Colle Histoire La Méditerranée dans la 1ère Guerre Mondiale Intro

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Colle Histoire
La Méditerranée dans la 1ère Guerre Mondiale
Intro
La Méditerranée est un espace complexe avec plusieures régions : le Maghreb, les Balkans,
l’Europe (avec les enjeux des grandes puissances) Surtout la Méditerranée est un espace maritime qui
va se révéler stratégique pendant la 1ère GM . La 1ère GM commence dans les Balkans pour finir en
Méditerranée (les combats ne sont pas finis en 1918 en Méd) ; la paix commence à Paris entre les
grandes puissances européennes qui se « partagent » le Proche-Orient mais certains conflits demeurent.
La Méd est enjeu pour les puissances européennes qui vont tout faire pour garder leurs intérêts (la
Russie pour le contrôle des détroits et l’accès à la Méd ; la Gde-Bretagne pr s’assurer la route des
Indes ; la France pr intérêts financiers+ les colonies). La Guerre va se passer par et sur la Méd, et modfier
la carte de la Méd (dans les Balkans naissance de nationalités) et nouvelle carte du Proche-Orient. Enfin
la Méd devient un enjeu non plus européen mais mondial ac l’arrivée des Etats-Unis dans la 1ère GM.
Comment la 1ère GM fait de la Méditerranée un enjeu plus seulement européen mais aussi mondial ?
I- 1914, une Méditerranée européenne
II- Les temps forts de la guerre
III- La Méditerranée devenue un enjeu mondial, 1920 et la construction de la paix.
I- 1914, une Méditerranée européenne avec les intérêts européens et le jeu des alliances
A)La Crise des Balkans
Rappel des enjeux pour chaque puissance européenne (cf intro). Le conflit est d’abord balkanique avec
l’attentat contre l’Archiduc François Ferdinand : en réponse l’Empire Austro-hongrois déclare la guerre
à la Serbie. Là le jeu des alliances commence avec la formation de la Triple Alliance
(Allemagne+Autriche-Hongrie) et de la triple Entente (France+Angleterre+Russie+Serbie) : le conflit se
déplace vers l’Europe qui va être le lieu principal des affrontements. La Russie : elle défend la Serbie
dans le cadre de sa stratégie d’influence dans les Balkans donc contre l’Autriche-Hongrie, elle veut un
pvr sur les Balkans et sur les restes de l’Empire Ottoman, mais la Russie ne veut pas avoir l’Allemagne
contre elle, cela paraît pourtant inéluctable si elle veut poursuivre son avancée dans les Balkans et en
Méditerranée(par les Détroits). Enjeu de la 1ère GM aussi pr les nationalités dans les Balkans : pr elles les
grandes puissances seront des obstacles (l’Autriche-Hongrie vs la Grèce) ou des aides (ex la Russie pr les
Serbes). Donc la 1ère GM naît d’abord de la crise de 1914 ds les Balkans, mais la catastrophe est à venir
pour les grandes puissances européennes.
B)L’entrée en Guerre de l’Empire Ottoman
Ce que les puissances européennes (Gde-Bretagne+F) n’avaient pas prévu : que l’Empire Ottoman entre
en guerre, et au côté de l’Allemagne. Le 27 Sept 1914 : les Turcs ferment les Détroits au commerce, et
aident l’Allemagne à accéder à la Méditerranée pr la guerre maritime. L’Empire Ottoman du côté All est
catastrophique pr les Alliés parce que la région est stratégique : ouverture sur les Détroits, entre la mer
Noire et la mer Egée ; menace sur le Canal de Suez ; perte de beaucoup d’intérêts (financiers,
économiques), perte d’une région sur laquelle la F+Gde-Bretagne avaient la mainmise. La Guerre n’est
plus seulement Européenne, elle est Méditerranéenne. Avec l’entrée de l’Empire Ottoman dans la
guerre, les puissances de l’Entente vont déjà prévoir le partage de l’Empire Ottoman en cas de victoire
de l’Entente, avec certaines contradictions dans les intérêts.
C)La mobilisation des colonies françaises en Méditerranée
Les colonies Française et Britanniques sont appelées pour la Guerre mais la Gde-Bretagne aura moins de
problème, conte-tenu de son organisation et son administration coloniale; le problème va se poser pour
la France. Le Maghreb est appelé au combat par Paris, aussi bien sur les fronts en Europe qu’en
Méditerranée. Plusieurs problèmes : certains refusent de combattre ; les meilleurs soldats ont été
mobilisés avec Lyautey en France ; et la mobilisation des indigènes va poser problème à la fin de la
Guerre : les soldats qui ont combattus demanderont en « compensation » la nationalité française et la
métropole va leur refuser. Ce refus de la métropole la discrédite et attise les nationalismes (de là aussi le
problème de l’Algérie par la suite). L’Allemagne tente même de jouer sur ce terrain de la désillusion en
faisant une propagande pour encourager les nationalismes après une répression de F+Gde-Bretagne
contre une révolte Senoussis.
