Présentation du Luxembourg
Données générales
Nom officiel : Grand-Duché de Luxembourg
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle
Chef de l’Etat : Grand-Duc Henri de Luxembourg depuis le 7 octobre 2000
Chef du Gouvernement : M. Xavier Bettel depuis le 4 décembre 2013
Données géographiques
Le Luxembourg est un pays de l’Europe de l’Ouest enclavé entre la Belgique, l’Allemagne et
la France. Il s’étend du nord au sud sur une distance maximale de 82 kilomètres et sur 58
kilomètres d’est en ouest.
Superficie : 2.586 km²
Capitale : Luxembourg-Ville
Villes principales : Luxembourg, Esch-sur-Alzette
Langues officielles : luxembourgeois, français, allemand
Langues courantes : luxembourgeois, français, allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 23 juin
Histoire
Le Comté de Luxembourg, fondé en 963 et devenu duché en 1354, a successivement fait
partie du Saint-Empire romain germanique, du Royaume de France et des Pays-Bas
autrichiens. En 1815, il a été intégré au royaume des Pays-Bas en même temps que la
Belgique. Le Luxembourg a pris part à la Révolution belge de 1830 qui a abouti à
l’indépendance de la Belgique vis-à-vis des Pays-Bas. À l’indépendance de la Belgique, la
partie est du Luxembourg a été séparée du Luxembourg belge pour devenir un État sous
obédience de la monarchie des Pays-Bas. Le Luxembourg a finalement accédé à
l’indépendance en 1867.
Depuis que le Grand-Duché est passé sous le règne de la maison de Nassau-Weilburg en
1890, le Luxembourg et les Pays-Bas ont des souverains différents. Pendant la Première
Guerre mondiale, le Luxembourg a été occupé par l’Allemagne. Le Traité de Versailles de
1919 a confirmé l’indépendance du pays tandis qu’un référendum populaire a consolidé la
monarchie. Le Grand-Duché a été à nouveau occupé lors de la Deuxième Guerre mondiale.
L’union du Benelux a été conclue avec la Belgique et les Pays-Bas en 1944. Le Luxembourg
est membre fondateur de l’OTAN et des communautés européennes.
Données démographiques
Population (1er janvier 2015) : 562.958 (dont plus de 46% d’étrangers)
Densité : 214,4 hab./km2
Croissance démographique : 0,23%
Espérance de vie (2012) : 79,1 ans pour les hommes et 83,8 ans pour les femmes
Taux d’alphabétisation : 99 %
Religions : catholicisme (87 %)
Indice de développement humain (rapport PNUD 2013) : 0,881 ; 21ème rang (France : 0,884 ;
20ème)
Données économiques
(Sources : DGTPE, Commission européenne, portail des statistiques du Luxembourg)
PIB (2014) : 47,3 Mds €
PIB par habitant (2014) : 84.889 €
Taux de croissance (2014) : 3,0% (estimations pour 2015 : 2,6 %)
Taux de chômage (mars 2015) : 6,9%
Taux d’inflation (mars 2015) : 0,3%
Solde budgétaire (2014) : 0,5 % du PIB (estimations pour 2015 : -0,4%)
Dette publique (2014) : 22,7% du PIB
Balance commerciale (2013) : - 6,2 Mds €
Principaux clients (2013) : Allemagne (21,9%), France (15,8%), Belgique (15,8%), Italie
(7,2%), Suisse (4,5%).
Principaux fournisseurs (2013) : Belgique (30%), Allemagne (22,6%), France (10,8%), États-
Unis (8,2%), Chine (6,4%), Pays-Bas (4,6%) ;
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
agriculture : 0,3%
industrie : 13,4%
services : 86,8 % (le poids du secteur financier dans la valeur ajoutée dépasse 30 %
contre 25% en 2000).
