QUAND SOMMES-NOUS EN PRESENCE D’UNE PARABOLE ?
que ce sens caché que nous inventons spontanément au fil du récit
parabolique ou sous le choc d’une brève comparaison est bien celui
que Jésus a voulu éveiller en ses disciples et en ceux qui les
écouteraient ensuite, donc en nous ?
Sans rejeter la valeur en soi des enseignements spirituels, simple-
ment humains, que nous avons puisés d’une manière ou d’une autre
dans les paraboles, nous devons donc nous demander si elles ne nous
révèlent pas une compréhension de l’existence plus profonde que
l’appréciation spontanée et parfois traditionnelle que nous nous en
donnons ou que nous constatons.
En effet, si Jésus est pour nous plus qu’un maître de sagesse
humaine, et si dans la réalité de sa personne, il y a une présence
divine qui se révèle et qui s’exprime progressivement dans ses gestes
et paroles, alors les « paraboles » doivent nous conduire à un sens
caché, conçu donc pour être dévoilé, sens non seulement humain
mais aussi révélateur de Dieu. Ce sens s’inscrit même dans la pers-
pective d’un « dévoilement complet ». « Rien n’est voilé qui ne sera
dévoilé, rien n’est secret qui ne sera connu… » (Mt 10, 26).
Dès lors, le défi que nous avons à relever est clair : comment
élaborer rationnellement et de façon critique, tout en lisant les
évangiles, les conditions intellectuelles et morales pour accéder à ce
sens qui nous traduit la révélation de Dieu en Jésus ?
Esquissons quelques pas pour aller au devant de ce défi.
UN PEU D’ETYMOLOGIE CONSENSUELLE...CELA N’IRA PAS LOIN !
Le mot « parabole » dérive du latin ecclésiastique « parabola »,
lequel mot latin est emprunté au grec « parabolê ». Le verbe grec
« paraballein » signifie « mettre, jeter, lancer quelque chose à côté
de... ou le long de…, placer côte à côte... ».
Ce que la « parabole évangélique » met côte à côte, c’est, d’une
part, le récit, la situation ou encore le geste de Jésus qui ont valeur
symbolique et, d’autre part, « le sens à découvrir » en un autre plan
de réalité. La découverte de ce sens en une autre sphère de réalité, les
auditeurs la feront (ou ne la feront pas), de telle ou telle manière en
fonction de leur expérience de vie.
Pour que cette découverte puisse se faire, il faut toutefois qu’il y
ait une « voie de passage » qui conduise des matériaux signifiants et
significatifs de la parabole au sens à découvrir, sens signifié et plus
ou moins riche de signification nouvelle. Cette voie de passage est
généralement celle d’un rapport de ressemblance ou d’analogie.
Puisque l’usage de la « parabole » associe à l’idée de juxtaposition
ou de parallélisme celle d’une certaine ressemblance, on dira que la