la croissance du pays a fortement ralenti depuis plusieurs années (-0,2% en 2012 et 2% en
2013 contre une moyenne de 5% entre 1995 et 2007) et le taux de chômage, a connu une forte
augmentation au cours des dernières années, avant de se stabiliser à plus de 6%, contre 4,1%
en 2008. En outre, l’endettement public a considérablement augmenté, passant de 870 euros
par habitant en 2004, à 14.000 euros aujourd’hui. La reprise économique s’est toutefois
accélérée en 2014 (3% du PIB), ouvrant la voie à de nouvelles créations d’emplois. Cette
embellie devrait se confirmer au cours des prochaines années puisque la Commission
européenne prévoit une croissance de 2,6% en 2015 et de 2,9% en 2016.
Très dépendant à l’égard du secteur financier (38% de la valeur ajoutée, 17% de l’emploi, le
total des actifs bancaires représentant près de 20 fois le PIB courant), le Luxembourg est
confronté au défi de la diversification de son économie, rendu plus urgent par la fin
programmée du secret bancaire au 1er janvier 2015. Le Luxembourg doit également faire face
au vieillissement de la population qui fait peser un risque important, souligné par la
Commission européenne, sur la soutenabilité de ses finances publiques. Le très généreux
système de retraite luxembourgeois (92% à 112% de taux de remplacement) pourrait se
trouver remis en cause en cas de dégradation de la conjoncture économique. Le Luxembourg
est, avec la Belgique, le seul pays de l’UE à pratiquer l’indexation des salaires et des pensions
de retraite sur l’inflation.
L’accord de coalition conclu par le gouvernement en décembre 2013 prévoit, dans le but de
conserver la notation AAA du pays, de maintenir le déficit budgétaire en dessous de 3% du
PIB. Dans cette optique, le premier ministre a présenté, lors de la séance d’ouverture de la
session 2014-2015 de la Chambre des députés le 14 octobre 2014, un « paquet d’avenir »
(« Zukunftspak »). Ce document contient 258 mesures devant permettre de maintenir
l’équilibre des finances du pays et de réaliser 500 millions d’euros d’économies d’ici 2017,
tout en maintenant un taux élevé de dépenses d’investissement (3,5% du PIB).
L’augmentation du taux de TVA de 2% pour compenser les pertes de rentrées fiscales liées au
changement de fiscalité en matière de commerce électronique (perte estimée à 800 millions
euros soit 1,5% du PIB) a été confirmée tandis que le Premier ministre a annoncé la mise en
place d’une contribution généralisée de 0,5% sur les revenus pour financer la politique de la
petite enfance. M. Bettel a également indiqué que le gouvernement préparait une réforme
fiscale « en profondeur », qui s’orienterait selon le principe de « l’équité pour les ménages et
de la compétitivité pour les entreprises ».
Fiscalité
Le Luxembourg est fermement opposé à toute harmonisation fiscale en Europe et n’a pas
souhaité prendre part à la coopération renforcée relative à l’instauration d’une taxe sur les
transactions financières (TTF). La position intransigeante adoptée par le Luxembourg
(blocage de la révision de la directive épargne depuis 2008) a toutefois connue une inflexion
sensible depuis l’entrée en fonctions du nouveau gouvernement. En mars 2014, le
Luxembourg a accepté, tout comme l’Autriche, de lever son véto à l’adoption de la directive
révisée sur la fiscalité de l’épargne permettant de combler les lacunes de la directive de 2003
(mesures anti-contournement, élargissement du champ d’application) en contrepartie de
l’octroi par la Commission de garanties concernant les négociations avec les cinq États tiers,
parmi lesquels la Suisse. De plus, lors du Conseil Ecofin du 14 octobre 2014, le Luxembourg
ne s’est pas opposé à l’approbation du projet de directive révisée sur la coopération
administrative visant à étendre l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le
domaine fiscal, qui permettra de généraliser à partir du 1er janvier 2017 l’échange