caractérisés par de forts changements technologiques, et par un manque de formation
des salariés, la productivité des travailleurs les plus âgés peut diminuer. La vitesse
d’apprentissage, la vitesse et la résolution de tâches avec de nouveaux outils se
réduisent avec l’âge d’autant plus que les connaissances sont éloignées des études
initiales. Si ces individus ne peuvent s’adapter au progrès technique, leur productivité
baisse fortement. Les qualifications acquises ne sont plus en adéquation avec les
qualifications requises. Ainsi, pour ses salariés, la capacité à absorber de nouvelles
technologies est devenue plus importante que l’expérience.
2/ le vieillissement peut ralentir le développement et la diffusion de l’innovation.
La modification de la structure par âge de la population comme l’accroissement de la
part des plus de 55 ans par rapport au moins de 25 ans peut limiter le développement
de l’innovation. Les individus les plus âgés peuvent être réticents face aux innovations,
ce qui peut freiner la hausse de la productivité. Le manque de dynamisme des seniors
peut alors être négatif pour la croissance économique.
B/Une population vieillissante peut nuire au facteur capital en menaçant
l’investissement à travers l’insuffisance d’épargne.
1/Selon la théorie du cycle de vie de Franco Modigliani (1918-2003), prix Nobel
d’économie en 1985, la structure par âge de la population influence le taux d’épargne
national.
Selon ce modèle, les individus rationnels souhaitent maintenir le niveau de leur
consommation tout au long de leur âge adulte. Leur revenu évoluant en fonction de leur
âge, l'épargne, qui est le solde entre la consommation et le revenu, évoluerait également
avec l'âge. Au début de la vie active, lorsque le revenu est faible, les individus
s'endettent, leur épargne est négative ; par la suite, le revenu croît jusqu'à dépasser le
niveau de consommation souhaité, ce qui se traduit par une épargne positive ; à l’âge de
la retraite, le revenu décroît et les individus désépargnent à nouveau en " consommant "
leurs économies. Ainsi, plus la population vieillit, plus l’épargne nationale diminue.
Les pays industrialisés comme la France connaissent aujourd’hui, un double
vieillissement. Les générations actuelles ont moins d’enfants ; le vieillissement a lieu par
le bas ; elles vivent plus longtemps qu’autrefois ; le vieillissement a lieu par le haut. Si
l'on s'en remet donc à ce modèle, l'épargne devrait baisser en raison de l'augmentation
de la part des retraités dans la population totale.
2/La baisse du niveau de l’épargne a un impact négatif sur le niveau de l’investissement
source de croissance économique.
L’épargne sert à financer les investissements ; elle permet donc l’accumulation du
capital fixe. Les investissements de productivité incorporent des innovations de
procédés qui augmentent la productivité des travailleurs. Plus le taux d’investissement
est élevé dans un pays, plus le PIB augmente. Si le niveau d’épargne diminue, les
possibilités d’investissement se réduisent ce qui a un impact négatif sur la croissance
économique. La croissance économique est donc liée à l’épargne réalisée.
Le vieillissement de la population peut donc avoir des effets négatifs sur la croissance
économique. Toutefois, ces conséquences sont incertaines.
II/Cependant, le vieillissement de la population peut aussi favoriser la croissance
économique.
A/Le vieillissement peut générer des gains de productivité, facteur de croissance
économique.