COURS 3 ISLAM MALAIS

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COURS 3
ISLAM MALAIS
L’Indonésie fait 5000km de long, c’est le plus grand pays musulman du monde avec
plus de 177 millions de croyants. L’islam n’est pourtant pas la religion d’état. L’Indonésie
repose sur le pancasila (les 5 principes), l’un de ces principes est « la croyance en un dieu
unique » sachant que toutes les religions sont placées sur un plan d’égalité.
Les indonésiens sont plus ou moins libres car sur leur carte d’identité est inscrite leur religion.
Suharto a renversé Soekarno car il lui reprochait ses dérives marxistes, notamment le fait
d’être athée.
Ce qui explique l’existence d’une religion « artificielle », l’hindu-kaharingan (association
politique des dayak restés animistes + association religieuse avec les balinais). Le fait de
croire en plusieurs dieux, ca relève de l’animisme donc c’est être sauvage.
Il faut faire attention aux statistiques religieuses en Indonésie (faire en fonction des régions).
Le ministère des cultes veut garantir la liberté de conscience et veuille à ce que chaque
religion soit sur le même pied d’égalité.
Officiellement ses buts sont altruistes mais en pratique ce ministère permet d’avoir de
nombreux renseignements sur la population.
D’une ile à l’autre les oppositions régionales sont très marquées, il existe des chrétientés
indonésiennes, des islams indonésiens…
La partie occidentale du pays (l’Ouest) est majoritairement musulmane (à l’exception de Bali
qui s’inspire du culte indien), la partie orientale subit un gradient (diminution en faveur des
chrétiens vers les iles de la Sonde et des Moluques).
A Sumatra, il y a une majorité de musulmans sauf vers le lac Toba ou les populations Batak
sont christianisés (protestants et catholiques). Java est musulmane sauf pour les chinois
(chrétiens), les Tengger Bromo (cultes indiens préislamiques), les Badui (animisme)…
A Kalimantan, on oppose le haut pays (soit chrétien, soit animiste) aux côtes musulmanes
(malais côtiers) même si actuellement il y a une forte recrudescence de l’islam.
A Sulawesi, les musulmans sont majoritaires sauf chez les Minhas Hassa (protestants) qui
habitent Manado, idem chez les Toraja (animistes ou musulmans).
Dans les Moluques c’est 50/50 chrétiens et musulmans etc.
On peut faire de la géopolitique électorale pour voir apparaitre le gradient « religieux ». En
1998, chute de Suharto et en juin 1999, premières élections libres d’Indonésie.
On vote sur son lieu de travail, dans l’ordre de la liste.
Avant la libéralisation il y avait 3 partis : le parti gouvernemental, le parti musulman et le
parti « divers ».
En 1999, il y a 48 partis politiques !
20 de ces partis se réclament musulmans sachant que 15 sont fondamentalistes (charia) et le
reste sont modérés. Les fondamentalistes (Java, Aceh, Banjermassin  lié à l’histoire de
l’islamisation) récupèrent 16% des voix, les modérés 22% (villes + gradient) soit 38% des
voix pour les musulmans
Le taux de participation général aux élections en Indonésie est de 80% voire plus.
Il y a deux grandes associations musulmanes qui en résultent :
-
Nahdlatul Ulama (NU)  négociants, commerciaux, ruraux conservateurs (Java)
-
Muhammadiyah (Mu) urbains, jeunes, réformistes, modernistes (critiquent l’islam
syncrétique)  proche islam Moyen-Orient/Afrique.
Le PKB (Parti du relèvement national) fondé en 1998 par A. Wahib (Gus Dur)  ses voix
couvrent les zones du NU.
Le PAN (Parti du message national) fondé en 1998 par Amin Rais  ses voix recouvrent les
régions de la Mu.
Le NU (association pour la renaissance des Ulémas) a été fondé en 1926 par les Kyai,
partisans d’un islam traditionnaliste.
Le Mu est fondé en 1912 par A. Dahlan. Cette association est très bien organisée, son bastion
est le sultanat de Yogyakarta.
Il n’y a pas un islam indonésien mais des islams.
Singapour est une ville majoritairement chinoise (85%) avec 377 000 habitants malais. Le
quartier historique musulman gravite autour de l’ancien sultanat, Kampung Ga.
Raffles avait loué aux commerçants malais et bouddhistes un quartier malais.
La MUIS, association fondée en 1968, gère les affaires musulmanes à Singapour (aumônes,
pèlerinages etc.). L’islam de Singapour est très organisé donc très surveillé (alliance avec
Etats-Unis).
Le Timor Orientale et les Philippines possèdent une population majoritairement catholique en
plein monde malais. Ils sont 98% à se déclarer catholiques, il y a des minorités musulmans
surtout aux Philippines dans le sud (iles de Palawan et Mindanao – Péninsule de
Zamboanga/Golfe de Moro/archipel des Sulu dont Jolo).
Les musulmans aux Philippines sont essentiellement des ruraux (discrimination dans le cadre
de la colonisation), les villes sont majoritairement chrétiennes.
L’islam a aussi séduit des populations dont le mode de vie est divers (pécheurs semi-nomades,
riziculteurs, gitans des mers).
Java fut pendante longtemps entre l’hindouisme et l’islam (sunnites), comment s’est-elle
christianisée ?
Pourquoi l’islam se répand au 15e siècle alors que dès le 13e siècle il y a déjà des sultanats
dans le coin ?
Pourquoi l’islam ne s’est pas répandu dans la péninsule indochinoise ?
Pourquoi le simple fait d’être en contact avec des musulmans a poussé des gens à se convertir
à l’islam ?
On va considérer la religion comme un système de pensée philosophique et cohérent qui
réduit toutes les ambigüités de l’expérience sans pour autant croire que la religion c’est le
reflet de la société. La religion explique le monde et l’ordre du monde (le rendre intelligible).
1. Conséquences du phénomène religieux sur le paysage.
2. Fonction et signification du phénomène religieux (quelle est sa vision du monde ?).
3. Jugements clefs (sociaux…)
Au-delà de l’islam se maintient un même model d’organisation territoriale (Java & Bali).
Durant toute la période de l’indianisation, l’univers des populations est clos, le monde se
limite aux iles (le mont Meru se confond avec le Penangguyan ou l’Agung – volcans).
Les populations se situent dans l’espace par rapport à la cosmogonie indienne (Kaya 
direction du volcan / kelod  direction de la mer). Les villages-rues sont toujours alignés
dans le sens de la pente (montagnes = castes supérieures / mer = classes populaires). Dans les
villages balinais il y a trois types de temples :
-
le temple de Siva (orienté vers la montagne)
le temple de Vishnou (qui regarde toujours coté mer)
le temple de Brahma (au centre)
La perception du monde des balinais transparait via ce système d’orientation.
Le phénomène religieux permet une non discontinuité entre l’individu, la société et le milieu.
La religion explique aussi l’ordre social du monde.
Le royaume à Java (Est) est organisé en cercles concentriques ; autour du kraton on trouve la
ville capitale Nagara, ensuite le Nagara Agung (cœur du royaume avec les rizières), ensuite
les provinces appelées Manca Negara (administrée par des fonctionnaires royaux qui payent
tribut). La vision cosmique trouve sa traduction sur le plan social, les individus se regroupent
aussi en cercle en fonction de leur rang vis-à-vis du souverain assimilé à un dieu (pour être
noble il faut être le plus proche possible du souverain, d’où l’importance des mariages
arrangés).La forme qui domine c’est la hiérarchie pyramidale et les cercles concentriques.
Cette vision est cohérente au plan matériel et social malgré son aspect fantasmagorique.
Tout mouvement qui est susceptible d’ébranler le cours immuable des choses peut être fatal.
Aucune place n’est faite à l’étranger (alors que chacun est prédestiné à sa naissance) c’est
pourquoi ce monde ne peut fonctionner qu’en étant immobile (état agraire et rizicole). Au 15e
siècle, le commerce se développe ainsi que les cités marchandes (arrivée de l’islam).
L’influence des européens et de l’arrivée de l’islam modifie progressivement cette zone
géographique surtout au 16e siècle (rayonnement des cités marchandes très prospères  ports
cosmopolites  nouvelle sociabilité grâce à l’islam et le malais = culture commune).
Premières fragilités des sociétés agraires: faire une place aux étrangers, aux navigateurs (leur
espace n’est pas orienté vers la Mecque)  incompatibilité entre la vision du monde figé et la
vision répandu par les nouveaux arrivants (empirisme, de port en port) + réussite sociale lié au
souverain contre la richesse.
Les commerçants européens ont essayé d’établir un monopole en détruisant les réseaux malais
(blocage ainsi de l’expansion malaise et par conséquent de l’islam aussi).
FIN
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