Exportations de la France vers le Luxembourg (2014) : 2.426 millions d’euros
Importations françaises du Luxembourg (2014) : 1.383 millions d’euros
http://www.tresor.economie.gouv.fr/se/Luxembourg
Communauté française au Luxembourg : 33.378 Français immatriculés (décembre 2014).
Selon, l’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg (Statec),
les Français, au nombre de 37.100, forment la deuxième communauté étrangère du
Luxembourg après les Portugais (16,5%) et représentent 7% de la population. En outre,
80.000 travailleurs transfrontaliers résidant en France se rendent quotidiennement au Grand-
Duché.
Communauté luxembourgeoise en France : 1.000 personnes
Politique intérieure
À la suite de la démission du gouvernement Juncker le 11 juillet 2013, des élections
anticipées ont eu lieu le 20 octobre 2013. Disposant d’une courte majorité (32 sièges sur 60),
les socialistes, les libéraux et les Verts, sont parvenus à s’entendre sur un programme de
gouvernement commun, écartant le parti chrétien-social (CSV) du pouvoir, pour la première
fois depuis 1979. La composition du gouvernement (sept libéraux, sept socialistes et quatre
Verts) reflète le rapport de forces au sein de la coalition.
Gouvernement du 4 décembre 2013 :
Xavier BETTEL (DP), Premier ministre, ministre des Communications et des médias,
ministre des Cultes
Étienne SCHNEIDER (LSAP), Vice-premier ministre, ministre de l’Économie,
ministre de la Sécurité intérieure, ministre de la Défense
Jean ASSELBORN (LSAP), Ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre
de l’Immigration et de l’Asile
Félix BRAZ (les Verts), Ministre de la Justice
Nicolas SCHMIT (LSAP), Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale
et solidaire
Romain SCHNEIDER (LSAP), Ministre de la Sécurité sociale, ministre de la
Coopération et de l’Action humanitaire, ministre des Sports
François BAUSCH (les Verts), Ministre du Développement durable et des
Infrastructures
Fernand ETGEN (DP), Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection
des consommateurs, ministre aux relations avec le Parlement
Maggy NAGEL (DP), Ministre de la Culture, ministre du Logement
Pierre GRAMEGNA (DP), Ministre des Finances
Lydia MUTSCH (LSAP), Ministre de la Santé, ministre de l’Égalité des chances
Daniel KERSCH (LSAP), Ministre de l’Intérieur, ministre de la Fonction publique et
de la Réforme administrative
Claude MEISCH (DP), Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la
Jeunesse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Corinne CAHEN (DP), Ministre de la Famille et de l’Intégration, ministre à la Grande
Région
Carole DIESCHBOURG (les Verts), Ministre de l’Environnement
Francine CLOSENER (LSAP), Secrétaire d’État à l’Économie, à la Sécurité intérieure
et à la Défense
Camille GIRA (les Verts), Secrétaire d’État au Développement durable et aux
Infrastructures
Marc HANSEN (DP) depuis le 19 mars 2014, Secrétaire d’État à l’Éducation
nationale, à l’Enfance et à la Jeunesse, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et
à Recherche ; Secrétaire d’Etat au Logement depuis avril 2015.
Le Grand-Duché de Luxembourg est une monarchie constitutionnelle, au sein de laquelle les
prérogatives du Grand-duc sont déléguées au premier ministre. La vie politique
luxembourgeoise est traditionnellement dominée par trois grandes formations : le Parti
chrétien social (CSV), le Parti démocratique (DP), d’inspiration libérale, et le Parti ouvrier
socialiste luxembourgeois (LSAP). Le parti des Verts, qui bénéficie d’un fort ancrage local,
notamment au niveau municipal, participe à un gouvernement pour la première fois de son
histoire.
