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scenarios climatiques simulés par les modèles de circulation générale, la compréhension de la variabilité régionale du
fonctionnement des écosystèmes et la modélisation de ces processus. Ces recherches m’ont amené à développer des
outils informatiques indépendants sur plusieurs thématiques :
i) L’analyse et la création de scenarios climatiques régionaux : Les modèles de circulation générale (GCM)
fournissent des séries temporelles climatiques journalières à une résolution spatiale variant de 50km a
250km pour un scenario référence REF (hypothèse de concentration en CO2 atmosphérique 360ppm) et
un scenario futur (FUT)(hypothèse de concentration atmosphérique en C02 à 720ppm). Le scenario
référence, à cause de la résolution spatiale assez grossière, est souvent différent des observations au sol.
Les méthodes classiques d’utilisation de ces scenarios climatique est donc le calcul d’anomalies entre les
scenarios REF et FUT, et d’appliquer ces anomalies sur les données réelles au sol. Pour les anomalies,
elles consistent en des variations de moyennes et d’écart type quotidiens. Pour les précipitations, les
anomalies peuvent être plus complexes qu’une simple différence de l’intensité des précipitations, mais
aussi inclure des différences dans la fréquence des événements. Dans le cadre du programme ANR
MESOEROS piloté par l’UMR IRD LISAH, nous avons développé une méthode générique permettant de
produire des scenarios spatialisés et utilisable dans les modèles d’érosion, de rendements agricoles ou de
fonctionnement des écosystèmes. Cette méthode, associée à une spatialisation automatique des
informations climatiques stationnelles, est en cours de valorisation auprès de la DGRE Tunis dans le cadre
du programme CORUS. L’outil a été développé sous MATLAB. Il est en cours d’utilisation dans le
programme européen FUME et le programme européen CLARIS pour application en Amérique du Sud
auprès de nos partenaires.
ii) La modélisation de la dynamique et du fonctionnement des écosystèmes : J’utilise dans mes projets
différents modèles de bilan eau et C dans les écosystèmes : un modèle local dynamique (SIERRA, Mouillot
et al. 2001, 2002, développé en Pascal) et un modèle global fonctionnel (CASA, Potter et al. 1995,
développé sous matlab). Ces deux modèles utilisent le bilan en eau des écosystèmes, les températures et
le rayonnement solaire pour simuler les facteurs de contrôle du bilan de carbone, la dynamique de la
biomasse et du carbone du sol. Ils utilisent différents modules de bilan hydrique du plus simple et plus
générique (CASA), au plus complexe (Ruffault and Mouillot, in prep). Ces modèles permettent de simuler la
variabilité saisonnière et interannuelle des flux et stocks d’eau du sol et de carbone, les échanges biosphère
atmosphère et les potentiels services écosystémiques associés à différentes échelles, du paysage au
globe. Ils sont en cours d’utilisation dans les projets FUME, CLARIS et ESA, et nécessitent les entrées
climatiques issues du précédent outil sur les scénarios climatiques.
iii) Flux latéraux et dynamiques spatiales : les modifications dans le fonctionnement des agro écosystèmes au
niveau régional est aussi associé aux modifications de l’occupation du sol, qui modifient les processus de
flux d’eau et de carbone selon les types fonctionnels des espèces en présence. Cette dynamique spatiale
est régie par les pressions anthropiques d’utilisation du sol (dont le Modèle CLUE fait référence), les
processus de colonisation par dispersion et installation des espèces, et la propagation des perturbations
comme les incendies. Ces modules sont aussi développés (langage pascal) de manière indépendante afin
de simuler des scenarios d’occupation du sol à insérer dans les modèles de fonctionnement de la
végétation.
iv) Enfin nous avons développé, pour des thématiques précises, les processus d’émission de composés
volatils organique émis par la végétation et qui interagissent avec les NOx atmosphériques pour générer de
l’ozone, fort polluant atmosphérique, les processus de pâturage sur la biomasse herbacée, ou les attaques
d’insectes sur les feuillages forestiers.
Nous sommes donc maintenant confrontés à un panel d’outils de modélisations, indépendants et codés sous
différents langages, avec lesquels nous devons jongler pour les faire interagir pour répondre à des questions socio-
écologiques ou atmosphériques. La transmission de ces outils est donc ralentie, et souvent impossible du fait de la
multitude de logiciels à acquérir pour utiliser l’ensemble des outils. Nos multiples projets en cours nécessitent
maintenant le couplage de tous ces processus afin de proposer des scenarios intégrant le maximum de processus
identifiés, et au sein d’une plate forme dans laquelle nous pourrons inclure nos propres développements ainsi que
les requêtes particulières des partenaires. Le programme ANR SCION, est lui-même un programme ANR de
couplage de nos modèles avec les modèles de nos partenaires CEFE/CNRS, montpellier, et applications en
Tunisie. Ce projet SPIRALE bénéficierait donc de la synergie impulsé par de programme ANR de mise en plate
forme des modèles de végétation.
7.2. Adéquation du projet avec la philosophie de SPIRALES (cf “SPIRALES_Notice.doc”)
Le projet que nous proposons pour l’appel d’offre SPIRALE est le fruit de 5 années de développement de modules au
gré des projets où nous sommes impliqués, des demandes de nos partenaires, et des disponibilités de ressources
humaines dont nous disposions. La nécessité de capitaliser ce savoir apparait maintenant dans la demande de
formation des différents modules qu’il est difficile d’assurer avec la dispersion des modules développés jusqu’à présent.