Les travaux concernant l’effet des corridors sur la dispersion des plantes sont peu nombreux.
L’importance de la connectivité entre milieux favorables est assez triviale et a effectivement
été observé pour des espèces occupant des habitats temporaires, comme chez Ranunculus
nodifloris qui occupe des mares temporaires.
On constate donc que, malgré l’importance euristique et pratique du concept de corridor pour
les acteurs de la conservation de la nature et pour les acteurs des débats autour de cette
conservation, il existe très peu de donnée sur les rôles effectifs des corridors et leur utilité en
termes de conservation de la biodiversité. On remarquera par ailleurs que les quelques études
que nous avons pu trouver sont centrées espèce, c’est à dire quelles sont très incomplètes par
rapport à des objectifs de conservation de la biodiversité. On peut finalement remarquer que si
on voulait que l’ensemble des espèces de l’écosystème puisse transiter par un corridor il
faudrait que le corridor ait les mêmes caractéristiques que les réserves entre lesquelles il fait la
jonction. On n’aurait alors non pas deux réserves reliées par un corridor mais une seule
réserve de forme allongée. Ainsi le rôle d’un corridor n’est pas d’assurer la circulation de
l’ensemble des espèces, mais plutôt d’espèces particulières qui jouent un rôle central aux
travers de leurs interactions avec les autres espèces. Si le corridor doit quand même conserver
un rôle dans le maintien de la biodiversité globale il faut que le corridor assure la pérennité
d’espèces ou de groupe d’espèces assurant des fonctions structurantes pour le maintien
de la biodiversité. Il faut donc identifier les espèces constituant des points sensibles du réseau
global d’interaction entre espèces et analyser les facteurs pouvant permettre d’assurer la
pérennité de ces espèces ou groupes d’espèces clés.
L’ensemble des espèces frugivores constituent un groupe fonctionnel important dans la
dynamique forestière en permettant la dissémination des graines et en assurant ainsi la
régénération des arbres. Ce groupe fonctionnel primordial dépend à son tour de l’existence de
ressources en fruit suffisantes tout au long de l’année pour assurer sa survie. Un consensus se
dégage à travers l’ensemble de la littérature pour admettre que les Ficus jouent un rôle clé
sous les tropiques dans le maintien des espèces frugivores. L’ensemble des Ficus joue donc
un rôle central dans le système d’interactions permettant le fonctionnement des écosystèmes
tropicaux.
Partant des constats énoncés ci-dessus, les objectifs du stage, qui s’insère dans un
programme plus global, sont, en comparant la structuration génétique de quatre espèces
de Ficus, d’analyser à quel point la mise en place ou le maintien de corridors de