Nouveau Voyage au centre de la Terre
Vincent COURTILLOT – Odile Jacob – 348 pages.
Un scientifique dans l’œil du cyclone médiatique
Dans le contexte de crise politique où l’Elysée abandonne son projet de taxe carbone et Nicolas Hulot
claquer la porte que Sarkozy lui avait ouvert e, l’opinion s’interroge : qui a raison dans l’affaire du
réchauffement climatique ? A la une du Monde, 20 février Changement climatique : la confusion
s’accroît. La campagne des climato-sceptiques installe le doute dans l’opinion. Couverture et dossier
de Science&Vie mars 2010 : Climat. Le réchauffement est-il sûr ? Libération du 4 avril : Vincent
Courtillot, directeur de l’Institut de Physique du Globe de Paris, mis en cause dans une affaire
d’éthique scientifique. La polémique embrase les médias. Les climato-sceptiques s’affrontent aux
réchauffistes du GIEC qui jettent le brûlot de Vincent Courtillot au bûcher de l’inquisition
scientifique. C’est la guerre. Qui a raison ? Qui a tort ? 400 scientifiques indignés demandent
l’arbitrage de Valérie Pécresse, ministre de la Recherche. L’iconoclaste leur répond dans Le Figaro
daté 3 et 4 avril qui titre : Réchauffement climatique. La contre-attaque des « antiécolos ». Avec
Claude Allègre, le géophysicien Vincent Courtillot conteste ce qui est présenté comme une « vérité
scientifique » et déclare : Jusqu’à nouvel ordre, il n’y a pas de censure idéologique en sciences…La
meilleure manière de critiquer nos résultats scientifiques n’est pas d’envoyer une pétition à des
« tutelles » mais de soumettre par les mêmes voies des articles pour publication. Il précise : le GIEC
n’est pas le garant de la vérité scientifique.
GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat.
Qui contrôle le climat ? L’homme, la tectonique des plaques ou le soleil ?
Comme Jules Verne qui envoie ses héros dans un Voyage au centre de la Terre depuis les volcans
d’Islande, Courtillot s’appuie sur l’étude de la grande éruption de 1783 au Laki en Islande et de
résultats surprenants sur les variations du champ magnétique terrestre, [pour aboutir] au fameux
problème du réchauffement climatique. Il s’interroge : Pourquoi avoir entamé ce projet sur le
système Terre par le climat ? Réponse : Eh bien, parce que le géologue a peut-être plus à apporter au
climatologue que celui-ci n’en a pour l’instant conscience (p.12). Pour lui, les variations climatiques
comme celles du champ magnétique terrestre s’inscrivent dans la mémoire de la croûte terrestre
façonnée par la tectonique des plaques. Sans remettre en cause la réalité d’un réchauffement global
au cours des 150 dernières années, nous pensons que le rôle du Soleil a été largement sous-estimé.
Dans son enquête, Courtillot se heurte au mur du silence officiel. Comment un géologue-
géophysicien, spécialiste de l’intérieur de la Terre pouvait-il prétendre contester les vues acceptées
par la plupart des spécialistes du climat ? (p.56). La ligne jaune franchie, Courtillot sent le fagot. Sous
couvert de scientifiques désignés par les gouvernements, le GIEC cherche à imposer sa vérité par des
causes uniquement anthropiques. L’idée de recourir à un groupe de scientifiques, du type du GIEC,
organisant la consultation de centaines de pairs et tentant de dégager de leurs vues un consensus
m’aurait à priori semblé bonne. Je l’aurais cru, il y a quelques années. J’en suis revenu. Le GIEC
publiant un résumé de 58 pages d’un rapport scientifique de près de 1 000 pages, Courtillot découvre
qu’on l’a destiné aux « décideurs » avant le rapport scientifique complet et a requis l’approbation
préalable des représentants des gouvernements ! (p.306)