Immunologie –L’hypersensibilité de type III – page 1/5
CHAILLEUX-LARTIGUE
13/02/2009
M & M's
IMMUNOLOGIE
15h00-16h00
S. Boullier
L’Hypersensibilité de Type III ou hypersensibilité semi-
retardée. (suite)
II) l’HS-III systémique.
L'hypersensibilité de type III systémique se déclare lorsque les concentrations en antigènes sont très
importantes. Il y a alors formation des immuns complexes (IC) dans le courant circulatoire.
Ils se déposent dans les capillaires des différents tissus, et cela se traduit par des lésions simultanées
des différents tissus.
Exemple N°1 : Maladie sérique.
Elle est déclenchée par la réalisation d'une sérothérapie (ex: antirabique, antitétanique...).
Tous les sérums utilisés pour ces sérothérapies sont produits à partir de sérum du cheval.
Principe du déclenchement de la réponse HS III lors d'une sérothérapie:
Une seule injection de sérum entraine 8 à 10 jours plus tard un syndrome inflammatoire avec
réaction systémique durant 4 à 6 jours.
Les signes associés sont : -fièvre,
-l’hypertrophie des nœuds lymphatiques,
-réaction cutanée importante,
-modification de la fonction rénale.
Lorsqu'on injecte des Ig CV (Immunoglobulines de cheval!) à une autre espèce, elles sont
considérées comme des Ag étrangers, et il y a donc déclenchement de la réponse immunitaire.
Celle-ci met 8 jours pour ce mettre en place, c'est à dire avant que la concentration en Ac anti Ig CV
soit suffisante.
L’apparition des signes cliniques chevauche
exactement la courbe de formation des IC,
(Ac de la rep im + Ig CV ).
La réponse immunitaire est souvent très forte
car la demi-vie des Ig CV est grande (ie
dégradées lentement).
On comprend donc que les signes cliniques
observés dépendent de la quantité d’IC
formés et de leur insolubilité.
La réponse HS III n’a aucune gravité dans ces
conditions. C'est un exemple classique où la
réponse inflammatoire reste modérée et de
courte durée.
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Exemple N°2 : Glomérulonéphrite à immun complexes (mésangio-prolifératives).
Mécanisme:
Lors d'une HS III systémique plusieurs tissus sont touchés (par définition de systémique!!).
L'organe le plus touché est le rein qui est quasi systématiquement concerné.
La glomérulonéphrite à IC est la forme clinique la pus grave d'une HS III systémique.
Il y a dépot d'IC sur les membranes basales des glomérules rénaux (d'où le nom de cette HS III).
Ceci entraine une inflammation et une obstruction des glomérules, et donc arrêt de la filtration.
Conséquence: toutes les molécules passent dans les urines, notamment l’albumine.
On retrouve un mécanisme inflammatoire classique : arrivée des substances pro-inflammatoire,
activation du complément, agrégation des plaquettes, …
Lors de cette inflammation il y a production d’IL6 (cf. TP) par des cellules régulatrices.
Cette dernière est capable d’agir sur de nombreux tissus en tant qu'inductrice de la prolifération des
cellules mésangiales.
(petit rappel rapide sur la localisation
des cellules mésangiales).
Comme pour toutes les inflammations, le système immunitaire va physiologiquement atténuer
celle-ci à l’aide de cytokines anti inflammatoires (exemple : TGFß).
Si l’Ag persiste dans le corps la cytokine anti-inflammatoire sera débordée et ne parviendra pas à
arrêter l’inflammation.
Ces TGFβ vont aussi permettre au tissu de se régénérer. Cette régénération se faisant en même
temps que la destruction les tissus (car l'inflammation persiste), le nouveau tissu ne sera pas parfait :
dans le cas du rein il y aura un épaississement de la basale rénale et donc une absence de filtration.
Comme pour toutes inflammations il y aura production de plaquettes responsables d’une thrombose
et par la suite d’une nécrose.
RQ : Les cytokines anti-inflammatoire viennent de cellules régulatrices présentent sur tout site
inflammatoire. Ces cellules sont là pour stopper l’action des effecteurs si l’Ag n’est plus présent.
RQ : Les cellules mésangiales sont les cellules nourricières du glomérule.
La filtration se fait par les capillaires et au travers de cellules
appelées podocytes pour s’achever dans les tubules rénaux.
Pour que la filtration ait lieu il faut une intégrité des
capillaires et des cellules.
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Glomérule normal
Les cellules du centre sont des cellules mésangiales.
Les vacuoles sont bien visibles et l’aspect est lâche.
Glomérule anormal
Augmentation de la densité des cellules
compression des capillaires
diminution de la filtration.
L’aspect n’est plus lâche.
Le rein laissera alors passer plus de grosses molécules car la perméabilité rénale augmente. La
première molécule à se retrouver de façon anormale dans les urines est l’albumine car c’est la plus
petite des grosses molécules normalement filtrées par le rein.
Glomérulonéphrite
Si l’inflammation persiste toute la structure du glomérule est détruite, avec nécrose des capillaires,
et fibrine dans les zônes nécritiques.
On peut voir des cellules endothéliales formées pour réparer les capillaires (tentative de
régénération au centre).
