06 comment reconnaître le verbe dans la phrase

Françoise Drouard centre de documentation pédagogique de Passy (74) année scolaire 2004-2005
Fichier C3 MDL ORL 06 date de rédaction ou de révision : 13/11/2004 Page 1 sur 3
MAITRISE DE LA LANGUE AU CYCLE 3
Le verbe et le nom dans la phrase et dans le texte
PB. Comment reconnaître le verbe dans une phrase simple ?
Dans les manuel traditionnels et dans de nombreux cahiers d’élèves, le verbe est défini comme le mot qui
désigne l’action. Evidemment avec des phrases comme “ L’homme était mort ”, cette définition ne semble
pas très opératoire ! Toute définition sémantique “ mot exprimant une action ou un état ” s’applique aussi
bien au nom qu’au verbe. Il vaut mieux renoncer à construire ou donner une définition et chercher plutôt
des procédures pour identifier le verbe efficacement.
La notion de verbe dans le phrase se construit sur trois plans complémentaires qu’on regroupera en deux
ensembles :
a) les plans syntaxique et énonciatif qui permettent de séparer le groupe sujet et le groupe du
verbe et/ou de séparer le thème (ce dont on parle) et le rhème (ce que l’on dit de ce dont on parle) ;
b) le plan morphologique permettant de constater que le verbe est le mot dont la terminaison varie
lorsqu’on modifie le sujet (personne et nombre), le mode ou le temps.
Voyons comment on peut théoriquement construire ces deux ensembles de caractères
Prenons quelques exemples de phrases que des élèves en fin de cycle 3 devraient pouvoir écrire
correctement sous la dictée (il s’agit de phrases simples à ordre syntaxique régulier, à la troisième
personne) : Des roses dans un vase embaument la maison.
Ma cousine viendra chez nous dimanche prochain.
Des cheminées sont tombées pendant la tempête.
Hier soir, le vent soufflait très fort.
a) L’analyse sur les plans syntaxique et énonciatif consiste à séparer le groupe sujet et le groupe du
verbe : Des roses dans un vase embaument la maison
Ma cousine viendra chez nous dimanche prochain
Des cheminées sont tombées pendant la tempête
[Hier soir] le vent soufflait très fort
 La séparation peut se faire intuitivement en séparant ce dont on parle (le thème ou le sujet du
discours) et ce que l’on apprend à propos de ce dont on parle (rhème) :
- on parle de roses dans un vase et on apprend qu’elles embaument la maison ;
- on parle de ma cousine et on apprend qu’elle viendra chez nous dimanche prochain…
Oralement, on peut mettre en évidence les groupes de souffle et marquer la différence par un arrêt avant
le verbe.
On remarque également à l’oral que la liaison que l’on entend, dans certains cas, entre les mots dans le
groupe sujet ne s’entend pas entre le groupe sujet et le verbe : De jeunes-[z]-enfants/arrivent. (Mais, par
contre, on fait la liaison entre le pronom de reprise et le verbe : Ils-[z]-arrivent.)
 La séparation peut être faite systématiquement en appliquant des procédés de transformation :
1) transformer la phrase en une phrase clivée avec présentatif : le groupe sujet est entre le “ c’est ” et
le “ qui ”, le verbe est juste après le “ qui ”
Des roses embaument la maison Ce sont des roses qui embaument la maison
Ma cousine viendra chez nous dimanche prochain C’est ma cousine qui viendra chez nous…

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2) mettre la phrase à la forme négative : le verbe est encadré par “ ne ” ou “ n’ ” et “ pas ”
Des roses… Des rose n’embaument pas
Ma cousine… Ma cousine ne viendra pas
(Mais, attention, en cas de temps composé, c’est l’auxiliaire seul qui est encadré
Des cheminées… Des cheminées ne sont pas tombées )
3) transformer la phrase avec un pronom de reprise : le groupe sujet est remplacé par un pronom, le
verbe est juste après le pronom
Des roses… Elles embaument
Ma cousine… Elle viendra
b) Sur le plan morphologique, le verbe est le mot qui varie en finale, on dit qu’il se conjugue :
Des roses embaument la maison
Une rose embaume la maison
Des roses embaumeront la maison (si j’en achète au marché)
Des roses ont embaumé la maison (tout l’été)
Des roses embaumeraient la maison (si on m’en offrait pour ma fête)
Il faudrait que des roses embaument la maison (pour qu’elle soit agréable)
On constate que la terminaison change (“ désinence verbale ”) avec le nombre (singulier pluriel) et en
fonction du temps (passé présent futur) et du mode (indicatif conditionnel subjonctif).
Voyons comment on peut procéder avec les élèves
Avec les élèves, le problème de la reconnaissance du verbe se pose pour régler les problèmes d’accord au
pluriel. Il faut avoir abordé les notions de singulier et pluriel et avoir commencé à travailler sur les
signaux du singulier et du pluriel dans la phrase (voir document spécifique) avant de chercher à isoler le
verbe. Trouver le verbe se révèle indispensable en particulier quand on veut utiliser correctement les
marques d’accord en cas de pluriel (“ -s ” dans le groupe du nom ; “ -nt ” pour le verbe).
Les élèves peuvent travailler sur un corpus de phrases écrites (à ordre syntaxique régulier) pour chercher
où sont les verbes. Dans la mise en commun de cette recherche, il convient non de mettre en valeur les
“ bonnes réponses ” mais de s’appuyer sur elles pour mettre en évidence les moyens de trouver le verbe à
coup sûr. On oriente la réflexion des élèves en leur proposant successivement les différentes pistes
(“ successivement ” signifie qu’on reprend cette question du verbe tout au long de l’année et tout au long
du cycle, qu’on y revient à de nombreuses reprises).
La manière la plus simple de procéder semble, pour chaque cas, de leur montrer un exemple de
transformation et de leur demander d’opérer cette même transformation sur d’autres phrases (avec l’aide
d’un tableau de conjugaison pour la piste b et en veillant à apprendre à se servir de cet outil). On
travaillera à l’oral (en complétant éventuellement le discours si nécessaire pour que la phrase soit en
situation) puis à l’écrit. Ces exercices de transformation seront repris plusieurs fois dans l’année et dans le
cycle. On gardera des exemples qui serviront d’outils à chaque fois qu’il faudra écrire ou réviser un texte
écrit.
On se mettra d’accord, dans le cycle, sur la présentation de ces listes d’exemples (ce qu’il faut souligner
ou écrire en couleurs ; quelles couleurs il faut utiliser…) et sur leur conservation et transmission l’année
suivante.

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Aucune définition du verbe se sera donnée (si on s’y essayait, elle serait certainement incomplète,
probablement fausse et à coup sûr inopérante). ********