SES - Chapitre 1. Quelles sont les sources de la croissance ?
KH – TES1 – 2015/2016
économique de ces trois dernières décennies. [...] La politique d’ouverture attira les
investissements directs à l’étranger, ce qui apporta de nouvelles pratiques managériales,
de nouveaux savoir-faire technologiques et un accès au marché mondial pour les
entreprises chinoises. Ces politiques ont stimulé la productivité. Comme la productivité
s’est améliorée au cours du temps, l’investissement et la production se sont accrus. Bien
que l’investissement en capital ait aussi contribué à la croissance, sa contribution est
limitée par les rendements décroissants et donc l’investissement ne peut plus être le
principal moteur d’une croissance soutenable.
GRAPHIQUE 2 Les contributions à la croissance chinoise (en points de %)
Le graphique 2 montre la
contribution de chacun des
trois facteurs à la croissance
chinoise depuis 1980. […] La
croissance rapide de la Chine a
été principalement tirée par les
gains de productivité et
l’investissement plutôt que par
la croissance de l’emploi. Par
exemple, l’accumulation du
capital explique environ 50 %
de la croissance moyenne de
la Chine au cours des années
quatre-vingt-dix, tandis que les
gains de productivité en expliquent environ 40 % et le travail environ 10 %. Le rôle limité
du travail reflète en partie la politique d’enfant unique de la Chine qui limite la croissance
démographique, mais aussi les politiques restrictives en matière de migration interne,
notamment le système du Hukou qui restreint la capacité des citoyens à travailler dans les
villes autres que celle où ils sont nés. Le graphique révèle aussi un déclin significatif de la
contribution de la productivité totale des facteurs depuis 2008. Par conséquent, la
croissance chinoise est devenue plus dépendante de l’investissement en capital au cours
des dernières années.
Le récent ralentissement de la croissance et les nouvelles mesures de politique
économique
Durant la crise financière mondiale, la demande extérieure a fortement chuté.
Parallèlement, les gains de productivité ralentirent, ce qui noircit davantage les
perspectives d’une forte croissance qui soit soutenable à long terme. Le gouvernement
chinois répondit à la crise en adoptant un large plan de relance budgétaire […]. Cette
impulsion budgétaire a significativement stimulé la croissance de l’investissement, en
particulier dans des domaines ciblés tels que les infrastructures et la construction, et
entraîna des booms de court terme dans la production en 2009 et en 2010. Néanmoins, la
croissance a substantiellement ralenti depuis 2011. Le taux de croissance moyen entre
2011 et 2014 fut d’environ 8 % (cf. graphique 1). La croissance ralentit davantage en
atteignant 7 % au cours des deux premiers trimestres de l’année 2015 et le gouvernement
chinois a officiellement réduit sa cible de croissance à 7 % pour l’année. Bien que ce soit
toujours remarquable en comparaison avec les autres pays, ce chiffre est significativement
plus faible que la moyenne de 10 % enregistrée au cours des trois précédentes
décennies.
Zheng Liu, « Is China’s growth miracle over? », FRBSF Economic Letter, 10 août 2015.
Traduit par Martin Anota, http://annotations.blog.free.fr/index.php?post/2015/08/20/Le-
miracle-de-la-croissance-chinoise-est-il-fini