LE
MESSAGER ÉVANGÉLIQUE
Feuille d'édification chrétienne
Que le Seigneur incline vos cœurs à
l'amour de Dieu et à la patience du Christ!
2 Thessaloniciens 3, 5.
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QUATRE-VINGT-UNIÈME ANNÉE
1940
LE
MESSAGER ÉVANGÉLIQUE
QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LA VENUE DU SEIGNEUR
e commencement de l'évangile de Luc, plus que tous les autres évangiles, nous donne beaucoup
de détails concernant la première venue du Seigneur dans le monde. Ce récit précieux a bien sou-
vent réjoui le cœur des siens pendant le long temps de son absence; mais, à la veille de son retour, il a
un attrait tout particulier pour ceux qui l'aiment en vérité et qui attendent sa seconde venue. Ce1a se
comprend facilement puisqu'ils vont le voir et être pour toujours avec lui. Pendant longtemps les fi-
dèles avaient attendu l'accomplissement de la promesse qui avait été faite aux pères, concernant la ve-
nue du Messie. Le psalmiste exprimait cette attente en des termes bien touchants: «J'ai attendu l'Éter-
nel; mon âme l'a attendu, et j'ai eu mon attente en s'a parole. Mon âme attend le Seigneur, plus que les
sentinelles n'attendent le matin, que les sentinelles n'attendent le matin:» (Psaume CXXX, 5, 6.) L'at-
tendons-nous comme le psalmiste, nous qui sommes à la veille de son retour?
Enfin le Messie promis est arrivé et les fidèles ont eu la grâce inexprimable de le contempler de leurs
propres yeux. Leur foi a été changée en vue et leur espérance en réalité. Nous aimons à penser au bon-
heur qui a été la part des bergers quand ils l'ont vu dans la crèche de Bethléhem. Ils étaient des
humbles de ce monde, des petits. Ils avaient, ce jour-là, comme de coutume, sorti leurs troupeaux,
ayant crevant eux une nuit de fatigue, de veille et de dangers; et, en cette même nuit, ils ont vu le Sei-
gneur. Nous .aussi, nous attendons le Seigneur et nous allons le voir, car Celui qui a promis est fidèle
et Il nous dit: « Je viens promptement» (Apocalypse XXII, 20). Le changement sera grand pour nous
tous. N'est-ce pas la consolation suprême de ceux qui pleurent et l'encouragement de tous ceux qui
sont d'ans la lutte?
Ces humbles bergers étaient des hommes de foi. Nous ne voyons pas en eux l'ombre d'un doute con-
cernant les paroles qu'ils avaient entendues de la part du Seigneur. «Allons et voyons! » disent-ils.
Leur foi n'a pas été déçue: ils sont allés et ils ont vu, et leurs cœurs débordants glorifiaient Dieu à
cause de « toutes les choses qu'ils avaient entendues et vues, selon qu'il leur en avait été parlé».
Quand le Seigneur viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre? Qu'en est-il de chacun de nous?
Chers rachetés du Seigneur, sommes-nous pénétrés de la solennité du jour auquel nous sommes par-
venus et de la grandeur des choses que nous allons voir? «Tes yeux verront le roi dans sa beauté »,
nous est-il dit, dans le livre du prophète Ésaïe (Chap. XXXIII, 17). L'attendons-nous vraiment du ciel,
lui, Jésus, le Fils de Dieu? Quels sont les résultats de cette attente dans notre vie de chaque jour?
Sommes-nous comme des sentinelles vigilantes qui ont conscience des dangers nombreux qui les en-
tourent? Sommes-nous comme des serviteurs fidèles qui sentent toute la responsabilité qui repose sur
eux pendant le temps de l'absence de leur Seigneur? Désirons-nous ne pas être confus à sa venue?
Les anges annonçaient à ces bergers un grand sujet de joie pour tout le peuple. La volonté de Dieu
était que tous pussent se réjouir en cet heureux jour. Mais qui s’est réjoui? Hérode en fut troublé; nous
pouvons le comprendre, puisqu'il était un usurpateur du trône. Mais ce qui est incompréhensible, c'est
que tout Jérusalem l'a été avec lui. Si aujourd'hui même on venait nous dire que le. Seigneur arrive à
cette heure, combien y aurait-il de personnes qui se réjouiraient? Et même parmi les vrais enfants de
Dieu, n'yen aurait-il pas plusieurs qui seraient plus ou moins troublés?
Pour pouvoir se réjouir vraiment à la pensée qu'Il vient, il est nécessaire de reconnaître les gloires de
sa Personne, telles qu'elles nous sont proclamées par les anges. Premièrement Il est le Sauveur. Il est
de toute évidence que ceux qui ne le connaissent pas comme tel ne sauraient se réjouir à la pensée qu'Il
vient. Au lieu de trouver en lui la délivrance, ils auraient affaire avec lui comme Juge.
Mais aussi Il est le Christ, Celui qui va régner, non seulement sur Israël, mais aussi sur l'univers tout
entier. C'est le mystère de la volonté de Dieu. Tous les événements qui se déroulent sur la terre
maintenant aboutiront à l'établissement de ce règne. Non seulement il faut recevoir cette vérité comme
une doctrine, mais il est nécessaire d'être entièrement séparé pratiquement de tout ce qui, dans la chré-
L
tienté, tombera sous son jugement à Sa venue. Pour pouvoir se réjouir du grand sujet de joie qui est
encore la part des fidèles, et pour ne pas être confus à Sa venue, il est donc de toute nécessité d'être
comme un Hénoc qui marchait avec Dieu. Ses pieds foulaient cette terre, mais la vie était déjà dans les
cieux. Sommes-nous comme une Marie et une Élisabeth qui se rencontraient dans les montagnes pour
se parler l'une à l'autre de Celui qui allait apparaître sur la scène?
Il est aussi le Seigneur. Toute autorité lui a été donnée dans les cieux et sur la terre. Ce n'est qu'en
jouissant de son approbation, en marchant dans une humble obéissance à sa volonté et en gardant sa
Parole, qu'on peut se réjouir à la pensée de sa venue. Ferait-il briller le regard de sa face sur celui qui
ne garde pas sa Parole et un serviteur désobéissant pourrait-il se réjouir à la pensée que son Seigneur
va revenir?
Nous aimerions encore attirer l'attention des bien-aimés du Seigneur, au commencement d'une nou-
velle étape de notre voyage ici-bas, la dernière peut-être, sur ce que les anges proclament et qui est le
sujet de leur louange dans le moment même le Seigneur a fait son entrée dans le monde: «Gloire à
Dieu dans les lieux très hauts ». Autrefois Dieu avait été glorifié quand les mondes ont été tirés du
néant et les anges chantaient de joie (Job XXXVIII, 7). Ils étaient les témoins de sa puissance et de sa
sagesse. Mais ici les anges le louent parce qu'Il est glorifié dans ce qu'il y avait de plus bas sur la terre:
un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. Quelle sera donc leur louange quand Il reviendra
dans sa gloire, entouré de tous les siens, et qu'Il amènera devant le Père tous ceux qu'Il lui a donnés?
Toute la maison se réjouira, et le Père se reposera dans son amour. Ce jour est proche, réjouissons--
nous!
«Paix sur la terre.» Une seconde parole prononcée par les anges, un nouveau sujet de louange dans
leur bouche. Ne devons-nous pas, aujourd'hui plus que jamais, répéter cette parole? Il peut sembler à
quelques personnes que ce serait de l'ironie de parler de paix, en présence de la tourmente qui boule-
verse ce pauvre monde. Mais soyons bien assurés que ni la puissance de Satan, ni la méchanceté du
monde, ni même la folie des croyants, ne sauraient être un obstacle à l'accomplissement des promesses
divines. La pensée de Dieu en envoyant dans le monde le Prince de paix était de lui donner la paix. Si
l'incrédulité perd tout ce que Dieu donne, souvenons-nous que la foi ne perd jamais rien; bien au con-
traire, elle jouit d'autant plus de ce que Dieu lui offre que le grand nombre ne sait ou ne veut pas en
profiter. À la fin de notre évangile, les disciples du Seigneur, ceux qui ont cru sa parole, se réjouissent
et donnent gloire au Seigneur en disant: « Paix au ciel!» La paix n’ayant pu s'établir sur la terre, à
cause de la méchanceté de l'homme, leur est assurée au ciel: ils ont donc eu tout à gagner. Mais fau-
dra-t-il qu'ils attendent d'être dans les cieux afin de pouvoir en jouir? Tournons les pages de notre
évangile et, à la dernière, nous trouvons le Seigneur ressuscité et ses disciples réunis autour de Lui. Il
leur dit : «Paix vous soit! » Ils ont donc la paix, ils en jouissent déjà ici-bas; elle leur a été acquise par
le sang de la croix. Souvenons-nous-en dans les jours troublés que nous traversons. Que le monde n'ait
ni paix, ni joie, cela se comprend. Le plus humble croyant possède ce que le plus sage de ce monde ne
s'aurait connaître. Quel encouragement pour nous en commençant cette étape du voyage! Le Seigneur
nous rappelle dans cette circonstance les choses qu'il nous a données et que nul ne peut nous ravir si
nous demeurons dans sa communion. Gravons donc au fond de nos cœurs 0es deux mots, précieux au-
jourd'hui plus que jamais: Paix et joie!
Enfin une troisième louange de la multitude de l'armée céleste, de ces êtres grands en puissance et en
dignité: «Bon plaisir dans les hommes ». Voici le bon plaisir de Dieu de toute éternité. Avant la fonda-
tion du monde, ses délices étaient dans les fils des hommes (Proverbes VIII, 31). La chanceté et la
folie de l'homme ont-elles pu faire changer ce qui est dans le cœur du Dieu d'amour on qui il n'y a ni
variation, ni ombre de changement? Il est à peine nécessaire de répondre à cette question, et nous pou-
vons crier avec les anges: «Bon plaisir dans les hommes!» Mais la terre est pleine de corruption et de
violence, allez-vous dire? Oui, mais encore aujourd'hui Dieu fait dire à tous les hommes par ses servi-
teurs: «Bon plaisir dans les hommes ». La méchanceté de sa créature privera-t-elle Dieu de la satisfac-
tion d'aimer l'homme et de trouver en lui son plaisir? Non! Quand Jésus est né, Dieu trouvait ses dé-
lices dans un homme. Son regard reposait avec une entière satisfaction sur ce petit enfant abaissé et
humilié, au sein de la pauvreté. Mais les anges ne disent pas: «Bon plaisir dans cet homme, mais bien:
«Bon plaisir dans les hommes!» En vertu de l'œuvre qu'allait accomplir Celui qui venait de naître dans
le monde, tous ceux qui sont en Lui sont rendus agréables dans le Bien-aimé; ils sont adoptés par Lui;
aimés comme Lui-même et destinés à la même gloire que Lui. Bientôt le Dieu d'amour pourra se repo-
ser dans cet amour, quand des hommes seront dans sa maison. Avons-nous conscience de la position
dans laquelle nous sommes en Christ? Si nous la connaissons, pourrons-nous nous agiter et nous tour-
menter avec le monde?
Chers rachetés du Seigneur, au seuil d'une nouvelle année, ces choses que nous venons de considérer
ne sont-elles pas propres à nous enseigner et à nous encourager? Le Seigneur va venir; comme les ber-
gers, nous allons le voir de nos propres yeux. Il ne tardera pas. Le monde continue son train avec son
activité fiévreuse, ses espoirs et ses craintes. Nous, nous 'sommes en dehors de tout ce qui le caracté-
rise. Puissions-nous mieux réaliser que notre bourgeoisie est dans les cieux, d'où nous attendons le
Seigneur Jésus comme Sauveur. En attendant de le voir, gardons dams nos cœurs la pensée que nous
avons un grand sujet de joie que le temps et les circonstances ne peuvent changer qu'en dépit de tout,
Dieu est et sera glorifié ; que nous possédons la paix, que Dieu trouve ses délices dans les siens déjà
dès ici-bas et que bientôt Il se reposera dans son amour quand nous serons tous dans la maison du
Père, ce qui ne saurait tarder. Enfin ne disons pas: Comment se fait-il que les jours précédents aient été
meilleurs que ceux-ci? Ce ne serait pas par sagesse que nous le dirions, car la foi ne regarde jamais en
arrière, mais toujours en avant. Elle voit les choses qui ne se voient pas encore et qui sont éternels.
ALF. G.
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LE CŒUR OUVERT A DIEU
Nous voyons en David un cœur ouvert à Dieu et s'ouvrant sans cesse entièrement à Lui. Il savait,
certes, que rien ne peut Lui être caché, qu'Il est celui qui sonde et qui connaît toutes choses; elles sont
nues et découvertes à ses veux. Il dit: « Éternel! Tu m'as sondé, et tu m'as connu» (Psaume CXXXIX,
1). Il craint même que, dans les replis de son cœur, il subsiste quelque chose de caché: « Sonde-moi, ô
Dieu et connais mon cœur; éprouve-moi, et connais mes pensées» (Psaume CXXXIX, 23). Mais autre
chose est de savoir que Dieu nous connaît et d'ouvrir soi-même son cœur à Dieu, dans le sentiment
profond de notre dépendance de Lui, et aussi de sa sainteté et de sa grande bonté. C'est ce que nous
trouvons en David. Il craint de conserver, peut-être même à son insu, sans l'avoir jugée, quelque voie
die chagrin, et il demande à Dieu de le conduire dans « la voie éternelle », voie de vérité et de justice.
Quel précieux état devant Dieu que celui d'un cœur qui s'ouvre ainsi entièrement à Lui, qui craint d'y
laisser subsister quelque voie de chagrin et qui sent combien il a besoin d'être gardé par D'eu lui-même
et conduit dans «la voie éternelle », avec le désir que Dieu lui manifeste ses voies de chagrin, afin qu'il
puisse les juger lui-même. Un cœur ainsi ouvert à Dieu trouve le cœur de Dieu entièrement ouvert aus-
si pour lui; il y découvre la bonté, la grâce, la patience, l'amour, et Dieu lui communique ses propres
pensées - pensées merveilleuses - élevées au-dessus des nôtres comme les cieux le sont au-dessus de la
terre. C'est lia communion avec Dieu qui nous fait lui parler et l'écouter; c'est vivre avec Lui; marcher
avec Lui, comme Hénoc à qui Dieu a pu révéler ses pensées d'un lointain avenir, ou comme Abraham
au sujet duquel Dieu déclare: «Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? », et qui est appelé «ami
de Dieu». Ouvrons nos cœurs à Dieu, chers frères, pour qu'Il puisse les redresser dans leurs égare-
ments, répondre à leurs besoins, et y répandre ses bénédictions infinies.
Quelle liberté que celle de David qui, tout en maintenant sa dépendance, ose adresser à Dieu des pa-
roles comme celles-ci ! «Éveille-toi, réveille-toi, pour me faire droit, mon Dieu et Seigneur, pour sou-
tenir ma cause » (Psaume XXXV, 23). «Hâte-toi, ô Dieu» (Psaume LXX, 1.) Avec cette liberté ex-
primée dans les Psaumes, combien on y respire une entière confiance en Dieu: le Dieu miséricordieux
et faisant grâce (Psaume LXXXVI, 15) ; le Dieu qui sait de quoi nos sommes formés (Psaume CIII,
14). Avec une hardiesse mêlée de foi, il semble parfois que David indique à Dieu ce qu'I1 doit faire;
mais combien toutefois il entre dans ses pensées et est en pleine communion avec Lui.
Sans doute, il ne faut pas oublier que David exprime dans un grand nombre de ses psaumes les sen-
timents intimes de Christ, comme s'Il parlait lui-même, s'associant aux fidèles du résidu juif des der-
niers temps dans leurs épreuves et leurs souffrances. Combien ces exercices touchent nos cœurs, les
encouragent et les consolent dans nos propres circonstances difficiles; aussi nos âmes trouvent dans les
Psaumes un précieux réconfort et du courage dans nos afflictions. Ils nous communiquent ce calme
que nous donne la confiance en Dieu que nous y trouvons. À notre âme si souvent inquiète, ils disent:
« Pourquoi es-tu abattue, mon âme, et es-tu agitée au dedans de moi? Attendis-toi à Dieu; car je le cé-
brerai encore sa face est le salut » (Psaume XLII et XLIII).
« Oh ! Que ta bonté est grande, que tu as mise en réserve pour ceux qui te craignent, et dont tu uses
devant les fils des hommes envers ceux qui se confient en toi!» (Psaume XXXI, 19.)
Anne, qui montait à Silo chaque année avec son mari Elkana pour adorer l'Éternel, est aussi un bel
exemple d'un cœur qui s'ouvre à Dieu. «Elle avait l'amertume dans l'âme et elle pria l'Éternel et pleura
abondamment»; ses lèvres seulement remuaient; on n'entendait pas sa voix; mais, dit-elle à Éli qui
l'observait: «je suis une femme accablée... je répandais mon âme devant l'Éternel» (1 Samuel I, 15).
Puissions-nous souvent répandre ainsi notre âme devant Dieu. M. K.
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L'ÉPREUVE D'ASAPH
Psaume LXXIII
Le premier verset de ce psaume nous donne le résultat de toutes les expériences du psalmiste, dé-
peintes par sa plume inspirée dans le cours du psaume. Nous y trouvons également la clef de tout le
tro1sième livre (Psaume LXXIII-LXXXIX), qui nous révèle les pensées de grâce de Dieu envers tout
Israël. La conviction que sa bonté s'étend à l'égard de tous ceux qui sont «purs de cœur» est le fruit de
l'œuvre profonde de l'Esprit Saint dans le cœur d'Asaph, image de celle qu'Il opérera dans le résidu des
dix tribus, maintenant perdues parmi les nations, aussi bien que dans celui de Juda.
Avec quelle ferveur le psalmiste répète le mot certainement dans son récit! (v. 1, 18). C'est le mot de
la foi en contraste avec les raisonnements du cœur naturel et les suggestions de l'adversaire Quelles
que soient les insinuations de celui-ci, le croyant peut dire avec assurance: «Dieu est bon», non seule-
ment en parole, mais aussi dans tout ce qu'Il fait en faveur de ceux qui sont purs de cœur. Ceux qui
sont tels ont encore en eux-mêmes une nature pécheresse, mais ils l'ont jugée et la jugent sans cesse.
Ils ont accepté par la foi la condamnation qui a été portée à la croix sur l'homme nature1. En croyant
en l'œuvre de la rédemption, ils ont reçu une nouvelle vie, ils ont la paix avec Dieu, ils jugent le mal
comme Dieu le juge lui-même et ils n'ont plus aucune confiance en la chair. C'est à cet état de juge-
ment de soi-même que fut amené Asaph par la douloureuse expérience qu'il va nous peindre. Bien
qu'humiliante, elle fut salutaire, puisqu'elle lui donna une telle conviction de l'amour de Dieu envers
eux qui se soumettent à sa Parole et n'ont plus aucune confiance en la chair. Il y a des mystères que
nous, ne pouvons pas sonder, mais la Parole nous donne la révélation de faits et de vérités parfaite-
ment clairs et tangibles pour la foi, que nous avons à retenir comme une ancre de l'âme sûre et ferme.
Nous avons besoin de nous y attacher avec la simplicité et l"énergie que donne la foi, afin de ne pas
être submergés par les orages et les flots débordants de l'épreuve. Répétons toujours cette déclaration
de l'homme de Dieu qui nous parle ici: «Dieu est bon envers ceux qui sont purs de cœur». Quelque
mystérieuses que ses voies puissent nous paraître, ne nous laissons pas ravir cette certitude bénie que
nous sommes les objets d'un amour infini, insondable, immuable, éternel.
Telle est la conclusion à laquelle fut amené le pieux Asaph, à la suite du combat profond dont il va
nous donner le tableau, conclusion par laquelle s'ouvre son récit, telle fut la victoire que Dieu lui ac-
corda, lorsqu'il entra dans son sanctuaire. Il considère ses craintes et ses raisonnements précédents et
jouissant de la paix ineffable qu'il a trouvée dans la lumière du saint lieu, il est rempli de confiance et
de consolation. Aussi, c'est avec un cœur débordant de reconnaissance qu'il s'écrie : «Certainement
Dieu est bon ». Nous apprenons ainsi combien il importe que nous rejetions toutes les pensées d'incré-
dulité, ainsi que toutes les imaginations pernicieuses qui montent dans nos cœurs, et que, semblables à
Asaph, nous proclamions à haute voix, combien grande et merveilleuse est la bonté de Dieu envers
nous.
« Et pour moi », dit-il. Quel contraste entre la sagesse infinie de celui qui s'est révélé à nos âmes,
dans la personne du Fils de son amour, et la folie qui nous caractérise! « Il s'en est fallu de peu que
mes pieds ne m'aient manqué, d'un rien que mes pas n'aient glissé» (v. 2). Le mal non judans le
ur et les fausses pensées de l'entendement ne tardent pas à affecter la marche. Il y a un lien intime
entre l'état moral de l'homme intérieur et notre conduite. Si le fidèle met en doute la justice et la sa-
gesse de Dieu, il est semblable à un mur qui va crouler; son intégri chancelle. Il cesse de progresser
spirituellement; ses pieds glissent, comme s'il marchait sur de la glace. Combien nous avons à veiller
sur l'état de nos cœurs et à nous laisser sonder par la Parole, en disant sans cesse à Celui qui nous
aime: «Sonde-moi, ô Dieu! Et connais mon cœur; éprouve-moi et connais mes pensées!» (Psaume
CXXXIX, 23, 24).
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