C. La chine et le Japon, des terres fermées ?
Depuis le XIIIe siècle, le papier, les caractères d’imprimerie, la boussole, le gouvernail et la
poudre à canon sont connus en Extrême-Orient. Malgré le récit de voyage sur la route de la
soie que le Vénitien Marco Polo a dressé en 1298, ces civilisations restent quasi inconnues des
Européens.
Au début du XVe siècle, la Chine de la dynastie Ming s’ouvre au monde. Une flotte armée
parcourt les mers depuis Nankin jusqu’en Indonésie, Inde, Ceylan, Arabie et Afrique de l’Est.
La Chine impose un tribut aux États qu’elle veut symboliquement soumettre à l'autorité de
l’empereur. Ce système cesse lorsque les Ming installent leur capitale à Pékin en 1421 et que
la Chine se ferme aux échanges maritimes en 1433.
Le Japon des seigneurs de guerre, les Shôguns, est troublé par des guerres civiles. Avec la
fermeture de la Chine, les Portugais n’ont donc plus aucun concurrent sérieux dans l’océan
indien et en Asie orientale. Ils ne se glissent en mer de Chine et du Japon qu’après 1530, suivis
des Hollandais, des Anglais et des Espagnols.
II. L’Europe et le monde Arabo-musulman
A. La Méditerranée, un espace de contact
Au XVe siècle, le monde arabo-musulman est divisé en trois territoires : l’Empire ottoman, qui
menace Constantinople depuis la Turquie, le sultanat mamelouk, en Egypte et en mer rouge,
et une série de royaumes almohades au Maghreb. Ces trois ensembles sont unifiés entre 1453
et 1517 sous l’unique autorité du sultan ottoman.
Les États européens se sont en parie détournés de la méditerranée. Depuis la perte en 1291
des États latins en Terre sainte, seule Venise a conservé en Orient un ensemble d’îles, comme l
aCrète, pour assurer la sécurité de son commerce.
Le commerce méditerranéen est en grande partie entre les mains des Vénitiens. En installant
des comptoirs dans tous les ports, Venise a créé un empire commercial qui importe en Europe
les épices, l’or et le textile venus de Perse ou d’Inde. Des ambassades relaient les marchands
vénitiens auprès de la Sublime Porte
.
B. Les Européens face à l’expansion ottomane
L’essor de l’Empire ottoman est très rapide. En s’emparant de Constantinople en 1453, le
sultan Mehmet II (1432-1481) abat les faibles restes de l’empire byzantin, qui se réduisaient à
peu près à la ville. Mais la prise de cette capitale impériale provoque une grande émotion en
Occident. Ses successeurs comme Soliman le Magnifique (1494-1566) étendent l’empire
jusqu’au Maroc (1516), à l’Égypte (1517), à Belgrade (1521), mais ils échouent devant Vienne
(1529).
L’Europe est divisée face à l’expansion ottomane. En 1492, les rois d'Espagne s’emparent dans
difficulté de Grenade, mettant fin au dernier royaume arabo-musulman de la péninsule
ibérique : c’est la Reconquista. La France et l’Empire ottoman s’allient un temps, dans les
années 1520-1530, pour tenter d’affaiblir le Saint Empire Romain germanique, ainsi menacé
sur toutes ses frontières.
La menace que font peser les Ottomans sur la sécurité commerciale incite les européens, au
nom de la croisade, à les affronter. En 1571, à Lépante, au Nord du Péloponnèse, une escadre
chrétienne, surtout espagnole et vénitienne, met en déroute la flotte ottomane. Vécue en
occident comme une victoire de la chrétienté sur l’Islam, elle incite les Ottomans à
Surnom de Constantinople et du gouvernement de l’Empire ottoman. C’est le nom de la porte
monumentale de la résidence du grand vizir, le premier ministre.