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Signes cliniques:
Plus de 70% du rein est touché.
Il ne fonctionne plus et laisse passer toutes les molécules (perméabilité augmentée).
Ainsi, même les grosses protéines comme l'albumine partent.
L’hypoalbuminémie entraine une fuite protéique qui provoque à son tour une diminution de la
pression osmotique sanguine. La pression osmotique permettant de conserver l’eau dans les
vaisseaux, on observe donc un départ de l’eau depuis les vaisseaux vers:
- les tissus → œdème déclive (dans les parties basses de l’organisme)
- les cavités abdominales → ascite
Cette perte d’eau dans les vaisseaux entraîne une diminution de la pression sanguine ce qui aggrave
l’état du rein. Ce défaut d’irrigation entraîne aussi parfois des problèmes au niveau du foie.
CSQ: Ce symptôme néphrotique peut être létal. Son évolution est imprévisible. Ces symptômes sont
très variables : ils peuvent ne pas avoir lieu, se déclarer puis se stabiliser et enfin être fulgurants.
Ainsi une hypoalbuminémie n’entraine pas forcément un syndrome néphrotique.
Les causes qui expliquent ce passage vers un état néphrotique sont encore inconnues. L’évolution
est actuellement perçue comme aléatoire et imprévisible.
Etiologie des glomérulonéphrites:
Cause 1: Les glomérulonéphrites sont possibles à chaque fois qu’il y a une maladie chronique dans
laquelle il y a formation d’anticorps.
Ex : maladie auto immune, cancer, pathologies infectieuses chroniques…
Il peut y en avoir dans toutes les espèces.
Cause 2 : Origine infectieuse.
Ex : la fièvre porcine, la dirofilariose chez le chien et Streptocoque Equi (Gourme).
Cette gourme est responsable des mêmes symptômes que l’angine chez l’homme, même sous
traitement l’infection persiste plusieurs semaines. Cette maladie induit une très forte réponse
humorale. La multiplication bactérienne est extra cellulaire donc la HS III sera systémique. Les
symptômes seront : une atteinte rénale, des œdèmes déclives, des dépôts de complexes au niveau
des muqueuses avec formation de microhémorragie dans toutes les muqueuses et de purpura. Pour
ces animaux il faut un suivi régulier car l’évolution rénale est imprévisible.
2-3)Autres lésions consécutives à des HS III
Elles seront vues avec les maladies auto-immunes :
Localisation articulaire.
Dépôt des immuns complexes au niveau des synoviales.
Ex : infection du poulain à Rhodococcus equi provoquant une arthrite non érosive.
Vasculites :
Exemple de la PIF (péritonite infectieuse féline) dû à un coronavirus.
La réponse immunitaire devrait être une TH1 car le virus se réplique en intracellulaire.
Dans certains cas, l’organisme se trompe et développe une réponse TH2 : a fabrication d’anticorps
est sans effet sur les virus.
Il n’y a donc pas de limitation virale, le virus continue à se développer, le système immunitaire
augmente donc sa production d’Ac pour lutter contre ce virus toujours plus présent et ceci jusqu'à
saturation du système d’élimination et formation d’immun complexe.
Ces complexes vont se déposer pour une raison inconnue sur les parois abdominales.
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Il existe 2 formes de PIF :
-Une forme sèche sans épanchement. L’animal a réussit à mettre en place une réaction de
type Th1, le pronostique est bon.
-Une forme humide : les immuns complexes se sont déposés dans la paroi abdominale et il y
a eu un épanchement abdominal important. Le pronostique est mauvais.
Chimiothérapie : Attention la mise en place d’une chimiothérapie entraîne la destruction des
pathogènes, et donc un re-largage rapide et massif des antigènes dans le courant circulatoire
pouvant entrainer une HS III car l’animal est déjà immunisé. Si cela arrive ça ne durera pas car la
disparition des antigènes entrainera la disparition de la réponse immunitaire.
2.2) Diagnostique
Cliniquement les symptômes apparaîtront dans les 8 heures suivant l’intervention. On parle de
réaction semi-retardée. Pour les HS III plusieurs organes sont touchés simultanément (dont le rein
bien souvent).
On peut réaliser une biopsie et rechercher par immunofluorescence des IC à la surface du rein en
utilisant des Anticorps couplés avec un fluorochrome. Ces immun complexes se déposent à la
surface de la membrane basale des cellules glomérulaires.
La deuxième image montre le marquage avec des anticorps anti-Clq, Ce qui prouve que le
complément a bien été activé.
2.3) T
r
a
i
t
e
m
e
n
t
Le traitement le plus efficace est la suppression des Ag (délicat lors d’une maladie cancéreuse ou
d’une maladie auto-immune par exemple).
Sinon on peut faire du symptomatique : -action sur les GNN (granulocytes neutrophiles) grâce au
cromoglycate. Mais on peut l’utiliser que pour des courtes durées car les cellules finissent par
devenir résistantes. Il existe aussi une forme retardée mais elle est peu efficace.
-Limiter les réactions d’inflammations à l’aide de
corticostéroïdes et d’immunodépresseurs (CsA : cyclosporine A).
Pour une HS III l’utilisation d’anti-histaminique n’est pas suffisante.
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