Chers rachetés du Seigneur, au seuil d'une nouvelle année, ces choses que nous venons de considérer
ne sont-elles pas propres à nous enseigner et à nous encourager? Le Seigneur va venir; comme les ber-
gers, nous allons le voir de nos propres yeux. Il ne tardera pas. Le monde continue son train avec son
activité fiévreuse, ses espoirs et ses craintes. Nous, nous 'sommes en dehors de tout ce qui le caracté-
rise. Puissions-nous mieux réaliser que notre bourgeoisie est dans les cieux, d'où nous attendons le
Seigneur Jésus comme Sauveur. En attendant de le voir, gardons dams nos cœurs la pensée que nous
avons un grand sujet de joie que le temps et les circonstances ne peuvent changer qu'en dépit de tout,
Dieu est et sera glorifié ; que nous possédons la paix, que Dieu trouve ses délices dans les siens déjà
dès ici-bas et que bientôt Il se reposera dans son amour quand nous serons tous dans la maison du
Père, ce qui ne saurait tarder. Enfin ne disons pas: Comment se fait-il que les jours précédents aient été
meilleurs que ceux-ci? Ce ne serait pas par sagesse que nous le dirions, car la foi ne regarde jamais en
arrière, mais toujours en avant. Elle voit les choses qui ne se voient pas encore et qui sont éternels.
ALF. G.
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LE CŒUR OUVERT A DIEU
Nous voyons en David un cœur ouvert à Dieu et s'ouvrant sans cesse entièrement à Lui. Il savait,
certes, que rien ne peut Lui être caché, qu'Il est celui qui sonde et qui connaît toutes choses; elles sont
nues et découvertes à ses veux. Il dit: « Éternel! Tu m'as sondé, et tu m'as connu» (Psaume CXXXIX,
1). Il craint même que, dans les replis de son cœur, il subsiste quelque chose de caché: « Sonde-moi, ô
Dieu et connais mon cœur; éprouve-moi, et connais mes pensées» (Psaume CXXXIX, 23). Mais autre
chose est de savoir que Dieu nous connaît et d'ouvrir soi-même son cœur à Dieu, dans le sentiment
profond de notre dépendance de Lui, et aussi de sa sainteté et de sa grande bonté. C'est là ce que nous
trouvons en David. Il craint de conserver, peut-être même à son insu, sans l'avoir jugée, quelque voie
die chagrin, et il demande à Dieu de le conduire dans « la voie éternelle », voie de vérité et de justice.
Quel précieux état devant Dieu que celui d'un cœur qui s'ouvre ainsi entièrement à Lui, qui craint d'y
laisser subsister quelque voie de chagrin et qui sent combien il a besoin d'être gardé par D'eu lui-même
et conduit dans «la voie éternelle », avec le désir que Dieu lui manifeste ses voies de chagrin, afin qu'il
puisse les juger lui-même. Un cœur ainsi ouvert à Dieu trouve le cœur de Dieu entièrement ouvert aus-
si pour lui; il y découvre la bonté, la grâce, la patience, l'amour, et Dieu lui communique ses propres
pensées - pensées merveilleuses - élevées au-dessus des nôtres comme les cieux le sont au-dessus de la
terre. C'est lia communion avec Dieu qui nous fait lui parler et l'écouter; c'est vivre avec Lui; marcher
avec Lui, comme Hénoc à qui Dieu a pu révéler ses pensées d'un lointain avenir, ou comme Abraham
au sujet duquel Dieu déclare: «Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? », et qui est appelé «ami
de Dieu». Ouvrons nos cœurs à Dieu, chers frères, pour qu'Il puisse les redresser dans leurs égare-
ments, répondre à leurs besoins, et y répandre ses bénédictions infinies.
Quelle liberté que celle de David qui, tout en maintenant sa dépendance, ose adresser à Dieu des pa-
roles comme celles-ci ! «Éveille-toi, réveille-toi, pour me faire droit, mon Dieu et Seigneur, pour sou-
tenir ma cause » (Psaume XXXV, 23). «Hâte-toi, ô Dieu» (Psaume LXX, 1.) Avec cette liberté ex-
primée dans les Psaumes, combien on y respire une entière confiance en Dieu: le Dieu miséricordieux
et faisant grâce (Psaume LXXXVI, 15) ; le Dieu qui sait de quoi nos sommes formés (Psaume CIII,
14). Avec une hardiesse mêlée de foi, il semble parfois que David indique à Dieu ce qu'I1 doit faire;
mais combien toutefois il entre dans ses pensées et est en pleine communion avec Lui.
Sans doute, il ne faut pas oublier que David exprime dans un grand nombre de ses psaumes les sen-
timents intimes de Christ, comme s'Il parlait lui-même, s'associant aux fidèles du résidu juif des der-
niers temps dans leurs épreuves et leurs souffrances. Combien ces exercices touchent nos cœurs, les
encouragent et les consolent dans nos propres circonstances difficiles; aussi nos âmes trouvent dans les
Psaumes un précieux réconfort et du courage dans nos afflictions. Ils nous communiquent ce calme
que nous donne la confiance en Dieu que nous y trouvons. À notre âme si souvent inquiète, ils disent:
« Pourquoi es-tu abattue, mon âme, et es-tu agitée au dedans de moi? Attendis-toi à Dieu; car je le cé-
lèbrerai encore sa face est le salut » (Psaume XLII et XLIII).
« Oh ! Que ta bonté est grande, que tu as mise en réserve pour ceux qui te craignent, et dont tu uses
devant les fils des hommes envers ceux qui se confient en toi!» (Psaume XXXI, 19.)