Six semaines après la tenue des élections législatives anticipées, le parti libéral (DP), le parti
socialiste (LSAP) et les Verts (Déi Greng) ont signé le 2 décembre 2013 un accord de
coalition. Xavier Bettel, le jeune et charismatique leader du parti libéral, troisième force
politique du pays mais parti ayant enregistré la plus forte progression lors du scrutin (gain de
4 sièges), est devenu premier ministre.
Plus d’un an après son entrée en fonctions, le gouvernement de M. Bettel jouit d’une forte
popularité. Le nouvel exécutif marque une véritable rupture sur les questions sociétales avec
le précédent gouvernement. La « loi sur la réforme du mariage », qui figurait dans l’accord de
coalition, a été adoptée le 18 juin 2014 à une très large majorité des députés de la Chambre
(56 voix pour et 4 voix contre). Cette loi autorise également l’adoption par les couples de
même sexe. D’autre part, pour l’organisation des célébrations officielles de la Fête nationale
du Luxembourg en 2014, le premier ministre a tenu son engagement de détacher la
célébration du 23 juin par l’État de tout caractère religieux en organisant une cérémonie civile
et en ne s’associant pas à l’invitation lancé par l’Archevêché pour le Te Deum, qui inaugure
traditionnellement les cérémonies à la Cathédrale Notre-Dame.
Une autre mesure prévue par l’accord de coalition a été adoptée en douceur le 26 janvier
2015, à travers la signature par le gouvernement luxembourgeois et les représentants des
communautés religieuses établies au Luxembourg (catholique, protestante, anglicane,
orthodoxe, israélite et musulmane) d’un accord réformant les relations entre Eglise et Etat.
Les relations administratives et financières entre l’État et les différentes communautés seront
désormais régis par des conventions et le total des subsides alloués aux différentes
communautés religieuses diminuera fortement, passant de 24 à 9 millions d’euros (la dotation
financière de l’Eglise catholique passera de 24,4 millions à 6,75 millions d’euros). La
signature de cet accord permet à la communauté musulmane, deuxième communauté
religieuse du pays, d’accéder au conventionnement et de recevoir une subvention de 450 000
euros (contre 2.480 euros auparavant). Cet accord, qui marque un tournant historique dans les
relations entre pouvoirs publics et culte au Luxembourg et prévoit le remplacement des cours
de religion dans les écoles publiques par un cours commun d’ « éducation aux valeurs », a été
accueilli favorablement par l’ensemble des représentants religieux. Il sera intégré à la
nouvelle Constitution luxembourgeoise (article 117), qui devrait être adoptée à l’issue du
référendum du 7 juin 2015. La signature de l’accord du 26 janvier a pour effet de soustraire la
question de la réforme des relations entre pouvoirs publics et cultes à la consultation des
électeurs et de réduire à trois les questions qui seront posées lors de ce référendum : droit de
vote dès l’âge de 16 ans, ouverture du droit de vote aux résidents étrangers et limitation des
mandats ministériels. La nouvelle constitution devrait entrer en vigueur en 2016.
Le Parlement luxembourgeois est composé d’une chambre unique comprenant 60 députés élus
au suffrage universel proportionnel.
Les dernières élections municipales ont eu lieu le 9 octobre 2011 dans les 116 communes du
Grand-Duché. Les Verts ont été les grands vainqueurs de ce scrutin et détiennent désormais
74 mandats locaux (+33, sur un total d’environ 500).
