Normandie est en situation de sous-effectif puisque dans les 15 dernières années
le nombre de ses membres n’a fait que décroître (non remplacement des postes
vacants) entre deux périodes de stagnation. Le sous-effectif a des conséquences
directes et néfastes sur la perception de la RAP et sur le niveau de prescription.
4) Ingérence du SRA dans les attributions de l’INRAP
A l’origine de ce phénomène deux causes. D’une part la pérennité de pratiques
de travail des prescripteurs qui du temps de l’AFAN étaient en première ligne
pour le montage des dossiers et au contact direct des aménageurs avec lesquels
ils négociaient les opérations. D’autre part et dans le même temps, les
prescripteurs (en sous-effectif) ont en charge de « réguler » l’activité
archéologique. Autant de contraintes intériorisées qui aboutissent à des
engagements de planning, parfois à des estimations de coût, en lieu et place de
l’INRAP ce qui ne manque pas de créer des interférences dans la
communication entre l’INRAP et les aménageurs et finit par créer des problèmes
dans l’activité. Le SRA est un service prescripteur. L’INRAP est opérateur. Il
convient au premier de prescrire et au second de mettre les moyens en œuvre,
dans un calendrier établi avec les aménageurs, pour honorer les prescriptions. Ce
n’est pas au SRA mais à l’INRAP de bâtir sa réputation et son image auprès du
monde économique. L’INRAP appartient au monde économique et participe de
la chaîne opératoire de l’aménagement du territoire.
5) Une mauvaise gestion des stocks
Il y a une mauvaise gestion des stocks de prescription de diagnostic. La
« régulation » (autrement dit la gestion de la misère) marche tellement bien en
Basse-Normandie qu’on en arrive à des ruptures de charge sur la détection des
sites (automne 2006 par exemple). Le SRA répond qu’il a 600 ha en stock. Nous
répondons que c’est un stock mort pour partie parce que les aménageurs
déclarent urgents des aménagements qui ne le sont pas à cause de la réputation
qui est faite à l’INRAP de son incapacité opérationnelle et pour partie parce que
le SRA ne connaît pas son stock. Il faut donc créer une base de données
recensant les prescriptions et évaluant leur degré d’urgence afin d’établir un plan
de charge continu et optimum. En 2006, le SRA de Basse-Normandie s’est
montré incapable de consommer une croissance de 300 jours homme par rapport
au budget 2005 essentiellement à cause de la méconnaissance de ses stocks.
Cette base de données permettrait la prévision et cette prévision doit être
discutée au sein du pôle culture régional en relation avec tous les acteurs de
l’archéologie. Cette base portant sur les prescriptions doit être mise en face
d’une mesure absolue en hectares des superficies détruites dans la région (base
de données SITADEL (dde) et consultation des registres d’études d’impact). Ces
outils devraient permettre d’augmenter l’activité de détection.