Remarque n°2
On peut relever la présence d’une tournure restrictive qu’elle.
Remarque n°3
Il s’agit de comprendre la valeur du pronom clitique de troisième personne elle.
Ce clitique de troisième personne a pour référent dans le texte une première mention qui est
Mme de Chevreuse on a ici une relation anaphorique. L’apparition de elle valide une relation
entre Mme de Chevreuse et le pronom.
Remarque n°4
Le relatif apparaît dans une tournure particulière qui est tout à fait courante à l’époque
classique : en qui. Cette tournure pouvait même désigner un non humain.
Qu’elle en qui [kεlãki] on a ici une cacophonie proscrite dans les arts poétiques de l’époque.
Remarque n°5
Cette remarque porte sur la construction du verbe suppléer. Ici on peut remarquer qu’il est
employé en construction transitive directe alors qu’en français moderne l’emploi s’effectue en
construction transitive indirecte, entre les deux on peut relever une légère variation
sémantique.
Remarque n°6
On peut travailler sur les modes et les temps verbaux, en effet le verbe de la principale est un
temps du passé ( passé composé de l’indicatif) or une règle classique spécifie que s’il y a un
temps du passé dans la principale, on doit employer un temps du passé dans la subordonnée,
on évoque ainsi deux actions concomitantes. Dans la subordonnée l’emploi de la restrictive
qu’elle entraîne l‘emploi du subjonctif, ici on a choisi l’imparfait du subjonctif pour relater
une action en cours d’accomplissement.
3. Stylistique
Introduction
Le cardinal de Retz s’appelait Jean-François de Gondi et a vécu une grande partie du
XVIIe siècle, ses Mémoires ne sont publiées qu’au début du XVIIIe siècle vers 1717, il s’agit
donc d’une œuvre posthume. Il est un ecclésiastique animé de toutes les passions humaines,
très porté sur le beau sexe, ambitieux, il est étroitement lié aux intrigues nouées par la Fronde.
Il est arrêté sur l’ordre de Louis XIV, il s’enfuit et se réfugie à Rome, puis en Allemagne et en
Hollande. Il rentre en France après la mort de Mazarin en 1661 et démissionne de
l’archevêché de Paris. Il termine sa vie à Commercy après avoir raconté une partie de sa vie
dans ses Mémoires. Il est célébré comme un des grands orateurs de son temps. Mme de
Chevreuse est née en 1600 et morte en 1679, elle n’a eu que deux maris mais beaucoup
d’amants, elle était notamment la maîtresse du duc de Lorraine. Le cardinal de Retz fait ici le
portrait de cette femme, un portrait essentiellement psychologique qui illustre toute la
subjectivité de l’énonciateur qui est le témoin direct des éléments qu’il expose, il s’agira ici de
relever les distorsions éventuellement introduites par la subjectivité de l’auteur. On pourra
dans un premier temps examiner les procédés référentiels et la construction du portrait, puis il
s’agira de comprendre en quoi ce portrait est unilatéral, enfin on s’intéressera à l’écriture elle-
même, à cette plume trempée dans le vitriol.