Dans un premier temps, il est possible et souhaitable de faire rapidement ressortir
un système stable de terminaisons (que l’on appelle aussi désinences ou morphèmes),
d’en travailler les transcriptions graphiques. Nous complétons le tableau proposé par M Salm en
ajoutant le passé simple (temps simple au programme des IO 2008)
Base 1
(ou 4) du
présent
(ou
nouvelle
base)
(*avec nécessaires commentaires explicatifs - lors de la patiente« élaboration » du tableau, afin notamment de conférer
un statut aux « erreurs logiques » des apprenants)
…puis, dans un second temps, d’y associer les radicaux ( bases lexèmes) par un
système d’engendrement, régulier lui aussi, à partir de formes le plus souvent déjà repérées au
présent de l’indicatif.
Prenons rapidement l’exemple du verbe POUVOIR qui apparaît en 8ème position dans
la liste des verbes par fréquence d’emploi à l’oral (Français Fondamental 1er degré), verbe fort
usité - revêtant donc de nombreuses formes puisque « figé » par l’usage (cf. ci-dessus) - et dont
l’étude n’est a priori pas spécialement aisée. Il s’agira simplement de mémoriser 3 bases au
Présent (peu. pour 1, 2 et 3 ; pouv. pour 4 et 5 et peuv. pour 6) . Partant, la base 4 pouv.
permet d’engendrer l’Imparfait ; pour ce verbe, une nouvelle base pour. est à mémoriser afin
d’engendrer Futur et Conditionnel et puiss. (très sonore et facilement repérée à l’oral) pour le
Subjonctif.
Par combinaison avec le système stable de terminaisons mis en évidence, l’étude d’au
moins cinq des temps préconisés par les programmes va être grandement facilitée (pour être
totalement honnête, une information supplémentaire est nécessaire : le système de
terminaisons dans lequel le verbe s’inscrit pour les trois premières personnes du Présent - seules
à poser réellement problème - mais la solution didactique réside dans un apprentissage à partir
de la forme graphique de la 3ème personne il peut et non de l’Infinitif, ce qui a pour double
avantage de fixer déjà une forme et d’en déduire les deux précédentes).
Dès lors, ce minimum d’apprentissage (système stabilisé des terminaisons + principe des
engendrements) sera "rentabilisé" par l’enseignant qui pourra introduire la conjugaison de tout
nouveau verbe au moyen d’informations minimales que l’élève, francophone ou non d’ailleurs,
utilisera pour construire efficacement sa conjugaison (et bien évidemment par analogies lorsque
le répertoire constitué sera suffisamment significatif pour le permettre). L’économie ainsi
réalisée en termes de temps et de surcharge cognitive pourra être consacrée à des domaines
connexes (règles d’accord du participe passé p.ex. !) et notamment réinvestie dans "une
première réflexion sur les temps verbaux " permettant "d’opposer l’expression verbale du une
fois (singulatif) à celle du toujours (itératif) " au bénéfice de la narration (et peut-être
également les notions d’accompli / inaccompli par là même ?) comme le recommandent aussi
les nouveaux programmes (Cf. B.O. N°1 hors-série du 14 février 2002 p.75)
La réflexion et les références théoriques existent, des ébauches de pistes très
concrètes et propositions d’outils sont en cours d’élaboration, une réelle volonté de
transposition didactique articulée autour de compléments de formation est surtout nécessaire et
indispensable.