Donc la Méditerranée est bien européenne, et c’est en cela qu’elle est le lieu de tous les enjeux.
Pourtant l’espace Méditerranéen se complexifie pour faire apparaître des contradictions au sein même
des alliances.
II- Les temps forts de la Guerre en Méditerranée : conflits directs dans certaines régions, sur
terre et sur mer et les enjeux qui se compliquent.
A)L’enjeu du Canal de Suez : un jeu pour l’Angleterre, pour la stratégie des puissances
Pour l’Angleterre, le Canal de Suez est un point stratégique vers la route des Indes. Angleterre 1 er
actionnaire du canal depuis 1975. Pour l’Angleterre c’est un intérêt plus important que l’Empire
Ottoman, d’où les choix des anglais pendant la 2nde GM et pour le règlement de la paix. Dès 1914,
l’Angleterre s’assure la protection du Canal en faisant de l’Egypte un protectorat Anglais. Avec l’entrée
en guerre de l’Empire Ottoman côté Allemand, Angleterre craint la perte du Canal : les Allemands
l’utilisent beaucoup, et l’Allemagne sait que le point faible (et le pt fort) de l’Angleterre est le Canal de
Suez : d’où l’aide Allemande à la Turquie pour qu’elle anéantisse l’influence de l’Angleterre en
Méditerranée (sur le Canal et en Inde). Même à la fin de la GM l’Angleterre défendra la région du Canal
de Suez : l’Angleterre laisse à la France la Syrie du Nord pour récupérer la Palestine et contrôler
entièrement la région du Proche-Orient.
B)Les batailles maritimes et les Dardanelles
La 1GM se passe aussi sur la mer Méditerranée avec les sous-marins Allemands, la flotte Anglaise
importante. Les Allemands en cas de défaite se réfugient en Turquie tandis que les Anglais pour
atteindre la Méditerranée passent par le Canal de Suez. Donc la guerre en Méditerrané est sur terre et
sur mer.
La bataille des Dardanelles de 1915 : la Turquie ferme les Détroits à la navigation commerciale et
bombarde les villes Odessa, Sébastopol et Novorossisk ce qui provoque le blocage de la Russie en Mer
Noire. Le seul moyen pour la Russie de se libérer = le Bosphore et le détroit des Dardanelles. L’attaque
des Dardanelles est organisée par W. Churchill avec une première attaque par les terres puis par la mer.
Mais la bataille se termine par la victoire des Turques et les armées de l’Entente se retrouvent en Grèce
à Salonique (problème de la neutralité Grecque qui ne peut pas durer, la Grèce va se rallier à
l’Entente) ; début des défaites de l’Entente.
C)Le Proche-Orient, nouvel enjeu Anglais avec quelques victoires
Après la défaite des Dardanelles et en Mésopotamie, l’Angleterre se tourne vers d’autres enjeux : elle
aide l’Arabie, et donc le fils du chérif de La Mecque (Abdallah) avec les troupes anglaises et celles de
Lawrence (envoyé plus tôt en Arabie pour contrôler les intérêts anglais). Nouvel enjeu pour l’Angleterre
car il s’agit d’une nouvelle ouverture vers l’Inde et cela assure le contrôle sur toute la région du Canal de
Suez. Cette aide envers le chérif de La Mecque va poser problème lors du règlement de la paix puisque
les négociations (Angl+chérif de la Mecque) se font sans l’accord de la France, et que l’Angleterre a
promis des terres pour l’Arabie au Chérif. Ce dernier a compris tout autre chose : il pense qu’à la fin de
la Guerre l’Angleterre lui laissera le contrôle sur tous les pays de langue arabe pour former un
« Royaume Arabe ». On retrouvera ce problème dans la question du règlement du Proche-Orient à la fin
de la 1GM.
CCl : Les conflits de la 1GM touchent toute la Méditerranée, autant sur terre que sur mer, avec
différents enjeux pour les puissances européennes mais aussi pour les Etats de la Méditerranée, au
Proche-Orient, dans les Balkans, au Maghreb. Ce sont ces conflits qui vont faire la base du règlement de
la paix et du changement de la carte en Méditerranée.
III- La Méditerranée, un enjeu mondial ; une paix difficile et l’arrivée des Etats-Unis dans la
fin du conflit.
La Paix commence en 1918 en Europe avec les vainqueurs : Angleterre, France, Etats-Unis et les
vaincus : Allemagne et Turquie. Pourtant les conflits continuent en méditerranée(en Turquie et au
proche-orient) et la paix ne sera réglée qu’à partir de 1920.
A)La Turquie à la fin de la Guerre : fin de l’Empire Ottoman et nouvel ordre mondial(le Proche-Orient)
Beaucoup d’exigences faites à la Turquie à la fin de la 1GM : l’ouverture des Détroits, le libre accès à la
Mer Noire, le contrôle par les Alliés de tous les points stratégiques et de tous les moyens de
communication. La Turquie vaincue est un enjeu supérieur à l’Autriche-Hongrie ou à la Bulgarie vaincue.
