
L’empire perse, comme les byzantins engageaient des arabes qui se trouvaient
parfois de part et d’autres, donc cette pratique pas nouvelle, mais ici un argument
théologique, on en fait des frères pour un but spirituel.
Trouve-t-on un écho d’un regroupement à Médine et de tentative
d’investissement de Jérusalem dans les textes coraniques ? On en trouve des
traces dans le coran, mais pour les mettre en évidence, c’est un travail rigoureux
qui a commencé et doit se poursuivre. C’est toute la problématique de
l’émergence du texte coranique. Pas de texte coranique au départ (les traditions
islamiques le disent eux-même), mais compilation de textes ou plusieurs
compilations de textes, ce qui est contraire à la croyance d’une dictée de
Mahomed d’un texte venant de Dieu et évident pour tout le monde. On voit mal
dans cette hypothèse, comment expliquer que certaines parties ont été perdues,
dispersées, que d’autres ont disparues … plutôt qu’un texte directement conservé
et transmis.
A propos de la tentative d’investir Jérusalem, on en retrouve des traces dans
le coran à condition de faire de l’exégèse ce qui est difficile oralement, mais
plus facile visuellement :
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !