Document de travail non engageant – version 16.04.17 Groupe de travail Nouvelles énergies Nouvelles technologies « Il s’agit d’identifier les secteurs qui, dans le domaine des nouvelles technologies et nouvelles énergies, peuvent permettre l’émergence de filières d’excellence, soutenant le concept de croissance verte et de proposer aux pouvoirs publics des actions permettant d’en favoriser le développement. » 7 S M AR T GR I DS IDENTIFICATION ET QUALIFICATION DE LA FILIERE Les Smart Grids : Une révolution mondiale majeure du système électrique Face aux grands défis environnementaux, la France, grâce à l’essor des technologies de l’information, a l’opportunité d’être, une nouvelle fois, aux avant-postes de la prochaine grande transformation du secteur électrique par les Smart Grids. « Un Smart Grid est un système électrique capable d’intégrer de manière intelligente les actions des différents utilisateurs, consommateurs et/ou producteurs afin de maintenir une fourniture d’électricité efficace, durable, économique et sécurisée. » (Définition de la Commission Européenne). De fait, les Smart Grids, permettent : de réaliser des économies d’énergie, en fournissant au client des informations et des outils de maîtrise de ses consommations ; de lutter contre le réchauffement climatique en offrant une alternative à la construction de moyens de production de pointe généralement émetteurs de CO2, et en favorisant l’insertion des énergies renouvelables ; d’éviter la consommation d’énergies fossiles, source de dépendance, en leur substituant des nouveaux usages performants de l’électricité (véhicules électriques et hybrides rechargeables, stockage, pompes à chaleur…) ; de réduire les besoins d’investissements sur les réseaux inhérents à l’accroissement de la demande électrique. 1 Document de travail non engageant – version 16.04.17 L’abaissement rapide des coûts d’accès aux technologies de l’information ouvre des champs nouveaux et prometteurs en matière de gestion des systèmes électriques, notamment en permettant de rendre les clients/consommateurs (particuliers, entreprises) véritablement acteurs de ces derniers. Il devient ainsi envisageable de permettre à chaque client d’accéder, en temps réel si nécessaire, à l’ensemble de ses données énergétiques et d’interagir avec les fournisseurs d’électricité pour adapter ses usages et/ou sa production décentralisée : aux signaux prix transmis via les offres tarifaires (reflétant les coûts et les impacts environnementaux), au besoin d’effacement lié au déséquilibre national offre/demande ou à des congestions/défaillances du réseau électrique. Une révolution vecteur de croissance durable pour la France Smart Grids est un projet de développement durable créateur de valeur. Au plan industriel, il renforcera la performance de la filière électrique française. Au plan social, il allègera les charges des ménages en réduisant les consommations d’électricité et créera directement ou indirectement des dizaines de milliers de nouveaux emplois dans les technologies vertes. A titre d’exemple, aux Etats-Unis, environ 300 000 nouveaux emplois seraient crées directement à partir du déploiement des technologies intervenant dans les Smart grids d’ici 2012, dont 150 000 en 2009. L’EPRI (Electric power research institute) a estimé a +17% en 2025, le gain de PIB du déploiement des Smart grids. Une course mondiale est lancée dans laquelle les capitaux publics viennent en appui des capitaux privés Rien que pour les Etats-Unis, le consultant Lux Research estime que le marché américain lié au « smart grid » va croître de 9 % par an pour atteindre 65 milliards de dollars en 2013. Le gouvernement Obama a mis en place un fonds d’état spécifique d’une valeur de 4,5 milliards d’€ (environ 1 milliard d’€ à l’échelle de la France) permettant d’assurer l’essor des Smart Grids, et donc des débouchés pour l’ensemble des acteurs de la filière électrique. Une opportunité historique pour la France Pour la France, cette révolution énergétique majeure est une opportunité historique pour créer de la croissance durable en faisant émerger une industrie leader dans le domaine des Smart Grids. En effet, dans le monde, les terrains d’expérimentations et les annonces d’investissements (Cisco, IBM, GE, Siemens,…) se multiplient mais les positions concurrentielles sur ce nouveau marché en explosion ne sont pas encore figées et les spécifications du nouveau système électrique (les standards) restent à trouver. De nouveaux développements vont émerger : comptage intelligent, smart homes, services logiciels d’information du client et de pilotage. 2 Document de travail non engageant – version 16.04.17 La situation du marché et de ses composantes Dans le monde • L'Italie et la Suède ont déjà un taux d’équipement de smart meters proche de 100% • Les Etats-Unis ont prévu une enveloppe de 4,5 milliards de dollars dans le cadre du plan de relance pour développer des technologies connexes aux smart grids • La Fédération Japonaise des Compagnies Productrices d'Electricité a annoncé le 3 juillet 2009 qu'elle lancera début 2010 un projet d'étude visant à développer un "smart grid" En Europe • Les différentes perspectives de l’évolution du taux de pénétration des compteurs intelligents au niveau européen donnent un taux de croissance annuel d’environ 16% et un taux d’équipement en 2020 de 80 % (recommandation de la Commission Européenne) 200 Millions de foyers équipés en Europe en 2020 En France Pose de compteurs LINKY en deux étapes: • Un projet Pilote avec la pose de 300 000 Compteurs • Généralisation prévue entre 2012 et 2016, à raison d’un remplacement de 7 millions de compteurs par an. Des sociétés françaises sont à la pointe de la technologie, comme le varois Watteco qui développe des micro-modems de communication Les acteurs directement concernés - L’industrie des équipements électriques et de l’intelligence énergétique avec quatre contributions à cette logique d’ensemble : En sa qualité de fournisseur des infrastructures de transmission permettant l’équilibrage des réseaux en fonction des pointes et usages des énergies, et réassurant globalement la sécurité énergétique continentale européenne. En sa qualité de fournisseur des solutions de gestion intelligente des réseaux afin de le rendre dynamique entre les consommateurs et producteurs d’énergies qui ne feront plus qu’un, En sa qualité de fournisseur de systèmes et solutions de comptage afin de rendre les consommations énergétiques transparentes et influer en temps réel sur les comportements des consommateurs, qu’ils soient entreprises, collectivités ou particuliers, En sa qualité d’opérateur capable d’offrir des garanties techniques dans la durée pérennisant la performance globale des systèmes installés, grâce à la standardisation et la normalisation technique associées, profitant aux filières de service en aval en vue de structurer dans la durée l’économie circulaire et ainsi le maintien d’emplois non dé-localisables, 3 Document de travail non engageant – version 16.04.17 - Les sociétés d’installation et de gestion-maintenance pour le premier établissement puis la gestion et la maintenance des solutions dans la durée : les sociétés de services seront à consolider en aval de l’industrie, telles que les SSEE en charge du pilotage et de l’exploitation des immeubles par exemple, - Les métiers de la maîtrise d’œuvre en général pour faire pénétrer les technologies de manière douce et efficace dans les formats de bâtiment les plus composites que comptent la France, et ainsi contribuer à une amélioration constante et rapide du parc immobilier existant à un coût supportable pour la communauté, - Les autorités organisatrices en matière de transport et de distribution d’électricité par un redéploiement des investissements et une stratégie de financement adaptée aux enjeux environnementaux à court terme, - L’Etat et plus précisément le législateur pour assurer une somme d’actions publiques cumulatives pour un élan concret vers la mutation sociétale annoncée par le Grenelle de l’Environnement : Par le financement global de ce nouveau « biotope » énergétique, Par l’équilibre des nouvelles régulations économiques en accompagnant l’arrivée de nouveaux entrants dans la gestion énergétique au sens large, par l’ouverture réelle du marché de l’énergie (par exemple, accroître la flexibilité des tarifs), par l’incitation fiscale et/ou économique à l’installation d’équipements générateurs d’économies d’énergies (par exemple, la domotique résidentielle), par la constitution d’une filière de formation initiale et continue sur l’ensemble des métiers de proximité générés (par exemple, le développement des services de gestion énergétique), par l’émergence de nouveaux modèles économiques et conséquemment de nouveaux outils de financement autour de la Finance Carbone et des certificats d’économies d’énergies Accessibilité du marché • • • Forces Une expertise française reconnue dans l’élaboration des réseaux Une détermination affichée de la commission européenne de faire avancer le s Smart Grids Des initiatives des acteurs industriels • • • • • • • • Opportunités Un contexte favorable : efficacité énergétique, indépendance énergétique) Un marché prometteur, très ouvert et couvrant de nombreux segments industriels Des positions fortes à aller chercher sur un marché émergent • • • 4 Faiblesse Un concept encore un peu « flou » Une filière non structurée Peu d’acteurs français leader dans les domaines des logiciels et des services informatiques Des coûts structurels d’investissement importants Certains éléments de la chaîne de valeur ne sont pas encore matures Menaces L’Amérique du nord est en avance avec des acteurs majeurs (Google, Cisco, IBM….) Incertitude sur les sources de financement et les porteurs des investissements Nécessité de se positionner rapidement afin de ne pas subir a postériori les nouvelles normes et les nouvelles technologies Document de travail non engageant – version 16.04.17 ENJEUX, AMBITIONS, OBJECTIFS L’ambition française doit être, à long terme, de préparer le passage à un réseau électrique intelligent, compatible avec l’évolution de son environnement et, à moyen terme, de transformer la gestion de l’énergie dans les bâtiments. Les mesures mises en œuvre doivent par ailleurs générer : une réduction notable des gaz à effet de serre, donc des économies au titre des permis d’émission de CO2, une économie sur le fonctionnement des unités de production, toutes choses égal par ailleurs, ou générer un effet d’éviction sur des investissements pour renforcer la production en cas d’augmentation de la consommation, Et de plus : Consolider la filière industrielle française des équipements électriques et de l’intelligence énergétique autour des marchés de demain et participer plus largement à la lutte contre le changement climatique et la crise économique par la génération de nouvelles activités porteuses d’emploi et de valeur ajoutée, économique et environnementale, Assurer la capacité d’influence et d’exportation du savoir-faire industriel français à l’aune de rendez-vous internationaux dont l’avenir de la planète dépend et au cours desquels le rôle exemplaire de la France portera nos industries vers l’excellence mondiale. Investissements prévisibles Monde : 20 milliards d’euros minimum pendant 5 ans France : 1 milliard d’euros minimum par an pendant les 5 prochaines années Effets induits attendus + 10 % de croissance du secteur dans les 3 ans en termes de valeur 5 000 emplois créés en 5 ans Chaque 10% du stock immobilier (existant/neuf) équipé de smart home = 1 Twh économisé, soit 110 millions d’euros d’économies d’énergies PROPOSITIONS D’AXES D’ACTIONS Définir un modèle européen, en matière de technologie et de normalisation des spécifications Expérimenter de nouveaux modèles d’affaires Mettre en place un dispositif de gouvernance adapté et efficient de la filière Préparer l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques Rendre les locaux résidentiels « intelligents » Mettre en place des mesures financières d’incitation et d’accompagnement 5