En effet la Turquie est un espace stratégique pour toute la Méditerranée et cette dernière devient un
enjeu supérieur à l’Europe. La victoire sur l’Empire Ottoman marque aussi la fin de l’Empire Ottoman qui
implique le partage du Proche-Orient prévu par les Alliés mais qui est problématique : il y a
contradiction entre ce que les Anglais avaient « promis » à Hussein (qui pense pouvoir former un
« Royaume Arabe »), et les accords Sykes-Picot passés avec la France pour partager l’Empire Ottoman.
Au final les Arabes (Hussein) seront lésés puisque les Anglais privilégient avant tout leur lien avec la
France. Une nouvelle carte se dessine au Proche-Orient avec les Etats Arabes : la Syrie, le Liban (sous
contrôle de la France), l’Irak, la Palestine, la Transjordanie, l’Egypte (sous le contrôle Anglais) et l’Arabie
Saoudite. Le Proche-Orient se complexifie avec de nouveaux enjeux (économiques avec le pétrole,
politiques avec les influences des puissances dans la région qui ne pourront pas s’en défaire, et
nationaux avec le problème de l’identité dans les nouveaux Etats).
B)Le discrédit des puissances et la montée des nationalismes.
Comme nous l’avons vu avec la promesse des Anglais faites aux Arabes, ceux-ci se méfient désormais
des européens même s’ils participent à la construction de la paix à leur côté. De plus les accords de San
Remo (1920) ne respectent pas les revendications arabes, ce qui attise les nationalismes (cf cours : c’est
le rejet d’une population par des puissances qui construit une identité nationale ou qui attise un
nationalisme déjà existant). D’autre part la forte mobilisation des soldats Maghrébins au combat n’est
pas récompensée par la naturalisation, la nationalité française, comme les soldats des colonies
l’attendaient. Ils se sentent donc désabusés, et cela attise un certain rejet de la métropole et une
montée du nationalisme. Dans les Balkans aussi on observe un certain nationalisme : chaque puissance
revendique une région des Balkans (les Italiens et les Grecs revendiquent tt 2 l’Anatolie par ex) ce qui
attise le nationalisme de cette région. Enfin la tentative de régler les nationalismes dans les Balkans va
échouer car la création du nouvel Etat, la Yougoslavie, ne permet pas de régler le problème (1991-1995
conflit). En général c’est surtout la montée du nationalisme arabe qui est de plus en plus importante, ce
qui aura des conséquences dans l’entre 2 guerres et se poursuivra.
C)Les Etats-Unis en Méditerranée
Les Etats-Unis interviennent à la fin de la 1GM pour aider les Alliés mais ce qui fait leur force à la fin de
la guerre c’est surtout leur position d’arbitre qui leur permet de réaliser leurs intérêts sans être
discrédités auprès des pays. Ils se placent ainsi en défenseurs du Droit des Peuples à disposer d’eux
même, ce qui les distinguent des puissances européennes coloniales qui défendent leurs intérêts
nationaux. C’est le président Wilson qui introduit ce principe dans Les Quatorze points du Président
Wilson en janvier 1918. Néanmoins les Etats-Unis adoptent cette politique d’arbitre et de défenseurs
des peuples pour atteindre plus facilement leurs objectifs en Méditerranée : ils veulent une partie de la
Mésopotamie, demandent l’ouverture du détroit des Dardanelles au commerce mondial (à eux donc) et
de bénéficier des mêmes droits que les autres membres de la SDN. Le discrédit des puissances
européennes est donc légitimé par ce Droit des Peuples.
L’arrivée des Etats-Unis et le retour de l’URSS en Méditerranée marquent une internationalisation de la
Med, et même si elle est toujours un enjeu pour les puissances européennes, les
puissances(européennes+Américaine) devront faire avec la nouvelle carte de la Méditerranée (au
Proche-Orient et dans les Balkans).
Conclusion :
La Méditerranée devient un enjeu pour les Etats-Unis alors que ceux-ci n’y ont jamais été. Grâce à la fin
de la 1GM la Russie aussi fait son retour dans le jeu diplomatique. La Méditerranée passe d’un enjeu
Européen à un enjeu mondial. La 1GM provoque aussi le remaniement de la carte en Méd avec les
nouveaux Etats au Proche-Orient (et futurs conflits comme celui de la Palestine), ainsi que la montée
des nationalismes en Med (nationalisme Arabe, Turc…). A la fin de la Guerre on observe une certaine
continuité : l’axe avec le Canal de Suez est maintenu, mais aussi des ruptures telle que la fragmentation
de la Méditerranée (la Turquie se retrouve seule, le monde Arabe n’est pas formé contrairement aux
espoirs arabes, le monde Arabe devient un enjeu stratégique mondial avec le pétrole). Enfin malgré le
principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les puissances voient en priorité leurs intérêts et
oublient par exemple le problème du génocide Arménien.
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