Situation économique
La situation économique du Luxembourg, pays à l’économie très ouverte vers l’extérieur et
recourant massivement à la main-d’œuvre étrangère, principalement transfrontalière (environ
140.000 « navetteurs » quotidiens, dont 52% de Français, essentiellement en provenance de
Lorraine, se rendent quotidiennement au Luxembourg) reste très enviable, mais le pays est
confronté à d’importants défis. Noté AAA, il est le premier pays d’Europe en PIB par habitant
et présentait en 2014 un excédent public de 0,5% du PIB pour une dette de 22,7%. Cependant,
la croissance du pays a fortement ralenti depuis plusieurs années (-0,2% en 2012 et 2% en
2013 contre une moyenne de 5% entre 1995 et 2007) et le taux de chômage, a connu une forte
augmentation au cours des dernières années, avant de se stabiliser à plus de 6%, contre 4,1%
en 2008. En outre, l’endettement public a considérablement augmenté, passant de 870 euros
par habitant en 2004, à 14.000 euros aujourd’hui. La reprise économique s’est toutefois
accélérée en 2014 (3% du PIB), ouvrant la voie à de nouvelles créations d’emplois. Cette
embellie devrait se confirmer au cours des prochaines années puisque la Commission
européenne prévoit une croissance de 2,6% en 2015 et de 2,9% en 2016.
Très dépendant à l’égard du secteur financier (38% de la valeur ajoutée, 17% de l’emploi, le
total des actifs bancaires représentant près de 20 fois le PIB courant), le Luxembourg est
confronté au défi de la diversification de son économie, rendu plus urgent par la fin
programmée du secret bancaire au 1er janvier 2015. Le Luxembourg doit également faire face
au vieillissement de la population qui fait peser un risque important, souligné par la
Commission européenne, sur la soutenabilité de ses finances publiques. Le très généreux
système de retraite luxembourgeois (92% à 112% de taux de remplacement) pourrait se
trouver remis en cause en cas de dégradation de la conjoncture économique. Le Luxembourg
est, avec la Belgique, le seul pays de l’UE à pratiquer l’indexation des salaires et des pensions
de retraite sur l’inflation.
L’accord de coalition conclu par le gouvernement en décembre 2013 prévoit, dans le but de
conserver la notation AAA du pays, de maintenir le déficit budgétaire en dessous de 3% du
PIB. Dans cette optique, le premier ministre a présenté, lors de la séance d’ouverture de la
session 2014-2015 de la Chambre des députés le 14 octobre 2014, un « paquet d’avenir »
Zukunftspak »). Ce document contient 258 mesures devant permettre de maintenir
l’équilibre des finances du pays et de réaliser 500 millions d’euros d’économies d’ici 2017,
tout en maintenant un taux élevé de dépenses d’investissement (3,5% du PIB).
L’augmentation du taux de TVA de 2% pour compenser les pertes de rentrées fiscales liées au
changement de fiscalité en matière de commerce électronique (perte estimée à 800 millions
euros soit 1,5% du PIB) a été confirmée tandis que le Premier ministre a annoncé la mise en
place d’une contribution généralisée de 0,5% sur les revenus pour financer la politique de la
petite enfance. M. Bettel a également indiqué que le gouvernement préparait une réforme
fiscale « en profondeur », qui s’orienterait selon le principe de « l’équité pour les ménages et
de la compétitivité pour les entreprises ».
Fiscalité
Le Luxembourg est fermement opposé à toute harmonisation fiscale en Europe et n’a pas
souhaité prendre part à la coopération renforcée relative à l’instauration d’une taxe sur les
transactions financières (TTF). La position intransigeante adoptée par le Luxembourg
(blocage de la révision de la directive épargne depuis 2008) a toutefois connue une inflexion
sensible depuis l’entrée en fonctions du nouveau gouvernement. En mars 2014, le
Luxembourg a accepté, tout comme l’Autriche, de lever son véto à l’adoption de la directive
révisée sur la fiscalité de l’épargne permettant de combler les lacunes de la directive de 2003
(mesures anti-contournement, élargissement du champ d’application) en contrepartie de
l’octroi par la Commission de garanties concernant les négociations avec les cinq États tiers,
parmi lesquels la Suisse. De plus, lors du Conseil Ecofin du 14 octobre 2014, le Luxembourg
ne s’est pas opposé à l’approbation du projet de directive révisée sur la coopération
administrative visant à étendre l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le
domaine fiscal, qui permettra de généraliser à partir du 1er janvier 2017 l’échange
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